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hebron

Pourquoi les médias mentent-ils sur Israël? La construction de l’événement dans le discours anti-israélien

January 16 2020, 11:52am

Posted by Pierre Lurçat


 

La mise en accusation quasi-planétaire d’Israël est moins le résultat de la propagande palestino-islamiste, qu’un effet du fonctionnement du système médiatique. La condamnation unanime d’Israël, indépendamment de toute analyse des faits, témoigne d’abord du mode de formation et de diffusion de l’information journalistique…


Pierre-André Taguieff, Israël et la question juive

 

Grâce à Genet, nous avons compris… ce qu’était un événement, nous avons compris qu’un événement était tout le contraire d’un fait, nous avons compris que pour qu’un événement soit, il suppose de porter en lui une dimension métaphysique - il doit, comme phénomène, toucher à l’essence de ce qu’il représente

 

Eric Marty, Bref séjour à Jérusalem


 

Lors d’une récente soirée musicale et poétique donnée à Jérusalem par le journaliste français Patrick Poivre d’Arvor, ce dernier a proclamé son “amitié” pour les Juifs, avant de lancer, au détour d’une phrase, une accusation sans appel contre Israël, qui selon lui “humilierait” les Palestiniens, au lieu de poursuivre dans la voie du “dialogue”... La tentative d’un membre du public pour lui répondre fut vite étouffée par le modérateur du débat, qui préféra ne pas froisser cet hôte de marque, en rétablissant la vérité des faits. 

 

Pour comprendre les raisons profondes du mensonge des médias français  et de leurs acteurs (fussent-ils les mieux intentionnés) sur Israël, je propose de recourir à la distinction capitale établie par le professeur de littérature Eric Marty, entre le fait et l’événement. “Tout le contraire d’un fait” - cette définition de l’événement, citée en exergue au présent article, s’applique parfaitement au récit médiatique du conflit israélo-arabe, dans lequel les faits sont constamment déformés, mutilés, obscurcis ou escamotés. Mais il ne s’agit pas tant d’une volonté délibérée de tromper (qui existe parfois), que d’une conséquence presque inévitable de la posture, ou de ce que Pierre-André Taguieff appelle le “système médiatique”. 

 

Les médias “mentent comme ils respirent” : Charles Enderlin à Jérusalem


 

Comme l’écrit Eric Marty à un autre endroit, “la déformation, la désinformation sont pratiquement totales, aussi naturelles aux médias français que le fait de respirer”. Ainsi, les médias, selon Eric Marty, “mentent comme ils respirent” à propos d’Israël... Pourquoi? Parce que les médias ne se préoccupent guère des faits. lls cherchent - ou plutôt ils créent - des événements, c’est-à-dire des faits qui rentrent dans leur grille de lecture. Tout fait qui n’entre pas dans leur grille de lecture, qui ne lui correspond pas, ou qui la contredit, est évacué, éliminé, ou encore transformé et travesti pour lui correspondre.

 

Ainsi, au lendemain de l’assassinat à Hébron par un sniper palestinien de la petite Shalhevet Pass, bébé juif âgée d’à peine 1 an, le 26 mars 2001, la journaliste Catherine Dupeyron publiait dans le quotidien français Le Monde un article intitulé “Obsèques de la haine à Hébron pour la petite Shalhevet Pas”. La haine, comme on le comprenait en lisant l’article, n’était pas celle, bien avérée, des Palestiniens tueurs d’enfants juifs, mais celle, tout à fait imaginaire et supputée, des habitants juifs de Hébron, la ville des Patriarches, que la correspondante du Monde décrivait ainsi : “ville qui compte dix mille Palestiniens et près de quatre cent cinquante juifs radicaux”.

 

Enterrement de la petite Shalhevet H.y.d.


 

Dans cet exemple, l’assassinat délibéré de la petite Shalhevet Pass était ainsi éliminé, pour faire place à l’événement que constituait, aux yeux du journal Le Monde, les “obsèques de la haine” ou les “appels à la vengeance” des Juifs de Hébron. L’événement, comme dit Marty de manière lapidaire et saisissante, est “le contraire d’un fait”. Dans les faits, un sniper palestinien tue un bébé juif israélien. Mais ce fait, apparemment limpide dans sa cruauté et sa barbarie, donne lieu pour les médias à la création d’un événement contraire, qui est le prétendu appel à la haine des Israéliens. 

 

Bien entendu, on pourrait offrir une lecture moins radicale du travail médiatique que celle de Marty, en expliquant que les médias choisissent et sélectionnent les “faits”. Selon cette autre lecture, l’événement serait simplement un fait choisi et privilégié par les médias, et non plus le contraire d’un fait. Ainsi, entre le fait de l’assassinat du bébé juif, et le fait des appels à la vengeance, ils donneraient la préférence au second, qui cadre mieux avec leur grille de lecture.

 

Mais une telle description est bien en-deça de la réalité, comme le montre l’analyse d’Eric Marty à propos de Sabra et Chatila. Dans la relation médiatique de cet événement, il ne s’agit plus seulement de choisir et de sélectionner certains faits, mais aussi et surtout d’ériger certains faits en événements, ou plutôt de créer des événements, qui n’ont qu’un rapport lointain - le plus souvent d’inversion et de négation - avec les faits (1)

 

Le mythe de Sabra et Chatila

 

Ainsi, le fait de l’assassinat de Palestiniens par des phalangistes chrétiens est devenu un événement mythique, dans lequel Ariel Sharon, Tsahal, Israël, voire “les Juifs” sont les coupables... L’événement Sabra et Chatila, selon cette analyse, est bien le contraire des faits qui s’y sont déroulés. Mais cette nouvelle définition de l’événement médiatique est incomplète : “pour qu’un événement soit”, poursuit en effet Marty, “il suppose de porter en lui une dimension métaphysique”. Cette “dimension métaphysique” de l’événement est particulièrement saisissante dans le cas de Sabra et Chatila, où le massacre des Palestiniens par des phalangistes chrétiens est devenu un acte d’accusation contre… les Juifs. 

 

Jean Genet en visite dans un camp palestinien à Amman


 

Pour comprendre plus précisément cette dimension métaphysique de l’événement Sabra et Chatila, Eric Marty nous invite à lire ce qu’il appelle la “phrase primordiale et majeure” de Jean Genet, tirée de son livre Un captif amoureux : “Si elle ne se fût battue contre le peuple qui me paraissait le plus ténébreux, celui dont l’origine se voulait à l’Origine, qui proclamait avoir été et vouloir demeurer l’Origine… la révolution palestinienne m’eût-elle, avec tant de force, attiré?” Cette phrase, effectivement, est capitale, parce qu’elle donne la clé de compréhension non seulement de l’engagement de Jean Genet, qui se livre avec sincérité et lucidité, mais aussi de celui de très nombreux autres militants de la “cause palestinienne”... En ce sens, on a pu dire que la “chance” des Palestiniens était d’avoir pour adversaires les Juifs...

 

C’est à la lueur de cette affirmation capitale de Genet, qu’on comprend aussi la dimension métaphysique et mythique de Sabra et Chatila, et au-delà de cet événement, du conflit israélo-arabe dans sa totalité. L’événement Sabra et Chatila - comme celui de la Nakba, comme l’événement Deir Yassin et comme tant d’autres événements du même acabit - ne sont en effet que les maillons d’une même chaîne ininterrompue, qui remonte à la nuit des temps (c’est précisément la définition du mythe, qui renvoie presque toujours aux origines). C’est toujours le même spectacle qui est ainsi rejoué indéfiniment, et chaque partie est toujours assignée au même rôle (2) : le Juif est toujours assigné à son rôle d’assassin (assassin du Christ pour les chrétiens, assassin des prophètes pour les musulmans, assassin des Palestiniens pour le téléspectateur contemporain) et les "Palestiniens" sont toujours d'innocentes victimes, "humiliées" par Israël, selon l'expression de PPDA.

 

Pierre Lurçat

 

(1) Sur le rapport entre faits et événements dans les médias, voir aussi l’analyse éclairante de Neil Postman dans son livre récemment traduit en français, Technopoly, édition L’échappée.

(2) Comme me l’avait expliqué le regretté Haim Azses dans son séminaire sur la désinformation donné à Paris lors de la Première Intifada, il y a plus de 30 ans. 

 

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Mon cours sur “Les mythes de l’antisionisme”, donné dans le cadre de l’Université populaire du judaïsme fondée par Shmuel Trigano, est en ligne sur Akadem.

 

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L'actualité au miroir de la paracha : Hébron et la haine des origines, Pierre Lurçat

November 2 2018, 13:45pm

 

“Alors Avraham ensevelit Sarah, son épouse, dans le caveau du champ de Makpéla, en face de Mamré, qui est Hébron, dans le pays de Canaan”

(Chayyé-Sarah, Genèse XXIII).

 

La parachat “Hayyé Sarah” relate l’acquisition du “champ de Makpélah” par Avraham et son insistance pour en payer la valeur aux habitants des lieux, qui prétendaient le lui offrir. D’après nos Sages, “Il existe trois endroits où les peuples du monde ne peuvent contester les droits de propriété (du peuple Juif) : le caveau de Makpélah à Hébron, le Temple de Jérusalem et le tombeau de Joseph”. Or ce sont précisément ces trois endroits qui sont aujourd’hui l’objet de contestations et de luttes acharnées de la part de nos ennemis, pour nous les enlever… Mais le plus étonnant (et le plus triste..) est que la propriété de ces trois endroits soit contestée à l’intérieur de notre peuple, par des modernes “explorateurs”, mus par l’ignorance ou par la haine de soi. Dans mon nouveau livre Israël, le rêve inachevé, qui paraît ce mois-ci en France, je consacre un chapitre à ce sujet, intitulé “Hébron et la haine des origines”, que je publie ici.

Pierre Lurçat

 

« Ce serait une erreur terrible de ne pas repeupler Hébron, voisine et sœur aînée de Jérusalem, et de ne pas y faire venir le plus grand nombre possible de Juifs ». Cette déclaration n'émane pas du porte-parole de la petite communauté juive de Hébron, ni d'un rabbin de Kyriat-Arba, la banlieue juive de la Cité des Patriarches, ainsi nommée parce qu'elle abrite les tombeaux des trois Pères fondateurs du peuple Juif : Abraham, Isaac et Jacob. Son auteur est David Ben Gourion, comme le rappellait le journaliste israélien Nadav Shragai, dans les colonnes de Ha’aretz. En lisant ces propos de l'ancien Premier Ministre, juif laïque par excellence, mais dont la Bible était le livre de chevet, on mesure combien se sont répandues l'ignorance, l'indifférence et la détestation, parmi les élites intellectuelles, politiques et médiatiques israéliennes, à l'égard de la ville qui fut la première capitale du Royaume de David. Comment en sommes-nous arrivés là ?

 

 

Au-delà de ses aspects juridiques et politiques, l'affaire de la « Maison de la Paix » de Hébron, qui défraya la chronique en son temps[1], est révélatrice d'une dimension fondamentale, et souvent méconnue, du conflit interne qui divise le peuple juif et l'État d'Israël. Pour comprendre la décision du ministre de la Défense d'alors, Ehoud Barak, prise avec l'aval de la cour suprême, d'ordonner l'expulsion manu militari des familles juives vivant pacifiquement dans cette maison – achetée au prix fort et située en un endroit stratégique (sur la route qui relie la ville juive de Kyriat Arba et le Caveau des Patriarches) – il faut la replacer dans le cadre de ce qui constitue le cœur même du « Kulturkampf » israélien, qui ressemble de plus en plus, ces dernières années, à une guerre entre Juifs : la haine des origines.

 

 

Hébron au cœur du Kulturkampf israélien

 

Israël est un tout petit pays, dont la largeur ne dépasse pas 80 km. Mais les distances qui séparent certains lieux sont incommensurablement plus grandes que celles mesurées sur une carte. Et la distance entre Hébron et Tel-Aviv est encore beaucoup plus grande que celle qui sépare Tel-Aviv et Jérusalem. Dans son chef d'œuvre publié en 1945, Hier et avant-hier (traduit en français sous le titre Le chien Balak), l'écrivain israélien et Prix Nobel de littérature S. J. Agnon décrivait l'opposition entre Jérusalem, ville trimillénaire symbole de la Tradition et de « l'Ancien Yichouv », et Tel-Aviv, ville nouvelle édifiée sur le sable par les pionniers du sionisme laïc. Cette opposition fondamentale s'est perpétuée jusqu'à nos jours, de même que les sentiments d'étrangeté et parfois d'hostilité d'une partie des élites sionistes et israéliennes envers la capitale du peuple Juif. Mais dans le cas de Hébron, cette hostilité est bien plus marquée et prend des formes presque pathologiques, comme en atteste la manière dont les médias israéliens crient au « pogrome » (anti-arabe) chaque fois que des habitants juifs de Hébron ont une altercation avec leurs voisins.

 

 

Cette haine de Hébron n'est pourtant pas propre à un seul camp politique, car elle transcende les clivages politiques traditionnels. Elle caractérise en fait l'attitude de certains Juifs qui refusent d'assumer leur vocation et qui voient dans la Cité des Patriarches une menace pour leur désir de ne pas être Juif, ou encore d'incarner un « Nouveau Juif », coupé de ses racines, de la tradition juive et de l'héritage transmis par la chaîne des générations. Celle-ci remonte en effet jusqu'aux ancêtres du peuple Juif, les Patriarches Abraham, Isaac et Jacob : tout ce que Hébron symbolise, précisément. En effet, le conflit essentiel qui divise et déchire la société israélienne aujourd'hui n'est peut-être pas tant celui qui oppose Juifs et Arabes, Juifs de gauche et de droite, ou encore Juifs religieux et Juifs laïques. Il est plutôt celui qui oppose, pour reprendre la terminologie pertinente de Jean-Claude Milner, les « Juifs d'affirmation » et les « Juifs de négation [2] ».

 

 

Le projet sioniste, comme nous l'avons vu, est traversé tout entier par une ambivalence fondamentale, présente dès l'origine du mouvement politique créé par Herzl et qu'on retrouve jusqu'à aujourd'hui au cœur du débat politique et intellectuel. Cette ambivalence tient au fait que le sionisme politique se définit tantôt comme la continuation de l'histoire juive, et tantôt comme sa négation (négation de l'exil, du judaïsme diasporique, voire du judaïsme tout entier, comme chez le mouvement cananéen évoqué ci-dessus). C'est dans ce contexte que l'on doit examiner l'affaire de Hébron, dont l'enjeu dépasse de loin, on s'en doute, celui de la propriété d'une maison. Cette affaire est, en effet, avant tout politique, malgré l'habillage juridique que veulent lui donner ceux qui prétendent toujours parler au nom du « Droit » (oubliant que la notion hébraïque du droit, le « Tsedek », ne se confond jamais avec un instrument de l'arbitraire du pouvoir). Mais à un niveau encore plus fondamental, au-delà du politique, il s'agit d'une affaire d'identité, à la fois collective et individuelle.

 

Habitants juifs de Hébron protégés par des soldats de Tsahal

 

Guy Sorman, un alterjuif en visite à Hébron

 

Dans un numéro spécial de la revue Controverses consacré aux « Alterjuifs[1] », j'ai analysé le cas d'un intellectuel juif français dont la détestation d'Israël s'est manifestée pour la première fois, comme il l'avoua lui-même avec une franchise étonnante, à l'occasion d'un voyage à Hébron. Guy Sorman, essayiste talentueux et Juif déjudaïsé, raconte dans son livre Les Enfants de Rifa'a, récit de son périple à travers le monde arabo-musulman, comment il a « découvert » que l'État d'Israël était « voué à disparaître »... Dans le chapitre intitulé « Fin du peuple juif », Sorman fait cette déclaration apparemment étonnante : « Avant Hébron, je ne m'étais jamais trop interrogé sur l'État d'Israël... Depuis Hébron j'ai une conviction bien ancrée : l'État d'Israël est une erreur historique, les Juifs n'avaient pas vocation à créer un État ». Pour justifier cette conclusion radicale, l'intellectuel raconte cette anecdote :

 

 

« Etes-vous juif? » Au cours de ma déjà longue existence protégée d'intellectuel français né après l'Holocauste, cette question ne me fut jamais posée qu'une seule fois, sur un mode agressif. C'était en Palestine [sic], en l'an 2000, à l'entrée de la ville d'Hébron... Le soldat était un Israélien d'origine éthiopienne : un Falacha, reconnu comme Juif en un temps où Israël manquait d'immigrés nouveaux pour meubler les bas échelons de la nation... A l'entrée du tombeau dit d'Abraham, il me fallut à nouveau arbitrer entre les trois confessions issues de cet ancêtre... Je fus un instant tenté par l'islam chiite ; mon compagnon palestinien m'en dissuada. Je m'en retournai donc au judaïsme et empruntai le chemin réservé à ma race ».

 

 

Cette description de l'arrivée au caveau des Patriarches à Hébron est pétrie de préjugés anti-israéliens, auxquels se mêle une hostilité visible au judaïsme. La clé de cette attitude paradoxale est en effet la prise de conscience par Sorman de son judaïsme, destin inéluctable – à défaut d'être une vocation librement assumée – auquel il ne peut échapper. Car le judaïsme n'est pas une simple « religion », à laquelle on pourrait renoncer en se déclarant athée. En entrant dans le caveau des Patriarches, Sorman comprend soudain la nature quasi-indestructible des liens qui l'unissent – malgré lui – à la nation juive et à son père fondateur, Abraham. Mais cette compréhension, loin de susciter un quelconque retour au bercail, se traduit chez lui par une hostilité décuplée et par la conviction que les Juifs doivent « disparaître ». Ainsi, la visite à Hébron fait de l'intellectuel déjudaïsé un Alterjuif, c'est-à-dire un Juif qui refuse d'être juif, et qui transforme sa haine de soi en arme polémique, à l'instar de la philosophe Simone Weil[2].

 

 

Le cas de Guy Sorman est révélateur, parce qu'il montre bien comment le rejet des origines conduit à douter de l'avenir d'Israël, et à remettre en cause le droit à l'existence même de l'État juif. L'analyse du discours de Sorman et des autres « Alterjuifs » permet de comprendre la maladie qui atteint aujourd'hui une partie des élites politiques et culturelles israéliennes : le refus d'assumer l'héritage national juif et la haine des origines. C'est en effet, avec parfois des différences de degré, la même attitude pathologique – qualifiée par le philosophe juif allemand Theodor Lessing[3] de « haine de soi juive » – qui est à l'œuvre chez certains hommes politiques israéliens actuels : le refus d'être juif (qui conduisit Otto Weininger[4] jusqu'au suicide) se traduit au niveau collectif et national par le refus d'assumer le destin collectif de l'État juif. La haine de Hébron – et à travers elle, la haine des origines de la nation juive – est le symptôme le plus frappant de cette pathologie des élites israéliennes post-sionistes.

 

 


 

[1] Le néologisme alterjuif, créé par Muriel Darmon, désigne les Juifs qui rejettent leur identité. Voir mon article « Guy Sorman et le souhait d'un monde sans Juifs », publié sous le nom de plume de David Kurtz, Controverses, février 2007.

[2] Je renvoie à ce sujet au livre déjà ancien mais très actuel de Paul Giniewski, Simone Weil ou la haine de soi, Berg International 1978.

[3] Theodor Lessing (1872-1933), philosophe juif allemand, auteur du livre fameux La haine de soi juive, dans lequel il analyse ce phénomène affectant une partie de l’intelligentsia juive européenne au début du siècle dernier. Assassiné par les nazis en 1933.

[4] Otto Weininger (1880-1903), philosophe juif autrichien né à Vienne, qui se suicida à l'âge de 23 ans.

(Extrait d’Israël, le rêve inachevé, Quel Etat pour le peuple juif?

Editions de Paris -Max Chaleil 2018 ©

 

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