Overblog
Follow this blog Administration + Create my blog
VudeJerusalem.over-blog.com

La Haggada de Jabotinsky : Les quatre fils

March 25 2021, 09:55am

Posted by Jabotinsky

 

Il existe une coutume juive ancestrale, lorsque l’on raconte la Sortie d’Egypte pendant la “nuit du Seder”, de considérer quatre fils, tous différents : le sage, le méchant, le naïf et celui qui ne sait pas interroger. Et il convient de répondre à chacun dans cet ordre, selon son caractère et sa faculté de compréhension.

 

Le fils sage fronce avec curiosité son front saillant, interroge de ses grands yeux et s’efforce de comprendre. Pourquoi les Egyptiens aimaient-ils tout d’abord nos ancêtres, les accueillaient à bras ouverts, puis se sont mis à les opprimer et à les maltraiter?...

 

Le second fils, le méchant, est assis avec nonchalance, croisant les jambes, montrant les dents d’un air moqueur et demande : “Quels sont ces coutumes et ces souvenirs bizarres que vous évoquez? Il aurait mieux valu oublier ces bêtises!”

 



 

Le troisième fils est innocent. Ses yeux expriment la droiture. Il ne fait pas partie de ceux qui aiment interroger, cherchant des contradictions. Le monde est simple à ses yeux ; il aime croire avec une foi primitive. A cet égard, Samson aussi était un homme innocent… “Père ! demande-t-il, Père! Quand notre situation s’améliorera-t-elle?”

 

Parle lui de la jeunesse juive dans les collèges de Berlin et de Vienne, de ces fils de commerçants juifs assimilés, qui portent avec fierté sur la poitrine les couleurs nationales : blanc, comme la neige dans notre “vallée des pleurs” ; bleu, comme vous, horizons enchanteurs ! Jaune, comme notre disgrâce.

 

Raconte lui comment le dramaturge parisien à succès et l’aubergiste pauvre de Galicie, habitué à trembler de peur face au “Pan” polonais, proclament à la face du monde: “Je suis Juif !”. Parle lui de ces poètes extraordinaires qui écrivent désormais dans notre langue, et combien celle-ci est belle et riche, et combien est heureux le peuple qui possède une telle langue…

 

Jabotinsky avec sa femme et leur fils Eri.

 

Le quatrième fils ne sait pas interroger. Il assiste au “seder” avec politesse et fait ce qu’on attend de lui, et il ne lui vient pas à l’idée de demander pourquoi ni comment… Sur ce point, je suis en désaccord avec la Haggada. La curiosité est une chose précieuse, mais il existe parfois une sagesse encore plus grande, un sens suprême, par laquelle l’homme accepte les choses transmises du passé comme allant de soi, sans demander quelles en sont les raisons et les conséquences. Cette sagesse doit être préservée.

 

Cette sagesse est avant tout celle de l’homme des foules juives. Le Juif plein d’amertume, pauvre d’apparence, cordonnier, tailleur, marchand ambulant, drapier, scribe, petit épicier… Celui qui gémit et qui lutte pour sa subsistance, mais le soir du shabbat, ce sont lui et ses semblables qui remplissent les synagogues… Il agonise mais ne meurt pas, va à sa perte mais n’est pas perdu, et s’attache aux mitsvot comme l’ont fait ses ancêtres, presque sans y penser, avec indifférence, avec cette foi inconsciente qui est sans doute plus chère à Dieu que l’extase.

 

Selon la tradition, tu dois raconter à ce fils tout ce qu’il ne sait pas demander. Mais à mon avis, il vaut mieux que le père aussi se taise, se contente d’embrasser le front - sans dire un mot - de ce fils, qui fait partie des plus fidèles parmi les gardiens de notre foi sacrée.

 

Z. Jabotinsky

 

N.d.T. Publié en russe dans les Odeyskaïa Novosti, avril 1911. Les extraits traduits ci-dessus depuis l’hébreu, inédits en français, illustrent la relation riche et complexe que Jabotinsky entretenait à l’égard de la Tradition juive. Celle-ci, tout comme ses conceptions sociales et économiques originales exposées dans son livre La rédemption sociale, sont bien différentes de l'image qu'on présente généralement du père fondateur du sionisme de droite. Le prochain tome de la Bibliothèque sioniste abordera la question des rapports entre État et religion vus par Jabotinsky.

P.Lurçat

 

EN VENTE SUR AMAZON

 

See comments

“Nous devons dire merci à Nétanyahou,l’homme qui a sauvé nos vies”, Benny Ziffer

March 21 2021, 14:08pm

Posted by Benny Ziffer

Je reproduis ci-dessous l’article publié ce matin par Benny Ziffer dans les colonnes d’Aroutz 7 (Israel National News). Ziffer est un écrivain, poète et journaliste, mais il est surtout connu comme rédacteur en chef du supplément littéraire du journal Ha’aretzFrancophile, il est ami avec l’écrivain Michel Houellebecq, qu’il a contribué à faire connaître au public israélien.

J’ajoute que je partage, comme des millions de nos concitoyens, le sentiment exprimé par B. Ziffer, que j’avais déjà exprimé bien avant le Covid-19, envers la famille Nétanyahaou et le Premier ministre, qui porte bien son nom (en hébreu, Nétanyahou signifie “Dieu nous l’a donné”’). Je débattrai des élections israéliennes mardi prochain à 19h30 heure d’Israël sur i24, face à Jean-Pierre Filiu. 

Pierre Lurçat

 

 

“Nous devons entamer cette semaine fatidique avec l’espoir que mardi, nous renforcerons Nétanyahou aux élections, pour la raison purement pragmatique qu’il est un excellent Premier ministre.

 

Mardi, souhaitons que le peuple punisse dans les urnes les dirigeants de ce qu’on appelle la gauche sioniste, le centre-gauche avec ses différentes branches, pour s’être égarés, avoir abandonné tout sens de la responsabilité nationale et s’être perdus dans leur vanité, tout ce qui leur reste étant de s’époumoner : “‘Rak lo Bibi!” (“Tout sauf Bibi!”)

 

Mardi, nous devons montrer aux médias malfaisants qui poursuivent de leur vindicte Nétanyahou et le Likoud, en utilisant des stéréotypes antisémites pour diaboliser les Juifs orthodoxes, au mépris de l’intelligence des téléspectateurs - qu’ils n’ont aucune influence sur nous. En dépit de l’incitation et de la diabolisation permanente - nous voterons justement pour Nétanyahou. Peut-être ainsi apprendront-ils à être plus équilibrés et plus dignes.

 

Mardi, nous devons dire merci à l’homme qui a sauvé nos vies, au sens littéral.

 

Benny Ziffer (photo : Ziv Koren)

 

A la veille des élections, il faut prier pour que les manifestants de la rue Balfour noient leur désespoir dans l’alcool et n’aillent pas voter mardi matin. Et s’ils se lèvent quand même pour aller voter, que leur désespoir leur fasse mettre un bulletin blanc dans l’urne.

 

Mardi, nous devons démontrer que la haine pathologique envers Nétanyahou et sa famille ne bénéficie pas à ceux qui la propagent, et que Nétanyahou restera au pouvoir pour de nombreuses années encore…

 

Mardi, nous devons assurer encore des années de sécurité et de prospérité et de calme, et non, à D. ne plaise, de chaos et de folie, si Nétanyahou ne parvenait pas à former un gouvernement. Car il suffirait de quelques heures sans direction à la tête de notre pays, pour que nos ennemis extérieurs tentent de nous anéantir, au sens littéral. 

 

Voter pour Nétanyahou, c’est à mes yeux voter en faveur d’un projet divin réussi et de la grâce divine qui a été accordée à Israël, depuis le Ciel - ne serait-ce que par la sagesse qui consiste à ne pas rejeter un tel cadeau de D.ieu.


Mardi, je me lèverai tôt et j’iraivoter pour lui, comme pour remplir un commandement sacré. Ce commandement est celui d’aimer le peuple d’Israël de toute notre âme et de tous nos moyens. Et il n’est pas de meilleur moyen d’exprimer  cet amour qu’en votant pour Byniamin Nétnyahou.

Benny Ziffer

Texte original : https://www.inn.co.il/news/471556

 

Nétanyahou et sa femme Sarah, montrant le sceau biblique qui porte son nom

LIRE AUSSI:

http://vudejerusalem.over-blog.com/2019/04/pour-comprendre-benjamin-netanyahou-sans-fard-ni-caricature-quelques-liens-sur-la-famille-sioniste-revisionniste-de-jabotinsky-a-net


 

See comments

Mitterrand-Bousquet : Le théâtre du mensonge et de l’oubli de Robert Badinter, Pierre Lurçat

March 18 2021, 19:08pm

Posted by Pierre Lurçat

 

A l’âge canonique de 93 ans, Robert Badinter fait de nouveau parler de lui ces jours-ci. Infatigable, il vient de publier un recueil de théâtre, incluant une pièce intitulée “Cellule 107”, dans laquelle il imagine un dialogue entre Pierre Laval et René Bousquet, l’organisateur de la rafle du Vel d’Hiv. “Robert Badinter fait parler des fantômes”, écrit l’Express, donnant la parole à l’ancien garde des Sceaux, qui déclare que “le théâtre est une leçon d’humilité”... J’ai vainement cherché dans les nombreux échos médiatiques de “Cellule 107” la trace d’une quelconque humilité, et surtout celle d’un autre fantôme, que Robert Badinter semble avoir enterré dans l’oubli le plus total… Celui de François Mitterrand, qui fut à la fois - à des époques différentes - l’ami de Badinter et celui de Bousquet.

 

J’ai déjà raconté, il y a quelque temps, comment le “cri de colère” de Badinter contre l’antisémitisme m’avait remémoré un autre “cri de colère” de Robert Badinter, auquel j’avais assisté en première ligne. 

 

Le “cri de colère” de Robert Badinter contre les Juifs

 

C’était en juillet 1992. J’étais alors un jeune Juif de 25 ans, et je dirigeais le mouvement des étudiants sionistes Tagar, tout en préparant mon alyah. Ce jour-là, nous étions venus au Vel d’Hiv, lieu de sinistre mémoire, pour interpeller le président de la République, François Mitterrand. Nous avions distribué un tract, en pointant l’ambiguïté de la position de Mitterrand vis-à-vis du régime de Vichy et son refus de reconnaître la responsabilité de l’État français (et, accessoirement, de mettre fin à la tradition de dépôt d’une gerbe sur la tombe du maréchal Pétain, à l’île d’Yeu). A nos yeux, comme à ceux des anciens déportés et survivants de la Shoah qui étaient venus se recueillir en ce lieu symbolique, il était scandaleux que le président de la République puisse venir au Vel d’Hiv dans ces conditions.

 

Quand François Mitterrand est arrivé sur les lieux, il a été accueilli par des huées, des sifflets et des cris : “Mitterrand à Vichy!”. Robert Badinter, le visage contorsionné par un rictus de haine, a alors prononcé un discours d’une extrême violence, tout entier dirigé contre… les militants juifs, qui lui avaient “fait honte”! A la sortie de la manifestation, j’ai été interpellé par deux policiers en civil, et j’ai passé la  nuit au poste, accusé “d’insulte au président de l’État”. Si je relate aujourd’hui ce souvenir, c’est parce qu’il me semble significatif de cette période de l’histoire de France et des Juifs en France, et qu’il est important de ne pas déformer la mémoire de cette période.

 

Au-delà de la personne de Robert Badinter, qui n’importe guère, c’est en effet le bilan d’une époque historique et d’une politique qui sont en jeu. Les années Mitterrand resteront, dans l’histoire des Juifs de France comme dans l’histoire française en général, celles d’une grande confusion morale et politique. Celui qui a su s’entourer de nombreux ministres et amis juifs était resté également fidèle à ses amitiés de jeunesse, tissées à l’époque du régime de Vichy, ayant “conservé sa sympathie à René Bousquet”, comme il l’avoua sans honte à Pierre Péan (1). Or, si le procès de Vichy a depuis longtemps été fait en France, notamment grâce aux efforts incessants des époux Klarsfeld et des FFDJF, mais aussi d’autres militants juifs de la mémoire, il reste à écrire l’histoire d’une période cruciale pour comprendre le déclin de la France (et celui de la communauté juive française).

 

Robert Badinter et François Mitterrand 

 

Beaucoup des éléments essentiels de ce déclin se sont mis en place pendant les années Mitterrand. Ainsi, le “Nouvel antisémitisme”, apparu sur le devant de la scène publique lors de “l’Intifada des banlieues”, au début des années 2000, a été décrit dans deux livres importants : La nouvelle judéophobie, de Pierre-André Taguieff, et Les territoires perdus de la République de Georges Bensoussan. Si l’on prend la peine de relire les témoignages de professeurs réunis par ce dernier, on constatera que les phénomènes qu’ils décrivent sont apparus au début des années 1990, pendant le deuxième mandat de François Mitterrand. C’est en effet à cette époque - celle de SOS Racisme et de l’idéologie antiraciste triomphante - qu’a émergé cette configuration monstrueuse qu’Alain Finkielkraut devait décrire, bien plus tard, comme un “antiracisme antisémite”. 

 

Pour comprendre comment la France est devenue ce qu’elle est aujourd’hui, pour comprendre l’assassinat de Sarah Halimi et l’attitude de la justice française à son égard (justice dont Badinter prétend aujourd’hui qu’elle est “incorruptible”...), pour comprendre comment l’antisémitisme a pu ressurgir avec une telle intensité et une telle violence, il faut aussi se rappeler qui était vraiment François Mitterrand, l’ami fidèle de René Bousquet, qui s’est entouré de Juifs et d’anciens vichyssois. Car c’est dans la confusion morale et politique des années Mitterrand qu’est né le Nouvel antisémitisme actuel.



 

Le “Nouvel antisémitisme”, fruit tardif des années Mitterrand

 

Et Robert Badinter? Il a crié sa honte face aux militants juifs de la mémoire, mais il n’a jamais eu honte des fréquentations de Mitterrand, de la francisque et de la gerbe déposée chaque année à l’île d’Yeu, sur la tombe du maréchal Pétain. Au contraire, il s’est obstiné jusqu’à tout récemment à nier l’évidence  - l’amitié entre Mitterrand et Bousquet - pour sauver le souvenir de sa propre amitié avec François Mitterrand (2). Il n’est pas le seul dans ce cas : la plupart des “Juifs de cour” qui entouraient Mitterrand ont, à des degrés divers, préféré sauver le souvenir de leur amitié et ne pas se dédire, plutôt que d’affronter leurs erreurs et celles de leur mentor et ami. Je ne citerai pas leurs noms, connus de tous. Mais leur responsabilité est grande, face à l’histoire du judaïsme français et face à son inquiétante situation actuelle. 

 

 

Dans un petit livre tiré d’une émission de télévision intitulé Mitterrand à Vichy, Serge Moati donne ainsi la parole à Pierre Moscovici, qui rappelle l’ostracisme dont il a été victime au Parti socialiste, après avoir dit son écoeurement en apprenant les révélations du passé vichyssois de Mitterrand. Robert Badinter, de son côté, fait la promotion de son nouveau livre, en évitant soigneusement de mentionner le nom de son ancien mentor, celui qui fut “l’ami” des Juifs de Cour tout en gardant intacte jusqu’à son dernier jour son amitié à René Bousquet, l’ordonnateur de la grande Rafle du Vel d’Hiv. L’ancien garde des Sceaux cultive ainsi un oubli bien utile, en prétendant faire “oeuvre de mémoire”... La mémoire de M. Badinter est, en l’occurrence, très sélective.

Pierre Lurçat

 

(1) Auteur du livre qui déclencha le scandale, Une jeunesse française, paru chez Fayard en 1994.

(2) Voir “François Mitterrand n’entretenait pas de relation avec Bousquet à Vichy”, interview donnée au journal Le Monde 11.5.2011 https://www.lemonde.fr/idees/article/2011/05/05/robert-badinter-il-n-entretenait-pas-de-relations-avec-bousquet-a-vichy_1517403_3232.html




 

Mitterrand (à droite) et le maréchal Pétain, octobre 1942

 

 

See comments

Le “fil invisible”: de la posture morale d’Amos Oz à l’imposture de la Cour pénale internationale, Pierre Lurçat

March 10 2021, 11:07am

Posted by Pierre Lurçat

 

Il y aurait beaucoup à dire sur la polémique née du livre publié par Galia Oz, fille de l’écrivain Amos Oz. Au-delà de l’aspect personnel et familial, qui ne m’intéresse guère et qui aurait mérité de demeurer dans l’ombre, c’est à un autre aspect, bien plus important à mes yeux, que je voudrais m’attacher ici. J’ai écrit dans ces colonnes ce que je pensais de l’autobiographie d’Oz, Une histoire d’amour et de ténèbres, son plus beau livre, qui est en réalité une “histoire d’amour trahi, de désamour et de ténèbres” (1) : ces qualificatifs pourraient tout aussi bien s’appliquer au livre de Galia Oz qu’à celui de son père. A cet égard, le “règlement de comptes” posthume de la fille envers son père n’est que le prolongement du règlement de comptes entre le père et ses propres parents.

 

 

Mais ce n’est pas de la famille Oz - ni même de l’illustre famille Klausner, dont Oz est le rejeton - qu’il est question ici, mais d’une question bien plus importante pour Israël; celle de la posture, et de l’imposture morale que cette affaire révèle au grand jour. Ce qui a en effet dû être insupportable pour Galia Oz, au point de lui faire porter sur la place publique ce qui aurait dû rester caché, c’est l’abîme incommensurable entre la figure intime du père qu’elle a connu, et celle de l’homme public que le monde entier pensait connaître.

 

Comme me le confiait récemment une amie appartenant à la génération de l’écrivain, celui-ci aimait “prendre la pose”. Il s’était entièrement pris au jeu du “grand écrivain” et avait troqué son indépendance d’esprit et sa rectitude morale contre les attraits (ir)résistibles de la “posture morale”, que les médias étrangers affectionnent particulièrement : celle des “intellectuels-israéliens-qui-critiquent-leur-gouvernement-et-leur-pays”. Du fameux triumvirat des écrivains porte-parole de La Paix Maintenant, David Grossmann, A.B. Yehoshua et Amos Oz, ce dernier était sans doute le plus visible. Il était omniprésent, depuis des décennies, dans les pages du Monde, du New York Times et des autres “grands” quotidiens de l’intelligentsia “progressiste” en Occident (2).

 

Un écrivain-poseur : Amoz Oz jeune



 

Ses attaques répétées contre la “colonisation”, les prétendus méfaits des “colons” en Judée-Samarie et des gouvernements israéliens (de droite comme de gauche) ne relevaient pas du débat intérieur à lsraël, tout à fait légitime. Car Oz et ses collègues avaient accepté depuis longtemps de porter ce débat sur la scène internationale, où leurs propos bénéficiaient d’une aura bien plus large qu’à l’intérieur des frontières de notre petit-grand pays. A cet égard, leur responsabilité est immense, car ils sont largement responsables de la délégitimation d’Israël dont nous voyons aujourd’hui l’aboutissement avec l’acte d’accusation porté contre l’Etat juif - devenu le “Juif des Etats” - devant la Cour pénale internationale… Un fil invisible relie en effet la dénonciation permanente des “colons” israéliens par Oz et l’acte d'accusation devant la Cour pénale internationale (3).

 

Amos Oz avait accepté de prendre la pose non seulement devant les micros et les caméras occidentaux, friands de critiques féroces contre le gouvernement d’Israël, mais aussi devant l’opinion publique internationale, aux yeux de laquelle il incarnait une prétendue “voix morale” israélienne.  Dans un petit livre paru il y a quelques années, intitulé La trahison des clercs d’Israël (4), j’ai voulu décrypter l’imposture que représente cette posture morale, par laquelle une poignée d’écrivains utilisent leur renommée littéraire pour diffuser leur discours politique critique, auquel ils doivent en fait une large partie de leur succès international. Cette imposture rejoint en fait celle de ces Juifs-renégats qui ont prétendu, durant notre longue histoire, tirer leur épingle du jeu, en se retournant contre leurs propres frères. De manière révélatrice, interrogé par le journal communiste L’Humanité lors de la parution de son livre Judas, Amos Oz répondait avec fanfaronnerie : “J’ai souvent été traité de traître dans ma vie. C’est un honneur” (5).

 

L’im-posture morale : Amos Oz participant à une cueillette d’olives 

 

C’est précisément contre cette im-posture que s’est élevée la fille de l’écrivain. Sa révolte - indépendamment même de son histoire personnelle - rejoint en fait celle des nombreux Israéliens contre lesquels Oz a adressé sa soi-disant critique “morale” durant des décennies. Alors que le rêve infantile de La Paix Maintenant s’est depuis longtemps effondré dans le fracas des attentats palestiniens et que la paix véritable s’instaure aujourd’hui, grâce à la politique clairvoyante du dirigeant auquel Oz avait réservé certaines de ses flèches les plus acérées, il est temps d’enterrer aussi le mensonge de la posture morale d’une certaine gauche israélienne et juive. Le soi-disant “camp de la paix” dont Amos Oz était une des icônes n’a apporté que le terrorisme et la guerre, et c’est le camp national qui nous apporte aujourd’hui une paix authentique, fondée sur le respect et la reconnaissance mutuelle, et non sur le mensonge et le renoncement (6).

Pierre Lurçat

 

Notes

(1) Voir “Comment Amos Klausner est devenu Amos Oz”, où j’écrivais notamment : “Le pacifisme politique d’un Amos Oz n’est pas seulement l’expression d’une aspiration à une paix utopique, mais aussi celle de l’attitude des membres d’une génération qui, croyant sacrifier les idoles de leurs parents, ont été emportés trop loin dans leur rejet, renvoyant pêle-mêle Ben Gourion et Jabotinsky, le Second Temple et la rédemption nationale, le kibboutz et les implantations, l’héroïsme des soldats et la juste cause du retour du peuple Juif sur sa terre. Histoire d’amour trahi, de désamour et de ténèbres”.

(2) On aura une petite idée de cet engouement médiatique en consultant le nombre d’émissions le concernant sur le site de France Culture.

(3) Tout comme un fil invisible relie les critiques de Grossmann contre la politique israélienne sur le dossier iranien et celles de l’écrivain allemand Gunther Grass, Cf, http://vudejerusalem.over-blog.com/2018/02/le-fil-invisible-entre-gunter-grass-et-david-grossman-pierre-itshak-lurcat.html

(4) La trahison des clercs d’Israël, La Maison d’édition 2016. J’emploie ici le terme de trahison au sens intellectuel, et non au sens du droit pénal.

(5) https://www.humanite.fr/amos-oz-disparition-dun-ecrivain-apotre-de-la-paix-665666

(6) Cf “Donald Trump, l’Amérique et l’identité d’Israël : une explication” http://vudejerusalem.over-blog.com/2020/11/donald-trump-l-amerique-et-l-identite-d-israel-une-explication-pierre-lurcat.html

Le livre La rédemption sociale, recueil de textes inédits en français de Vladimir Z. Jabotinsky qui vient de paraître, offre un aperçu des conceptions sociales originales du grand dirigeant sioniste, inspirées de la Bible, et méconnues du lecteur francophone. Outre leur intérêt historique, ces textes - qui présentent un visage très différent du fondateur de l’aile droite du mouvement sioniste - ont aussi un intérêt très actuel, les conceptions de Jabotinsky montrant la voie pour que la "Start-Up Nation" devienne aussi un pays où règneront la prospérité et la justice sociale pour tous.

La rédemption sociale: Éléments de philosophie sociale de la Bible hébraïque par [Vladimir Zeev Jabotinsky, Pierre Lurcat] 

Les textes ici publiés en français pour la première fois exposent les conceptions originales de Jabotinsky en matière sociale et économique, inspirées par la Bible hébraïque. La pensée économique et sociale de Jabotinsky n’est exposée de manière exhaustive et systématique dans aucun livre, ni même dans un recueil. On la trouve éparse dans quelques discours et articles, et notamment dans les Éléments de philosophie sociale de la Bible et dans L’idée du Yovel, qu’on lira ci-après. C’est dans la Bible hébraïque que Jabotinsky trouve le fondement de toute sa philosophie économique et sociale, qu’il résume dans la notion de Tikkoun Olam (réparation du monde).

Comme il l’explique, “Dieu a certes créé le monde tel qu’il est, mais que l’homme se garde bien de se satisfaire que le monde reste toujours “tel qu’il est” - car il est tenu de s’efforcer à tout moment de le perfectionner… car si Dieu y a laissé de si nombreuses lacunes - c’est précisément pour que l’homme lutte et aspire à la “réparation du monde”. L’idée de Tikkoun Olam trouve son application dans l’impératif de combattre la pauvreté, qui est à ses yeux non pas tant un mal inévitable qu’un mal inutile, qu’il incombe de faire disparaître en “réparant” le monde.

Le livre est disponible sur Amazon. Pour recevoir un service de presse, merci de m’écrire à pierre.lurcat@gmail.com



 

See comments

Quand “Jabo” lisait la Bible : La pensée économique et sociale du fondateur du sionisme révisionniste

March 7 2021, 11:00am

Posted by Pierre Lurçat

Il y a de nombreuses manières de lire la Bible hébraïque, le Tanakh, mais on peut les regrouper toutes dans deux catégories. La première est celle des lecteurs qui la considèrent comme un livre décrivant des événements du passé. L’Ancien Testament des catholiques, la Bible des tenants de la “Science du judaïsme” où celle des rabbins réformés participent de cette tendance, mais également celle de certains Juifs orthodoxes qui s’abstiennent de toute joie en souvenir des victimes de l’épidémie à l’époque de Rabbi Aqiba (après la destruction du Second Temple), mais qui mettent leur vie et celle des autres en danger, en négligeant les mesures de protection contre la pandémie du Covid-19… La seconde manière de lire la Bible est celle de ceux qui y voient un Livre vivant (Torat Haïm), qui s’adresse au lecteur de chaque génération et dont les prescriptions sont toujours actuelles, plus de 3300 ans après le don de la Torah sur le Mont Sinaï. 

 

Jabotinsky - tout comme Herzl avant lui - appartient à cette seconde catégorie. Il lit la Bible hébraïque non comme un livre d’histoire ou comme un récit mythique, mais “comme le livre de l’Histoire nationale juive par excellence, et il en fait une source d’inspiration essentielle de ses idées politiques”. Je publie ici les premières pages du livre inédit de Jabotinsky, La rédemption sociale, que j’ai le plaisir et l’honneur de publier en français ces jours-ci. Ce livre, premier tome de la Bibliothèque sioniste, est dédié à la mémoire de Jacques Kupfer. Je l’ai connu à la fin des années 1980, au siège du Betar, boulevard de Strasbourg. C’est de lui que j’ai entendu pour la première fois le nom de Jabotinsky. J’étais déjà trop âgé pour appartenir au Betar et porter la Tilboshet, même si j’ai milité pendant plusieurs années au Tagar, branche étudiante du Betar. 

 

Je me souviens avec émotion des réunions avec Jacques, de la rédaction du journal Alerte auquel je participais comme lui sous différents nom de plume.. Comme tous ceux qui ont croisé son chemin, j’étais impressionné par ses multiples talents d’orateur, d’écrivain, de dirigeant et d’organisateur. Mais je me souviens en particulier qu’il nous donnait l’impression de vivre en compagnie des héros du sionisme, qui n’étaient pas pour nous des noms sur le papier, mais de véritables compagnons de lutte… Comme l’écrit Jabotinsky au sujet du colonel Patterson, qui “se sentait chez lui dans le monde de la Bible hébraïque”, Jacques se sentait chez lui dans le monde du Tanakh, dans le monde de Jabotinsky, des premiers Betari, des Olei hagardom, de Shlomo ben Yossef et des martyrs du Lehi et de l’Irgoun… 

 

Le secret du Betar que Jacques nous a transmis résidait à mes yeux dans cela: nous vivions avec ces héros. Mon militantisme sioniste a pris fin avec mon alyah en 1993, mais je revoyais Jacques régulièrement, au Yom Hébron ou ailleurs, sur le mont Herzl à l’occasion du Yahrzeit de Jabotinsky. Ce n’est que bien plus tard que je me suis intéressé plus sérieusement aux écrits de Jabotinsky, après avoir entendu son petit-fils à Jérusalem, et que j’ai entamé leur traduction en français. Mais je n’ai jamais oublié à qui je devais mon sionisme jabotinskien. Je dédie ce livre à Jacques Kupfer. Que sa mémoire soit bénie.

 

Jacques Kupfer z.l.

 

La pensée économique et sociale de Jabotinsky occupe une place particulière dans son œuvre, consacrée essentiellement aux questions politiques et à la situation du peuple Juif en Eretz-Israël et en exil. Elle n’est exposée de manière exhaustive et systématique dans aucun livre, ni même dans un recueil. On la trouve éparse dans quelques discours et articles, et notamment dans les Éléments de philosophie sociale de la Bible, dans La rédemption sociale et dans L’idée du Yovel, trois textes regroupés dans le livre que je viens de publier (1). Considéré dans sa prime jeunesse comme un écrivain prometteur (Maxime Gorki avait dit que sa conversion au sionisme fut une perte irréparable pour la littérature russe), Jabotinsky n’a guère eu le loisir de mettre à profit ses talents d’homme de lettres, sinon pour aborder les nécessités impérieuses de l’actualité, même s’il a publié - outre ses nombreux articles - deux romans et une autobiographie inachevée (2). 

 

Le “Saint des Saints” de l’univers de Jabotinsky

 

Le fondateur du Betar et de la Légion juive a littéralement donné sa vie au mouvement sioniste et à l’édification de l’État juif dont il n’a pas vu le jour, étant resté comme Moïse, sur l’autre rive…(3)  Et pourtant, les questions sociales et économiques n’ont cessé de le préoccuper. Son traducteur Moshé Bella pose la question de savoir ce qui motivait le plus Jabotinsky, du “pathos politique” ou du “pathos social”, et il observe que la question de la “réparation de la société” (Tikkoun ha-hévra) n’a jamais laissé de répit à l’âme sensible de Jabotinsky (4). Effectivement, dans le Panthéon intérieur du Roch Betar et dans son univers intime, la question de la justice sociale et de la réforme économique - à laquelle il n’a guère pu consacrer tout le temps qu’il aurait souhaité - occupait une place centrale. Elle était, selon ses propres termes, le “Saint des Saints” de son Temple intérieur. 


 

Avant d’aborder succinctement la pensée économique et sociale de Jabotinsky, il convient de faire une remarque préliminaire concernant la place qu’occupe la Bible dans la pensée sioniste moderne. Beaucoup a été dit sur le caractère utopique de la société juive décrite par Herzl, le “Visionnaire de l’État”, dans son ouvrage programmatique, L’État juif et dans son roman politique Altneuland. Homme du dix-neuvième siècle, Herzl croyait au progrès nécessaire de l’humanité, et son utopie est le fruit des conceptions de son époque (Paul Giniewski le compare judicieusement à Jules Verne, autre grand utopiste). Le rapprochement entre Herzl et Jabotinsky est instructif, à cet égard comme à beaucoup d’autres. Si le premier est un homme du siècle du Progrès et de la Science, le second (né en 1880) est bien un homme du vingtième siècle, celui des guerres meurtrières et des totalitarismes. (Il faut cependant nuancer l’idée d’un Herzl totalement optimiste, car lui aussi a eu la prescience d’une catastrophe à venir (5)). 

 

Partisan d’un retour à Herzl – dont il se considéra toute sa vie comme le continuateur – Jabotinsky a apporté à l’idée sioniste la dimension militaire qui faisait défaut à la pensée du “Visionnaire de l’État”. Mais les deux grands théoriciens du sionisme ont aussi lu la Bible, et tous deux l’ont prise au sérieux. Contrairement aux rabbins réformés (qui furent, avec beaucoup de rabbins orthodoxes, les pires adversaires du sionisme au sein du monde juif) et à beaucoup d’autres lecteurs de la Bible à leur époque, Jabotinsky, comme Herzl, lit la Torah non comme un récit mythique, mais comme le livre de l’Histoire nationale juive par excellence, et il en fait une source d’inspiration essentielle de ses idées politiques. Ces dernières s’expriment ainsi dans son roman Samson, où il fait une lecture audacieuse des événements de la période des Juges. Mais c’est surtout sa pensée économique et sociale qui est très largement fondée sur sa lecture de la Bible hébraïque, le Tanakh.

 

 

La pensée sociale biblique de Jabotinsky

 

Jabotinsky avait passé ses années de jeunesse à Rome, où il fut exposé aux conceptions socialistes, notamment par le biais de son professeur Antonio Labriola (6), comme il le relate dans son autobiographie : “Toutes mes conceptions relatives aux problèmes nationaux, de l'État et de la société se sont forgées au cours de ces années, sous l'influence italienne ; c'est là-bas que j'ai appris à aimer l'architecture, la sculpture et la peinture... À l'université, mes maîtres étaient Antonio Labriola et Enrico Feri (7). J'ai conservé la croyance en la justesse du régime socialiste, qu'ils ont semée dans mon cœur, comme quelque chose allant de soi, jusqu'à ce qu'elle soit détruite de fond en comble par l'expérience rouge en Russie”. 

 

L’influence socialiste exercée par ses professeurs de l’université de Rome s’est prolongée durant son activité de journaliste, alors qu’il couvrait l’actualité parlementaire en assistant aux séances de la Chambre des députés, au Palais Montecitorio (8). “A la tête de la gauche se trouvait le groupe parlementaire socialiste, auquel je me joignis en pensée, même si je n’y suis jamais entré de manière officielle, ni en Italie, ni en Russie. Son programme final, la nationalisation des moyens de production - me semblait alors comme une conclusion logique et souhaitable du développement de la société” (9). Comme d’autres dirigeants et intellectuels juifs russes à son époque (10), Jabotinsky avait été durablement marqué par le spectacle de la misère des Juifs en Russie, qu’il décrit dans son roman Les Cinq, en partie autobiographique. 

 

Ses articles concernant la question sociale été écrits dans les années 1930, au lendemain de la grande crise de 1929, qui avait conduit Jabotinsky à réfléchir aux questions économiques et sociales. Il avait lui-même connu de près, non certes la pauvreté, mais une vie de gêne, après le décès de son père - sa mère s’étant privée pour offrir à ses deux enfants des études supérieures - et bien plus tard, dans sa vie adulte, quand il donnait une partie conséquente de ses revenus de journaliste au mouvement sioniste révisionniste. C’est donc tout naturellement qu’il avait pu penser que la “classe ouvrière” serait le porte-drapeau des pauvres et qu’elle pourrait parler en leur nom et améliorer leur sort. 

 

Mais cet espoir fut déçu et Jabotinsky dut vite déchanter, sur ce sujet comme sur d’autres points clés de la doctrine marxiste, après la Révolution d’octobre en Russie, en découvrant ce qu’il a appelé le “contenu égoïste du concept de classe”. L’évolution qu’a connue Jabotinsky sur ce point - et son rejet définitif de toute conception socialiste - tiennent tout autant à sa réflexion sur les questions économiques et politiques qu’à sa conviction, profondément ancrée, que tous les hommes naissent et demeurent égaux. Brièvement séduit par les idées socialistes et pacifistes dans sa jeunesse, il en est très vite revenu pour élaborer sa doctrine sioniste, marquée par le concept de ‘Hadness (« un seul drapeau »), qu’il oppose au Sha’atnez (mélange de laine et de lin proscrit par la Bible) que représente à ses yeux le sionisme socialiste. 

 

 

C’est en effet dans la Bible hébraïque que Jabotinsky trouve le fondement de toute sa philosophie économique et sociale, qu’il résume dans la notion de Tikkoun Olam (réparation du monde) (11). Comme il l’explique, “Dieu a certes créé le monde tel qu’il est, mais que l’homme se garde bien de se satisfaire que le monde reste toujours “tel qu’il est” - car il est tenu de s’efforcer à tout moment de le perfectionner… car si Dieu y a laissé de si nombreuses lacunes – c’est précisément pour que l’homme lutte et aspire à la “réparation du monde” . L’idée de Tikkoun Olam vue par Jabotinsky trouve son application dans l’impératif de combattre la pauvreté, qui est à ses yeux non pas tant un mal inévitable qu’un mal inutile, qu’il incombe de faire disparaître en “réparant” le monde. 

 

L’extrême sensibilité du “Roch Betar” à la misère sociale l’amène à élaborer le programme des “Cinq Mem”, exposé dans son article La rédemption sociale et inspiré en partie d’un Juif viennois, Joseph Popper-Lynkeus (12), auteur d’un livre intitulé L’obligation alimentaire générale. D’après le programme de Popper-Lynkeus, l’État a l’obligation de libérer les citoyens, riches ou pauvres, de trois obligations essentielles : l’alimentation, l’habillement et l’habitation. Jabotinsky reprend ce programme à son compte, en y ajoutant l’éducation et la santé. C’est en cela qu’on a pu dire que Jabotinsky était le précurseur de l’État-providence moderne. (A suivre…)

Pierre Lurçat

 

(1) Extrait de ma préface au livre de Jabotinsky, La rédemption sociale, que je viens de publier en français. Disponible uniquement sur Amazon.

(2) Les Cinq, éditions des Syrtes 2006, Samson le Nazir, éd. des Syrtes 2008, Histoire de ma vie, Les provinciales 2011, traduction et présentation de Pierre Lurçat.

(3) Il est mort en 1940 à New-York.

(4) M. Bella,  Jabotinsky, ha-Ish oumishnato, Misrad Habitahon 1980 p. 253.

(5) Voir sur ce sujet, Y. Nedava “Les fondateurs du sionisme et la vision de la Shoah”, in Between the Visions, Rafael Hacohen éd. (hébreu).

(6) Philosophe et homme politique italien (1843-1904), contribua à diffuser le marxisme en Italie.

(7) Criminologue et homme politique italien (1856-1929).

(8) Il est intéressant de noter que Herzl avait lui aussi été correspondant parlementaire, au Palais Bourbon, comme il le relate dans son livre Le Palais Bourbon, tableaux de la vie parlementaire. Ainsi, les deux grands théoriciens du sionisme politique ont tous deux été marqués par la vie politique de deux grandes démocraties de l’époque.

(9) Histoire de ma vie, op. cit. page 32.

(10) Voir notamment la description faite par Zalman Shazar, Etoiles du matin, Albin Michel.

(11) Jabotinsky emploie ici la notion de Tikkoun Olam, qui a depuis lors été souvent utilisée à des fins politiques, notamment au sein de la gauche juive radicale aux Etats-Unis. Voir mon article “ Ruth Bader Ginsburg, Israël et le “Tikkun Olam” : la falsification d'un concept juif”.

(12) Ingénieur et écrivain autrichien (1838-1921).

 

See comments

Ils ont lu "Un parapluie pour monter jusqu'au ciel", de Liliane Lurçat

March 2 2021, 13:49pm

 

“Ce livre vous donne un coup dans l’estomac. C’est un document extraordinaire, avec une grande force littéraire”.

Michel Gurfinkiel

 

“Un très beau livre”.

 

Monique Naccache, Times of Israel

 

“Il y a dans ce livre de Liliane Lurçat une acuité du regard qui le rapproche des caricaturistes… et les portraits qu’elle fait défiler en quelques coups de crayon alertes sont hauts en couleurs. Les portraits de ses parents sont des petits chefs-d’œuvre qui intègrent le physique, le psychologique et le sociologique, un peu comme Honoré Daumier”.

 

Olivier Ypsilantis, Zakhor Online

 

“Les souvenirs de Liliane Lurçat sont écrits au présent, ce qui leur donne un rythme rapide et presque haletant…”

 

Liliane Messika, Mabatim.info

 

“Très beau récit auto-biographique, d'une époque où de nombreux quartiers de Paris étaient encore populaires. Petite histoire qui s'inscrit dans la grande, on rit volontiers à des situations décrites avec simplicité. Même dans une époque très compliquée, il reste toujours de l'espoir. A lire absolument…"

Dominique Pulejo, Amazon 

 

Ce récit, sobre et dénué de sentimentalisme, d’une jeune Juive née en Palestine, mais dont la famille a dû s’installer à Paris, faute de travail à Jérusalem, est un témoignage, à la fois réaliste et émouvant. un très beau texte à l’écriture incisive et enlevée”. 

 

Evelyne Tschirhart, Lettres d’Israël


EN  VENTE SUR AMAZON EXCLUSIVEMENT!

See comments