Lettre ouverte aux donateurs du Mémorial de la Shoah, par Evelyne Tschirhart
Les donateurs ne sauront sans doute pas – et c’est la raison de cette lettre -, que le discours de présentation du Directeur, M. Jacques Fredj, valorisant toutes les actions du Mémorial, ne mentionnera pas une forfaiture que nous avons déjà dénoncée dans la presse : l’éviction de son bureau le 2 juillet dernier, manu militari, de l’historien Georges Bensoussan dont l’engagement et le travail, depuis plus de 25 ans ont été pionniers grâce à toutes ses activités pédagogiques auprès des établissements scolaires et des professeurs d’histoire ainsi que ses nombreuses productions éditoriales.
La faute de Georges Bensoussan ? Avoir été mis en procès, de façon inique et en contradiction totale avec la liberté d’expression qu’on peut attendre d’une démocratie, par le CCIF, le MRAP, la LICRA, La LDH, SOS Ô Sans Papiers, pour avoir dénoncé au cours de l’émission « Répliques » (octobre 2015) l’enracinement d’un antisémitisme culturel arabomusulman dans de nombreuses familles, en usant d’une métaphore calquée sur les propos d’un sociologue français d’origine algérienne. Par deux fois il fut relaxé. Malgré cela, il n’a reçu aucun soutien de la part du directeur du Mémorial de la Shoah retranché derrière une fausse neutralité.
La faute de Georges Bensoussan ? Avoir décrit depuis seize ans ces réalités, en particulier dès 2002 avec Les Territoires perdus de la République » (nouvelle édition, Fayard/Pluriel, 2015) et Une France Soumise (Albin Michel, 2017) et participé au Nouvel antisémitisme (Albin Michel, 2018), des livres qui dénoncent, faits à l’appui, l’origine de ce mal qui gangrène notre pays : l’islamisme.
Le Mémorial de la Shoah dont la vocation est de lutter contre l’antisémitisme sous toutes ses formes, au nom des Juifs exterminés, se devait de soutenir Georges Bensoussan, figure intellectuelle emblématique de cette Institution, pour son travail exemplaire et courageux.
Lanceur d’alerte, il est une des sentinelles les plus précieuses de notre société.
C’est pour le punir de s’être exprimé dans la presse que Georges Bensoussan, sur ordre personnel du Directeur du Mémorial, fut ensuite chassé de son bureau dans des conditions indignes. Lequel, le poursuivant de sa vindicte, l’exclut du séminaire de formation prévu en octobre 2018 en Israël, au mépris de l’engagement pris par le Président Éric de Rothschild deux mois plus tôt. Poursuivant sur cette lancée, on peut désormais craindre que l’actuel directeur ordonne à ses collaborateurs d’interdire à Georges Bensoussan toute activité au Mémorial.
Ne ratez aucun des articles de Dreuz, inscrivez-vous gratuitement à notre Newsletter.
Par son refus de nommer explicitement la source du nouvel antisémitisme, à savoir l’islamisme, il préfère chanter le « vivre ensemble » et le « pas d’amalgame » en ces temps où l’on assassine des Juifs parce que juifs. Monsieur Fredj s’est conduit ici comme un dhimmi parce qu’il connaît la vérité mais, par soumission et petits arrangements avec la pensée correcte, par lâcheté et par souci de conserver son poste, il s’est débarrassé d’un collaborateur exceptionnel pour s’enfermer dans l’omerta.
Nous ne devons pas cautionner cet abus de pouvoir qui insulte la mémoire des disparus, la communauté juive et la vérité ; il est donc primordial que chacun soit informé de tel agissements, indignes de notre institution.
Voilà pourquoi nous ne participerons pas au dîner de soutien du Mémorial de la Shoah. Parce que la conduite, les manœuvres comme les abus de pouvoir répétés du directeur de l’institution sont en contradiction totale avec l’éthique du Mémorial qui nous est cher.
Evelyne Tschirhart ex-donatrice