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Pour en finir avec le pacifisme juif (I) : Le mensonge du « camp de la paix »

November 30 2023, 15:17pm

Posted by Pierre Lurçat

Pour en finir avec le pacifisme juif (I) : Le mensonge du « camp de la paix »

 

En 1929, au lendemain des pogromes qui ensanglantèrent le Yishouv juif en Eretz-Israël, Jabotinsky écrivait ces lignes toujours actuelles : « J’ai rencontré des dizaines de fois nos pacifistes, et à chaque rencontre je leur demande : comment se fait-il que vous ne prêchiez vos conceptions que parmi les Juifs ? Allez donc chez les Arabes, et allez savoir chez eux à quelles conditions ils accepteraient de faire la paix »[1]. Ce défaut des pacifistes juifs qui prêchent leurs compatriotes, dénoncé par Jabotinsky en 1929, est resté présent en Israël depuis 100 ans. Premier volet d’une série d’articles sur le pacifisme juif.

 

Le pacifisme aveugle, il y a cent ans comme aujourd’hui, menace la pérennité de l’existence d’un Etat juif souverain, au milieu d’un environnement encore largement hostile. Aujourd’hui comme hier, la paix repose sur la préparation à d’éventuels conflits, selon l’adage latin toujours actuel (« Si vis pacem, para bellum »), ou selon les mots de Jabotinsky : « le seul moyen de parvenir à un accord [de paix] est d’ériger un mur de fer ». Dans une émission récente, Alain Finkielkraut affirmait avoir toujours soutenu le « camp de la paix » israélien.

 

Comme beaucoup d’autres observateurs, en Israël et en dehors, il a rappelé que les victimes juives des kibboutz avoisinants de Gaza étaient tous des Israéliens de gauche, pour la plupart « partisans de la paix » et dont certains militaient activement en faveur des habitants de Gaza, qu’ils aidaient à se rendre en Israël pour y subir des traitements médicaux. Aux yeux de Finkielkraut, comme d’autres, le fait que les victimes du Hamas étaient pacifistes en faisait apparemment des « bons Israéliens » (« les kibboutz, c’est pas Itamar Ben Gvir ou Smotrich », expliquait-il sur LCI). Comme si les crimes du Hamas auraient été moins abjects si leurs victimes avaient été des électeurs du parti sioniste religieux et pas du défunt Meretz…

 

Le « camp de la paix », héritage du communisme

 

« Camp de la paix” ? L’expression ferait sourire, si elle ne rappelait de sinistres souvenirs. Elle remonte – rappel historique pour les nouvelles générations nées après l’effondrement du Mur de Berlin – à l’Union soviétique et à ses satellites. Le « Mouvement de la paix » était dans l’après-guerre (pendant la guerre froide dont on a oublié aujourd’hui la signification) la courroie de transmission du PCUS et du communisme stalinien au sein des pays occidentaux et de leur intelligentsia, qui était déjà à l’époque le ventre mou de l’Occident. L’expression est donc un héritage empoisonné du communisme stalinien et elle est tout aussi mensongère à l’égard d’Israël aujourd’hui, qu’elle l’était concernant l’Occident alors.

 

            Le mensonge du « camp de la paix » consiste principalement à faire croire à l’opinion internationale qu’il y aurait en Israël des bons pacifistes d’un côté et des opposants à la paix de l’autre. En réalité, comme le rappelait Jabotinsky il y a cent ans, en répondant aux pacifistes de son temps, « La paix avec les Arabes est certes nécessaire, et il est vain de mener une campagne de propagande à cet effet parmi les Juifs. Nous aspirons tous, sans aucune exception, à la paix ». Toutefois, comme il l’écrivait dans son fameux article « Le mur de fer »,  la question d’un règlement pacifique du conflit dépend exclusivement de l’attitude arabe. Propos qui demeurent d’une brûlante actualité jusqu’à ce jour. (à suivre…)

P. Lurçat

 

NB Mon nouveau livre, Face à l’opacité du monde, est disponible sur Amazon, B.O.D et dans les bonnes librairies. Je l’ai évoqué au micro d’Antoine Mercier sur sa nouvelle chaîne Mosaïque.

 

 

[1] Publié sous le titre “La paix” dans Rassviet, 3 novembre 1929, Paris. Repris en français dans le recueil Le Mur de fer, éditions l’éléphant 2022.

Pour en finir avec le pacifisme juif (I) : Le mensonge du « camp de la paix »

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A quoi s’attendre sur le marché de l’immobilier en Israël? par Pierre Lurçat, Century21 Jérusalem

November 29 2023, 16:09pm

Posted by Pierre Lurçat

A quoi s’attendre sur le marché de l’immobilier en Israël? par Pierre Lurçat, Century21 Jérusalem

Ecouter sur YouTube ici : A quoi faut-il s'attendre sur le marché israélien de l'immobilier dans les prochains mois? - YouTube

 

Alors que le marché de l’immobilier en Israël a connu une baisse très marquée des transactions depuis le début de la guerre, de nombreux observateurs tablent sur une vague de débuts de construction et de transactions au cours des prochains mois. Les professionnels misent sur la vague d’alyah sans précédent annoncée par l’Agence juive, qui fait état de prévisions très optimistes pour les chiffres de l’alyah au lendemain de la guerre. 

 

1. La baisse des transactions consécutive à la guerre

 

Le marché israélien de l’immobilier résidentiel a connu une baisse significative des ventes depuis le déclenchement du conflit le 7 octobre, principalement attribuée à l’affaiblissement de la demande dans les villes à portée des missiles de Gaza. Les données publiées par le Bureau israélien des statistiques et analysées par le journal économique Globus ont révélé des revers notables dans diverses villes.

 

Ashkelon, en particulier, a connu une baisse stupéfiante de 78 % des ventes immobilières résidentielles, n’enregistrant que 53 transactions – la baisse la plus importante parmi les villes israéliennes. Tel Aviv suit de près en tant que deuxième ville avec la plus forte baisse, avec un taux de 65,6% et 53 propriétés résidentielles vendues. Tel Aviv est aux prises avec une baisse prolongée des ventes de logements depuis plus d’un an, influencée par des facteurs tels que la crise de la haute technologie et les taux d’intérêt élevés, empêchant les acheteurs potentiels de faire face à la flambée des prix de l’immobilier.

 

Jérusalem, bien qu’elle soit moins touchée qu’Ashkelon et Tel Aviv, a connu une baisse significative des ventes, avec 174 biens vendus, soit une baisse de 47 % par rapport à la moyenne mensuelle. 

 

2. Les anticipations d’une alyah sans précédent

 

On assiste déjà aux premiers signes d’une vague d’immigration en Israël à la suite d’une vague d’incidents antisémites graves que connaissent les Juifs de la diaspora. Alors que l’Agence juive et le ministère de l’Alyah et de l’Intégration estiment que dans quelques mois l’ampleur de cette vague sera plus claire, les sociétés immobilières s’organisent déjà par le biais de sites web et de conférences virtuelles et organiseront bientôt des conférences à l’étranger.

 

« Il est certainement possible de parler d’une vague d’immigration en préparation », déclare Shai Felber, directeur adjoint de l’Unité de l’immigration et de l’intégration à l’Agence juive. « Nous constatons une tendance qui a commencé une semaine après le début des combats, par rapport aux données d’octobre de l’année dernière, et nous constatons que dans les pays occidentaux comme les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada et d’autres, il y a une tendance à ouvrir des dossiers d’immigration, ce qui est la première étape de l’immigration”.

 

Ceux qui ont déjà commencé à agir en se basant sur l’hypothèse qu’un afflux de milliers d’immigrants et plus frappera le pays immédiatement après la guerre, sont les sociétés immobilières qui pensent que peut-être le salut viendra de l’étranger à une industrie qui est actuellement au milieu de sa pire crise depuis des décennies.

 

Conclusion: n’attendez pas la fin de la guerre pour réaliser vos projets d’achat de bien et d’investissement immobilier en Israël! N’hésitez pas à me contacter pour me demander un conseil, ou pour me confier votre projet d’achat/ de vente à Jérusalem!

 

Pierre Lurçat

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Pourquoi combattons-nous ? (III) Définir l’ennemi pour gagner la guerre, Pierre Lurçat

November 28 2023, 08:00am

Posted by Pierre Lurçat

Pourquoi combattons-nous ? (III)  Définir l’ennemi pour gagner la guerre, Pierre Lurçat

 

Comme l'écrivait Jabotinsky il y a tout juste un siècle, la paix « ne dépend pas de notre attitude envers les Arabes, mais uniquement de l’attitude des Arabes envers le sionisme ». Ceux qui parlent encore de “la Paix maintenant” et qui n’ont pas renoncé aux illusions mortelles de “l’Etat palestinien” n’ont pas encore tiré les leçons du 7 octobre 2023. Troisième volet de notre série d’articles “Pourquoi combattons-nous ?”

 

Lire les précédents articles

Pourquoi combattons-nous ? (II): Rétablir la souveraineté juive sur le Mont du Temple - VudeJerusalem.over-blog.com

Pourquoi combattons-nous ? (I) : La deuxième Guerre d’Indépendance d'Israël, par Pierre Lurçat - VudeJerusalem.over-blog.com

 

Dans une récente émission sur Europe 1, l’historien Georges Bensoussan comparait la guerre actuelle à Gaza entre Israël et le Hamas et « ce qui s’est passé entre Allemands et Français en 1919 ». Si la comparaison peut avoir du sens aux yeux d’un Européen, en a-t-elle aussi pour ceux qui vivent au Proche-Orient ? La guerre d’Israël contre ses ennemis arabes est-elle comparable aux conflits qui ont ensanglanté l’Europe au vingtième siècle ?

 

Eliaou Yossian, membre du centre Misgav pour la sécurité nationale et spécialiste de l’Iran, apporte un regard très différent sur le conflit actuel et sur la définition de l’ennemi. « Le lexique occidental qui affirme qu’il faut éviter les pertes civiles n’est pas adapté. Il n’y a pas de ‘civils innocents’ à Gaza… Les Gazaouis ont élu le Hamas. Nous devons modifier notre définition de l’ennemi. Ce n’est pas le Hamas, l’ennemi qui domine Gaza ; Gaza est notre ennemi ».

 

Eliaou Yossian
           

La réflexion de Yossian, ancien membre de la fameuse unité 8200, prend tout son sens si l’on revient à la comparaison faite par G. Bensoussan. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, aucun dirigeant allié et aucun Anglais ou Français ne définissait son ennemi comme étant la Waffen-SS, ni même la Wehrmacht. L’ennemi était l’Allemagne, tout simplement. C’est précisément ce qui a permis aux Anglais et aux Américains de triompher de l’ennemi, y compris en menant des bombardements intensifs sur la ville de Dresde, notamment, ou en utilisant la bombe atomique pour forcer le Japon à capituler.

 

Qui a raison ? L’historien français ou le spécialiste israélien de l’Iran ?

 

Selon G. Bensoussan, qui cite Georges Clémenceau (parlant des Allemands après la Première Guerre mondiale), « Il faut nous accommoder de ces soixante-dix millions d’hommes et de femmes qui vivent à côté de nous ». Et Bensoussan en conclut qu’Israël doit lui aussi « s'accommoder de cette population (arabe de Gaza) et vivre avec eux en bonne intelligence ». La comparaison pèche de toute évidence par un excès d’optimisme. En effet, la leçon principale des événements du 7 octobre, que beaucoup ont tirée en Israël dès le lendemain de l’attaque meurtrière du Hamas, est que le rêve d’une coexistence pacifique est illusoire.

 

L’ennemi contre lequel se bat aujourd’hui Israël n’est pas seulement le Hamas, car celui-ci se fond dans la population de Gaza comme un « poisson dans l’eau », pour reprendre l’image du président Mao Zedong. Il est chez lui à Gaza, et ses exactions sont acceptées comme conformes à la culture ambiante. Les civils de Gaza qui ont pris part aux viols, aux tueries et aux actes barbares commis le 7 octobre dans les kibboutz frontaliers de Gaza n’étaient pas entraînés ou appelés en renfort par le Hamas : ils se sont joints spontanément à la « razzia » contre l’ennemi juif.

 

Comment gagner la guerre de Gaza ?

 

L’ennemi contre lequel se bat Israël se trouve à Gaza, mais aussi en Judée-Samarie, et il importe de savoir le définir précisément, avant de pouvoir le vaincre. Le juste combat d’Israël ne s’achèvera pas avec l’éradication du Hamas. Il passe par l’éradication de tous les mouvements palestiniens irrédentistes, qui prônent la destruction d’Israël et qui nient les droits du peuple Juif sur sa terre, que ces mouvements s’appellent Hamas, Hezbollah, Fatah, etc. La leçon du 7 octobre 2023 pour Israël – comme celle du 11 septembre 2001 pour les Etats-Unis – est qu’on ne peut jamais « s'accommoder » de l’existence d’ennemis voués à votre destruction.

 

Pour gagner la guerre, il faut donc que l’ennemi renonce à son idéologie et à ses objectifs. Si l’on reprend la comparaison faite par G. Bensoussan et par tous ceux qui, en Occident, prétendent appliquer au conflit israélo-arabe des concepts européens, la paix ne viendra pas avant qu’une nouvelle génération apparaisse chez les Arabes d’Eretz-Israël (les « Palestiniens » selon le vocabulaire usité et largement mensonger). Comme l'écrivait Jabotinsky il y a tout juste un siècle, la paix « ne dépend pas de notre attitude envers les Arabes, mais uniquement de l’attitude des Arabes envers le sionisme ». Ceux qui parlent encore de « la Paix maintenant » et qui n’ont pas renoncé aux illusions mortelles de « l’Etat palestinien » n’ont pas encore tiré les leçons du 7 octobre 2023.

P. Lurçat

Article paru initialement sur Dreuz.info Pourquoi combattons-nous ? (III) Définir l’ennemi pour gagner la guerre - Dreuz.info


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Pourquoi combattons-nous ? (III)  Définir l’ennemi pour gagner la guerre, Pierre Lurçat

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Une étincelle d’hébreu : Timroun, les manœuvres terrestres et le retour de l’infanterie

November 27 2023, 08:21am

Posted by Pierre Lurçat

Une étincelle d’hébreu : Timroun, les manœuvres terrestres et le retour de l’infanterie

 

Depuis six semaines, les médias et le discours public israélien sont évidemment remplis de vocabulaire lié à la guerre. Parmi les mots les plus souvent entendus ces derniers jours (avant la trêve), figure en bonne place celui de “Timroun”, les manœuvres. Comme l’observait un commentateur, cette guerre voit le grand retour des blindés (shirion), quelque peu oubliés depuis la guerre de Kippour.

 

Mais en réalité, cette guerre voit surtout le retour en force de l’infanterie (Heyl raglayim) qui avait été délaissée depuis plusieurs décennies, au profit de l’armée de l’air notamment. Alors que le “dôme d’acier” et le développement technologique avaient pu faire croire à l’illusion d’une guerre menée de haut – ou de loin – la guerre de Simhat Torah démontre que l’on ne peut vaincre l’ennemi sans être présent sur le terrain, avec des divisions d’infanterie soutenues par l’artillerie (tot’hanim) et accompagnées par les blindés et par le génie civil (heyl ha-handassa).

 

Le mot même de guerre avait quasiment disparu du discours public depuis vingt ans, remplacé par celui de “mivtsa” ou de “péoula” (opération). Avec le retour de la guerre à grande échelle (un des commandants se trouvant à Gaza déclarait hier sur la chaîne 14 que le Hamas avait été surpris par la puissance de feu de Tsahal, laquelle l’avait étonné lui-même…), c’est surtout le mot de victoire (Nitsa’hon) qui fait son grand come-back dans le vocabulaire de Tsahal.

 

Finis les atermoiements sur la “dissuasion” et sur la nécessité d’écourter les opérations pour préserver le “retour au calme”... Les chefs de Tsahal, tout comme ceux du gouvernement d’union nationale, savent aujourd’hui que le peuple d’Israël ne se satisfera pas de moins que la victoire. “Yahad nénatsea’h !” (Unis nous vaincrons) est devenu le slogan de tout un peuple. Mais Israël a aussi redécouvert un secret qui l’accompagne depuis les débuts de son histoire : la victoire appartient à D.ieu. Que D. guide nos dirigeants, qu’Il protège nos soldats et nos civils et qu’Il nous donne la victoire !

P. Lurçat

Une étincelle d’hébreu : Timroun, les manœuvres terrestres et le retour de l’infanterie

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Arik Einstein et la liturgie laïque d'un peuple en prière, Pierre Lurçat

November 26 2023, 09:05am

Posted by Pierre Lurçat

« Ses chansons étaient des prières » :

« Ses chansons étaient des prières » :

Les chansons d’Einstein appartiennent non seulement au folklore israélien, mais aussi au rituel presque sacré du jour qui est le plus fédérateur de toute l’année, celui du Souvenir des soldats. Plus généralement, elles appartiennent au cœur de l’expérience vécue par les Israéliens, dont beaucoup considèrent ces chansons comme une forme de prières (car Israël, même lorsqu’il ne respecte pas toutes les mitsvot, reste un peuple qui prie ! Dixième anniversaire du décès d'Arik Einstein.

 

 


 

Lors de mon premier séjour en Israël, à l’âge de 17 ans, un des tout premiers disques que j’ai achetés était celui d’Arik Einstein, « Reguel po, reguel sham » (« Sitting on the Fence » en anglais). A l’époque, je ne comprenais presque rien des paroles de ses chansons, mais elles me parlaient quand même et trouvaient une résonance intime en moi (de même que j’ai su que ce pays était le mien, bien avant d’avoir compris que j’étais sioniste…). Ce souvenir personnel, qui ressemble sans doute à ceux de beaucoup d’olim, traduit à mes yeux le secret de l’affection que je portais – que nous portons – au chanteur qui vient de s’éteindre : ses chansons exprimaient, avec tant d’autres et peut-être plus encore que les autres, la quintessence de l’être israélien. Quel était son secret, et quel est le secret de cet « être israélien » ?

 

Répondre à cette question, c’est tenter de définir ce qui constitue le cœur de la culture israélienne. Né à Tel-Aviv en 1939, Einstein appartient à la « génération de l’Etat », celle des sabras qui n’ont pas connu l’exil. Son père faisait partie du théâtre Ohel, troupe d’inspiration socialiste fondée en 1925 (dont un des plus grands succès fut l’interprétation du « Brave Soldat Schweik »). La carrière musicale d’Arik Einstein est impressionnante : sa discographie s’étend du début des années 1960 à la fin des années 2000, soit un demi-siècle de création et d’interprétation musicale (outre sa carrière d’acteur).

 

 

Il est souvent considéré comme le fondateur du rock israélien (avec Shalom Hanoch) et comme celui dont l’œuvre a fait le lien entre les chansons hébraïques de l’époque d’avant l’Etat et la musique israélienne contemporaine. Mais dire que ses chansons figurent parmi les plus connues, et les plus jouées à la radio – jusqu’à ce jour, ce qui est remarquable pour un artiste de sa génération – ne suffit pas à décrire l’apport d’Einstein à la vie musicale et culturelle israélienne, et à la vie israélienne tout court. Comme l’écrivait Hemi Shalev dans Ha’aretz, Arik Einstein était « la voix d’Israël », et il incarnait ce « nouvel Israël, libéral (au sens américain) et séculier que nous pensions autrefois devenir… ». On ne saurait mieux définir tout ce qu’il représentait et représente aux yeux d’une large fraction du public israélien. Cet homme discret et modeste, qui n’aimait pas monter sur scène et détestait l’aspect commercial du métier d’artiste, incarnait en effet un visage d’Israël que beaucoup regardent aujourd’hui avec nostalgie et évoquent avec un sentiment quasi-religieux.

 

Le projet culturel sioniste et la musique israélienne

Ce visage d’Israël est étroitement lié au projet culturel, aussi ancien que le mouvement sioniste lui-même, et qui a engendré certaines des crises politiques les plus graves tout au long de l’histoire du mouvement sioniste, puis de l’Etat d’Israël, de l’époque d’Herzl 1 et jusqu’à nos jours. Pour le résumer en une phrase, on peut dire qu’il s’agit de créer une culture israélienne ou hébraïque profane, capable de rivaliser avec la vieille culture juive religieuse ou sacrée…

 

On pourrait dire, pour simplifier les choses et employer une forme de raccourci journalistique, que l’Israël qui pleure aujourd’hui Arik Einstein est celui qui n’a pas pleuré lors des monumentales funérailles du rav Ovadia Yossef, il y a quelques semaines. Mais la réalité est plus complexe, car ces « deux Israël » se recoupent dans une certaine mesure, jusque dans la famille d’Arik Einstein – dont les deux filles sont devenues ‘harédi en épousant les fils d’Ouri Zohar 2, son vieux camarade devenu un Juif orthodoxe – et beaucoup d’Israéliens vivent à la frontière entre les deux, « un pied d’un côté et un pied de l’autre » (pour citer une chanson d’Arik Einstein…).

Arik Einstein, avec Uri Zohar

 

On entend souvent dire que la culture israélienne laïque est en recul et on parle beaucoup du retour aux racines juives et à la tradition, qui touche le monde culturel et aussi la musique israélienne contemporaine. Mais ce n’est qu’un aspect de la réalité. Car de manière concomitante à ce retour aux sources, la culture israélienne laïque vit et se développe. Le projet culturel israélien – celui de fonder une culture laïque largement coupée des racines juives – n’a certes pas entièrement réussi, comme en témoigne le retour à la tradition d’une large partie du monde culturel et de la société israélienne dans son ensemble, mais il n’a pas totalement échoué non plus. On en donnera pour preuve le fait que les jours les plus marquants du calendrier israélien sont deux dates dont le cérémonial et la « liturgie » sont largement laïques : Yom Ha’atsmaout (Journée de l’Indépendance), et Yom Hazikaron  (Jour du Souvenir des soldats).

 

Ce dernier jour, en particulier, est pour la plupart des habitants d’Israël indissociablement lié aux chansons qui passent en boucle à la radio pendant toute la journée, et dont beaucoup ont été écrites ou chantées par Arik Einstein. De ce point de vue, on peut dire que les chansons d’Einstein appartiennent non seulement au folklore israélien, mais aussi au rituel presque sacré du jour qui est le plus fédérateur de toute l’année, celui du Souvenir des soldats (et aussi de certains jours tristes comme ceux d’attentats particulièrement tragiques ou celui de l’assassinat d’Itshak Rabin, dont on a vécu une sorte de « remake » lors du décès d’Einstein).

 

Plus généralement, elles appartiennent au cœur de l’expérience vécue par les Israéliens, dont beaucoup considèrent ces chansons comme une forme de prières (car Israël, même lorsqu’il ne respecte pas toutes les mitsvot, reste un peuple qui prie !) ; et elles contribuent à définir ce qui constituera sans doute un jour un élément central de l’histoire moderne d’Israël – histoire tout à la fois sacrée et profane – une sorte de « Méguilat Ha’Atsmaout » qui s’écrit sous nos yeux, dans la joie et dans les larmes.


 

1. L’opposition des rabbins à Herzl provenait essentiellement du projet sioniste de fonder une culture juive profane, soutenu par Herzl au début.

2. L’histoire de Zohar et Einstein – deux amis séparés par le « retour » du premier, mais dont les enfants se sont doublement unis par le mariage – est éminemment symbolique des rapports conflictuels mais néanmoins fraternels entre les différents secteurs de la société israélienne.

 

Extrait de mon livre, Israël, le rêve inachevé, éditions de Paris/Max Chaleil. P.L.

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Une étincelle d’hébreu : Hashem Ish mil'hama, L’Eternel est un soldat

November 22 2023, 08:41am

Posted by Pierre Lurçat

Une étincelle d’hébreu : Hashem Ish mil'hama, L’Eternel est un soldat

La guerre qui a commencé le jour de Simhat Torah est l’occasion de relire nos textes fondateurs et d’y trouver un sens nouveau. La « Shirat ha-Yam », le Cantique de la mer que nous lisons tous les matins dans la prière quotidienne contient cette expression mystérieuse, tirée du livre de l’Exode : « L’Eternel est le maître des batailles, l’Eternel est son nom ». Que signifie cette expression, Ish mil’hama, en quoi l’Eternel peut-il être qualifié de « Ish » et comment son Nom est-il lié à la guerre ?

 

            A ces questions d’ordre théologique, nous avons reçu une réponse éclatante depuis le début de la guerre. Comme l’explique le rav Yoav Ouriel, dans un cours de Torah diffusé depuis le front où il actuellement mobilisé, « le peuple d’Israël a découvert un nouveau Nom de Dieu… Découvrir un nouveau Nom de Dieu, c’est comme expérimenter une nouvelle Création ! Il y a des facettes du Créateur que nous ne connaissions pas jusqu’à ce jour. ‘’L’Eternel maître des batailles” est un nouveau Nom de Dieu ».

 

            Mais en réalité, l’expression Ish mil’hama signifie autre chose que la traduction qu’en donne la Bible du rabbinat français, sous la direction du grand-rabbin Zadoc Kahn, de « maître des batailles ». Ish mil’hama veut dire littéralement un « homme de guerre », c’est-à-dire un soldat. Cette expression, ce nouveau Nom de D.ieu, comme l’explique le rav Yoav Ouriel, signifie que D.ieu combat avec nos soldats, Il est bien présent sur le champ de bataille de Gaza, comme en ont attesté des dizaines de soldats et d’officiers qui combattent en ces moments mêmes contre l’ennemi.

 

            Après le grand Hilloul Hashem, la « profanation du Nom » du 7 octobre, et ce que certains ont voulu interpréter comme un « Hester Panim », un voilement de la face de D.ieu, nous assistons à présent au grand dévoilement de la présence divine, d’un D.ieu qui combat avec Son peuple, contre Ses ennemis. Oui, « Hashem Ish mil’hama, Hashem Shemo ! »

           

P. Lurçat

NB Mon nouveau livre, Face à l’opacité du monde, paraît ces jours-ci aux éditions l’éléphant. Il est disponible sur Amazon, B.O.D et dans les bonnes librairies. Je l’ai évoqué à l’antenne d’Antoine Mercier sur sa chaîne Youtube Mosaïque.

Une étincelle d’hébreu : Hashem Ish mil'hama, L’Eternel est un soldat

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Quelques différences fondamentales entre l’immobilier en Israël et en France, Pierre Lurçat

November 21 2023, 09:14am

Posted by Pierre Lurçat

Quelques différences fondamentales entre l’immobilier en Israël et en France, Pierre Lurçat

Ce que tout le monde devrait savoir avant d'acheter un bien en Israël (I)

Quelques différences fondamentales entre l’immobilier en Israël et en France

 

La nouvelle vague d’antisémitisme en France et la difficulté croissante d’assumer son judaïsme en dehors d’Israël incitent de nombreux Juifs à se poser la question de l’alyah. Dans ce contexte, les projets d’achat d’un bien immobilier en Israël sont de plus en plus actuels, d’autant que les prévisions d’une vague d’alyah sans précédent au lendemain de la guerre vont exercer une pression à la hausse sur les prix de l’immobilier.

Dans l’article qui suis, je donne des conseils de base à tous ceux qui envisagent de réaliser leur premier achat immobilier en Israël. Je précise que j’ai exercé le métier d’avocat en Israël et enseigné le droit immobilier pendant une quinzaine d’années, avant de devenir moi-même agent au sein du réseau international Century 21 à Jérusalem.

La première chose à savoir, pour un acheteur venant de France, est que les terres constructibles appartiennent en Israël à l’Etat dans près de 90 pour cent des cas. Cela signifie que l’acheteur n’acquiert pas la propriété de la terre – qui est légalement incessible – mais seulement un droit de bail de longue durée. Concrètement, cela ne change pas fondamentalement les droits du propriétaire, qui possède son appartement, en a la jouissance exclusive et peut le céder à son gré.

La deuxième différence est sans doute plus essentielle encore pour l’acheteur venu de France. Elle tient à la manière dont sont mesurées les superficies. En Israël, point de Loi Carrez ! Les choses sont donc bien moins… carrées qu’en France ! En effet, pour chaque appartement, on compte pas moins de deux, voire trois superficies officielles différentes, selon qu’on consulte l’extrait du cadastre (Tabou), l’attestation des impôts locaux (Arnona) ou encore le contrat de bail signé avec le promoteur…

Comment savoir, dans ces circonstances, quelle est la superficie réelle de votre appartement avant de l’acheter ? La première règle est de ne pas vous fier aux chiffres publiés sur les annonces immobilières. Même si le vendeur est de bonne foi, il peut publier un chiffre officiel qui s’avère inexact. Le deuxième conseil est de procéder à votre propre mesure, au moyen d’un appareil spécialisé ou d’un simple mètre déroulant. Enfin, sachez que les prix au mètre carré ne sont pas toujours significatifs en Israël (du fait précisément de l’imprécision qui entoure les superficies) et que le prix dépend tout autant d’autres facteurs (nombre de pièces, environnement, état de l’immeuble, etc.)

Dans un prochain article, nous verrons plus en détail où sont inscrits les biens immobiliers et comment trouver les informations essentielles sur le sujet. N’hésitez pas à me contacter pour me demander un conseil, ou pour me confier votre projet d’achat/ de vente à Jérusalem !

 

Pierre Lurçat

Century21

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Quelques différences fondamentales entre l’immobilier en Israël et en France, Pierre Lurçat

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Selon Esther Duflo, Israël “encourage le massacre de tout un peuple, hommes, femmes et enfants” au nom de la Bible

November 20 2023, 19:56pm

Posted by Pierre Lurçat

Esther Duflo

Esther Duflo

 

Entendu ce matin sur France Culture, au micro de Guillaume Erner, la prix Nobel d’économie Esther Duflo, proférer les paroles suivantes: 

En plus d’être d’une insoutenable violence physique, la guerre entre Israël et le Hamas est aussi d’une incroyable violence verbale… Ainsi, le ministre de la Défense, Yoav Galant, parle d’un ‘combat contre des bêtes humaines’. En reprenant le verset biblique sur le massacre des Akamélites (sic) par le roi Saul, ‘Vous devez vous souvenir de ce qu’Amalek vous a fait’, Benjamin Nétanyahou encourage implicitement le massacre de tout un peuple, hommes, femmes et enfants…”

Cette accusation est d’autant plus grave que, comme l’a montré l’historien de l’antisémitisme Pierre-André Taguieff, le mythe du “génocide du peuple palestinien” s’inscrit dans le droit fil de l’accusation de crime rituel, qu’il reprend à son compte et auquel il donne des formes nouvelles (*). Il est évidemment regrettable que les propos scandaleux d’Esther Duflo n’aient pas été relevés et contredits par Guillaume Erner, qui les a pris pour argent comptant. 

Cerise sur le gâteau : cette émission est un podcast régulier de Mme Duflo sur France-Culture, qui la présente dans ces termes flatteurs: “l’économiste et professeure au Collège de France Esther Duflo, qui a reçu le Prix Nobel en 2019 (...) aborde avec pédagogie une question qui fait l’actualité”.

Si Esther Duflo connaissait un tant soit peu la Bible et l’histoire juive, elle saurait que le verset biblique en question n’est nullement un appel au génocide, mais une injonction à se souvenir du mal que nos ennemis nous ont fait. Injonction d’actualité, au lendemain du massacre commis par le Hamas, dont Israël avait cru - erreur tragique - qu’on pouvait l’amadouer avec de l’argent qatari… 

Les propos scandaleux de Mme Duflo montrent au moins deux choses. La première, c’est qu’on peut enseigner au Collège de France et avoir reçu un Prix Nobel d’économie, tout en étant d’une ignorance totale sur le sujet du judaïsme et en colportant d’anciens préjugés antijuifs séculaires concernant Israël. La seconde, c’est qu’il est de bon ton sur la radio publique française aujourd’hui de renvoyer dos-à-dos le Hamas et Israël, au nom d’un pacifisme et d’un “refus de choisir son camp” qui a toujours fait le lit des régimes totalitaires.

P. Lurçat

(*) Je renvoie à mon cours sur le “Mythe du génocide du peuple palestinien”, donné dans le cadre de l’université populaire du judaïsme et publié sur Akadem et repris dans mon livre Les mythes fondateurs de l’antisionisme contemporain, éd. de l’éléphant 2021.

Le Biais d'Esther Duflo : podcast et émission en replay | France Culture (radiofrance.fr)

 

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Frédéric Encel est-il le nouveau porte-parole du Quai d'Orsay?

November 19 2023, 06:31am

Posted by Philippe Karsenty et Pierre Lurçat

F. Encel recevant un prix du ministère des Affaires étrangères français, 2021

F. Encel recevant un prix du ministère des Affaires étrangères français, 2021

Il se passe des choses stupéfiantes en France.  Un « humoriste » antisémite, qui traite le Premier Ministre israélien de « nazi sans prépuce », ne reçoit qu’un simple avertissement de la direction de France Inter.  Un autre « humoriste » sert de conseiller au président français et lui recommande de ne pas aller manifester contre l’antisémitisme pour ne pas enflammer les banlieues.  Une exposition intitulée « Ce que la Palestine apporte au monde » est prolongée en raison de son succès, et l’antisémitisme atteint de nouveaux sommets. Mais le plus désolant est sans doute de voir un commentateur médiatique juif, qui depuis trente ans se fait passer pour « pro-Israélien », défendre bec et ongles la politique arabe de la France et l’attitude de plus en plus hostile du président Macron envers Israël.

 

            Alors que la position de la France dans la guerre lancée par le Hamas contre Israël suscite l’indignation générale, il faut écouter l’interview très révélatrice qu’a donnée Frédéric Encel sur Radio France Internationale. Il s’y livre à un plaidoyer pro-Macron et pro-Quai d’Orsay, qui n’étonnera que ceux qui croyaient encore que F. Encel défendait des valeurs proches de celles d’Israël. Plutôt que de longs commentaires, mieux vaut livrer au lecteur la transcription des moments clés de cette interview, intitulée sobrement « Dans le discours diplomatique français, il y a une volonté d’originalité ».

 

Verbatim :

 

F. Encel. « Le discours diplomatique français a évolué de manière relativement logique… Je m’inscris en faux par rapport à beaucoup d’observateurs qui considèrent que la politique d’Emmanuel Macron est erratique… En réalité il y a une volonté d’originalité, avec deux faits marquants qui ont paru contradictoires mais qui me paraissent assez cohérents. Le premier c’est la proposition française d’une coalition internationale contre le Hamas, façon Daech. Même Biden ne l’a pas proposé. Et puis la demande assez originale d’un cessez-le-feu… Ce cessez-le-feu correspond finalement après cinq semaines de guerre à quelque chose d’assez banal… Il y a une quête d’originalité, quant à l’efficacité des propositions françaises, c’est difficile de préjuger de leur succès

 

RFI : La France a appelé à une trêve humanitaire à Gaza, puis à un cessez-le-feu, c’est quand même un changement de position ?

F.E. Oui, vous avez raison… Mais c’est un changement qui paraît cohérent avec la durée, l’ampleur et la nature de la guerre. Une trêve humanitaire, cela signifie laisser souffler la plus grande partie de la population civile palestinienne, qui évidemment n’est pour rien dans les massacres du 7 octobre.

RFI. Ces changements de sémantique que vous estimez logiques, Frédéric Encel, ne sont-ils pas dus à la peur d’une importation du conflit sur le territoire français ?

F.E. Je vais vous dire quelque chose d’assez fort, avec beaucoup de vigueur… La France est un Etat souverain, c’est en principe une puissance considérable. L’instrumentalisation de la cause palestinienne c’est juste intolérable ! (...) Je ne pense pas pour l’instant qu’Emmanuel Macron joue la partition de la France au Proche-Orient en fonction de la paix civile sur le sol de la République…

RFI. Mais est-ce que la position de la France dans ce dossier est vraiment si différente de celle des alliés occidentaux de la France ?

F.E. Eh bien non, non seulement elle n’est pas très différente, mais elle n’est pas différente de celle qui prévalait depuis 1967… En réalité, le Quai d’Orsay et l’Elysée ont maintenu systématiquement la même position française depuis 1967, qui d’ailleurs est une position onusienne, c’est la solution des deux Etats, moyennant une sécurité et des frontières sûres et reconnues pour Israël… Il n’y a rien de nouveau. On le dit peut-être avec moins de conviction. La France comme d’autres Etats ont considéré avec raison que ce conflit était devenu un simple contentieux local… »

 

Mais le meilleur est pour la fin (In cauda venenum !) :

RFI. Frédéric Encel, on apprend ce matin que plusieurs ambassadeurs de France au Moyen-Orient disent regretter le virage pro-israélien d’Emmanuel Macron dans ce dossier, c’est quelque chose de nouveau ?

F.E.  Oui, c’est vrai… Le Quai d’Orsay n’est pas, contrairement à ce que fantasment beaucoup de gens, super pro-arabe... Il tient compte des réalités. Il y a 22 Etats arabes, il y a un Etat juif c’est Israël et on considère chez ces diplomates que la France est en train de perdre une partie de son influence dans le monde arabe ».

 

Non, M. Encel, la politique étrangère d’Emmanuel Macron n’est ni logique, ni originale, ni cohérente et le Quai d’Orsay ne tient pas « compte des réalités ». Non, M. Encel, la population civile de Gaza n’est pas innocente des crimes du Hamas, nombreux sont ceux qui y ont participé et encore plus s’en sont réjouis, à Gaza comme à Ramallah. Oui, M. Encel, « Emmanuel Macron joue la partition de la France au Proche-Orient en fonction de la paix civile sur le sol de la République », c’est son conseiller banlieues, Yassine Bellatar, qui l’a confirmé.

 

Si le Quai d’Orsay a trahi l’amitié franco-israélienne depuis des lustres, cela ne rend pas sa politique plus respectable. Quand Israël se bat pour sa survie, chacun a le droit d’espérer que les démocrates du monde entier se rangent aux côtés de l’Etat d’Israël qui défend les valeurs que tous devraient promouvoir. Aujourd’hui, défendre la politique étrangère d’Emmanuel Macron au Proche-Orient n’est pas seulement une erreur politique. C’est une faute morale.

 

Après avoir écouté Frédéric Encel encenser la politique étrangère française et flatter Charles Enderlin sur BFM TV, reste à se demander ce qu’il attend de ses flagorneries. Un poste au Quai d’Orsay ? Une ambassade ? Des contrats bien rémunérés ? Se réconcilier avec Pascal Boniface ? Ah, qu’il est loin le temps où Frédéric Encel signait ses messages par « Salutations Jabotinskiennes »

Pierre Lurçat et Philippe Karsenty

Article paru initialement sur Dreuz.info

 

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"Tehilim Neged Tilim” : Le livre qui parle à chaque Juif pendant la guerre

November 17 2023, 09:04am

Posted by Pierre Lurçat

"Tehilim Neged Tilim” : Le livre qui parle à chaque Juif pendant la guerre

Tehilim Neged Tilim” : Le livre qui parle à chaque Juif pendant la guerre

 

La guerre qui entre dans sa sixième semaine est l’occasion pour chaque Israélien (et pour chaque Juif) de réviser son attitude sur de multiples sujets, et notamment sur celui de ses rapports avec le judaïsme et avec les textes sacrés. Or, parmi les textes de notre Tradition, il en est un qui a accompagné le peuple Juif dans toutes ses pérégrinations depuis trois mille ans, et qui parle plus que tout autre aux cœurs des Juifs lorsqu’ils sont dans l’épreuve… Il s’agit évidemment du livre des Psaumes, le Sefer Tehilim attribué au Roi David.

 

Comme l’écrit Behel Sarloyi dans les colonnes de Makor Rishon, il n’existe aucun autre livre au monde qui, 3000 ans après sa rédaction, parle ainsi à ses lecteurs, Juifs et non Juifs, dans le monde entier. Elle relate que la traduction en polonais des Psaumes par Czesław Miłosz eut plus d’un million de lecteurs après la chute de l’URSS. En Israël, c’est le livre vers lequel chaque Juif se tourne dans les moments difficiles, individuels ou collectifs. L’expression « Tehilim neged tilim » (« des psaumes contre des missiles ») a été forgée pour dire que les Psaumes étaient eux aussi, une arme contre les missiles de nos ennemis.

 

Sur la photo ci-dessous, prise pendant l’opération de Karamé en 1968, on peut voir le rabbin Shlomo Goren, entouré des généraux Rehavaam Zevi H.y.d et Ariel Sharon, lisant tous trois des Psaumes. Bien entendu, les mots éternels du roi David ne sont pas des formules magiques… Pour que nos prières soient entendues, il faut aussi que l’intention soit pure. Ariel Sharon, le vainqueur de la guerre de Kippour, s’est ensuite transformé en bulldozer destructeur lors du retrait du Goush Katif, dont nous payons le prix terrible jusqu’à ce jour. Mais en regardant cette photo, je préfère penser au Sharon d’alors, et à tout ce que cette photo signifie quant à l’unité et à la force de notre peuple, Am ha-Netsah, le peuple éternel. Shabbat shalom!

 

"Tehilim Neged Tilim” : Le livre qui parle à chaque Juif pendant la guerre

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