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L’oubli de la pensée hébraïque en Occident : Hommage à Eliane Amado Levy-Valensi (1919-2006) Pierre Lurçat

February 26 2019, 08:40am

Posted by Pierre Lurcat

L’oubli de la pensée hébraïque en Occident : Hommage à Eliane Amado Levy-Valensi (1919-2006) Pierre Lurçat

 

Eliane Amado aurait mérité qu’on lui rende hommage depuis longtemps”. Ces mots de Catherine Chalier résumaient bien l’impression qui fut la mienne au cours du colloque organisé l’après-midi du dimanche 10 février à Paris, à l’occasion du centenaire de la naissance de la philosophe et psychanalyste. Cet hommage tardif aura au moins eu le mérite de rappeler l’oeuvre d’une figure largement oubliée de “l’école de pensée juive de Paris”. Il convient donc de remercier l’organisatrice de ce colloque, Sandrine Szwarc, auteur d’une biographie d’Éliane Amado Levy-Valensi, à paraître en mars (1).


 


 

Qu’elle soit quelque peu oubliée aujourd’hui, cela n’a rien d’étonnant lorsqu’on se penche sur les thèmes majeurs de son œuvre. Celle-ci porte en effet sur la source occultée de la philosophie occidentale : à savoir l’hébraïsme (2). En tant que psychanalyste, Eliane Amado s’inscrit en faux contre la démarche lacanienne. Elle fait figure d’exception dans sa discipline, y compris parmi les psychanalystes d’origine juive, qui considèrent leur discipline comme un “universalisme déjudaïsé” et “purifié de la névrose religieuse”, comme l’a rappelé Franklin Rausky dans son intervention. Au revers de ces conceptions dominantes, Eliane Amado entend réintégrer les catégories de la pensée hébraïque dans son oeuvre psychanalytique et philosophique.

 

Elle s’oppose également aux idées des féministes radicales de l’époque - Simone de Beauvoir la première - en soutenant le caractère irréductible de l’opposition masculin/féminin et la dimension ontologique de l’identité sexuelle, là encore en s’appuyant sur la tradition hébraïque et sur le texte de la Genèse. Catherine Chalier - elle-même auteur d’une oeuvre importante qui puise à la double source de la pensée occidentale et de la tradition juive - observe qu’Eliane Amado a très tôt réalisé que l’ignorance des sources juives avait participé de l’attitude de mépris envers les Juifs.

 

Eliane Amado, aux côtés du Rav Ahskénazi-Manitou et d’André Neher :

une figure marquante de “l’école de pensée juive de Paris”


 

Cette ignorance est particulièrement flagrante dans la manière dont une certaine tradition philosophique appréhende le mal : conçu comme un manque et une déficience du bien, il est minimisé, notamment par Spinoza. (Ajoutons que ce n’est pas un hasard si ce sont précisément des Juifs déjudaïsés qui ont développé une conception du mal tendant à le banaliser - la fameuse “banalité du mal” d’Hannah Arendt, qui a largement contribué à faire d’elle une icône de la pensée contemporaine) (3). Face à cette conception, la pensée hébraïque affirme le caractère intrinsèque du mal et la nécessité de sans cesse choisir le bien et de “choisir la vie” (Deutéronome 30-19).

 

Or, selon Eliane Amado, c’est précisément la capacité du Juif de choisir la vie et de témoigner du bien qui suscite la jalousie et la haine antisémite. L’antisémite rejette en effet sur le juif son propre mal, c.-à-d. son incapacité de faire émerger le bien. Le Juif est ainsi celui qui confronte chaque être humain à son destin, en lui faisant entrevoir le “secret oublié” de l’Occident. L’originalité d’Eliane Amado est d’affirmer ici que le “secret” du judaïsme suscite à la fois la haine, mais aussi la sympathie des nations. Ainsi, la récente décision américaine de transférer l’ambassade à Jérusalem a suscité un double mouvement de sympathie chez certains dirigeants et parmi les nations et de détestation parmi les ennemis d’Israël (y compris chez certains juifs égarés).

 

Toute l’humanité a besoin de la révélation d’Israël

 

Toute l’humanité a besoin de la révélation d’Israël”. Jamais cette vérité n’a été aussi flagrante qu’aujourd’hui. Israël revenu sur sa Terre représente aujourd’hui l’espoir de rédemption d’une humanité déboussolée, ou pour reprendre l’expression d’Avraham Livni, il représente “l’espérance du monde”. Plus précisément, Israël représente la seule chance pour l’Occident de ne pas succomber une fois de plus à la fascination du mal et du nihilisme, incarné aujourd’hui par l’islam radical, celui qui affirme ouvertement : “Nous aimons la mort autant que vous aimez la vie”.


 

 

Dans la dernière partie de cette après-midi passionnante, Sandrine Szwarc a passé en revue les thèmes essentiels des interventions d’Eliane Amado aux colloques des Intellectuels juifs de langue française, lesquels ont scandé la vie intellectuelle juive en France des années 1960 aux années 1990. Eliane Amado y a fait entendre une voix féminine et séfarade, a rappelé Sandrine Szwarc, au sein de colloques qui étaient majoritairement masculins et ashkénazes. Elle a montré comment la civilisation occidentale était désorientée par l’oubli de sa source hébraïque. Elle a abordé aussi les “tentations de la conscience juive”, parmi lesquelles figure celle de renoncer à soi-même (qu’elle a résumé par sa formule lapidaire et tellement actuelle, de “l’adoption de la subjectivité de l’autre” prise comme objectivité).

 

Dès l’âge de 18 ans, Eliane Amado fut frappée en arrivant à la Sorbonne, de constater qu’on n’y parlait guère de judaïsme. Ce constat initial, essentiel, guidera toute sa réflexion et l’itinéraire de sa vie, tant personnel qu’intellectuel. Tout l’itinéraire philosophique d’Eliane Amado aura consisté à restituer à l’Occident cette dimension occultée, ce “refoulé” de la source hébraïque. Parmi les oeuvres essentielles, citons notamment : La racine et la Source, Essais sur le judaïsme, éditions Zikarone, Les niveaux de l’être, La connaissance et le mal, PUF, 1963, La onzième épreuve d'Abraham ou de la fraternité, Lattès, 1981, et son dernier livre, Penser ou/et rêver, Empêcheurs de penser rond 1997. Souhaitons que ce colloque, modeste mais bienvenu, soit le prélude à un intérêt renouvelé pour la pensée d’Eliane Amado Levy-Valensi.

Pierre Lurçat

 

(1) Eliane Amado Levy-Valensi, itinéraire de vie et de pensée. Hermann 2019.

(2) Sur ce sujet, je renvoie aussi à mon article “Athènes sans Jérusalem : le rejet des racines hébraïques au coeur du suicide de l’Occident”.

(3)Cf à ce sujet mon article “La négation du mal et l’angélisme meurtrier de la gauche”.

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“Tréblinka, c’est moi !” : Le secret de Samuel Willenberg, par Pierre Lurçat

February 19 2019, 21:17pm

Posted by Pierre Lurçat

Ma rencontre avec la Shoah a pris plusieurs formes. Adolescent, j’avais lu le livre controversé de Jean-François Steiner, Treblinka, avant de découvrir les rescapés de la Shoah dans l’oeuvre de certains écrivains, dont Isaac Bashevis-Singer.

Ma mère, internée à Drancy, était née à Jérusalem dans la Palestine mandataire, et avait ainsi échappé à la déportation grâce aux papiers de “sujet de l’empire britannique” envoyés par l’oncle Nahman, auquel je dois aussi la vie.

Mais c’est bien plus tard que je rencontrai les premiers survivants en chair et en os, en débarquant à Haïfa lors de ma première visite en Israël, au début des années 1980. Les chiffres tatoués sur l’avant-bras d’une employée de la cafétéria du port me firent prendre conscience de la réalité de ce qui n’était auparavant qu’un événement abstrait.

Plus tard, chez mon oncle Menahem, je fis la connaissance de Samuel Willenberg, qui était le beau-père de mon cousin. Dans la famille, on l’appelait familièrement “Igo”, de son nom de guerre.

Son parcours, qu’il a relaté dans un livre de souvenirs traduit en français (Révolte à Treblinka, Ramsay 2004), est celui d’un survivant de Tréblinka et d’un héros dont le courage n’avait d’égal que la modestie.

Son père, Peretz, enseignant et peintre à Czestochova, avait épousé une Russe orthodoxe qui avait fui la Révolution. Elle se convertit pour l’épouser. En 1941, après la création du ghetto de Czestochova, Samuel et ses parents parviennent à échapper aux rafles, tandis que ses deux soeurs, Tamara et Ita, sont déportées.

Willenberg devant un dessin du camp de Tréblinka (photo Wikipedia)

Willenberg devant un dessin du camp de Tréblinka (photo Wikipedia)

Arrêté lors de la liquidation du ghetto d’Opatów, Samuel est déporté à Treblinka à l’âge de 19 ans. Suivant le conseil donné sur la rampe menant au camp, il se fait passer pour maçon, ce qui lui sauve la vie, alors que la plupart des membres du convoi sont immédiatement emmenés dans les chambres à gaz.

Samuel parvient à survivre à Tréblinka entre octobre 1942 et août 1943, date de la révolte à laquelle il participe avec plusieurs centaines de prisonniers. Blessé à la jambe, il parvient à regagner Varsovie, où il retrouve son père, qui s’est caché du côté “aryen” de la ville.

Il prend part au soulèvement de Varsovie dans les rangs de l’Armia Krajova (l’armée de l’intérieur polonaise). Après la guerre, Samuel demeura plusieurs années en Pologne et se porta volontaire dans l’armée polonaise, où il devint officier, avant de partir en Israël en 1950. Il y travaillera comme ingénieur au ministère du Logement jusqu’à sa retraite.

En uniforme d'officier polonais, avec son père

En uniforme d’officier polonais, avec son père (photo USHMM)

Par la suite, il prend des cours de sculpture et guide des jeunes Israéliens venus visiter les camps en Pologne. J’ai souvent rencontré Samuel, chez mon oncle Menahem où au moshav d’Oudim où il vivait, mais je n’ai compris que très tard le secret qui l’habitait.

En avril 2016, lors d’une visite au kibboutz Lohamei Ha-Gettaot, je découvris une de ses sculptures, représentant des détenus à Tréblinka. Dans une vidéo, il expliquait pourquoi il avait toute sa vie, continué de se rendre en Pologne et de raconter son expérience.

“Tréblinka c’est moi !” : cette déclaration n’était pas une fanfaronnade ou une affirmation saugrenue ; elle exprimait la quintessence de son être, la réalité de sa vie depuis les années terribles dont il n’était jamais sorti. “Igo”, le lieutenant de l’armée polonaise, le révolté de Tréblinka, dont il était le dernier survivant, n’était en vérité jamais sorti de là-bas.

Les Allemands, dans leur volonté criminelle d’extermination, avaient réussi à tuer non seulement les morts, mais aussi, dans une certaine mesure, les survivants.

En voyant le visage de Willenberg, au musée du kibboutz des combattants des ghettos, je me dis qu’il fallait le revoir, l’entendre encore une fois raconter sa vie et son destin incroyable. Hélas, il était trop tard… Samuel était décédé deux mois auparavant, à quelques jours de son quatre-vingt-dixième anniversaire.

יהיה זכרו ברוך והשם ייקום את דמם של ששת המיליונים

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“Ramène nous nos Juges d’antan” Quand la Cour suprême vient au secours des terroristes

February 18 2019, 16:57pm

Posted by Pierre Lurçat

“Ramène nous nos Juges d’antan” Quand la Cour suprême vient au secours des terroristes

צִיּוֹן בְּמִשְׁפָּט תִּפָּדֶה וְשָׁבֶיהָ בִּצְדָקָה

 

Les images que j’ai reçues ce matin sont difficiles à regarder. On n’y voit certes aucune trace de sang, ni de violence physique. Mais ce qu’on y entend est sans doute pire encore. On y entend en effet les membres des familles de victimes du terrorisme, qui ont récemment perdu leurs proches, expliquer - la voix tremblante - leur incompréhension et leur détresse. Ils se trouvent en effet devant la Cour suprême - institution qui était jadis considérée comme le fleuron de la démocratie israélienne - et font face aux familles des terroristes qui ont assassiné leurs proches. Pourquoi? Parce qu’une association d’extrême-gauche, financée par l’Union européenne et d’autres sources hostiles à Israël, a présenté un recours devant la Cour suprême pour interdire à Tsahal de détruire la maison du terroriste Asem Barghouti, auteur de l'attentat meurtrier d'Ofra…

 

Amihai et Shira Ish-Ran, blessés dans l’attentat d’Ofra et qui ont perdu leur bébé, assassiné par le terroriste Asem Barghouti.

 

Vous avez bien compris : après qu’un terroriste palestinien ait tué deux soldats et un bébé israélien dans le ventre de sa mère, la Cour suprême accepte d’entendre le recours présenté par la famille du terroriste, et les familles des victimes sont obligées de rencontrer les familles de leurs assassins, devant le tribunal de Jérusalem! Il ne s’agit pas d’un cas isolé : cela fait des années que la Cour suprême applique cette politique inique, que l’ancien président de la Cour, Aharon Barak, avait justifiée au nom de “l’équilibre entre les prérogatives de l’Etat et les droits de l’homme” qui incluent ceux des terroristes et de leurs familles…(1)

 

La Cour suprême de Jérusalem : suprême injustice

 

Mais quid des droits des victimes et de leurs familles? A ceux-là, la Cour suprême n’offre que son mépris, vérifiant une fois de plus l’adage talmudique : “Celui qui a pitié des méchants finit par être cruel envers le Juste”... Cette cruauté et ce mépris, on peut en lire les traces dans le regard des familles des victimes, que Tom Nisani, dirigeant de l’organisation sioniste Im Tirtsu, est venu soutenir devant le tribunal, où ils sont confrontés - sans la moindre assistance de l’Etat - aux familles de leurs assassins.


 

Droits de l’homme pour les assassins, pas pour les victimes

 

En réalité, cette politique de la Cour suprême n’a rien à voir avec la justice, ni avec les “droits de l’homme”. Dans un Etat juif et démocratique digne de ce nom, les familles des terroristes assassins de juifs n’auraient pas le droit de s’opposer à la démolition de leur maison - peine minimale qui est destinée à dissuader de futurs assassins - et ils n’auraient aucun droit à être entendus par la Cour suprême. Aucune obligation légale n’oblige la Cour suprême à leur donner ce droit, sinon les conceptions “humanistes” dévoyées qui sont celles du juge Barak et qui règnent aujourd’hui au sein du système judiciaire israélien.

 

Pour mettre fin à cette injustice flagrante, qui crie vers le Ciel comme le sang des victimes et les larmes de leurs familles, il faut que le droit et la justice israélienne retrouvent la source du Tsedek hébraïque, et ce que le professeur Henri Baruk, psychiatre émérite et grand érudit, appelait la “science du juste”. En prétendant asseoir le droit sur des sources étrangères à notre tradition juridique millénaire, les législateurs israéliens ont conduit à la situation actuelle, où la Cour suprême de Jérusalem donne plus de droits aux assassins de Juifs qu’aux victimes. Il est urgent de réparer cette injustice criante et de réformer en profondeur le système judiciaire de notre pays, comme a commencé à le faire la ministre de la Justice, Ayelet Shaked. Je salue le travail sacré que font les militants d’Im Tirtsu et leur représentant, Tom Nisani, mon gendre, et invite les lecteurs à les soutenir.

Pierre Lurçat

(1) https://mfa.gov.il/mfa/aboutisrael/state/law/pages/fighting%20terrorism%20within%20the%20law%202-jan-2005.aspx

(2) On peut faire un don à Im Tirtsu ici. https://imti.org.il/en/donations/

NB Je donnerai une conférence à Tel-Aviv le 24 février à 20H00, 7 rue Lilienblum, sur le thème : "Le Débat constitutionnel, de la Déclaration d’Indépendance à la loi sur Israël Etat Nation du peuple juif”. Inscriptions auprès de Deborah Pewzer 052-6769746

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(Pré)histoire du système politique israélien avant 1948

February 18 2019, 08:37am

Posted by Pierre Lurçat

(Pré)histoire du système politique israélien avant 1948

 

A. De l’Assemblée du Yichouv à l’Assemblée des Représentants

Le système électoral et politique israélien plonge ses racines dans la période du Mandat britannique (1922-1948), et même plus loin. C’est en effet à la période pré-mandataire que remonte la première tentative réussie de créer un organe national représentatif de tous les courants politiques présents en Eretz Israël. Au-delà de son intérêt historique, ce rappel est indispensable pour comprendre comment Israël a adopté le système électoral proportionnel, resté en vigueur jusqu’à nos jours, malgré quelques changements. C’est le dirigeant sioniste Menahem Ussishkin qui a réuni la première “Assemblée du Yichouv”, à Zikhron Yaakov, en 1903. Celle-ci créa la “Confédération des Juifs en Eretz Israël”, mais son action fut entravée par la controverse autour du projet d’État juif en Ouganda (dont Ussishkin était le principal opposant).

 

Menahem Ussishkin

Les efforts pour créer un organe représentatif furent renouvelés après la Première Guerre mondiale et la Déclaration Balfour (1917). Les représentants du Yichouv constituèrent une Assemblée constituante qui élut un “Comité provisoire des Juifs en Eretz Israël”. A nouveau, des différends surgirent, notamment sur la question du droit de vote des femmes, auquel les représentants des factions religieuses étaient opposés. En fin de compte, le Comité provisoire fixa au 19 avril 1920 la date des élections à la première Assemblée des représentants (Assefat ha-Nivharim), qui siégea jusqu’au 6 décembre 1925. Au total, quatre Assemblées se succédèrent entre 1919 et 1949. Les élections se faisaient au scrutin de liste direct, au niveau national, tout comme aujourd’hui.

La quatrième Assemblée à Jérusalem (1944)

Les quatre Assemblées des Représentants (1920 – 1944)

L’examen de la composition des quatre Assemblées de Représentants est instructif, et montre qu’elle étaient constituées de très nombreuses factions, réparties en quatre catégories principales : partis ouvriers, partis religieux, partis à base ethnique et partis à base professionnelle. La première Assemblée comportait ainsi pas moins de 19 factions, et la deuxième 25 ! Les grands partis politiques – qui allaient jouer un rôle essentiel dans la vie politique de l’État – étaient pour la plupart déjà représentés dans l’Assemblée élue en avril 1920 : Ahdout ha-Avoda (travaillistes), Mizrahi (sionistes religieux), Harédim, aux côtés d’autres listes à orientation ethnique (Séfarades, mais aussi Yéménites et Boukhariens) ou professionnelle (artisans, employés). Les sionistes révisionnistes firent leur entrée dans la deuxième Assemblée (élue en 1931).

 

Ce rappel historique permet de comprendre les raisons de l’adoption du système de représentation proportionnelle. On peut en dénombrer au moins trois. Premièrement, le Yichouv ne jouissant d’aucune continuité territoriale, la représentation proportionnelle à une seule circonscription était la plus facile à mettre en œuvre. Deuxièmement, ce système permettait d’effacer les disparités entre régions rurales et urbaines. Enfin et surtout, le système proportionnel constituait un facteur d’intégration devant accorder une légitimité indispensable à l’État en devenir, au vu de la grande hétérogénéité ethnique et politique de la population, qui se reflétait dans la composition de l’Assemblée des représentants. Toutes ces raisons firent que l’organe “législatif” du Yichouv adopta le système proportionnel, qui fut maintenu en vigueur après la création de l’État.

Pierre Lurçat

NB Je donnerai une conférence à Tel-Aviv le 24 février à 20H00, 7 rue Lilienblum, sur le thème : "Le Débat constitutionnel, de la Déclaration d’Indépendance à la loi sur Israël Etat Nation du peuple juif”. Inscriptions auprès de Deborah Pewzer 052-6769746

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Conférence exceptionnelle le 17/2/19 - Elections israéliennes 2019: Connaître le passé, comprendre le présent et réflechir au futur

February 13 2019, 14:40pm

Posted by Pierre Lurçat

Conférence exceptionnelle le 17 février 2019 à Tel-Aviv:


Elections israéliennes 2019: Connaître le passé, comprendre le présent et réfléchir au futur

 

 

9 avril 2019

?

 

Une conférence pour tout savoir des institutions israéliennes, du sionisme politique, des grands hommes à l’origine de ce projet (Herzl, J‎abotinsky, Ben Gourion…) et de l'histoire des partis politiques israéliens de 1920 à aujourd’hui.


Une conférence animé par Pierre Lurçat, essayiste et traducteur, auteur de plusieurs essais sur le sionisme, Israël et l'islam radical.

Son dernier ouvrage "Israël, le rêve inachevé" est paru en novembre 2018 aux Editions de Paris.

Date : 17 février 2019
Horaire : 20h - 22h
Lieu : Ulpan Neve Tzedek, 7 Lilienblum Tel Aviv


Entrée : 20 shekels


Inscriptions auprès de Déborah Pewzer : 052 67 69 746



Cette conférence sera le premier volet d'un cycle de trois conférences :

24/02/19 - 2e conférence : "Le Débat constitutionnel, de la Déclaration d’Indépendance à la loi sur Israël Etat Nation du peuple juif”


03/03/19 - 3e conférence : “La contestation de l'Etat juif par les élites israéliennes”

 

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