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Face à un ennemi inhumain : quelles normes pour Tsahal et pour Israël ? Réflexions après l’horrible attentat de Halamish

July 23 2017, 12:15pm

Posted by Pierre Lurçat

Face à un ennemi inhumain : quelles normes pour Tsahal et pour Israël ? Réflexions après l’horrible attentat de Halamish

לנעמי הלוחמת

 

Le terrible attentat de Halamish, qui s’inscrit dans la chaîne sans fin des meurtres de Juifs innocents perpétrés par nos ennemis en Eretz-Israël depuis presqu’un siècle, pose à nouveau la question cruciale de la réponse que doivent adopter l’Etat juif et son armée, face à des ennemis barbares et inhumains, qui n’ont pas la moindre notion du “Tselem” et ne partagent avec nous aucune des valeurs fondamentales sur lesquelles repose la notion même d’humanité. Les images terribles de la table de shabbat ensanglantée et des foules arabes en liesse, célébrant la mort d'enfants et de vieillards juifs, nous montrent en effet que le présupposé d’humanité, que nous attribuons à nos ennemis en pensant qu’ils nous ressemblent, est le plus souvent erroné.

 

Nous avons lu ce shabbat, alors que les victimes de Halamish n’étaient pas encore portées en terre, la parasha de Mattot, qui relate la guerre d’Israël contre Midian. Pour le lecteur contemporain, le récit des guerres menées contre les ennemis d’Israël à l’époque de la Bible semble parfois relever d’un autre temps et d’autres normes que celles qui ont cours aujourd’hui en Israël. Pourtant, face à des ennemis inhumains, Israël ferait bien de s’inspirer plus souvent de l’esprit de Moïse et de Josué, plus adapté pour vaincre la terreur arabe que le code éthique de Tsahal. Car en réalité, si nous avons changé depuis l’époque de la Bible, nos ennemis eux, n’ont pas changé.

 

Comme nous l’écrivions il y a quelques années, après un autre attentat horrible, nos ennemis ne changeront pas. C’est donc à nous de changer ! Cessons de nous comporter en modèles d’humanisme, en agneaux dans un monde de loups. Devenons une fois pour toutes, comme l’exigeait Jabotinsky, un ‘peuple fier et cruel’. Cessons de vouloir faire de Tsahal l’armée “la plus morale du monde” et contentons-nous d’en faire l’armée la plus efficace pour défendre notre pays contre ses ennemis. Retirons à la Cour suprême la compétence exorbitante (et illégale) que se sont arrogée les juges Aharon Barak (ami personnel de Richard Goldstone) et Dorit Beinich, de prétendre dire aux officiers de Tsahal ce qu’ils ont le droit de faire et de ne pas faire, dans leur mission sacrée de défense d’Israël.

 

Au lendemain de l’attentat perpétré ce shabbat à Halamish, la mère du valeureux soldat qui a neutralisé le terroriste a déclaré que son fils avait bien fait de ne pas tuer ce dernier, pour ne pas devenir “un autre Elor Azaria”. Cette réponse nous ramène au débat inachevé autour de l’affaire Azaria. Si notre Etat et notre armée fonctionnaient normalement et selon la morale juive authentique, le comportement de son fils et sa réponse auraient sans doute été différents. La mère de ce soldat courageux pourrait déclarer avec fierté au micro de Galei Tsahal : “Mon fils a suivi l’exemple d’Elor Azaria, il a tiré pour tuer et pour sauver les vies de Juifs innocents face à la barbarie arabe palestinienne !”.


Si notre justice et notre “code éthique” militaire étaient conformes à la loi juive et aux enseignements de notre Tradition, et au principe fondamental selon lequel “Celui qui vient pour te tuer, devance-le et tue-le”,  Elor Azaria n’aurait pas passé un seul jour en prison, et il aurait reçu une décoration des mains du chef d’état-major de Tsahal et une médaille du président de l’Etat. C’est d’ailleurs ce que ressentent et expriment beaucoup de nos jeunes soldats, garçons et filles, qui continuent de s’enrôler dans les unités combattantes, malgré l’esprit de soumission qui règne dans les rangs d’une partie des élites israéliennes. Car cet esprit défaitiste n’a pas, fort heureusement, porté atteinte à la volonté de se battre et de défendre son pays de la jeunesse israélienne. Souhaitons que l’esprit combatif qui anime notre jeunesse imprègne aussi les décisions de nos dirigeants!


 

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Mazal tov à Sarah et Tom, les Haloutsim du Har Habayit !

July 7 2017, 15:10pm

Posted by Pierre Lurçat

Mazal tov à Sarah et Tom, les Haloutsim du Har Habayit !

Mazal tov à Sarah et Tom, les Haloutsim du Har Habayit!

Mazal tov aux jeunes mariés qui ont placé le Har Habayit “en tête de nos réjouissances” et au coeur de l’actualité israélienne. Je republie à cette occasion ces lignes écrites l’an dernier, après une montée sur le Har Habayit pour le Yom Yeroushalayim. P.I.L

Yom Yeroushalayim sur le Mont du Temple : entre humiliation et espoir

לשרה ותום

Jamais la situation n’a été aussi humiliante pour les Juifs qui montent sur le Har Habayit, le Mont du Temple, et jamais la nécessité de protéger la liberté de culte des Juifs sur cet endroit, qui est le plus sacré du judaïsme, n’a été aussi évidente qu’aujourd’hui. Impressions ressenties le Yom Yeroushalayim, 5 juin 2016.

 

Israël ne peut pas devenir « l’Etat de tous ses citoyens », un Etat comme les autres qui serait mû uniquement par les ressorts de l’économie et de la politique, et coupé de la source de Sainteté qui est le Mont du Temple. Le débat véritable et urgent qui devrait se tenir sur ce sujet crucial n’est pas tant celui de savoir si nous avons le droit – ou plutôt le devoir – de reconstruire le Temple, que celui de savoir ce que pourra devenir le Temple, une fois reconstruit. Redeviendra-t-il le lieu de sacrifices, comme autrefois, selon les mots de la prière (חדש ימנו כקדם), ou bien devrons-nous y instaurer un culte différent, peut-être même entièrement nouveau, qui ne ressemblera ni aux sacrifices d’antan ni aux prières actuelles dans les synagogues, instaurées après la destruction du Second Temple ?

 

A cette question immense, nous ne pouvons évidemment pas répondre aujourd’hui, Une chose pourtant est certaine, à mes yeux comme aux tiens : le Temple est le cœur de notre identité nationale et religieuse et la clé de notre possibilité de vivre sur cette terre que le monde entier nous dispute, comme l’avaient bien compris les Pères fondateurs du mouvement sioniste et de l’Etat d’Israël. Ceux qui se bercent de l’illusion qu’on pourrait renoncer au Temple et brader son emplacement, pour calmer les appétits de nos ennemis, sont oublieux des leçons de notre histoire ancienne et récente ; ils sont prêts à sacrifier ce que nous avons de plus sacré contre des promesses illusoires et des traités de paix qui ne valent pas l’encre avec laquelle ils sont écrits.

 

Je ne t’ai pas dit, hier, quand vous êtes redescendus, Tom et toi, du Har Habayit et que nous nous sommes rencontrés devant la synagogue de la Hourva reconstruite, au milieu de la foule en liesse du Yom Yeroushalayim, combien j’étais fier de votre courage et de votre ténacité ! Car il faut bien du courage pour se rendre là-haut, malgré les imprécations hostiles de nos ennemis et les gestes non moins hostiles des policiers (notre police !), qui traitent sans ménagement les Juifs venus faire acte de présence sur ce lieu sacré. Ceux-ci ne viennent pourtant ni par goût de la provocation, ni pour satisfaire un vague sentiment mystique ou religieux, mais comme shli’him, comme représentants de tout notre peuple (même si beaucoup d’entre nous sont encore totalement inconscients de ce que le Temple signifie pour Israël).

 

Plus encore que la brutalité des policiers du Yassam, l’unité anti-émeutes, qui bousculent les fidèles juifs, même quand ils sont déjà sortis du périmètre de l’esplanade du Temple – c’est le sentiment d’être étranger sur sa propre terre qui est difficile à supporter. Si les dirigeants de notre Etat avaient une réelle conscience de ce que représente le Temple, alors ils auraient appelé, en ce jour de Yom Yeroushalayim, les Juifs à monter par milliers sur le Har Habayit, au lieu de les en dissuader par tous les moyens… L’amère vérité est que nos dirigeants se comportent eux-mêmes comme des étrangers dans notre capitale réunifiée il y a 49 ans, en laissant le Waqf musulman administrer  le lieu le plus sacré du judaïsme, comme l’avait fait avant eux Moshé Dayan, le vainqueur de la Guerre des Six jours, lorsqu’il avait confié les clés du Mont du Temple à nos ennemis, au lieu de proclamer avec force que nous étions revenus sur le Mont pour y rester et pour exercer notre souveraineté nationale.

 

Nos ennemis ne s’y sont pas trompés, car ils ne respectent pas la faiblesse de ceux qui ne sont pas sûrs de leur bon droit : nos hésitations et nos atermoiements les renforcent dans leur conviction que les Juifs ne sont pas chez eux à Jérusalem, ni dans le reste du pays. C’est d’ailleurs pour cette raison précisément que la Loi juive permet de fouler le sol sacré autour du Temple : pour y manifester notre présence en tant que conquérants et faire savoir à nos ennemis et au monde entier que le peuple Juif est revenu à Sion par la « force du droit » (selon les mots de M. Begin) et en vertu du droit politico-religieux conféré par notre histoire plurimillénaire.

 

Nous avons reconquis Jérusalem et y sommes retournés en tant qu’occupants légitimes, et non pas comme des usurpateurs. Car le כיבוש n’est pas une insulte, comme voudraient le faire croire les représentants d’une morale et de valeurs étrangères au sein de notre peuple (qui prétendent que « l’occupation corrompt »). Le כיבוש est la seule façon de reconquérir une terre dont nous avons été éloignés à notre corps défendant. Il y a 49 ans (le temps d’un Yovel, d’un jubilé) les soldats de Tsahal et les parachutistes de Motta Gur libéraient Jérusalem des mains de l’occupant jordanien, qui avait transformé en latrines les pierres du Kottel.

 

Aujourd’hui, le Kottel est en partie libéré (même si une partie demeure ensevelie sous terre) et les Juifs du monde entier viennent s’y recueillir et y épancher leur cœur, pensant parfois à tort que c’est l’endroit le plus saint de Jérusalem, alors que la sainteté véritable se trouve au-dessus, sur le Har Habayit… Le plus dur reste encore à faire : libérer le Mont du Temple, pour que Jérusalem soit véritablement libre et devienne enfin la « Maison de prière pour tous les peuples » annoncée par nos prophètes, lorsque la liberté de culte s’y exercera pleinement pour les Juifs, comme elle s’y exerce déjà pour les fidèles des autres religions.

 

C’est vous, les Etudiants pour le Mont du Temple (סטודנטים למען הר הבית) qui avez, avec Im Tirtsu et d’autres organisations, assumé la tâche noble et difficile d’entamer ce combat. Que Dieu vous bénisse et vous donne la force de réussir ! חזק ואמץ

 

Pierre Lurçat

 

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Brith Shalom et l'invention de la question palestinienne

July 5 2017, 16:07pm

Posted by Pierre Lurçat

Le Mufti al-Husseini, père du mouvement national palestinien, visite un camp d'extermination

Le Mufti al-Husseini, père du mouvement national palestinien, visite un camp d'extermination

La récente découverte par deux chercheurs israéliens, Isabella Ginor et Gideon Remez, de documents d’archive indiquant que Mahmoud Abbas était un agent du KGB, confirme ce que l’on savait depuis déjà longtemps : l’OLP est largement la créature de l’ex-URSS.

Sa création s’inscrit dans le contexte de la Guerre froide et du soutien apporté par l’Union soviétique aux “mouvements de libération nationale”, dans le cadre de l’affrontement avec les Etats-Unis et leurs alliés. Le mouvement national palestinien peut ainsi se flatter d’être sans doute le seul nationalisme contemporain qui a bénéficié du double soutien de l’Allemagne nazie (à l’époque du tristement célèbre Mufti de Jérusalem, Amin Al-Husseini) et de l’URSS.

Mais les nazis et les soviétiques ne sont pas les seuls qui ont encouragé dès l’origine les revendications arabes en Eretz-Israël. Dès les années 1920 en effet, celles-ci ont été largement soutenues par un petit groupe d’intellectuels juifs d’origine allemande, regroupés au sein du Brith Shalom (“l’Alliance pour la Paix”). Ce groupuscule pacifiste, dont les conceptions radicales étaient ultra-minoritaires au sein du Yishouv (la collectivité nationale pré-étatique en Eretz-Israël), a néanmoins joué un rôle important dans l’histoire politique israélienne avant et après 1948, et ses idées ont exercé une influence démesurée par rapport au poids numérique des partisans de Brith Shalom, puis du mouvement l’Ihoud (“Union judéo-arabe”) qui fut son successeur.

Pour comprendre à quel point les partisans de Brith Shalom étaient en marge de la communauté nationale juive en Eretz-Israël, il faut s’arrêter sur leur réaction au vote par l’Assemblée générale des Nations unies de la résolution décidant du partage de la Palestine mandataire en deux états, juif et arabe, le 29 novembre 1947.

Alors que la création imminente de l’Etat juif et la menace militaire arabe grandissante avaient renforcé le sentiment de cohésion nationale et suscité la création d’une large coalition de tous les partis politiques juifs, des communistes aux partis religieux orthodoxes, l’Ihoud refusa de son côté toute idée de coalition nationale. Il prit également position contre la création d’un Etat juif, revendiquant au lieu de cela un Etat binational judéo-arabe, comme l’expliqua Buber dans un article virulent publié le 1er avril 1948 dans le journal Beyaot (Problèmes) sous le titre “Une erreur fondamentale qu’il faudrait corriger”. Au lendemain de la proclamation de l’indépendance par David Ben Gurion, Buber renouvela son opposition à l’Etat juif, qualifiant le sionisme politique de “profanation du nom de Sion”.

Malgré le cinglant démenti que l’histoire d’Israël leur a opposé, les conceptions radicales défendues par Buber et ses collègues ont perduré jusqu’à nos jours. Situés en marge de l’échiquier politique israélien, ils n’en ont pas moins exercé une influence considérable, comme l’a reconnu Gershom Scholem, notamment à travers certaines institutions dont le rôle a été décisif dans le débat d’idées interne à Israël, comme l’Université hébraïque de Jérusalem ou le journal Haaretz.

A de nombreux égards, on peut dire aujourd’hui – avec le recul de l’histoire – que les intellectuels juifs allemands membres du Brith Shalom, puis de l’Ihoud, ont été les premiers à défendre avec efficacité l’idée d’une nation arabe palestinienne sur la scène politique intérieure à Israël et sur la scène internationale.

Bien avant la création de l’OLP (1964) et de son “plan par étapes” pour détruire Israël, avant même que la cause arabe palestinienne n’obtienne ses premiers succès diplomatiques, avec le soutien de l’Allemagne nazie, puis de l’URSS et de ses satellites, ces intellectuels juifs de renom ont mis toute leur intelligence et leurs capacités au service de l’idée d’un Etat binational, préférable à leurs yeux à un Etat national juif.

En faisant de la « question arabe » la pierre d’achoppement et le principal critère d’évaluation de la validité du projet sioniste, Buber et ses collègues ont engagé le débat public interne au monde juif sur une fausse route, dont il n’est pas sorti jusqu’à ce jour. Ce fourvoiement s’est en effet perpétué depuis lors, la gauche israélienne (et juive) demeurant obnubilée par le « problème palestinien », puis par le « problème des Territoires », qui ont phagocyté la vie politique israélienne et empêché toute réflexion approfondie et lucide, tant sur la réalité de l’affrontement entre Israël et le monde arabo-musulman que sur des questions tout aussi brûlantes, sinon plus, comme celle de la justice économique et des inégalités sociales, totalement absente des programmes de la gauche israélienne depuis plusieurs décennies.

Pierre Lurçat

Mon livre “La trahison des clercs d’Israël” paru chez La Maison d’Edition, est disponible dans les bonnes librairies et sur le site de l’éditeur :

http://lamaisondedition.com/trahison-clercs-disrael/

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