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Dans la tête d’un lecteur d’Ha'aretz (III) : Quand la gauche israélienne recycle les pires accusations antisémites

June 30 2025, 07:12am

Posted by Pierre Lurçat

Amira Haas à Ramallah, 2001

Amira Haas à Ramallah, 2001

 

Dans les 2 premiers volets de cette série d’articles, nous avons vu comment Ha’aretz accusait Tsahal de commettre un génocide à Gaza et comment sa compassion pour les « civils innocents » de Gaza s’accompagnait d’une détestation pour les Juifs. Dans ce troisième volet, nous allons voir comment cette détestation – en particulier pour les Juifs habitant en Judée-Samarie – a contribué à l’aveuglement qui a mené au 7 octobre.

 

Dans la tête d’un lecteur d’Ha'aretz (I): Gaza, “génocide” ou “extermination”? Pierre Lurçat - VudeJerusalem.over-blog.com

Dans la tête d’un lecteur d’Ha'aretz (II) : Compassion pour Gaza et détestation des Juifs, Pierre Lurçat - VudeJerusalem.over-blog.com

 

Rencontrant un célèbre intellectuel juif français, un rabbin sioniste religieux bien connu eut la surprise de l’entendre affirmer que les “colons empoisonnaient les puits des Palestiniens” en Judée-Samarie. L’accusation n’est pas nouvelle : elle a été proférée par Mahmoud Abbas (que certains s’entêtent à qualifier de “modéré”) en juin 2016. Or cette accusation n’est pas seulement un fake-news, utilisé par le vieux leader de l’Autorité palestinienne dans sa guerre idéologique contre Israël. Il s’agit aussi de la remise au goût du jour d’un poncif de l’antisémitisme séculaire.

 

C’est en effet le thème ancien et très répandu au Moyen-Age des “Juifs empoisonneurs”, qui est réapparu au 16e siècle sous la plume féconde de Martin Luther, puis au 20e siècle lors de l’affaire du “complot des blouses blanches” en URSS. On constate donc que l’antisionisme contemporain n’invente rien : il se contente de recycler les poncifs éculés de l’antisémitisme à travers les siècles, en les remettant au “goût du jour”. La propagande contemporaine contre Israël puise sans cesse dans l’imaginaire collectif occidental et dans l’arsenal de la propagande antisémite[1].

 

Mais cela n’explique pas comment notre intellectuel juif français pouvait croire à ce mensonge éhonté de la propagande palestinienne. La réponse est que les mensonges palestiniens sont jour après jour repris par le journal Ha’aretz, qui s’est donné pour mission de calomnier de manière quotidienne – à travers la thématique mensongère de la “violence des colons” – les habitants juifs de Judée-Samarie, devenus sous la plume d’Amira Hass, de Gideon Levy et d’autres journalistes de Ha’aretz les nouveaux ennemis du genre humain.

 

Ce travail de sape quotidien dans l’organe de presse des élites israéliennes explique pourquoi, après le 7 octobre (!), un officier supérieur de Tsahal pouvait organiser un exercice simulant l’enlèvement d’un Palestinien par des “colons” juifs… Il explique aussi pourquoi les dirigeants actuels et passés du Shin-Beth – les fameux “Gatekeepers” qui n’ont pas vu venir le 7 octobre en dépit de tous les signes avant-coureurs – sont obnubilés par la “menace” fantasmatique que constituent à leurs yeux les habitants juifs de Judée-Samarie, devenus leur obsession, au point qu’ils font passer au second plan la menace – bien réelle – du terrorisme arabe en Judée-Samarie, à Gaza et ailleurs.

 

La lecture du journal Ha’aretz permet donc de répondre à une des questions les plus obsédantes, que des millions d’Israéliens se posent ces derniers mois, et encore plus depuis l’attaque réussie contre l’Iran. Comment Israël a-t-il pu remporter une victoire aussi éclatante contre l’Iran des Mollahs et sa menace nucléaire, et s’être laissé surprendre par le Hamas, milice terroriste renforcée par les supplétifs “civils” de Gaza montés sur de simples scooters ?

 

Une des réponses à cette question obsédante – qui comporte évidemment d’autres dimensions, qui relèvent aussi du plan spirituel, voir du “nistar” (la dimension cachée de la Torah) – est que le Shin-Beth, responsable de Gaza (alors que l’Iran relève du Mossad et d’Aman) est dirigé par des Israéliens de gauche et d’extrême-gauche, formatés par la lecture quotidienne d’Ha’aretz. La propagande pernicieuse du quotidien post-sioniste a fini par aveugler les responsables de la sécurité intérieure, avec les conséquences dramatiques que l’on sait.

Pierre Lurçat

 

NB Après avoir accusé injustement Israël « d’affamer les enfants de Gaza », la rabbin Delphine Horvilleur n’est pas revenue sur ses propos mensongers et incendiaires. J’invite donc mes lecteurs à continuer de signer et faire signer la pétition – lettre ouverte que je lui ai adressée, ici : https://chng.it/nKbYJ9zmFm

 

[1] J’ai développé cette analyse dans mon livre Les mythes fondateurs de l’antisionisme contemporain, éditions l’éléphant 2022, réédition 2024.

Dans la tête d’un lecteur d’Ha'aretz (III) :  Quand la gauche israélienne recycle les pires accusations antisémites

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Quand les intellectuels de la gauche israélienne dénonçaient le projet d’attaque des centrales nucléaires de l’Iran, P. Lurçat

June 24 2025, 15:14pm

Posted by Pierre Lurçat

D. Grossmann avec Amos Oz et A.B. Yehoshua

D. Grossmann avec Amos Oz et A.B. Yehoshua

 

Alors que le peuple d’Israël tout entier applaudit – dans une rare et louable unanimité – la destruction des centrales nucléaires de l’Iran par Tsahal avec l’aide des Etats-Unis, il convient de rappeler que cette unanimité n’a pas toujours été de mise. Il y a 13 ans, en 2012, l’écrivain David Grossman avait pris publiquement position contre le projet (qui était déjà celui du Premier ministre de l’époque, B. Nétanyahou) de frapper les centrales en Iran. Il faut le relire aujourd’hui pour mesurer combien la haine de Nétanyahou a aveuglé depuis des lustres les porte-parole de la gauche israélienne. Extrait de mon livre La trahison des clercs d'Israël P.L

 

Quand Günter Grass accuse Israël de « menacer la paix mondiale » et de vouloir « l’éradication du peuple iranien », il recourt au procédé de l’inversion, consistant à accuser Israël des crimes de ses ennemis, procédé devenu très courant dans la vulgate politique européenne, ces dernières décennies, au moins depuis la Première Guerre du Liban (quand Beyrouth assiégée par les soldats de Tsahal était devenue Varsovie, aux yeux d’une certaine presse). Les condamnations presque unanimes des propos de Grass tiennent sans doute largement au fait que l’écrivain avait dévoilé publiquement, il y a quelques années, son appartenance aux Waffen-SS dans sa jeunesse, devenant de ce fait indéfendable.

 

Mais curieusement, ceux-là mêmes qui ont dénoncé justement les propos de Günter Grass ont applaudi des deux mains à un article de David Grossman sur le même sujet[1], aboutissant à une conclusion similaire, même si le ton employé est très différent. S’interrogeant sur la légitimité et l’opportunité d’une attaque préventive israélienne contre l’Iran, Grossman accuse en effet le premier ministre Nétanyahou de recourir à une « rhétorique apocalyptique » et d’être prêt à sacrifier des civils iraniens innocents et à déclencher une « catastrophe immédiate et annoncée » pour éviter un risque hypothétique…

 

Le débat sur l’opportunité d’une attaque contre l’Iran qui se poursuit en Israël depuis déjà plusieurs années (on se souvient de l’intervention fracassante de l’ancien chef du Mossad, Meir Dagan il y a quelques années) est légitime. Ce qui est moins légitime, c’est la manière dont Grossman justifie son opposition à une attaque israélienne contre l’Iran. Tout d’abord, parce qu’il choisit de s’exprimer dans un quotidien français, au lieu de présenter ses arguments au public israélien, premier concerné. Ensuite, parce qu’il accuse Nétanyahou d’utiliser une rhétorique apocalyptique et de faire des « références constantes à la Shoah » (accusation récurrente de la gauche israélienne qui l’employait déjà contre Menahem Begin à l’époque du bombardement de la centrale irakienne d’Osirak). Cette accusation est d’autant moins fondée qu’Israël fait face à l’Iran d’Ahmadinejad, qui est, pour le coup, le maître de la rhétorique apocalyptique… On retrouve ici – sous la plume de Grossman – le procédé de l’inversion utilisé par Günter Grass.

 

 

Or, si on peut parler de « rhétorique apocalyptique » dans le discours politique israélien, c’est plutôt du côté de la gauche, toujours prompte à menacer de catastrophes imminentes si Israël ne fait pas de concessions territoriales et n’accepte pas les exigences de ses ennemis… L'histoire récente d’Israël est parsemée de prévisions apocalyptiques de la part des tenants du « camp de la paix », depuis la menace démographique (à l’époque du processus d’Oslo) et jusqu’au « tsunami politique » promis en septembre dernier si le gouvernement n’acceptait pas tous les diktats palestiniens pour retourner à la table des « négociations »…

 

La haine envers Nétanyahou

 

Grossman est représentatif de cette gauche israélienne, devenue depuis longtemps ultra-minoritaire dans l’opinion israélienne, qui se tourne exclusivement vers le public occidental, européen ou américain, pour trouver une oreille attentive à ses propos acerbes contre le gouvernement israélien, surtout lorsqu’il est de droite… La haine envers Nétanyahou qui règne dans une large partie de l’establishment culturel et politique de gauche israélien n’a rien à envier à celle que lui vouent beaucoup de journalistes en Europe et ailleurs.

 

Pour apprécier à leur juste valeur les propos de Grossman concernant l’Iran, il faut se souvenir qu’il appartient à un mouvement politique (La Paix maintenant), financé par l’Union européenne, qui s’est régulièrement trompé depuis trois décennies… Les intellectuels et artistes comme Grossman ou Amos Gitaï doivent une grande partie de leur notoriété en Europe à leurs attaques contre le gouvernement de leur pays (il y a quelques années, Grossman s’interrogeait publiquement sur son désir de quitter le pays et des centaines – voire des milliers – d’Israéliens d’extrême-gauche ont déjà franchi le pas et sont aujourd’hui résidents d’Europe ou d’Amérique, où on les retrouve souvent aux premiers rangs des appels au boycott d’Israël…)

 

On peut se demander si les prises de position d’Amos Oz ou de David Grossman – comme l’opposition de ce dernier à une attaque israélienne contre l’Iran – ne sont pas en définitive la contrepartie, ou le tribut versé par ceux-ci, pour « mériter » les prix reçus en Europe. Car les dons reçus, en tant que Prix, de la Fondation Günter Grass et d’autres organismes allemands, sont peut-être le prix à payer, pour David Grossman comme pour les autres écrivains-pacifistes adulés des médias européens, est de continuer encore et toujours à accuser le gouvernement et l’Etat d’Israël, et à s’opposer à toute action militaire de Tsahal, à Gaza ou en Iran, fut-ce contre des ennemis voués à notre destruction.

P. Lurçat

(Extrait de mon livre La trahison des clercs d'Israël, La Maison d'édition, 2016)

 

Gunter Grass : « La puissance nucléaire d’Israël menace la paix mondiale déjà fragile. »
Gunter Grass : « La puissance nucléaire d’Israël menace la paix mondiale déjà fragile. »

Gunter Grass : « La puissance nucléaire d’Israël menace la paix mondiale déjà fragile. »

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Israël-Etats-Unis / Iran: Le vent de l'Histoire et ses détritus

June 22 2025, 17:19pm

Posted by Pierre Lurçat

Israël-Etats-Unis / Iran:  Le vent de l'Histoire et ses détritus
Israël tout entier a senti une fois de plus passer dimanche matin le vent de l'Histoire. Les événements que nous traversons ces jours-ci sont en passe de changer la face de notre région et du monde entier. Alors que les missiles iraniens destructeurs continuent de pleuvoir sur le sol israélien, où ils frappent exclusivement des victimes civiles, il fallait entendre ce matin (dimanche) la double déclaration du président américain Donald Trump et du Premier ministre israélien, le premier bénissant Israël et son peuple et le second bénissant l'Amérique, pour saisir la dimension biblique et pour ainsi dire religieuse des évènements que nous vivons.
C'est précisément cet esprit "religieux" qui réunit les deux grandes nations que sont Israël et l'Amérique, peut-être plus encore que les valeurs démocratiques et l'esprit de liberté qu'Israël a légués à l'humanité tout entière il y a quatre mille ans et dont les Etats-Unis d'Amérique se sont fait les champions depuis trois siècles. Cet esprit religieux, qui repose sur le socle de la Bible commun aux deux pays, est sans doute une des causes de l'incompréhension que manifeste la France (et d'autres pays d'Europe) envers Israël et envers son grand allié américain.
Quand l'éditorialiste du Monde écrit dimanche matin que "les bombardements américains sur les sites nucléaires iraniens obscurcissent l'horizon au lieu de l'éclairer", ou quand le président Emmanuel Macron prétend "donner une chance" à la diplomatie pour éviter la guerre que l'Iran a déclenchée contre Israël, ils font preuve en effet d'une incompréhension totale, qui dépasse largement le seul domaine de la politique internationale. La volonté française d'éviter la guerre à tout prix, même à celui de la soumission et de la lâcheté face à l'Iran des Ayatollahs, n'est pas seulement une preuve d'incompétence.
L'invocation incantatoire d'un "droit international" et d'une morale largement inexistante dans les rapports entre nations, surtout au Moyen Orient, n'est pas seulement comme l'explique bien Gil Mihaeli, le propre des petits pays qui n'ont plus d'influence sur les affaires du monde. Elle atteste aussi d'une cécité morale qui fait confondre l'agresseur et l'agressé, les victimes civiles collatérales de la guerre défensive d'Israël et les victimes civiles délibérément visées par l'Iran. La France officielle (qu'il ne faut jamais confondre avec la France réelle) se range une fois de plus du mauvais côté de l'Histoire.
Pierre Lurçat, Jérusalem
 
Cécité morale: Emmanuel Macron avec Delphine Horvilleur

Cécité morale: Emmanuel Macron avec Delphine Horvilleur

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Benjamin Nétanyahou, le Churchill d’Israël face au blitz iranien, Pierre Lurçat

June 16 2025, 08:29am

Posted by Pierre Lurçat

Benjamin Nétanyahou, le Churchill d’Israël face au blitz iranien, Pierre Lurçat

 

לבנותיי, לביאות ישראל

 

Tout homme naît et se forme pour une grande heure de sa vie.

Sa plus belle heure a été la plus belle de l’Angleterre. Dans le granit des âges et l’amour des générations, il apparaîtra prophète d’Angleterre, prophète de la plus belle heure d’Angleterre, Churchill d’Angleterre.

Albert Cohen[1]

 

1.

 

L’immeuble où habite ma fille à Tel-Aviv a été endommagé cette nuit par le souffle de l’explosion déclenchée par un missile iranien. En face, des immeubles ont été sévèrement atteints. Comme me le disait ce shabbat mon ami Robin Twite, diplomate britannique qui a passé plus de la moitié de sa vie en Israël, la guerre actuelle ressemble au blitz allemand contre Londres. L’évocation du “Blitz” par ce vieil anglais né près de Coventry il y a plus de 90 ans, alors que nous nous trouvions dans l’abri souterrain de l’immeuble où nous étions invités pour le repas du vendredi soir à Jérusalem, était évidemment très parlante.

 

Mais, dans cette atmosphère de guerre terrible, il ne faut pas perdre de vue l’essentiel. L’essentiel aujourd’hui pour Israël, face à l’ennemi iranien et face à l’ennemi de Gaza, c’est de savoir que nous sommes sur le chemin de la victoire. Celle-ci prendra encore des semaines, des mois et peut-être plus encore, mais nous sommes en bon chemin. Ne pas douter, continuer de serrer les dents en sachant que notre peuple, notre armée et notre gouvernement sont en train de remodeler le visage du Moyen-Orient et du monde pour en faire un endroit plus sûr pour le peuple Juif et pour l’humanité tout entière !

 

2.

 

Nous avons naturellement tendance à croire que le destin de Churchill était tracé d’avance, du palais de Blenheim où il est né en 1874, jusqu’au palais de Westminster et au 10 Downing Street… Cette illusion rétrospective, propre à celui qui contemple l’histoire, nous fait oublier qu’aucun homme n’est d’emblée lui-même ; le drame de la vie est précisément, comme le dit lumineusement Ortega Y Gasset, cette “lutte frénétique avec les choses pour obtenir d’être effectivement celui que nous sommes en projet[2]. Si Churchill a réussi à devenir Churchill, ce fut au prix de cette “lutte frénétique”, qui l’opposa non seulement à l’opinion publique – au début hostile à la guerre, comme celle des Etats-Unis – et à la classe politique, où il faisait figure d’outsider et d’excentrique, jusque dans les rangs de son propre parti – mais aussi au War Cabinet qui était très largement acquis aux thèses pacifistes de Lord Halifax.

 

Entre Neville Chamberlain, qui promettait à ses compatriotes “la paix pour notre temps”, et Churchill qui ne leur offrait que “du sang et des larmes”, l’histoire a donné raison au second, et cette leçon est aussi valable aujourd’hui qu’hier. Le testament politique de Winston Churchill peut se résumer ainsi : on ne négocie pas avec un régime voué à votre destruction, ou pour reprendre son langage imagé : “On ne peut pas négocier avec un tigre, lorsqu’on a la tête enfoncée entre ses mâchoires”. Cela valait pour l’Angleterre face à l’Allemagne nazie en 1940, et cela vaut tout autant pour Israël aujourd’hui, face à l’Iran des ayatollahs, au Hamas ou à l’Autorité palestinienne.

 

3.

 

Comme l’écrivait un homme politique israélien en septembre 1993 – à la veille de la signature des accords d’Oslo – dans les colonnes du New York Times, “Neville Chamberlain avait cru acheter la ‘paix pour notre temps’ en cédant la Tchécoslovaquie à Hitler, dans un accord fondé sur la “paix contre les territoires”. Le gouvernement d’Itshak Rabin et de Shimon Pérès a lui aussi cru acheter la paix en édifiant un état-OLP au coeur d’Israël, “menaçant les villes d’Israël”. Les accords d’Oslo, “au lieu de donner une chance à la paix, sont une garantie de tension accrue, de terrorisme à venir et, en fin de compte, de guerre”.

 

Le dirigeant qui écrivait ces lignes prémonitoires en 1993 s’appelle Benjamin Nétanyahou. L’avenir lui a donné entièrement raison (ce qui ne l’a pas empêché de manquer succomber lui aussi, à certains moments de son parcours politique, aux sirènes de la “paix pour notre temps” – notamment lors des accords de Hébron en janvier 1997). Mais le Nétanyahou de 2025 n’est pas celui de 1997. Il a gagné en maturité, en lucidité et aussi en profondeur de vue. Celui que les médias s’obstinent avec malice à décrire comme un Premier ministre avide de pouvoir et corrompu est en réalité un dirigeant obsédé par le bien de son pays et par les dangers qui le menacent. C’est de son père, l’historien Bentsion Nétanyahou, qu’il a hérité cet engagement.

 

La constance avec laquelle Benjamin Nétanyahou dénonce le péril iranien depuis plusieurs décennies n’a d’égal que celle avec laquelle Churchill dénonçait Hitler en 1940, à une époque où nul ne connaissait encore les horreurs de la Shoah. Les temps ont certes changé à bien des égards, mais le danger du totalitarisme demeure tout aussi actuel. Israël a depuis trop longtemps suivi la politique des concessions à ses ennemis et de la “paix en notre temps” initiée à Olso et avant. Mais les illusions mortelles du pacifisme se sont dissipées dans le fracas de la guerre terrible déclenchée le 7 octobre 2023. Et Benjamin Nétanyahou, qui vit aujourd’hui la “grande heure de sa vie”, pour reprendre l’expression d’Albert Cohen, est bien l’homme de la situation, le Churchill d’Israël.

Pierre Lurçat

 

[1] Churchill d’Angleterre, Lieu commun 1985.

[2] José Ortega y Gasset, Le Spectateur, Rvages Poche 1992.

Benjamin Nétanyahou, le Churchill d’Israël face au blitz iranien, Pierre Lurçat

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Nétanyahou et l’Iran : le secret d’un combat pour la survie d’Israël

June 13 2025, 11:23am

Posted by Pierre Lurçat

Bentsion Netanyahou et son fils, lors d’une cérémonie en souvenir de Yoni

Bentsion Netanyahou et son fils, lors d’une cérémonie en souvenir de Yoni

Israël-Iran: dans la tête de Benjamin Nétanyahou

 

L’opération “Lion qui se lève” (Am ka-Lavi), offensive fulgurante menée par Israël pour contrecarrer le programme nucléaire iranien, est le fruit de l’obstination du Premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou, héritée de son père, l’historien Bentsion Nétanyahou.

 

Pour comprendre l’attaque fulgurante menée cette nuit par l’aviation israélienne contre l’Iran, il faut tenter de saisir la psychologie du Premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou. Celui qui est devenu le dirigeant le plus décrié dans son pays est aussi en effet le seul qui a - depuis près de trente ans et sans relâche - averti le monde entier contre le danger d’un Iran nucléaire. Dès 1996, il déclarait ainsi devant le Congrès américain, alors qu’il venait d’être élu Premier ministre : “Si l’Iran devait acquérir l’arme nucléaire, cela pourrait présager des conséquences catastrophiques, non seulement pour mon pays, et non seulement pour le Moyen-Orient, mais pour toute l’humanité”.

 

Nétanyahou a martelé ce discours depuis lors, souvent contre l’avis des responsables sécuritaires israéliens - y compris les chefs du Mossad, et notamment Yossi Dagan qui a mis en échec plusieurs projets d’attaque précédents, en s’opposant ouvertement à Nétanyahou. Pour comprendre cette constance et cette obstination, parfois moquée par les médias israéliens, il faut se pencher sur l’histoire familiale de Benjamin Nétanyahou. C’est en effet de son père qu’il a hérité la conviction que le rôle primordial de tout dirigeant israélien à notre époque est d’empêcher une nouvelle Shoah.

 

Bentsion Nétanyahou, né à Varsovie en 1909, avait émigré avec ses parents en Eretz-Israël en 1921. Fils du militant sioniste Nathan Meilikovski, Bentsion étudie à l’université hébraïque de Jérusalem, où son professeur est le fameux Joseph Klauzner, grand-oncle de l’écrivain Amos Oz. Par la suite, il se rend à New-York, où il devient le secrétaire particulier du dirigeant sioniste Zeev Jabotinsky. Nétanyahou-père était avant tout un intellectuel, dont le centre d’intérêt principal pendant plusieurs décennies a été l’histoire du judaïsme espagnol au Moyen-Âge, sujet très éloigné en apparence de la vie politique et des préoccupations actuelles des dirigeants israéliens.

 

Le livre auquel il a consacré la plus grande partie de sa carrière est sa biographie de Don Isaac Abravanel, célèbre philosophe et homme d’État juif, qui présida au destin de sa communauté à la veille de l’expulsion des Juifs d’Espagne. La première édition de ce livre est parue en 1953 aux Etats-Unis, et il a été réédité plusieurs fois. Dans un entretien publié à l’occasion de la parution de ce livre en Israël, Bentsion Nétanyahou racontait avoir été presque convaincu par les arguments messianiques développés par Abravanel en lisant ses écrits, tellement ce dernier était un écrivain talentueux.

 

Mais ce qui l’a le plus intéressé chez Abravanel est la manière dont il a su prendre des décisions courageuses, en une période de crise et de danger suprême pour le judaïsme espagnol dont il avait la responsabilité. On raconte ainsi qu’Isaac Abravanel usa de toute son influence pour tenter d’annuler le décret d’expulsion pris par le roi Ferdinand II d’Aragon et la reine Isabelle, leur offrant des sommes considérables. Ceux-ci voulurent même le persuader de rester malgré l’expulsion, mais Abravanel préféra suivre sa communauté en exil.

 

Bentsion Nétanyahou compare l’attitude courageuse d’Abravanel à celle des Juifs américains, avant la Shoah et aujourd’hui, auxquels il reproche leur “manque de conscience historique et de compréhension politique”. A ses yeux, on le voit, l’historien ne doit pas se retrancher dans sa tour d’ivoire, mais tirer les leçons du passé. Lors d’une interview à la télévision israélienne, Nétanyahou-père expliquait ainsi que la Shoah ne s’était pas arrêtée en 1945, mais qu’elle se poursuivait en fait jusqu’à maintenant, à travers la volonté génocidaire des ennemis d’Israël, et notamment de l’Iran des Ayatollah. Au vu de cette histoire familiale, il ne fait aucun doute que c’est la conviction héritée de son père qui a permis à Benjamin Nétanyahou d’imposer finalement sa décision d’attaquer l’Iran, envers et contre tous.

P. Lurçat

NB Je donnerai sdv une conférence sur le thème « Israël après le 7 octobre : la victoire du sionisme », jeudi 26 juin à 19h30 à Paris, sous l’égide de l’OSM et de l’UPJF.

Nétanyahou et l’Iran : le secret d’un combat pour la survie d’Israël

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“Lé-zarbeb ète- Azza”: L'hébreu, miroir de la vitalité et de l'optimisme du peuple d'Israël

June 10 2025, 07:54am

Posted by Pierre Lurçat

Abraham Zerbib, juge rabbinique dans la vie civile et conducteur de bulldozer

Abraham Zerbib, juge rabbinique dans la vie civile et conducteur de bulldozer

 

Après plus de 600 jours de guerre, Israël fait preuve d'une vitalité et d'une capacité de résilience impressionnantes. A ceux qui en douteraient, on donnera pour exemple le boom de la construction immobilière dans tout le pays, ou encore l'incroyable baby-boom qui remplit les maternités depuis le 7 octobre 2023. Mais c'est d'une autre vitalité que nous allons parler ici, celle de la langue hébraïque et plus précisément de l'argot militaire.

 

Ce dernier a toujours été depuis 1948 un élément important du renouveau et de la créativité linguistique. Un exemple récent nous permet de comprendre comment l'hébreu vit et se renouvelle. “Lé zarbeb” (לזרבב) : ce nouveau mot désigne le fait d'aplanir le terrain, de le déblayer de tout obstacle pour permettre à nos soldats de progresser sans crainte en territoire ennemi.

 

Ce verbe a été inventé récemment, en référence au rabbin Abraham Zerbib, juge rabbinique dans la vie civile et conducteur de bulldozer au sein de Tsahal que nous avons évoqué dans ces colonnes il y a quelques mois.  Les “mezarbevim”, les conducteurs de bulldozers et autres véhicules lourds remplissent un rôle essentiel dans la guerre à Gaza. Ils sont en première ligne et s'exposent aux tirs meurtriers des terroristes du Hamas, comme l'a montré récemment le décès de David Libi H.y.d.

 

"Lé-zarbeb et Azza" = "Aplanir Gaza". Ce slogan signifie qu'après le 7 octobre et les pogromes commis par le Hamas et par ses supplétifs de la population gazaouie, il n'y a plus de place pour les slogans mensongers sur la "coexistence", ou sur les "bienfaits économiques pour favoriser le calme" à nos frontières. La seule manière pour Israël de survivre dans un environnement hostile est d'être un lion parmi les loups. Alors oui, "Lé -zarbeb et Azza!" Aplanissons Gaza pour ne pas que Gaza nous détruise ! Am Israël Hai !

 

P. Lurçat

 

SAVE THE DATE ! Je donnerai le jeudi 26 juin à Paris une conférence sur le thème "Israël après le 7 octobre, la victoire du sionisme", sous l’égide de l’OSM.

“Lé-zarbeb ète- Azza”:  L'hébreu, miroir de la vitalité et de l'optimisme du peuple d'Israël

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Le mythe du “génocide du peuple palestinien”, Pierre Lurçat

June 6 2025, 14:12pm

Posted by Pierre Lurçat

Le mythe du “génocide du peuple palestinien”, Pierre Lurçat

 

Je publie ici un extrait de mon livre Les mythes fondateurs de l’antisionisme contemporain, consacré au mythe du “génocide du peuple palestinien”. A travers les accusations récurrentes de génocide portées contre Israël et son armée, c’est en effet le discours mythique de l’antisémitisme séculaire qui se perpétue. P.L.

 

 

La présentation constante d’Israël et de son armée comme “tuant des Palestiniens” n’est pas une simple accusation polémique. Derrière l’accusation de meurtre délibéré, de “crimes de guerre” et de “génocide”, il y a un véritable discours mythique. Lisons à ce propos les remarques éclairantes de Pierre-André Taguieff, au sujet de l’affaire Al-Dura[1] :

 

Dans la construction du sionisme comme une entreprise génocidaire, les propagandistes font feu de tout bois : après avoir transformé les Palestiniens en symboles des pauvres, des humiliés et des offensés, puis en victimes de “l’impérialisme d’Israël”, ou plus largement d’un “complot américano-sioniste”, ils leur donnent le visage de prétendus “enfants-martyrs”. C’est en effet par assimilation avec la légende du crime rituel juif “que s’est opérée l’exploitation internationale, par toutes les propagandes antisionistes, du prétendu “assassinat par l’armée israélienne du jeune Palestinien Mohammed Al-Dura”.

 

Cette analyse relie de manière très significative l’affaire du petit Mohammed Al-Dura à l’accusation séculaire du “crime rituel”, qui est une des thématiques les plus anciennes de l’antisémitisme. La propagande contemporaine n’a en l’occurrence rien inventé : elle ne fait que recycler constamment des thèmes anciens, qu’elle puise dans l’imaginaire collectif et dans l’arsenal de la propagande antisémite, développé au cours des siècles.

 

Ajoutons qu’on ne saurait comprendre l’acharnement avec lequel les médias français et occidentaux présentent chaque Palestinien tué dans un “affrontement” (le plus souvent alors qu’il était lui-même l’assaillant) comme une “victime innocente”, si on ne tient pas compte de ce ‘subtexte’, ou fondement sous-jacent - conscient ou non - du mythe du crime rituel, à travers le prisme duquel le conflit israélo-arabe est constamment présenté. Ce mythe ancien est apparemment resté présent dans l’inconscient collectif occidental. C’est en faisant cette hypothèse et en gardant à l’esprit ces remarques préliminaires, que nous allons analyser le mythe du “génocide du peuple palestinien”. (...)

 

La filiation historique entre l’antisionisme et l’antijudaïsme

 

En réalité, ce mécanisme d’inversion permanent consistant à vouloir détruire l’adversaire tout en l’accusant de ses propres intentions n’a rien de nouveau. L’historien Georges Bensoussan écrit à ce propos que “tout discours meurtrier impute en effet à sa victime le dessein qu’il nourrit à son endroit[2]”. Pierre André Taguieff analyse également ce mécanisme, auquel il a donné le nom, que nous lui empruntons, d’inversion victimaire, dans ses “trois grands moments historiques”[3] : celui de l’antijudaïsme antique et médiéval, celui de l’antisémitisme moderne, et enfin celui de l’antisionisme contemporain. Cette perspective historique plus large nous permet de comprendre comment le mythe du “génocide du peuple palestinien” s’inscrit dans le droit fil de l’accusation de crime rituel, qu’il reprend à son compte et auquel il donne des formes nouvelles.

 

Un élément essentiel à la compréhension du mythe du génocide et des autres mythes de l’antisionisme contemporain est en effet celui de la filiation historique qui relie ce dernier à l’antisémitisme moderne et à l’antijudaïsme de l’Antiquité et du Moyen-Âge. Ce n’est pas par hasard que les analyses les plus éclairantes de l’antisionisme contemporain ont été faites par des historiens, comme Pierre-André Taguieff, souvent cité dans le cadre de notre ouvrage, et l’historien de l’antisémitisme Léon Poliakov, dont il poursuit les travaux. Un exemple récent nous est donné par le discours de Mahmoud Abbas en décembre 2019, dans lequel il a accusé Israël d’être responsable de la diffusion de drogues au sein de la société palestinienne[4]. En juin 2016, Abbas avait déjà accusé Israël d’empoisonner les puits et l’eau potable bue par les Palestiniens[5].

 

 
Le mythe du “génocide du peuple palestinien”, Pierre Lurçat

Cette accusation était de toute évidence la remise au goût du jour d’un thème antisémite ancien, largement répandu au Moyen-Age. La légende des “Juifs empoisonneurs” réapparaît ensuite au 16e siècle, sous la plume de Martin Luther, qui affirmait que “si les Juifs pouvaient nous tuer tous, ils le feraient volontiers, certes, spécialement ceux qui exercent la médecine[6]. Plus tard, cette accusation revient sur le devant de la scène à l’époque contemporaine, lors de la tristement célèbre affaire du “complot des Blouses blanches”, orchestré par Staline en janvier 1953. Plus récemment encore, l’accusation d’empoisonnement est formulée à l’encontre d’Israël, lors du décès de Yasser Arafat en novembre 2004, dans un hôpital français.

 

Cet exemple - parmi beaucoup d’autres - permet de comprendre comment fonctionne le discours antisioniste, et plus précisément comment il s’alimente à la source de l’antijudaïsme antique et de l’antisémitisme moderne. Il le fait en puisant dans l’éventail de stéréotypes négatifs concernant les Juifs, qui s’est constitué depuis des siècles. Le discours antisioniste radical, comme le discours antisémite “classique”, fait feu de tout bois : il puise indistinctement dans les accusations antijuives d’origine religieuse, chrétienne notamment. Citons encore Taguieff : “La sécularisation des accusations contre les Juifs, à l’exception de celle de déicide, n’a nullement interrompu, à partir du 18e siècle, le processus de transmission de leurs formes religieuses”[7].

 

De même, pourrait-on dire en extrapolant cette remarque, la sécularisation des accusations contre Israël dans l’antisionisme contemporain n’a pas interrompu le processus de transmission de thèmes antijuifs anciens, comme on le voit dans le discours d’un Mahmoud Abbas accusant Israël (et les rabbins) d’empoisonner les puits des Palestiniens.

 

(Extrait de P. Lurçat, Les Mythes fondateurs de l’antisionisme contemporain, éditions l’éléphant 2021. En vente sur Amazon).

Les mythes fondateurs de l’antisionisme contemporain – Éditions L’éléphant

 

 

[1] La Judéophobie des Modernes, op. cit. p. 300. Le 30 septembre 2000, la chaîne France 2 diffusait des images d’un échange de tirs au carrefour Netsarim, dans la bande de Gaza. Le correspondant Charles Enderlin affirmait que le jeune Mohammed Al-Dura avait été tué par des tirs israéliens. Cette affirmation qui ne reposait sur aucun élément incontestable donna lieu à des accusations contre Tsahal d’avoir délibérément tué Al-Dura. 

[2] In “Antisémitisme et négationnisme dans le monde musulman”, Revue d’histoire de la Shoah no. 180, janv-juin 2004. p. 12.

[3] Pierre-André Taguieff, « Un exemple d’inversion victimaire : l’accusation de meurtre rituel et ses formes dérivées », Argumentation et Analyse du Discours [En ligne] 18/10/2019. http://journals.openedition.org/aad/3500

[4]Abbas accuse Israël d'être à l'origine de la corruption chez les Palestiniens”, i24news.tv, 20/12/2019

https://www.i24news.tv/fr/actu/international/moyen-orient/1576834118-abbas-accuse-israel-d-etre-a-l-origine-de-la-corruption-chez-les-palestiniens

[6] Trachtenberg, Joshua. 1983 [1943]. The Devil and the Jews : The Medieval Conception of the Jew and Its Relation to Modern Antisemitism (New Haven : Yale U. P.) Cité par Taguieff 2019.

[7] Pierre-André Taguieff, « Un exemple d’inversion victimaire : l’accusation de meurtre rituel et ses formes dérivées », 2019 https://journals.openedition.org/aad/3500#bodyftn11

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Dans la tête d’un lecteur d’Ha'aretz (II) : Compassion pour Gaza et détestation des Juifs, Pierre Lurçat

June 3 2025, 07:30am

Posted by Pierre Lurçat

Hananel Guez portant la dépouille de son bébé

Hananel Guez portant la dépouille de son bébé

Dans notre précédente chronique de la folie ordinaire du journal Ha’aretz, nous avons relaté comment le quotidien des élites israéliennes jouait avec l’accusation de génocide comme un enfant joue avec des allumettes, contribuant ainsi – tout comme les intellectuels juifs qui reprennent ce narratif – à allumer le brasier de la haine antijuive en Occident et partout dans le monde. Dans la chronique d’aujourd’hui, nous voudrions donner un autre exemple de cette folie ordinaire.

 

Israël tout entier a pleuré en voyant la photo terrible de Hananel Guez, mari de Tsala h.y.d, lâchement assassinée par un terroriste arabe il y a deux semaines, portant en terre le linceul minuscule abritant la dépouille mortelle de leur fils, qui est décédé après que les efforts prolongés pour le sauver aient finalement échoué. Israël tout entier ? Non… Une petite frange radicale du public israélien préfère apparemment verser ses larmes sur les “enfants de Gaza” et réserve toute sa compassion à nos ennemis et à leurs enfants.

 

Le quotidien Ha’aretz donnait vendredi un exemple particulièrement cruel et révoltant de cette attitude inhumaine, qui se pare des vertus de la “compassion” sélective dont sont tellement friands les “belles âmes” de la gauche israélienne et juive. Dans sa chronique télévision en dernière page du quotidien, Roguel Halper se livre à un exercice de déshumanisation du père et mari endeuillé Hananel Guez, exercice qui ne dépareillerait pas les pages du Stürmer nazi ou de ses équivalents du monde arabo-musulman contemporain.

 

Les diffusions télévisées des oraisons funèbres lors de l’enterrement des colons de Judée-Samarie, victimes du terrorisme ou de la guerre, sont devenus l’équivalent fondamentaliste juif des sermons incitant à la haine des imams radicaux dans les mosquées le vendredi. Sous couvert de deuil, est diffusée une théorie raciale de suprématie juive kahaniste et messianiste. L’oraison funèbre prononcée par Hananel Guez lors de l’enterrement de son fils, le bébé Ravid Haïm, décédé deux semaines après l’attentat qui a coûté la vie à sa mère Tsala près de l’implantation de Bruchin, a été entièrement diffusée sur la 14e chaîne…

 

Cette oraison parlait du rêve de chasser tous les Arabes et de renforcer la vision du monde messianiste. “Alors que faut-il faire ?”, a-t-il demandé de manière provocatrice. “C’est très simple. Nous devons réaliser le transfert. De tous”. Il a appelé “tous les Arabes” à “partir à Honolulu” ou “sur la lune”, en rappelant à Nétanyahou que Trump expulsait les émigrants illégaux. On pouvait penser que de son point de vue, les Palestiniens habitants de Judée-Samarie sont tous les émigrants illégaux, mais en réalité c’est encore pire. Selon lui, ce sont des “bêtes sauvages” qu’aucun autre pays n’accepterait sur son territoire”.

 

“Alors qu’il portrait en terre son bébé, Guez n’a eu aucune compassion pour les enfants, les pères et mères des autres peuples, des autres familles… Il a appelé à exécuter sans délai “tous ces assassins”. Dans le studio, la représentante de l’organisation fasciste (sic) “Réservistes – génération de la victoire” a expliqué qu’au lieu de s’occuper d’un terroriste isolé, il fallait s’occuper de tout son village, de sa culture, en bref, de “tous ces assassins”...

 

Cet article – qui est conforme à la vision du monde de la plupart des journalistes de Ha’aretz et d’une grande partie de son lectorat (heureusement en forte diminution depuis le 7 octobre) – montre que la compassion est toujours sélective. Ceux qui éprouvent de la compassion pour les habitants de Gaza, pour ces “civils innocents” qui ont participé aux pogromes du 7 octobre et qui continuent de soutenir le Hamas jusqu’à ce jour, n’ont aucune compassion pour les victimes juives du terrorisme arabe. Pire : ils les détestent ouvertement, comme le démontre cette chronique de la folie ordinaire.

 

Le Talmud avait énoncé il y a longtemps cette vérité éternelle : “Celui qui a pitié des méchants est cruel envers les Justes”. C’est le cas du journal Haaretz et de tous ceux qui, en Israël comme à Paris, prétendent verser des larmes sur les “enfants de Gaza” tout en vilipendant les pionniers de Judée-Samarie. Comme l’écrivait récemment le linguiste Jean Slamovicz au sujet de Delphine Horvilleur, “cette victimisation des agresseurs” procède d’un “narcissisme vertueux” et d’une “arrogance morale” qui contribue à “renforcer l’antisionisme”. On ne saurait mieux dire.

J’invite mes lecteurs à continuer de signer la lettre ouverte / pétition que j’ai adressée à D. Horvilleur à ce sujet, ici : https://chng.it/nKbYJ9zmFm

 

P. Lurçat

Dans la tête d’un lecteur d’Ha'aretz (II) :  Compassion pour Gaza et détestation des Juifs, Pierre Lurçat

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Lettre ouverte à Delphine Horvilleur qui accuse Israël “d’affamer des enfants” et de “condamner des innocents”

June 1 2025, 09:00am

Posted by Pierre Lurçat

Les images trompeuses de la propagande du Hamas

Les images trompeuses de la propagande du Hamas

Nous l'avions écrit ici il y a 3 semaines. "La calomnie des « enfants de Gaza » à laquelle vous avez contribué allumera elle aussi, à n’en pas douter, de nouveaux incendies. Quand des hordes d’émeutiers islamogauchistes se lanceront à l’assaut des synagogues en France, chauffés à blanc par le brasier de la haine contre Israël auquel vous aurez contribué par vos propos incendiaires, vous vous regarderez dans le miroir, madame Horvilleur.  Vous n’y verrez plus alors le visage à paillettes de la première femme rabbin-mannequin de France, mais celui de la première femme rabbin-pyromane."

C'est fait... Des synagogues sont profanées à Paris. 

Continuez de signer et faire signer la pétition!

https://chng.it/X7PnMDyQtT

 

 

Ainsi, Madame le rabbin, vous avez choisi la date symbolique du 8 mai 2025 pour publier votre attaque virulente contre Israël… Quelle sinistre coïncidence que de lancer vos accusations contre l’Etat juif, en proie à la barbarie des nazislamistes du Hamas, le jour où le monde entier célèbre la capitulation de l’Allemagne nazie !

 

Ajoutant l’insulte à la calomnie, vous invoquez le fameux verset de la Bible « Tu aimeras ton prochain comme toi-même », pour accuser Israël « d’affamer des enfants » et de « condamner des innocents »! Et c’est, dites-vous, « par amour d’Israël » que vous dénoncez sa « déroute politique » et sa « faillite morale » ! Mais la posture morale que vous prétendez assumer ne résiste pas à l’examen des faits et aux exigences les plus élémentaires de toute morale authentique. Votre posture morale, Madame le rabbin, est une imposture !

 

En prétendant dénoncer la « tragédie endurée par les Gazaouis », vous oubliez en effet l’injonction de vérité et de justice sans lesquelles aucune morale n’a de sens… Vous adoptez la moraline des médias – de ceux-là mêmes qui vous ont érigé en icône et ont fait de vous, bien artificiellement, le visage du judaïsme en France – au lieu de porter la voix bien plus exigeante de la morale juive authentique. Celle-ci n’est pas guidée uniquement par les sentiments, facilement manipulables par de trompeuses images d’enfants à Gaza, mais par l’idéal de justice de nos prophètes (comme le rappelait Elie Benamozeg dans son grand livre Morale juive et Morale chrétienne).

 

Les accusations que vous portez contre Israël, contre son armée et contre son gouvernement, ne reposent en définitive sur aucun fait avéré. Le “hoax” de la faim à Gaza n’a en effet rien à voir avec les derniers développements politiques et militaires en Israël et avec la soi-disant « politique suprémaciste et raciste » que vous prétendez dénoncer. Ce hoax a été lancé dès janvier 2024 par le Hamas et par ses soutiens, à grands renforts de dépêches mensongères et de rapports alarmistes d’ONG acquises à la cause islamiste…

 

Si vous aviez fait la moindre enquête sérieuse avant de lancer vos accusations fallacieuses, vous auriez vu que l’arme de la faim n’est pas utilisée par Israël – qui continue, à tort ou à raison, de laisser entrer à Gaza l’aide humanitaire depuis le début de la guerre – mais bien par le Hamas… Mais il est vrai que vous avez été à bonne école en matière de désinformation, puisque, lorsque vous hésitiez encore entre le journalisme et le mannequinat, vous avez fait votre stage à France 2 auprès de Charles Enderlin, l’auteur de la tristement célèbre calomnie Al-Dura ! Cette erreur de jeunesse vous serait pardonnée, si vous aviez eu le courage de la reconnaître. Mais vous persévérez, hélas, dans l’erreur et dans la calomnie.

 

Devenue une femme-rabbin médiatique, vous avez oublié l’injonction de modestie et de recherche de la vérité qui sied à la fonction de guide spirituel, confondant les paillettes médiatiques avec la lumière plus austère de la Torah, que vous citez à tort et à travers. Vos propos sont non seulement erronés, ils sont surtout dangereux. Accuser Israël d’affamer les enfants de Gaza n’est pas un argument rhétorique : c’est une arme dangereuse qui se retournera contre l’ensemble du judaïsme en France et ailleurs… « Kol Israel arevim… »

 

En lançant à la face du monde vos calomnies contre Israël et contre Tsahal, vous quittez votre rôle de rabbin pour endosser celui de dénonciatrice… Notre peuple, notre État et son armée sont, eux, un tallith immaculé, « tallith shé-koulo té’hélet ». Mais vos calomnies resteront comme une tache indélébile sur votre tallith de rabbin. La calomnie Al-Dura avait contribué à allumer les incendies de la « Deuxième Intifada », en Israël comme en France. La calomnie des « enfants de Gaza » à laquelle vous avez contribué allumera elle aussi, à n’en pas douter, de nouveaux incendies.

 

Quand des hordes d’émeutiers islamogauchistes se lanceront à l’assaut des synagogues en France, chauffés à blanc par le brasier de la haine contre Israël auquel vous aurez contribué par vos propos incendiaires, vous vous regarderez dans le miroir, madame Horvilleur.  Vous n’y verrez plus alors le visage à paillettes de la première femme rabbin-mannequin de France, mais celui de la première femme rabbin-pyromane.

 

Pierre Lurçat, Jérusalem

NB Si vous êtes d'accord avec le contenu de cette lettre, signez-la vous aussi et diffusez-la autour de vous: https://www.change.org/delphinehorvilleurinsulteisrael

confondant les paillettes médiatiques avec la lumière plus austère de la Torah

confondant les paillettes médiatiques avec la lumière plus austère de la Torah

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