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Prochaine formation à l'examen d'agent immobilier à Tel-Aviv en juin 2018

April 26 2018, 13:16pm

Formation à l’examen d’agent immobilier israélien

Session juin 2018 Tel-Aviv 

 

La prochaine formation à l'examen d'agent immobilier aura lieu du 12 au 19 juin 2018 à Tel-Aviv, en vue de l’examen d’agent immobilier israélien qui se tiendra le 23 juillet 2018. Au terme de la formation et après avoir réussi l’examen, vous pourrez obtenir la carte professionnelle permettant d’exercer la profession d’agent immobilier (metave’h) en Israël, dans une agence ou à votre compte.

J’ai mis en place cette formation depuis 2006 en Israël, et j’ai préparé plusieurs centaines d’Olim francophones (avec un taux de réussite dépassant 75%) à l’examen organisé par le ministère israélien de la Justice, seul habilité à délivrer la carte professionnelle. Important : il n’est pas nécessaire d’être israélien pour travailler comme agent immobilier en Israël !

Niveau d'hébreu exigé

Cet examen est un examen théorique portant sur le droit israélien, qui a lieu 4 fois par an en Israël. Il s’agit d’un QCM (questionnaire à choix multiple), ce qui signifie qu’il n’est pas indispensable de savoir écrire en hébreu.

Les cours auront lieu pendant une semaine à Tel-Aviv (dans le quartier de Ramat Israël).

Pour plus d’informations, n’hésitez pas à me contacter par email pierre.lurcat@gmail.com ou par téléphone au 06 80 83 26 44  (France) ou 050 286 51 43 (Israël).

 

                                                Pierre Lurçat, avocat au barreau israélien

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A propos du Yom Hazikaron “alternatif”: La cécité morale et intellectuelle de la gauche israélienne par Pierre Lurçat

April 22 2018, 07:21am

Posted by Pierre Lurçat

A propos du Yom Hazikaron “alternatif”: La cécité morale et intellectuelle de la gauche israélienne par Pierre Lurçat

Comme des millions d’Israéliens, j’ai fêté la semaine dernière l’anniversaire de notre petit-grand Etat, proclamé il y a 70 ans sur notre terre retrouvée, par la grâce de Dieu et grâce à l’héroïsme et au sacrifice de nos soldats. Comme le dit un adage qui a récemment circulé sur les réseaux sociaux, “Nous avons deux journées du souvenir des morts en Israël : une qui nous rappelle le prix à payer pour avoir un Etat, et l’autre pour nous rappeler le prix à payer pour ne pas en avoir”. Ces deux journées sont, évidemment, la Journée du Souvenir des soldats (Yom Hazikaron) et le Jour de la Shoah (Yom HaShoah). La semaine qui va du Yom HaShoah au Yom Hazikaron et au Yom Ha’atsmaout est sans doute la semaine la plus chargée d’émotion pour le peuple d’Israël.

 

J’ai passé la soirée du Yom Hazikaron sur la place Rabin à Tel-Aviv, où se déroule le traditionnel “Sharim ba-Kikar”, rituel laïque qui fait suite aux cérémonies d’ouverture de cette journée sacrée devant le Kottel, le mur occidental du Temple, en présence des familles endeuillées. La jeunesse du public, varié et nombreux, qui emplissait la place Rabin, venu écouter les chansons et évoquer le souvenir des soldats tombés pendant les guerres d’Israël, atteste que le caractère fédérateur de cette journée demeure intact et que les jeunes israéliens restent, aujourd’hui comme hier, tout aussi patriotes et engagés pour la défense de notre Etat, y compris à Tel-Aviv, qu’on se plaît à décrire parfois comme une “bulle” en dehors du pays.


Or, c’est précisément ce rituel sacré et ce caractère fédérateur qui ont été cette année remis en question par la tentative d’instaurer une cérémonie ‘alternative’, réunissant des familles endeuillées israéliennes et palestiniennes. Comme l’expliquait vendredi après-midi Yehoram Gaon, dans son émission hebdomadaire sur Galei Tsahal, les promoteurs de cette initiative ont perdu le sens le plus élémentaire du bien et du mal. Comment peut-on en effet mettre sur le même plan nos soldats, tombés pour la défense d’Israël, et des terroristes palestiniens tombés en attaquant des Israéliens, civils ou militaires?

 

Une illustration de cette cécité morale et intellectuelle d’une frange radicale de la gauche israélienne nous est donnée par la lecture du journal Ha’aretz, dans lequel l’éditorial daté du vendredi 20 avril 2018, 5 Iyar 5778 (date du Jour de l’Indépendance,dont la célébration a été avancée d’un jour cette année en raison du shabbat), intitulé “Le jour de leur catastrophe”, explique que les festivités du Jour de l’Indépendance excluent un cinquième des citoyens de l’Etat et que, “tant qu’un Etat palestinien ne verra pas le jour, la Nakba et le deuil palestinien ne prendront pas fin”. Le journal des élites israéliennes post-sionistes * a depuis longtemps, on le sait, adopté le narratif de nos ennemis, celui de la Nakba (“catastrophe”).

 

Un très beau film réalisé au lendemain de la Deuxième Guerre du Liban décrivait la manière dont quatre mères israéliennes vivaient et partageaient leur deuil, après la mort tragique de leurs fils, membres de l’équipage du même tank, détruit par une roquette du Hezbollah alors qu’il portait secours à un autre tank. Le thème central du film était le lien tissé entre ces quatre femmes très différentes, représentant quatre secteurs de la société israélienne (une habitante religieuse d’une localité de Judée-Samarie, une femme de l’intelligentsia de gauche, une immigrante de l’ex-URSS…). L’armée est depuis ses débuts, un des endroits où se créent des liens entre les Israéliens de toutes origines (y compris les soldats druzes, bédouins et membres des autres minorités), liens indéfectibles qui durent souvent toute la vie et parfois au-delà, entre les familles endeuillées liées par la mort de leurs fils.

Uri Grossman z.l.

 

Un des quatre soldats tombés dans ce tank était Uri Grossman, fils de l’écrivain David Grossman. J’ai écrit dans ces colonnes le respect que j’éprouve pour David Grossman en tant que père endeuillé, membre de la “Mishpa’hat ha-shehol”, cette “famille des endeuillés” pour qui le deuil ne prend pas fin à l’issue du Yom Hazikaron, car il dure toute l’année. J’ai d’autant plus de tristesse à lire le discours de David Grossman, prononcé le Jour du Souvenir des soldats lors de la cérémonie alternative dont il a été un des principaux protagonistes, discours dans lequel il décrie le gouvernement (ce même gouvernement qui vient de lui décerner le Prix d’Israël) et parle de la “réalité d’apartheid qui existe dans les territoires occupés…”.

 

Le plus triste, dans ce discours comme dans les innombrables éditoriaux et articles qu’on peut lire jour après jour dans Ha’aretz **, c’est de voir que les tenants de cette idéologie, de plus en plus minoritaire mais toujours influente, se sont eux-mêmes exclus du consensus israélien. Ils ont eux-mêmes scié la branche qui les rattache au tronc commun de notre existence dans ce petit-grand pays, en prétendant partager le deuil de nos ennemis au lieu de pleurer, avec tout Israël, nos soldats tombés pour notre Indépendance.

 

Comme l’écrit Israël Harel, ils “critiquent toutes les belles choses qui ont été accomplies ici depuis le début du retour à Sion à l’époque moderne”. Au-delà de toutes les dissensions et divergences politiques, légitimes, c’est sans doute le plus grand reproche qu’on peut faire aux tenants de cette idéologie.. A l’instar des explorateurs dans le récit biblique, ils ne voient que les défauts et les dangers inhérents à notre existence nationale, oubliant combien notre Etat est miraculeux et combien notre peuple est beau.

 

* Je renvoie à ce sujet au chapitre de mon livre La trahison des clercs d’Israël consacré à Ha’aretz).

** Le même Ha'aretz dans lequel on a pu lire un article affirmant que Myriam Peretz avait reçu le Prix d'Israël "pour la seule raison qu'elle a perdu ses fils"... Il n'y a aucune limite dans l'ignominie.

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Yom ha Zikaron - la "famille des endeuillés"

April 17 2018, 07:50am

Posted by Pierre Lurçat

Yom ha Zikaron - la "famille des endeuillés"

"Michpa'hat ha-Chekhol" – avant d'expliquer cette expression tellement caractéristique de la réalité israélienne, attardons-nous sur le mot "chekhol". Il désigne la perte des enfants et apparaît pour la premièe fois dans la Torah, au Livre de Béréchit, dans la parachat Toledot. Quand Rebecca enjoint à son fils Jacob d'échapper à la vengeance d'Esau – juste après l'épisode de la bénédiction 'dérobée' par Jacob à son frère aîné – Rebecca justifie ainsi son conseil : "Pourquoi m'exposer à vous perdre tous deux à la fois ?" (למה אשכל גם שניכם יום אחד?).

 

Le verbe ש.כ.ל signifie donc perdre ses enfants, et il a pris une signification plus précise, en Israël : celle de perdre ses fils – et par extension, des membres de sa famille – à la guerre (et dans les attentats). On parle ainsi de "michpa'hot chakoulot" et de "horim chakoulim" pour désigner les familles et les parents de soldats tombés dans les guerres d'Israël ou victimes du terrorisme arabe.

 

L'expression "michpa'hat ha-Chekhol" – littéralement, la famille du "chekhol", est difficilement traduisible en français. Il s'agit à proprement parler de la "famille de ceux qui ont perdu des fils". Cette réalité difficile à expliquer apparaît au grand jour le Yom Hazikaron – le jour du Souvenir des soldats tombés au champ d'honneur – quand Israël tout entier se recueille et partage la douleur des familles endeuillées. Ce jour-là, il peut nous sembler que la "famille du Chekhol" englobe tous les citoyens d'Israël (pas seulement juifs, car les soldats tombés dans les guerres d'Israël sont aussi druzes, bédouins, chrétiens...).

 

Mais quand s'achève le Yom Hazikaron et que nous entrons dans la fête du Yom Ha'atsmaout, les familles endeuillées restent, elles, plongées dans le "Chekhol". C'est d'ailleurs la différence entre le Chekhol et le deuil ordinaire (Evel, אבל). Ce dernier s'estompe avec le temps, car la mort fait partie de la vie, tandis que le Chekhol, lui, ne s'estompe jamais totalement. Il est comme une blessure qui ne cicatrise pas, comme une amputation, et la douleur, comme en témoignent les parents et les proches, ne fait que grandir avec le temps. Que le souvenir de nos soldats et des victimes du terrorisme – tombés pour que notre pays vive – soit béni ! 

Pierre Lurçat
 

 

Mon cher de la mort précoce

Comme tous les morts jeunes

Et comme tous les héros

Tu nous dépasses

 

Ta vie a coulé vers l’éternité

Et tombe, cascade

éparpillée.

 

Alors, il faut que je vive

Encore pour toi?

Dis-le moi, il le faut?

 

(Poème écrit par Rossane Soskice-Lurçat en souvenir de son fils Victor, tombé pendant la Deuxième Guerre mondiale).

 

Yom ha Zikaron - la "famille des endeuillés"

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1948-2018 : Quelle indépendance pour Israël ?, par PierreLurçat

April 15 2018, 17:45pm

Posted by Pierre Lurçat

1948-2018 : Quelle indépendance pour Israël ?, par PierreLurçat

Dans un livre érudit paru en 1988 aux Etats-Unis, l'historien David Biale affirmait que la vision sioniste classique de l'histoire juive – selon laquelle la création de l'Etat d'Israël aurait permis au peuple Juif de reprendre en main son destin après avoir été privé de son indépendance nationale lors de la destruction du Second Temple – était trop schématique pour correspondre totalement à la réalité historique. En réalité, montrait Biale, la longue histoire du peuple Juif en diaspora n'avait jamais été celle d'une totale impuissance, de même que la brève histoire d'Israël depuis son indépendance retrouvée en 1948, n'est pas celle d'un Etat et d'un peuple entièrement souverain et seul maître de son destin.

 

Et de fait, notre histoire récente en tant que nation n'est pas tant celle d'une indépendance retrouvée, que d'une indépendance sans cesse contestée, menacée et à conquérir... Au lendemain même de la proclamation de l'Etat juif, ses voisins arabes ont immédiatement cherché à étouffer dans l'œuf le jeune Etat et à parachever le projet hitlérien, auquel ils avaient pour la plupart d'entre eux activement collaboré. Ce n'est que par miracle – que les Juifs les plus incroyants n'ont pas manqué de souligner alors – que l'armée hétéroclite d'Israël, constituée en large partie de soldats qui n'avaient jamais manié un fusil, parvint à triompher, au prix de lourdes pertes, des forces coalisées de cinq pays mieux armées et plus aguerries.

La tentative d'annihilation avortée en 1948 fut renouvelée en 1967 et en 1973, et ce n'est qu'après leurs défaites consécutives lors de la guerre des Six Jours et lors de la guerre du Kippour que les Arabes comprirent qu'ils n'auraient pas le dessus sur les champs de bataille, et qu'ils commencèrent à chercher d'autres moyens – diplomatiques, politiques et économiques – pour parvenir au même objectif. Face au bloc arabo-musulman, soutenu pendant longtemps par l'Union soviétique, puis par les "non-alignés" et aujourd'hui par une large coalition internationale qui inclut de nombreux pays du tiers monde et certains pays européens, Israël a cherché à établir des alliances, tantôt avec des pays occidentaux – jadis la France, bien avant l'embargo et la déclaration perfide du général De Gaulle, plus tard les Etats-Unis – tantôt avec d'autres pays, comme l'Inde, la Turquie ou l'Ethiopie dans les années 1950 et 1960, avec lesquels il partageait des intérêts stratégiques ou des ennemis communs.

 

Depuis la fin des années 1970 – et la signature du traité de paix avec l'Egypte – et surtout depuis le "processus d'Oslo", la diplomatie traditionnelle d'Israël a fait la place à une nouvelle politique étrangère, fondée presque exclusivement sur la recherche obsessive et quasi-maladive de la "paix à tout prix", politique étrangère qui a certes apporté quelques fruits – comme le traité de paix avec la Jordanie et l'établissement de relations diplomatiques avec quelques pays arabo-musulmans, mais qui s'est globalement traduite par un échec monumental. L'enthousiasme excessif des premières années d'Oslo, quand les journalistes et les hommes politiques rêvaient tout haut de "manger du houmous à Damas", a certes été remplacé par une attitude plus circonspecte, mais les prémices d'Oslo n'ont jamais été officiellement abandonnées ou critiquées comme elles auraient dû l'être depuis longtemps.

Non seulement les Arabes n'ont jamais renoncé à leur volonté de détruire Israël, mais ils ont réussi à porter la guerre à l'intérieur même d'Israël – lors des trois Intifadas, de la Deuxième Guerre du Liban et de la guerre larvée avec Gaza depuis le retrait désastreux ordonné par Ariel Sharon – et à transformer les villes d'Israël en cibles pour leurs missiles, au Nord d'Israël en 2006 et au Sud depuis la destruction du Goush Katif – et demain dans tout le centre du pays, si le projet de création d'un Etat palestinien en Judée Samarie devait voir le jour. Mais, plus grave encore, nos ennemis ont surtout réussi à convaincre une grande partie des élites et de l'establishment politique, médiatique et intellectuel d'Israël que notre présence sur cette terre n'était pas justifiée et que nous devions à tout prix "partager" et renoncer au cœur historique de notre patrie en reconnaissant les droits du "peuple Palestinien"...

 

Un des aspects les plus préoccupants de l'évolution de la situation politique d'Israël est en effet celui de l'intervention grandissante, et presque envahissante, de pays étrangers dans la politique israélienne, au moyen d'ONG, d'organismes plus ou moins secrets et d'associations œuvrant au grand jour, qui tentent – souvent avec succès – d'influer sur les décisions politiques et sur les processus démocratiques. Certains de ces mécanismes ont été récemment mis à jour avec le scandale du New Israël Fund, dont les menées subversives ont été exposées par plusieurs journalistes et par le groupement sioniste "Im Tirtsou". En résumé, il s'agit d'imposer à Israël une politique opposée à celle choisie par ses électeurs, au moyen d'associations subversives financées par l'Union européenne et par plusieurs pays étrangers. Cette tactique est apparue notamment lors du rapport Goldstone, dont les accusations étaient largement fondées sur le travail de sape d'associations israéliennes comme Chalom Archav, qui reçoivent des millions d'euros de pays étrangers *.

Dans ces circonstances, il est urgent que la Knesset adopte des lois appropriées pour combattre ce phénomène et protéger notre indépendance et notre souveraineté nationale, en mettant hors de nuire ces organisations qui sapent les fondements mêmes de notre démocratie et de notre Etat. L'Indépendance d'Israël est certes une immense avancée et notre situation en tant que nation est incomparablement meilleure qu'elle ne l'était avant 1948, tant en Occident que dans le reste du monde. Mais c'est aussi une avancée fragile et qu'il convient de défendre à tout prix, contre nos ennemis de l'extérieur comme à l'intérieur. Hag Atsmaout Samé'ah !

 

* Voir notre article "Les origines israéliennes du rapport Goldstone", Ashdod Aujourd'hui, janvier 2010.

 

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Rencontre avec des Israéliens extraordinaires : Le grand rabbin de Tsahal Avi'haï Rontski z.l.

April 5 2018, 08:54am

Posted by Pierre Lurçat

Rencontre avec des Israéliens extraordinaires : Le grand rabbin de Tsahal Avi'haï Rontski z.l.

Le rav Avi'haï Rontski, décédé cette semaine à l'âge de 66 ans, était une figure marquante du sionisme religieux. Il était aussi un combattant qui a beaucoup fait pour renforcer l'armée israélienne en lui insufflant un esprit juif ancré dans la Tradition, ce qui lui a valu l'hostilité du journal Ha'aretz et des organisations du New Israel Fund, contre lesquelles il a mené une lutte sans relâche. Portrait par Pierre Lurçat

Parmi les images fortes et émouvantes de la guerre contre le Hamas à Gaza, en janvier 2009, beaucoup d'Israéliens gardent en mémoire celles du grand rabbin de Tsahal, le général de brigade Avi'hai Rontski, bénissant les soldats, juste avant qu'ils entrent en territoire ennemi. A cette occasion, les téléspectateurs ont découvert le visage du "Ravtsar" [aumônier militaire en chef, en abrégé], visage qui tranche avec l'image traditionnelle des aumôniers militaires de Tsahal. Rontski a en effet un profil très différent de celui de ses prédécesseurs : combattant, portant presque toujours son arme, il est aussi un habitant d'une implantation (Itamar) et, surtout, un 'hozer bitéchouva', c.-à-d. un Juif revenu à la pratique religieuse... Ce profil bien particulier, on s'en doute, ne plaît pas à tout le monde, au point que le grand rabbin de Tsahal est devenu depuis quelques mois la "bête noire" du journal des élites israéliennes, Ha'aretz, qui mène une véritable campagne contre lui...

 

Rav Rontski (Photo Dover Tsahal).jpgLe rabbin Avi'hai Rontski, âgé de 54 ans, a grandi dans une famille non pratiquante et a étudié à l'internat militaire de Haïfa. Il a débuté son service militaire dans les commandos marins (la fameuse "Shayetet"), avant de rejoindre une autre unité d'élite, l'unité Shaked. Il a pris part à la guerre de Kippour, qui a été pour lui – comme pour beaucoup d'Israéliens – un moment traumatisant et un tournant. Dans une interview au journal de l'armée, Bama'hané, il a raconté qu'il avait compris après la guerre que les valeurs dans lesquelles il avait grandi étaient en faillite. Ce fut le début de son retour au judaïsme, qu'il a effectué conjointement avec sa femme, une soldate de son unité. En 1984, tous deux font partie des fondateurs de la localité juive d'Itamar, en Samarie, et c'est là qu'ils élèveront leurs six enfants.

 

 

 "Une conscience juive pour une armée victorieuse"

 

Le rabbin Rontski a été nommé au poste d'aumônier militaire en chef de Tsahal en 2006, mais c'est pendant la guerre contre le Hamas à Gaza qu'il est apparu sur le devant de la scène publique. Contrairement à ses prédécesseurs, il s'est efforcé de développer l'activité de la "rabbanout tsvayit" [l'aumônerie militaire] au-delà des secteurs traditionnels que sont la cacheroute, ou les problèmes rencontrés par les soldats religieux au sein de Tsahal. Aux yeux du rabbin Rontski, en effet, le rôle d'un rabbin de Tsahal va bien au-delà de ces questions, aussi importantes soient-elles. Sa conception peut se résumer par l'expression"une conscience juive pour une armée victorieuse", nom du nouveau département qu'il a créé au sein du rabbinat de l'armée. Comme il l'expliquait dans une interview, il y a quelques mois, l'aumônier militaire en chef envoie chaque semaine à tous les officiers de Tsahal un commentaire sur la paracha [lecture hebdomadaire de la Torah], abordée sous l'angle militaire. A ses yeux, il est tout aussi important pour les officiers d'étudier la Torah que de s'entraîner physiquement...

 

tanktef.jpgOr c'est précisément sur ce point que l'activité du rabbin Rontski a suscité une vive opposition. Bien avant la guerre à Gaza, à l'automne 2008, le journal Ha'aretz a ainsi publié plusieurs articles consacrés à l'aumônerie militaire, en reprochant au rabbin Rontski de "ramener Tsahal vers la religion" et d'empiéter sur le domaine d'activité de la branche éducative (et laïque) de l'armée. Mais, bien plus que d'un simple conflit de compétence et d'autorité, il s'agit en fait d'un conflit fondamental, qui porte sur les valeurs qu'il convient d'inculquer aux soldats de Tsahal et sur l'identité de l'armée de défense d'Israël, et de l'Etat tout entier. Il n'est pas anodin que ce soit précisément le journal Ha'aretz, organe de presse et porte-parole des élites laïques de gauche, qui ait pris pour cible le grand rabbin de Tsahal, lui consacrant de nombreux articles – toujours négatifs – et n'hésitant pas à faire sa "Une" sur des questions de société liées à l'armée, comme par exemple la place des femmes au sein de l'armée.

 

Tsahal, armée juive ou armée laïque ?

 

Rav Rontski (Photo Dover Tsahal)-2.jpgMais c'est après l'opération "Plomb fondu" à Gaza, en janvier 2009, que les choses ont pris de l'ampleur et que la campagne médiatique contre le rabbin Rontski a redoublé d'intensité. Le 2 juillet 2009, le journal Ha'aretz publiait en première page la photo du rabbin Rontski, avec ce titre en "Une" : "Selon l'aumônier militaire en chef, les filles ne doivent pas servir dans Tsahal". Ce titre à sensation se fondait sur des propos anodins, tenus par le rabbin dans un cercle fermé, soulignant que selon la hala'ha [loi juive], le service militaire était réservé aux hommes. Or ce point de vue est celui de tous les rabbins, et l'affirmation de l'aumônier militaire n'avait rien d'extraordinaire. D'autant plus que le rabbin Rontski est connu pour son ouverture d'esprit et pour l'aide qu'il apporte aux soldates religieuses qui servent dans Tsahal. Mais cette citation, sortie de son contexte, n'était en fait qu'un prétexte pour relancer la polémique contre le grand rabbin. Dans leur article, les journalistes de Ha'aretz citaient, parmi les autres propos "scandaleux" du rabbin Rontski, cet extrait d'une brochure diffusée par l'aumônerie militaire : "La Torah interdit de renoncer à un millimètre de la terre d'Israël".

 

Quelques jours plus tard, cet argument était repris par plusieurs associations d'extrême-gauche, parmi lesquelles "Yesh Din" et "Chovrim Chtika" ("Brisons le silence"), qui reprochaient au rabbin Rontski d'avoir diffusé pendant l'opération militaire à Gaza "des documents de propagande nationaliste et politique extrémiste"... Dans une lettre adressée au ministre de la Défense, l'avocat Michael Sfard, représentant plusieurs groupuscules ultra-pacifistes, dont "Yesh Din" et Chalom Archav, réclamait ni plus ni moins que la destitution immédiate du rabbin en chef de Tsahal, revendication reprise dans un éditorial de Ha'aretz... Il est important de souligner que toutes ces organisations d'extrême-gauche sont largement financées par le New Israel Fund, dont le budget considérable provient de l'Union européenne. On comprend alors pourquoi ces organisations, et le journal Ha'aretz, ont choisi pour cible le rabbin Rontski. Celui-ci symbolise en effet à leurs yeux l'emprise grandissante du secteur sioniste religieux au sein de l'armée, qui se traduit par l'augmentation du nombre des officiers portant la kippacrochetée, constatée lors de l'Opération "Plomb durci".

 

Plus généralement, la campagne menée contre le rabbin Rontski par Ha'aretz et plusieurs organisations d'extrême-gauche, financées par l'Union européenne, constitue en fait une tentative visant à empêcher le renforcement de la prise de conscience juive au sein de Tsahal, et la montée en puissance du courant sioniste-religieux. Tous les acteurs de cette campagne n'ont pas exactement les mêmes motivations. Pour Ha'aretz et les élites laïques qu'il représente, il s'agit essentiellement de protéger leur position dominante dans la société israélienne, menacée par les nouvelles élites – notamment religieuses - qui émergent au cours de la dernière décennie. Pour "Yesh Din", "Chovrim chtika" et les autres groupuscules d'extrême-gauche financés par l'Union européenne, il s'agit d'affaiblir Israël pour le contraindre à faire des concessions à ses ennemis. Ce sont d'ailleurs les mêmes acteurs qui attaquent le rabbin Rontski – symbole de la montée en puissance du courant sioniste-religieux – et qui diffusent des fausses accusations de "crimes de guerre" soi-disant commis par Tsahal à Gaza.

(Extrait de mon livre La trahison des clercs d'Israël, La Maison d'Edition, 2016).

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