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Déconstruire ou réparer le monde? La pensée d’Israël face aux dérives idéologiques actuelles

December 27 2022, 14:46pm

Déconstruire ou réparer le monde? La pensée d’Israël face aux dérives idéologiques actuelles

 

שלמות עבודתם של ישראל היא

 "לתקן עולם במלכות ה´

 

 

Dans un essai revigorant récemment paru[1], l’historien des idées Pierre-André Taguieff retrace la généalogie du concept de “déconstruction”, aujourd’hui tellement banal et utilisé si souvent qu’on a presque oublié son contenu radical. Remontant aux origines de la pensée “déconstructionniste”, Taguieff évoque notamment Nietzsche et Heidegger, Foucault et Derrida, Deleuze ou encore Lévi-Strauss. Nietzsche a-t-il été le grand “déconstructeur” ? Le philosophe de Sils Maria n’était sans doute pas aussi radical que ses lointains héritiers actuels, comme le montre Taguieff.

 

L’intérêt principal de son livre n’est toutefois pas seulement dans son aspect historique et généalogique, mais aussi dans ce qui lui donne sa brûlante actualité : la description du magma idéologique contemporain, où wokisme, théorie du genre et autres élaborations intellectuelles aussi folles que dangereuses font converger leurs efforts dans une entreprise de démolition généralisée.

 

Le monde est empli d’idées devenues folles”. Jamais l’observation de Chesterton n’a été aussi vraie qu’aujourd’hui. La “déconstruction” est en effet depuis longtemps sortie des universités pour faire de la société globalisée et de l’humanité tout entière son laboratoire. Elle ne se limite plus actuellement aux théories politiques (déconstruire l’Etat, la nation ou l’histoire) mais a pris pour cible les domaines encore plus essentiels et fondateurs de la civilisation que sont la famille, la différence sexuelle ou la filiation. Jadis exercice intellectuel, la déconstruction apparaît de plus en plus comme une tentative de saper les fondements mêmes de notre humanité commune.

 

Mais – c’est sans doute l’un des paradoxes de notre époque – l’élan destructeur de ces théories issues des campus américains et européens se heurte à des résistances de plus en plus fortes, attestant que l’homme du vingt-et-unième siècle n’est pas encore devenu le spécimen d’un “post-humanisme” ou d’une nouvelle forme d’humanité à laquelle certains aspirent. Il résiste, en s’arc-boutant sur les piliers encore bien solides du temple de la civilisation occidentale, qui tremble sur ses bases, fait parfois mine de s’effondrer, mais est encore bien debout. Si nous savons que les civilisations sont mortelles, nous savons aussi qu’elles peuvent parfois se ressaisir, sortir de leur torpeur et de leur état maladif pour retrouver une seconde jeunesse. C’est cet espoir ténu et fragile qui anime les pages qui suivent.

 

Le vingtième siècle a été celui des grandes destructions. Auschwitz a marqué le glas d’une époque de la civilisation occidentale, comme l’ont observé bien des écrivains et des penseurs, mais cela ne signifie pas nécessairement que l’Occident est mort et enterré. Ceux qui se hâtent de proclamer la fin d’un monde n’ont souvent aucun nouveau monde à proposer en remplacement… Peut-être le temps est-il venu, après celui du doute et du soupçon qui ont donné naissance à tant de théories destructrices, de reconstruire. Non pas, comme ce fut le cas de bien des promesses illusoires, en levant l’étendard d’une nouvelle révolution, qui prétendrait créer un monde nouveau sur les ruines de l’ancien monde, mais plus modestement, en semant les graines d’un espoir renouvelé dans l’homme et en plantant les arbres pour faire “refleurir le désert”. (à suivre…)

 

Pierre Lurçat

 

[1] P.A. Taguieff, Pourquoi déconstruire ? Origines philosophiques et avatars politiques de la French Theory, éd. H&O 2022.

”Un formidable parcours philosophique… Une méditation sur le sens de nos vies”.

Marc Brzustowski, Menorah.info

 

“Une réfexion profonde sur des questions essentielles, comme celle du rapport de l'homme au monde et la place de la parole d'Israël”.

Emmanuelle Adda, Radio RCJ

 

“Une analyse claire et percutante  de la définition de l’humain dans le monde actuel”

Maryline Médioni, Lemondejuif.info

 

Lurçat, dans son bel exposé, en appelle à bien des penseurs : Aristote, Maïmonide, Husserl, Bonnefoy, Proust, Arendt, Levinas, Henri Baruk, Fondane, Benamozegh, Nietzsche, Huxley… Remarquable!”

Jean-Pierre Allali, Crif.org


 

 

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Hannoukah et la “lumière des nations” : éclairer un monde déboussolé, par Pierre Lurçat

December 22 2022, 09:09am

Posted by Pierre Lurçat

Hannoukah et la “lumière des nations” : éclairer un monde déboussolé, par Pierre Lurçat

 

 

Avec le retour d’Israël sur sa terre, la fête de Hannoukah a retrouvé son sens premier, celui d’une fête nationale célébrant la victoire du peuple juif contre une civilisation - celle des Grecs - qui prétendait effacer la culture et l’identité collective d’Israël. Mais il serait erroné d’en déduire que le sens national et particulariste de la fête aurait éclipsé, ou relégué au second plan, son message universel. Car en réalité, comme l’histoire récente d’Israël nous le montre, c’est précisément en retrouvant notre identité collective authentique - celle d’un peuple rassemblé à nouveau sur sa terre - que nous sommes le mieux à même de faire rayonner dans le monde entier le message d’Israël.

 

Soldats de Tsahal allumant les bougies de Hannoukah


 

Redonner légitimité aux frontières et aux identités nationales

 

Quel est ce message aujourd’hui? Dans un monde de plus en plus désorienté - au sens premier, à savoir qui a perdu l’Orient(1) - il y a urgence pour la voix d’Israël à se faire entendre et à être écoutée, sur des sujets cruciaux et essentiels pour l’humanité. Ceux-ci touchent à la fois à l’actualité la plus brûlante et à la signification de Hannoukah. En prétendant effacer l’identité nationale particulière du peuple Juif, les Grecs ont en effet été parmi les premiers à contester l’idée même d’identité nationale, au nom de leur impérialisme culturel. Le combat d’Israël pour conserver son identité, spirituelle et nationale (car en réalité, il s’agit bien d’une seule et même chose), sert d’inspiration, aujourd’hui comme hier, aux peuples qui se battent pour pouvoir vivre et assumer librement leur identité.

 

En prétendant abolir la notion de frontières et, partant, celle d’identité nationale, l’Europe actuelle a tourné le dos au message véritable d’Israël, dont elle s’était pourtant largement inspirée pour élaborer les notions fondamentales de la pensée politique moderne, au XVIIe siècle, comme l’a montré l’historienne israélienne Fania Oz Salzberger, dans un article passionnant paru il y a une dizaine d’années dans la revue Azure (2). Les notions mêmes de liberté et de souveraineté nationale, dans leur acception moderne, doivent en effet beaucoup à la pensée politique hébraïque biblique et talmudique, source à laquelle se sont nourris plusieurs des grands théoriciens politiques de l’Europe éclairée, et notamment John Selden, pour fonder le droit international public et la pensée politique moderne.

 

Lors d’une fameuse controverse avec le juriste Hugo Grotius - qui défendait l’idée d’une mer libre et ouverte à tous, dans son ouvrage Mare Liberum (De la liberté des mers) - Selden a soutenu au contraire l’idée d’une mer divisée entre les différents Etats, dans son livre Mare Clausum. Son argumentation se fondait sur la notion hébraïque de frontières, apparue avec le partage de la terre d’Israël entre les 12 tribus, qu’il interprétait à la lumière des commentaires rabbiniques et talmudiques. Ainsi, c’est le droit hébraïque qui permettait selon lui de régler le différend politique et juridique entre deux grandes puissances maritimes du 17e siècle, la Grande-Bretagne et les Pays-Bas.

 

L’oubli des sources hébraïques de la politique moderne, en oblitérant cette source d’inspiration essentielle, a amputé l’Europe d’un de ses deux piliers - Athènes et Jérusalem (3). L’antisémitisme meurtrier du 20e siècle est largement la conséquence tardive et monstrueuse de cet oubli. Ce n’est pas un hasard si l’Europe est devenue aujourd’hui l’entité politique la plus hostile à Israël sur la scène internationale (après, ou avec la Ligue arabe et l'OCI), alors même qu’elle doit en grande partie son existence et ses fondements théoriques à la pensée politique hébraïque.

 

Retrouver les notions fondatrices de l’humanité

 

Au-delà de ces concepts politiques, aujourd’hui contestés par l’idéologie post-moderniste (et son pendant israélien, le post-sionisme), ce sont aussi les notions fondatrices de l’humanité tout entière qui sont aujourd’hui remises en cause. La pensée hébraïque, on le sait, repose sur des distinctions fondamentales - au sens où elles fondent l’identité humaine - que sont l’opposition-complémentarité entre l’homme et la femme, l’opposition entre le shabbat- temps du sacré et le temps profane, l’opposition entre le règne animal et l’homme, seule créature créée “à l’image de Dieu” (Betselem Elohim), et enfin, l’opposition entre Israël et les nations.

Ce sont précisément ces distinctions fondamentales que certaines des idéologies en vogue actuellement prétendent abolir, en détruisant ce faisant la notion même d’être humain. Ainsi, comme l’a récemment montré un philosophe français, l’idéologie de “‘l’anti-spécisme”, qui conteste la distinction fondamentale entre l’homme et l’animal, aboutit à nier la spécificité de l’être humain, c’est-à-dire la notion hébraïque du Tselem, sur laquelle reposent tous les acquis de la civilisation humaine (4).


 

Michel-Ange, La création d’Adam

 

Si le vingtième siècle a été celui des grandes catastrophes et des génocides, le vingt-et-unième siècle semble devoir être celui de la perte du sens commun et de la notion même d’être humain. A certains égards, la négation de l’homme actuelle va encore plus loin (sur le plan théorique en tout cas) que celle qui était sous-jacente aux idéologies meurtrières du 20e siècle. Ces dernières prétendaient exclure de l’humanité certains races (nazisme) ou classes sociales (communisme), tandis que l’idéologie anti-spéciste aboutit à nier la notion même d’humanité.

 

La “fausse “morale juive” et le message authentique des Prophètes d’Israël.

 

Parmi les fausses idées qui se sont répandues au cours des dernières décennies, figure en bonne place une conception erronée de la “morale juive”, qui voudrait qu’Israël applique des standards moraux supérieurs à ceux des nations, dans son affrontement avec des ennemis qui ne respectent, eux, aucune morale, comme le Hamas et le Hezbollah (5). En réalité, le rôle d’Israël parmi les nations n’est plus aujourd'hui d’incarner une morale plus stricte (rôle qu’il a rempli jadis, en donnant au monde le Décalogue), mais bien plutôt celui de réaliser une identité collective nationale authentique.

 

Un des enjeux essentiels du Retour d’Israël sur sa terre est en effet celui de retrouver la mission véritable d’Israël au sein des nations, celle de “Lumière des nations”, qui est étroitement liée à la fête de Hannoukah. Une certaine théologie de l’exil a voulu faire croire que la dispersion d’Israël parmi les nations était voulue par Dieu, et qu’elle correspondait à la mission de “lumière des nations” d’Israël. C’est au nom de cette vision théologico-politique, qui n’a pas grand chose à voir avec la vocation d’Israël authentique, que les représentants du judaïsme réformé, en Allemagne et aux États-Unis notamment, se sont opposés au sionisme.

 

Le “sionisme suprême” - Zeev Jabotinsky

 


Maintenant que l’Etat d’Israël est devenu une réalité, il lui appartient de réaliser la “troisième étape du sionisme”, celle que Jabotinsky qualifiait de “sionisme suprême” et qu’il définissait précisément dans les termes du prophète Isaïe : “‘L’Etat juif n’est que la première phase de la réalisation du sionisme suprême. Après cela viendra la deuxième phase, le Retour du peuple juif à Sion… Ce n’est que dans la troisième phase qu’apparaîtra le but final authentique du sionisme suprême - but pour lequel les grandes nations existent ; la création d’une culture nationale, qui diffusera sa splendeur dans le monde entier, comme il est écrit; “Car de Sion sortira la Torah”. (6)

 

Pierre Lurçat

 

J'ai parlé de Jabotinsky dans une série de conférences en France avec l'Organisation sioniste mondiale. Voir ici

https://youtube.com/watch?v=1pNZMloGk8c&feature=share

___________________________________________________________________

VIENT DE PARAITRE : REEDITION DE L’HISTOIRE DE MA VIE DE JABOTINSKY!

 

« C’est cette force foudroyante de tout utiliser, même l’échec, même l’isolement, la précarité, les controverses, l’adversité politique, les déceptions, c’est cette capacité de résister à tout, à toute humiliation, à tout découragement qui est la leçon la plus instructive de ce livre. »

Saskia Cohen

 

« Il fut certainement l’une des personnes les plus intelligentes que j’ai jamais connues. Il comprenait son interlocuteur à demi-mots car il lui portait un intérêt vorace et s’impliquait de façon créatrice dans la conversation. Il avait aussi de l’humour. Je buvais littéralement ses paroles, aussi brillantes et mordantes que sa pensée.»

Nina Berberova

 

« …On ne peut qu’admirer l’œuvre d’un visionnaire et prophète, un homme politique droit et sincère, traducteur de grandes œuvres, écrivain à la plume belle et puissante, polyglotte redoutable.

L’Histoire de ma vie présente l’histoire personnelle d’une des plus grandes figures du sionisme, d’un politique, écrivain et homme de talent trop souvent oublié et injustement dénigré. On ne peut plus apprendre le sionisme sans Jabotinsky et son Histoire de ma vie… »

Misha Uzan

Notes

(1) Israël étant l’Orient véritable du monde, contrairement à l’Orient arabe imaginaire et largement fantasmé des “Orientalistes” d’hier et d’aujourd’hui.

(2) Fania Oz-Salzberger, The Jewish Roots of Western Freedom

What modern republican thought learned from the Bible, the Talmud, and Maimonides. Azure, Summer 5762 / 2002, no. 13.

(3) Sur l'oubli du fondement hébraïque de la pensée occidentale, je renvoie notamment au livre de mon père, François Lurçat, La science suicidaire, Athènes sans Jérusalem. éditions F. X. de Guibert.

(4) “L’erreur consiste à vouloir «  effacer les limites » : entre les sexes, entre les animaux et les humains, entre les vivants et les morts. Il convient, au contraire, d’affronter ces limites qui nous constituent. Oui, parfois la philosophie devient folle, quand elle oublie l’homme”. Jean-François Braunstein, La philosophie devenue folle - le genre, l’animal, la mort. Grasset 2018.

(5) Je renvoie à ce sujet à mon livre La trahison des clercs d’Israël, La Maison d’édition 2016.

(6) Jabotinsky, Intervention devant le Congrès fondateur de la Nouvelle Organisation sioniste, septembre 1935. Cité dans ma postface à l’Histoire de ma vie.

 

Hannoukah et la “lumière des nations” : éclairer un monde déboussolé, par Pierre Lurçat

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Rencontres israéliennes : Robin Twite, un Anglais à Jérusalem

December 18 2022, 13:52pm

Posted by Pierre Lurçat

Robin Twitte (photo P Lurçat)

Robin Twitte (photo P Lurçat)

Robin Twite est un Anglais aussi « british » qu’on peut l’imaginer en regardant la série The Crown, qui parle avec l’accent d’Oxford et a des manières d’authentique gentleman, mais qui a pour particularité d’habiter à Jérusalem. C’est là que j’ai fait sa connaissance il y a quelques années et qu’il me reçoit, dans son appartement de la Colonie allemande. Les étagères de son salon sont remplies d’objets venant des différents pays qu’il a visités pendant sa carrière de diplomate – Sri Lanka, Inde, Ethiopie, etc. Pourtant rien ne le prédestinait à faire une carrière diplomatique, ni à venir s’installer en Israël. Le parcours de Robin Twite, qui porte bien ses 91 ans, droit comme un « I », est plein d’aventures et de « hachga’ha pratit » (Providence).

 

« Je suis né à Rugby, petite ville de 40 000 habitants. J’étais un bon élève, aussi j’ai reçu une bourse pour aller à l’université. J’étais le premier membre de ma famille à aller à l’université. Mon père était technicien et pendant la guerre, il travaillait dans une usine de radars. Nous habitions près de Coventry, la première ville anglaise qui a été bombardée par la Luftwaffe. Mon père avait construit un abri dans le jardin… J’allais à l’école avec un masque à gaz, et lorsque j’ai vécu la Première Guerre du Golfe en Israël, j’étais le seul à savoir immédiatement comment mettre un masque à gaz… »

 

Robin me parle de ses études à Oxford, où la plupart des élèves venaient de milieux bien plus fortunés que le sien. Sa première petite-amie avait un arbre généalogique remontant quatre cents ans en arrière, jusqu’au roi d’Écosse… et elle avait été présentée à la Reine (comme dans « Downton Abbey »). Il a étudié l’histoire moderne, en espérant être admis au Foreign Office, mais ses opinions de gauche l’ont fait écarter. Il a ensuite travaillé dans l’édition, avant d’être admis au British Council, grâce à une rencontre providentielle dans un train… Lors de son entretien d’embauche, on lui a demandé s’il préférait aller en Italie, en Irak ou en Israël. Robin a choisi Israël, sans hésiter, et sans savoir que c’était le début d’une longue histoire d’amour.

 

Rien ne le prédestinait pourtant à venir travailler en Israël. « Je n’avais rencontré aucun Juif avant mon service militaire, durant lequel je fis la connaissance de plusieurs Juifs habitant le quartier populaire d’East End. À Oxford, j’avais aussi rencontré le champion d’échecs israélien Rafi Persitz ». Le choix d’Israël n’avait rien d’évident pour un jeune diplomate anglais. « Les meilleurs étaient envoyés en Inde, au Soudan ou au Kenya. Israël était considéré comme un pays de second choix… »

 

Robin évoque maintenant Israël de la fin des années cinquante, tel qu’il l’a connu lors de son premier séjour, entre 1958 et 1962. « C’était un pays pauvre… Il venait d’intégrer quelque 600 000 nouveaux émigrants, doublant sa population. La période de “Tsena” (pénurie) venait juste de s’achever et on ne trouvait pas grand-chose dans les magasins. Heureusement, il y avait le magasin de l’ambassade, où on trouvait du vin, du dentifrice et… du jambon. La Histadrout était comme un État dans l’État. La plupart des ministres venaient du kibboutz ».

 

Il me raconte ses rencontres avec plusieurs personnalités de premier plan, dont l’ancien Premier ministre David Ben Gourion. « À cette époque, on ne trouvait pas de livres étrangers en Israël. Le British Council avait organisé une exposition avec 8000 livres en anglais à Bet Sokolov, à Tel Aviv. Elle avait été inaugurée par le ministre des Affaires étrangères. Le lendemain, je suis tombé nez-à-nez avec Ben Gourion, qui voulait voir les livres d’archéologie. Il les a regardés attentivement, a feuilleté un livre sur le Sinaï et s’est exclamé ‘’C’est faux !’’. Quelques années plus tard, alors qu’il venait d’être limogé, je l’ai croisé sur la route de Sdé Boker. C’était un jour de pluie, il marchait le long de la route, solitaire. Il venait de perdre sa femme Paula ». Plus tard, Robin s’est lié d’amitié avec Ygal Allon, et avec l’archéologue Ygal Yadin. « Un homme remarquable, plein d’énergie. Je l’ai accompagné à Massada. Il n’aurait jamais dû accepter d’entrer en politique ».

 

Je l’interroge sur les différences entre Israël d’alors et celui d’aujourd’hui. « La Shoah était encore omniprésente… Dans l’autobus, on voyait les numéros sur l’avant-bras des rescapés… Un jour, j’étais allé à Bershéva pour rencontrer le directeur de l’éducation local. Il m’avait reçu dans sa maison à Omer et m’avait fait visiter son “jardin”, qui comportait quelques buissons et deux ou trois plants de rosiers. Je l’ai félicité par politesse, et il m’a raconté que lorsqu’il était à Auschwitz, il s’était promis que s’il s’en sortait, il aurait un jour un jardin avec des fleurs… » En me racontant cette anecdote vieille de plus de 50 ans, Robin a les larmes aux yeux...

Pierre Lurçat

SUITE DANS LE DERNIER NUMERO D'ISRAEL MAGAZINE

Avec la Reine Elisabeth II (photo Collection privée)

Avec la Reine Elisabeth II (photo Collection privée)

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Conférence le jeudi 15 décembre 2022 : « D’Odessa à Jérusalem : Jabotinsky, l’enfant prodige du sionisme russe »

December 14 2022, 08:08am

Posted by Pierre Lurçat

Conférence le jeudi 15 décembre 2022 : « D’Odessa à Jérusalem : Jabotinsky, l’enfant prodige du sionisme russe »

visioconférence avec Pierre Lurçat

 
 

« Né à Odessa en 1880, Vladimir Jabotinsky a entamé une carrière de journaliste et d’écrivain, avant de se convertir au sionisme. Malgré la “perte immense” pour la littérature russe déplorée par Maxime Gorki, Jabotinsky n’a jamais cessé d’écrire. Comment son parcours politique et ses idées ont-ils été influencés par sa ville d’origine ? En quoi est-il resté fidèle à la culture cosmopolite et à l’esprit de liberté caractéristiques d’Odessa ? Pierre Lurçat essaiera de répondre à ces questions en nous emmenant sur les traces du grand dirigeant sioniste, d’Odessa à Jérusalem.»

 

Pierre Lurçat, essayiste, écrivain et traducteur, est né en 1967 à Princeton (New Jersey) aux États-Unis. Il collabore à diverses publications en France (Causeur, Commentaire, Politique internationale) et en Israël (édition française du Jérusalem Post).

 

Notre rencontre aura lieu en visioconférence.

 

Il vous suffira de cliquer sur le lien suivant le jeudi 15 décembre 2022 à 19h45 pour vous connecter :

 

https://us06web.zoom.us/j/83842198297?

 

ou sur l'application Zoom : ID de réunion : 838 4219 8297Code secret : 775187

 

jeudi 15 décembre 2022 : « D’Odessa à Jérusalem : Jabotinsky, l’enfant prodige du sionisme russe » (amis-odessa.fr)

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Le mur de fer de Jabotinsky à aujourd'hui, avec Pierre Lurçat

December 5 2022, 17:24pm

Forces et faiblesses d’Israël à la lumière de Jabotinsky
 
L’OSM en France, en partenariat avec le KKL de France, reçoit le journaliste et essayiste Pierre Lurçat, qui vient d’éditer l’ouvrage « le Mur de fer de Vladimir Jabotinsky », pour une tournée de conférences sur le thème «forces et faiblesses d’Israël», depuis la publication du manifeste du grand leader sioniste, en 1923, jusqu’à nos jours. Pour mémoire, Jabotinsky y développe son analyse du conflit judéo-arabe en Palestine mandataire, après les atroces émeutes de Jérusalem en 1921, concluant à l’impérieuse nécessité d’organiser l’auto-défense juive. Des principes qui demeurent d’une étonnante actualité.
Jeudi 8 décembre à 19h30 
 
11 Rue du 4 septembre, 75002 Paris
Entrée gratuite, inscription obligatoire

 

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