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retrait de gaza

Les trois erreurs d'Israël face au Hamas et au Djihad islamique à Gaza, Pierre Lurçat

May 17 2023, 08:06am

Posted by Pierre Lurçat

Les trois erreurs d'Israël face au Hamas et au Djihad islamique à Gaza, Pierre Lurçat

J'étais hier au micro de Richard Darmon sur Studio Qualita pour évoquer les "trois erreurs d'Israël face à Gaza". Réécouter ici :

https://youtu.be/5SuHoFqXTqA

 

 

 

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Retrouver les valeurs fondatrices de Tsahal : Avec la famille Goldin à Jérusalem : “Ramenez notre fils!”

July 12 2022, 08:14am

Posted by Pierre Lurçat

Hadar Goldin z.l.

Hadar Goldin z.l.

 

Le calendrier israélien n’est pas exactement identique au calendrier juif tel qu’on le connaît ailleurs. Il s’est enrichi de dates nouvelles, pour le meilleur et pour le pire. C’est ainsi que nous avons marqué hier en Israël (avec un jour de retard dû au shabbat) le Dix Tammouz, date du début de la guerre à Gaza en 2014, connue sous le nom de "Bordure protectrice” (Tsouk Eitan). A certains égards, le Dix Tammouz marque – tout comme le 17 Tammouz dont le jeûne sera observé la semaine prochaine - la “première brèche” dans la muraille de Jérusalem. Pour le comprendre, il faut écouter ce que nous disent les parents et le frère de Hadar Goldin, jeune soldat de Tsahal capturé par le Hamas pendant la guerre de 2014 et dont la dépouille mortelle reste jusqu’à ce jour aux mains du Hamas.

 

Je me trouvais hier après-midi au mont Herzl, avec la famille Goldin, en dehors du mémorial où se tenait la cérémonie traditionnelle avec les familles des soldats tombés pendant “l’opération Tsouk Eitan”[1]. La famille Goldin est restée en dehors, parce que le message qu’elle entendait délivrer aux dirigeants de l’armée et aux dirigeants israéliens ne pouvait l’être dedans… En effet, comme l’avait déclaré le père de Hadar, le Dr Simha Goldin, en août 2019 : “Hadar a été abandonné à trois reprises par la lâcheté de nos dirigeants. La première fois, sur le champ de bataille, lorsqu’ils ont empêché son officier de pénétrer dans l’hôpital du Hamas où il était apparemment détenu et blessé. La deuxième fois, à la fin de l’opération Tsouk Eytan, lorsque les dirigeants israéliens ont négocié (un cessez-le-feu) au Caire avec le Hamas, sans exiger la restitution des deux soldats Oron Shaul et Hadar Goldin. Et la troisième fois, pendant les cinq dernières années…” Simha Goldin a aussi déclaré, lors du congrès annuel du mouvement Im Tirtsu, que pour la première fois dans l’histoire de Tsahal, un soldat avait été déclaré “tombé au combat” en pleine guerre, alors qu’il était disparu et que son sort n’était pas encore connu avec certitude.

 

Simha Goldin devant le Lion de Tel Haï

 

Ce précédent dangereux a été fixé en contradiction avec la tradition remontant aux débuts de Tsahal, de ne jamais abandonner un soldat sur le champ de bataille et de ne pas le considérer comme mort, tant que sa dépouille n’avait pas été récupérée. Mais en quoi cela concerne la sécurité de l'État d'Israël tout entier ? La réponse nous a été donnée l'an dernier, lors des évènements auxquels on a donné le nom significatif de Shomer haHomot, "gardien des murailles", quand le Hamas a réussi à enflammer l'ensemble du territoire israélien et en particulier les villes mixtes d'Israël. Ce faisant, le mouvement terroriste islamique porté au pouvoir par le retrait israélien de la bande de Gaza a signifié que la clé de la sécurité en Israël était bien entre ses mains… Tout comme la dépouille mortelle du soldat Hadar Goldin et de ses camarades.

 

Pour retrouver la clé de notre sécurité, Israël doit tout d'abord retrouver le sens des valeurs fondatrices de Tsahal, et en premier lieu, celle de l'obligation sacrée de porter ses soldats tombés au combat en terre d'Israël. C'est alors seulement que l'État juif pourra retrouver le sens du Hadar, le nom donné par le Dr Simha Goldin et son épouse à leur fils aîné. “Hadar” signifie en effet “splendeur” et il fait référence au Chir Betar, l’hymne du mouvement de jeunesse sioniste créé par Zeev Jabotinsky, qui fut aussi le fondateur de la Légion juive, ancêtre de Tsahal. Puissent les mots du Chir Betar inspirer les dirigeants de notre pays et de notre armée. “Hébreu, dans la misère même tu es Prince, Dans la lumière ou l’obscurité. Souviens-toi de cette couronne”. Qu’ils se souviennent, eux aussi, du Keter, de la couronne. Qu’ils se souviennent du Hadar. Et qu’ils n’oublient pas non plus les paroles du Chir HaReout, rédigé par Haïm Gouri, de “l’amour consacré dans le sang” des soldats tombés dans les guerres d’Israël.

 

Pierre Lurçat

 

Soutenir le combat de la famille Goldin :

Contribute - Hadar Goldin (hadargoldinfoundation.org)

 

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J'ai le grand plaisir d'annoncer la parution prochaine du nouveau tome de la Bibliothèque sioniste, Le mur de fer, Les Arabes et nous de Vladimir Jabotinsky. Il paraîtra officiellement à la rentrée de septembre mais est déjà disponible sur Amazon en prévente promotionnelle.

 

 

 

[1] Le terme d’opération est un euphémisme pour désigner la guerre, mais nous avons l’habitude en Israël de ce genre d’euphémisme, depuis les “événements de 1929”...

Retrouver les valeurs fondatrices de Tsahal : Avec la famille Goldin à Jérusalem : “Ramenez notre fils!”

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Quelle solution pour rétablir le calme entre Israël et Gaza?  Pierre Lurçat

November 12 2019, 16:11pm

Posted by Pierre Lurçat

Quelle solution pour rétablir le calme entre Israël et Gaza?  Pierre Lurçat

 

 

"Le Juif n'apprend pas par des raisonnements rationnels : il apprend par les catastrophes. Il n'achètera pas un parapluie simplement parce que des nuages s'amoncellent à l'horizon : il attendra d'être trempé et d'être atteint de pneumonie..."

Max Nordau (1)

 

Comme l’écrivait Yoav Shorek il y a quelques semaines (2), “lorsqu’un idiot jette une pierre au fonds du puits, plusieurs sages ne suffisent pas à la retirer”. La métaphore est parlante : le puits, c’est Gaza et la pierre c’est le Hamas, arrivé au pouvoir à la suite du retrait israélien - la “Hitnatkout” - dont Israël ne finit pas de payer les conséquences désastreuses. Si l’histoire nous a pourtant appris une chose, depuis 1948, c’est qu’il n’est pas possible de laisser la souveraineté à une quelconque entité autre qu’Israël, entre la Mer et le Jourdain. Toutes les tentatives faites en ce sens - dans un cadre bilatéral (accords d’Oslo), multilatéral (résolution de l’ONU sur l’internationalisation de Jérusalem) ou unilatéral (retrait de la bande de Gaza) - se sont soldées par un cuisant échec.

 

La synagogue de Névé Dekalim, détruite après le retrait de Gaza

 

Je me souviens avoir assisté au spectacle terrible des cercueils des habitants morts au Goush Katif, sortis de leurs tombes et portés en procession dans les rues de Jérusalem – car même les morts avaient été expulsés ! – une des images les plus effroyables qu’il m’a été donné de voir en 25 ans de vie en Israël. Yoav Shorek évoque à ce sujet une autre image terrible, celle de l’incendie des synagogues du Goush Katif le 12 septembre 2005. “Cet événement symbolique”, écrit Shorek, “a conclu le processus de Hitnatkout (retrait) de Gaza et est resté gravé dans la mémoire collective. Treize ans plus tard, les localités voisines de la bande de Gaza vivent toujours dans l’incertitude sécuritaire quotidienne, et dans une guerre d’usure dont on ne voit pas l’issue”.

 

Ceux qui considéraient qu’il s’agit du prix à payer pour ne plus assumer la souveraineté (ou le simple contrôle militaire) à Gaza ont été lourdement démentis par les faits. Car non seulement le retrait de Gaza n’a pas amélioré, comme l’avait promis son génial architecte, la sécurité intérieure d’Israël et son image sur la scène internationale, mais les deux se sont dégradées depuis, au point que le Hamas est devenu - après l’Iran et le Hezbollah au Nord - la deuxième menace stratégique pour Israël. Le tir de missiles ce matin sur Beer-Sheva et le Goush Dan n’est qu’une douloureuse piqûre de rappel à  cet égard.

 

La maison de Beer-Sheva détruite par un missile tiré de Gaza (photo Eliyahu Hershkovitz)

 

“A l’heure des missiles, les territoires n’ont pas d’importance” (Shimon Pérès)

 

Comme je l’écrivais en 2011, l’affirmation saugrenue faite par Shimon Pérès, en pleine euphorie des accords d’Oslo, a montré depuis lors son caractère illusoire et trompeur. Les territoires sont devenus plus essentiels que jamais à l’heure des missiles, comme le savent bien les habitants de Sdérot, de Beer-Sheva et d’Ashdod (liste partielle...), placés sous le feu des missiles du Hamas par le retrait de la bande de Gaza…”(3). Non seulement le retrait de Gaza s’est avéré (comme l’avaient prédit de nombreux observateurs à l’époque) stratégiquement erroné, mais il a surtout constitué une erreur sur le plan psychologique. Les habitants de Gaza - et le Hamas en premier lieu - ont en effet interprété ce retrait (comme tous les autres retraits israéliens, du Sud-Liban et de Judée-Samarie) comme un signe de faiblesse.

 

La faiblesse, disait Charles Krauthammer, fin observateur politique, est toujours un facteur négatif sur la scène internationale. Cela est d’autant plus vrai dans notre région, face à des ennemis habités par un complexe d’infériorité-supériorité, qui interprètent toute marque de faiblesse comme la confirmation de leur volonté destructrice. Cela est vrai à Gaza, où le “généreux” retrait israélien a été récompensé par la destruction humiliante de nos synagogues, et par une pluie de missiles incessante depuis lors. Cela est vrai aussi en Judée-Samarie et à Jérusalem, où la faiblesse israélienne, notamment sur le Mont du Temple, est interprétée par le monde musulman comme une preuve supplémentaire que les juifs sont des intrus à Jérusalem et qu’ils n’y ont aucun droit(4).

 

“Quand les Juifs pourront de nouveau réciter le Hallel au Goush Katif…”

 

Ceux qui pensent pouvoir régler le problème de Gaza par des opérations militaires limitées à des bombardements aériens se bercent d’illusions. “Les solutions provisoires”, écrit encore Shorek, “ne modifieront pas l’équation à Gaza, équation créée par le retrait, qui ne sera modifiée que lorsqu’Israël osera changer les règles du jeu et reviendra à Gaza pour y neutraliser la bombe. Pour nettoyer la bande de Gaza des armes et des infrastructures militaires et pour en refaire un lieu de vie, en offrant à ses habitants des perspectives d’avenir… Le prix inévitable du retrait est celui-ci : Tsahal devra retourner à Gaza et la reconquérir”.

 

Je n’ai rien à ajouter à ces lignes, sinon que le retour au calme à Gaza ne se fera que le jour où la synagogue de Névé Dekalim sera reconstruite, et que les prières juives retentiront de nouveau entre ses murs. Ce jour-là, qui n’est sans doute pas aussi lointain qu’il n’y paraît aujourd’hui, ce ne sont plus les appels au djihad et à la guerre qu’on entendra à Gaza, mais les mots du Hallel et ceux du prophète Jérémie : “Tes enfants reviendront dans leur territoire”.

Pierre Lurçat

NB Article publié initialement en novembre 2018

Notes

(1) Cité dans Histoire de ma vie, Les Provinciales 2011.

(2) “Treize années de conflagration”, Hashiloach numéro 11, septembre 2018.

(3) Article repris dans mon livre La trahison des clercs d’Israël, La Maison d’édition 2016, page 156.

(4) Sur ce sujet essentiel, je renvoie à au dernier chapitre de mon nouveau livre, Israël le rêve inachevé, à paraître en novembre aux éditions de Paris.

 

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