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terrorisme palestinien

Quand Le Monde prend la défense du FPLP, organisation terroriste palestinienne

November 1 2021, 11:00am

Posted by InfoEquitable

La décision israélienne d’attribuer le statut d’organisations terroristes à six ONG palestiniennes liées au FPLP fait l’objet d’un article du correspondant du quotidien Le Monde en Israël, Louis Imbert, intitulé « En classant six ONG parmi les « organisations terroristes », Israël frappe au cœur la société civile palestinienne ».

 

Les six ONG incriminées pour leurs liens avec le FPLP (dont le logo ne fait pas mystère de son intention de conquérir toute l’ancienne Palestine mandataire, et donc d’éliminer Israël)

 

Tout en reconnaissant que le FPLP (Front populaire de libération de la Palestine) est « considéré comme une organisation terroriste par Israël et par l’Union européenne », l’article le qualifie de « mouvement issu du nationalisme arabe et du marxisme, pionnier de la résistance palestinienne, qui fut un temps la faction la plus active après le Fatah ».

Rappelons que le FPLP, fondé par George Habache en 1967, est considéré comme incarnant une ligne plus radicale encore que celle du Fatah au sein de l’OLP, et qu’il est l’auteur de très nombreux attentats en Israël et dans le monde, depuis les détournements d’avions dans les années 1970 et jusqu’à aujourd’hui. Pour la période récente, on peut citer, parmi tant d’autres, l’assassinat du ministre israélien du Tourisme, Rehavam Zevi, le 18 octobre 2011 à Jérusalem, l’attentat d’Itamar en juin 2002, au cours duquel une famille israélienne avait été décimée, ou encore le massacre de la synagogue de Har Nof en 2014.

 

Les victimes de l’attentat d’Itamar

Cela n’empêche pas Le Monde de titrer son article « Israël frappe au cœur la société civile palestinienne », en reprenant à son compte la terminologie employée par l’Autorité palestinienne, qui qualifie la décision israélienne « d’assaut perturbant contre la société civile palestinienne ». Pour justifier l’emploi de l’expression trompeuse de « société civile », au sujet d’ONG liées au mouvement terroriste, l’article du correspondant du Monde explique que ces ONG « ont pignon sur rue » (ce qui est le cas de tous les mouvements terroristes palestiniens) et qu’elles « jouent un rôle éminemment politique ». Ce dernier point ne contredit pas le fait qu’elles soient liées au mouvement terroriste FPLP, toutes les organisations terroristes palestiniennes jouant à la fois la carte politique et celle de la violence armée.

Le Monde établit d’autre part un parallèle entre la décision israélienne et les « actes de violence de la part de colons israéliens », dont l’article dénonce la recrudescence, expliquant que « Depuis le début de la récolte des olives, en octobre, quelque 1300 arbres ont notamment été détruits ou endommagés par des colons, selon les Nations unies ». En quoi cela rendrait-il la décision israélienne concernant les ONG liées au FPLP critiquable ? L’auteur ne l’explique pas. Il faut lire entre les lignes pour saisir la logique de l’argument : la violence (supposée) est du côté israélien, celui des « colons », tandis que la violence terroriste avérée des organisations palestiniennes membres de l’OLP est qualifiée par le quotidien français de « résistance palestinienne », dont le FPLP serait le « pionnier ».

 

Le titre du Monde du 23/10/2021. L’expression « régime israélien » a été remplacée par celle « d’Etat hébreu » après un tweet d’InfoEquitable dénonçant cet usage normalement réservé aux gouvernements de pays non démocratiques.

 

Pourquoi donc Israël a-t-il décidé d’agir contre ces ONG ? Là encore, il faut lire entre les lignes. Al-Haq, qui se présente comme une ONG de « défense des droits de l’homme », est en réalité un des principaux acteurs du « lawfare » – la guerre juridique contre Israël – et de la campagne de boycott du BDS. Ses liens établis avec le FPLP ont justifié le refus de visas d’entrée en Israël et en Jordanie à son directeur général. Dans un jugement datant de 2007, cité par NGO Monitor, la Cour suprême d’Israël écrivait à son sujet : « le requérant est apparemment Dr. Jekyll et M. Hyde, une partie de son temps consiste à diriger une organisation des droits de l’homme et l’autre à militer au sein d’une organisation qui n’a aucun scrupule à assassiner, qui n’a aucun rapport avec les droits, bien au contraire, qui rejette le droit le plus fondamental de tous, sans lequel il n’y a pas d’autres droits, à savoir le droit à la vie… »

C’est précisément ce double visage des ONG palestiniennes, qui soutiennent des organisations terroristes comme le FPLP, avec lesquelles elles entretiennent des liens structurels étroits, que Le Monde dissimule à ses lecteurs, en occultant les arguments israéliens justifiant la décision visant les six ONG… Contrairement à l’affirmation de l’article, selon laquelle « Israël ne s’est pas estimé tenu d’apporter la preuve [de ses accusations] », les preuves en question ont été publiées à de nombreuses reprises par l’Etat hébreu. En 2019, un long document publié par le gouvernement israélien, intitulé de manière éloquente « Terroristes en costume », présentait ainsi les « liens entre les ONG qui font la promotion du BDS et les organisations terroristes », parmi lesquelles figurent, outre le FPLP déjà mentionné, le Hamas et le Djihad islamique.

 

 

Sur ce sujet important, comme sur d’autres, les lecteurs du Monde, autrefois considéré comme le « quotidien de référence » français, ne seront donc pas informés. Une fois de plus, la couverture de l’actualité israélienne par le quotidien du soir français est marquée par l’adoption croissante du « narratif » palestinien et de la sémantique antisioniste.

 

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Auteur : InfoEquitable. Si vous souhaitez reproduire cet article, merci de demander ici une autorisation écrite préalable.

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Tuerie de la rue des Rosiers : retour sur l’accord secret entre Abou Nidal et la France, par Pierre I. Lurçat

November 20 2018, 12:00pm

Posted by Pierre Lurçat

Tuerie de la rue des Rosiers : retour sur l’accord secret entre Abou Nidal et la France, par Pierre I. Lurçat


abou nidal.jpgLe scoop véritable, dans l’enquête sur l'attentat de la rue des Rosiers, n’est pas tant celui de la traque réussie menée par un juge exemplaire, que celui des accords passés entre le gouvernement de François Mitterrand, sauveur de l’OLP, et le groupe terroriste Fatah-CR d’Abou Nidal, ennemi juré d’Arafat, ou celui de la raison d’Etat justifiant toutes les compromissions avec le terrorisme antijuif. Retour sur les années sanglantes de l’ère Mitterrand. P.I.L

L’information a fait la « Une » de l’actualité française : quelques semaines à peine après les attentats meurtriers contre Charlie Hebdo et contre l’Hypercasher de la porte de Vincennes, le juge antiterroriste Marc Trévidic a retrouvé la trace des tueurs d’un autre attentant sanglant, celui de la rue des Rosiers, perpétré le 8 août 1982, qui avait coûté la vie à 6 personnes et fait 22 blessés, dont plusieurs gravement atteints. Derrière ce scoop, plusieurs mystères semblent être enfin élucidés, grâce à l’obstination et à la perspicacité du juge Trévidic, même si d’autres questions demeurent.

Une enquête exclusive de l’hebdomadaire Paris Match, intitulée « L’heure de la justice a sonné » et signée par Frédéric Helbert, explique les dessous de la traque menée par le juge antiterroriste, devenu « une des pierres angulaires de la lutte antiterroriste française ». Le juge Trévidic est indéniablement – tout comme son prédécesseur, le juge Jean-Louis Bruguière – un homme remarquable, qui mérite les adjectifs laudatifs de Paris Match. Pour autant, l’enquête de Frédéric Helbert ne lève pas tous les mystères et le lecteur reste sur sa faim.

 

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(Photo AFP)

Le sous-titre : « La République n’abandonne jamais », est pour le moins trompeur, et il est contredit par l’auteur lui-même, qui écrit que « pour raison d’Etat, la France va négocier avec Abou Nidal. Le juge Trévidic, lui, ne négocie pas. Et il n’oublie rien ». Car si le juge n’oublie rien, la République, elle, a longtemps fait mine d’oublier… L’identité des tueurs de la rue des Rosiers était sans doute inconnue, mais leur origine ne faisait pas de doute, et les fausses pistes, comme dans l’attentat de la rue Copernic, étaient autant de leurres destinés à tromper, voire à manipuler l’opinion publique.

Trois décennies d’impunité

Il faut lire à travers les lignes pour comprendre que le coup de théâtre salué par les médias français – les trois mandats d’arrêt délivrés par le juge Trévidic contre les assassins de la rue des Rosiers – n’est que la partie émergée de l’iceberg, ou encore l’aspect le plus clair et lumineux de cette affaire qui demeure encore pleine d’ombre et de questions troubles. La véritable histoire, que l’enquête deParis Match ne fait qu’effleurer, c’est celle de l’impunité dont les terroristes d’Abou Nidal ont joui pendant trois décennies, bénéficiant d’un accord passé entre leur chef et le gouvernement français… (Même si 3 membres du Fatah CR avaient été condamnés par contumace pour l’attentat contre le City of Poros, en 2012).

 

Arafat-Mitterrand.jpg


A cet égard, le dernier rebondissement de l’attentat de la rue des Rosiers est avant tout celui d’une saga politico-judiciaire qui témoigne de la part d’ombre (pour reprendre le titre d’un livre consacré à une autre affaire ténébreuse) d’une époque déjà lointaine, celle des « années Mitterrand », dont on n’a pas fini de dévoiler les secrets. En effet, si c’est Mitterrand qui a sauvé Arafat, suscitant la colère d’Hafez al-Assad, commanditaire de l’attentat de la rue des Rosiers, qui voulait ainsi lancer un « avertissement » à la France, c’est aussi Mitterrand qui a négocié, par l’entremise de Philippe Rondot, agent de la DGSE, avec Abou Nidal, chef du Fatah Conseil Révolutionnaire, groupe dissident de l’OLP auteur de plusieurs attentats sanglants en Europe.

Une République amnésique

Selon l’enquête de Paris Match, le « deal » passé entre la France et Abou Nidal était simple : ce dernier promettait « de ne plus frapper la France, si ses hommes pouvaient y circuler sans être inquiétés ». Cet accord secret mettait en œuvre une politique constante de la diplomatie et des services secrets français – sous tous les gouvernements – qui peut se résumer en un mot : « sanctuarisation ». En d’autres termes : tous les moyens sont bons pour éviter de nouveaux attentats sur le sol français. Comme l’expliquera plus tard le général Rondot : "Je n'ai jamais eu d'états d'âme à converser avec Abou Nidal, malgré ses crimes. Il fallait à tout prix éviter qu'il n'en commette d'autres contre nous." (1)

 

detay-le-fatah-conseil-revolutionnaire-groupe-dabou-nidal.jpg

 

Mais ce qui n’est pas dit, et qui ressort de manière claire des informations publiées ces derniers jours, c’est que l’enquête sur l’attentat de la rue des Rosiers a été délibérément « enterrée », dans le cadre de ce même deal passé entre la France et Abou Nidal. La conclusion de l’enquête de Paris Match pêche à cet égard par un évident excès d’optimisme : le juge Trévidic n’est pas le « symbole d’une République qui ne renonce pas ». Il est, plus exactement, le symbole d’une République qui se souvient très tard, trop tard (mais mieux vaut tard que jamais), des victimes d’un attentat sanglant, après avoir tout fait pour brouiller les traces de ses coupables.

Pierre Itshak Lurçat

(1) Cité dans Le Point,Et Rondot piégea Abou Nidal... 3/3/2011.

(2) L’histoire des négociations menées par Rondot a été rendue publique par ce dernier lui-même, à l’occasion de la sortie du film L’infiltré, dont le scénariste, Giacomo Battiato, déclara à l’AFP : « Il m'a raconté la manière dont la DST a essayé de maîtriser le terrorisme dans les années 80, comment il avait rencontré Abou Nidal et comment avait été passé cet accord redoutable ».

 

linfiltre-fr-2d.jpgA l'époque, le palestinien Abou Nidal dirige une organisation terroriste qui a commis des attentats et des assassinats dans différents pays. Par l'intermédiaire d'un officier français des renseignements, un accord est conclu avec le terroriste aux termes duquel il s'engage à ne pas frapper la France ni ses intérêts. En retour, la France libère des terroristes prisonniers et accueille à ses frais des étudiants dans ses universités ». Cité dans "L'infiltré" dans le monde des agents secrets sur Canal+, La Dépêche, 11/3/2011.

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