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terrorisme arabe

Le violon de David Gritz, par Pierre Lurçat

August 1 2019, 09:41am

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David Gritz z.l. (23/3/1978 - 31/7/2002)

 

"Le destin existe-t-il ? Le nom de David Gritz m'était revenu en mémoire, alors que je descendais la rue Hillel avec mon ami Reuven, qui me parlait d'un jeune étudiant français, grièvement blessé dans l'attentat de la cafétéria de l'université hébraïque où David avait trouvé la mort. C'était en août 2002, en pleine Intifada, à l'époque où les autobus explosaient au centre de Jérusalem et de Tel-Aviv presque chaque semaine. Une véritable guerre se déroulait dans les rues, les cafés et les marchés des grandes villes d'Israël, guerre encore plus terrible que les précédentes, car pour la première fois depuis 1948, elle touchait presqu'exclusivement les civils – hommes, femmes et enfants – placés en première ligne face aux terroristes kamikazes.

 

Nous avions quitté le pays pour une année sabbatique en France et nous trouvions à Paris, lorsque la nouvelle de l'attentat de la cafétéria se répandit comme une traînee de poudre dans la communauté juive, suscitant une vague d'émotion sans précédent en plein mois d'août. Beaucoup de gens qui, comme nous, ne connaissaient pas David Gritz, s'étaient rendus spontanément à son enterrement, au cimetière du Montparnasse, et nos craintes de voir les parents du défunt presque seuls s'étaient avérées infondées : une foule considérable les entourait, amis, lointaines connaissances ou personnes qui, comme nous, avaient voulu rendre un ultime hommage à ce jeune homme qu'ils n'avaient jamais rencontré.

 

A la tristesse de circonstance s'ajoutait le sentiment d'une perte injuste et d'une douleur insondable. Les parents de David, drapés dans leur deuil comme les personnages d'une tragédie antique, avaient réussi à conserver une dignité exemplaire. Les regardant de loin, debout devant la tombe ouverte de leur fils unique, je repensais à d'autres scènes terribles dont Israël avait été le témoin ces dernières années. La “famille des endeuillés” – expression typiquement israélienne qui n'existe, à ma connaissance, dans aucun autre pays du monde – s'élargissait chaque semaine aux parents d'une nouvelle victime du terrorisme. Combien d'enfants avaient été enterrés par leurs parents, combien de frères, de fils, de petits-fils avaient été conduits à leur dernière demeure au cours de ces années sanglantes ?

 

 

Mais dans le cas de David il y avait une dimension supplémentaire, car il n'était pas né dans ce pays et dans cette ville où il avait trouvé la mort. Le jeune étudiant prodige, philosophe surdoué au sourire tellement doux et au regard si profond, qui était venu passer l'été à Jérusalem pour étudier à l'université hébraïque et à l'institut Shalom Hartman, n'était même pas juif au regard de la hala'ha, étant né d'une mère catholique croate et d'un père juif américain. Rien, dans l'éducation laïque et cosmopolite qu'il avait reçue, ne le prédestinait à venir séjourner en Israël et à étudier le judaïsme dans la capitale du peuple Juif, dont il savait pertinemment qu'il ne faisait pas pleinement partie, ayant même envisagé un moment de se convertir.

 *            

*   *

david gritz,attentat,jérusalemIl y avait quelque chose de cruel et de presque insensé dans le destin de ce jeune homme à l'intelligence hors du commun, sur le berceau duquel s'étaient penchées de nombreuses fées mais dont les dons multiples n'avaient pas encore pu donner tous leurs fruits. Philosophe, artiste, musicien : David était tout cela à la fois. Relisant, plusieurs années après sa fin tragique, le petit livre de philosophie publié à titre posthume à partir de son mémoire de maîtrise, je réalisai tout d'un coup que le sujet qu'il traitait était intimement lié à sa fin prématurée.

 

“Clic, un coup de pouce dans l'intérieur de la tête, et vous disparaissez. La jeunesse – éternelle – ô, mon passage sur cette terre !” David Gritz avait écrit ces mots prémonitoires dans son Journal, un an tout juste avant l'horrible attentat où il perdit la vie, lorsque la bombe du terroriste palestinien explosa dans la cafétéria où il était attablé et qu'un boulon lui transperça le cerveau… Avait-il eu le pressentiment de son sort tragique ? Cette question, on se la posait souvent en Israël, lors de la mort de jeunes soldats dont les proches retrouvaient des poèmes ou des chansons contenant des mots prémonitoires. Il y avait même en Israël un genre particulier de chansons, qui passaient en boucle à la radio le jour du Souvenir des soldats : les chansons écrites par des soldats morts à vingt ans.

 

Que restait-il de lui, pensai-je en regardant le portrait de David sur un site Internet consacré aux victimes d'attentats. Un petit livre bleu et noir, plein de savoir et de promesses ; quelques photos et des souvenirs qui s'estompaient déjà dans l'esprit de ceux qui l'avaient connu et aimé… Que restait-il d'un être humain après son bref passage sur cette terre ? Je me souvenais de l'impression étrange ressentie en ouvrant les cartons emplis d'objets hétéroclites laissés par un vieux cousin, mort sans héritier. David Gritz était lui aussi mort sans enfant, unique descendant de parents pour qui il était tout, branche ultime d'une lignée qui resterait coupée pour l'éternité. Le terroriste avait-il donc gagné ?

 

david gritz,attentat,jérusalemLa réponse à cette question, je la trouvai quelques années plus tard, dans les pages d’un livre écrit par un kabbaliste du Moyen-Age. “Chaque âme humaine qui descend sur la terre est comme une voix particulière qui se joint au chœur des louanges pour l’Eternel, béni soit-Il”. De prime abord, ces lignes me parurent mystérieuses, mais en les relisant, je pensai soudain à David Gritz et à son violon, dont il jouait à merveille, avais-je entendu dire. Le terroriste qui avait assassiné David avait certes tué son corps, mais sa victoire n’était pas totale. Car l’âme du jeune musicien était éternelle et sa voix particulière et unique ne s’éteindrait jamais ; elle continuerait de résonner dans les sphères célestes supérieures, juste en-dessous du Trône de Gloire, à la place réservée aux Tsaddikim morts pour la Sanctification du Nom".

 

(Extrait de mon livre Jour de Sharav à Jérusalem)

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“Ramène nous nos Juges d’antan” Quand la Cour suprême vient au secours des terroristes

February 18 2019, 16:57pm

Posted by Pierre Lurçat

“Ramène nous nos Juges d’antan” Quand la Cour suprême vient au secours des terroristes

צִיּוֹן בְּמִשְׁפָּט תִּפָּדֶה וְשָׁבֶיהָ בִּצְדָקָה

 

Les images que j’ai reçues ce matin sont difficiles à regarder. On n’y voit certes aucune trace de sang, ni de violence physique. Mais ce qu’on y entend est sans doute pire encore. On y entend en effet les membres des familles de victimes du terrorisme, qui ont récemment perdu leurs proches, expliquer - la voix tremblante - leur incompréhension et leur détresse. Ils se trouvent en effet devant la Cour suprême - institution qui était jadis considérée comme le fleuron de la démocratie israélienne - et font face aux familles des terroristes qui ont assassiné leurs proches. Pourquoi? Parce qu’une association d’extrême-gauche, financée par l’Union européenne et d’autres sources hostiles à Israël, a présenté un recours devant la Cour suprême pour interdire à Tsahal de détruire la maison du terroriste Asem Barghouti, auteur de l'attentat meurtrier d'Ofra…

 

Amihai et Shira Ish-Ran, blessés dans l’attentat d’Ofra et qui ont perdu leur bébé, assassiné par le terroriste Asem Barghouti.

 

Vous avez bien compris : après qu’un terroriste palestinien ait tué deux soldats et un bébé israélien dans le ventre de sa mère, la Cour suprême accepte d’entendre le recours présenté par la famille du terroriste, et les familles des victimes sont obligées de rencontrer les familles de leurs assassins, devant le tribunal de Jérusalem! Il ne s’agit pas d’un cas isolé : cela fait des années que la Cour suprême applique cette politique inique, que l’ancien président de la Cour, Aharon Barak, avait justifiée au nom de “l’équilibre entre les prérogatives de l’Etat et les droits de l’homme” qui incluent ceux des terroristes et de leurs familles…(1)

 

La Cour suprême de Jérusalem : suprême injustice

 

Mais quid des droits des victimes et de leurs familles? A ceux-là, la Cour suprême n’offre que son mépris, vérifiant une fois de plus l’adage talmudique : “Celui qui a pitié des méchants finit par être cruel envers le Juste”... Cette cruauté et ce mépris, on peut en lire les traces dans le regard des familles des victimes, que Tom Nisani, dirigeant de l’organisation sioniste Im Tirtsu, est venu soutenir devant le tribunal, où ils sont confrontés - sans la moindre assistance de l’Etat - aux familles de leurs assassins.


 

Droits de l’homme pour les assassins, pas pour les victimes

 

En réalité, cette politique de la Cour suprême n’a rien à voir avec la justice, ni avec les “droits de l’homme”. Dans un Etat juif et démocratique digne de ce nom, les familles des terroristes assassins de juifs n’auraient pas le droit de s’opposer à la démolition de leur maison - peine minimale qui est destinée à dissuader de futurs assassins - et ils n’auraient aucun droit à être entendus par la Cour suprême. Aucune obligation légale n’oblige la Cour suprême à leur donner ce droit, sinon les conceptions “humanistes” dévoyées qui sont celles du juge Barak et qui règnent aujourd’hui au sein du système judiciaire israélien.

 

Pour mettre fin à cette injustice flagrante, qui crie vers le Ciel comme le sang des victimes et les larmes de leurs familles, il faut que le droit et la justice israélienne retrouvent la source du Tsedek hébraïque, et ce que le professeur Henri Baruk, psychiatre émérite et grand érudit, appelait la “science du juste”. En prétendant asseoir le droit sur des sources étrangères à notre tradition juridique millénaire, les législateurs israéliens ont conduit à la situation actuelle, où la Cour suprême de Jérusalem donne plus de droits aux assassins de Juifs qu’aux victimes. Il est urgent de réparer cette injustice criante et de réformer en profondeur le système judiciaire de notre pays, comme a commencé à le faire la ministre de la Justice, Ayelet Shaked. Je salue le travail sacré que font les militants d’Im Tirtsu et leur représentant, Tom Nisani, mon gendre, et invite les lecteurs à les soutenir.

Pierre Lurçat

(1) https://mfa.gov.il/mfa/aboutisrael/state/law/pages/fighting%20terrorism%20within%20the%20law%202-jan-2005.aspx

(2) On peut faire un don à Im Tirtsu ici. https://imti.org.il/en/donations/

NB Je donnerai une conférence à Tel-Aviv le 24 février à 20H00, 7 rue Lilienblum, sur le thème : "Le Débat constitutionnel, de la Déclaration d’Indépendance à la loi sur Israël Etat Nation du peuple juif”. Inscriptions auprès de Deborah Pewzer 052-6769746

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Rencontre avec Haggi Ben Artsi : "Retrouver l'esprit d'héroïsme de Hannoukah", Pierre Lurçat

December 4 2018, 15:43pm

Rencontre avec Haggi Ben Artsi : "Retrouver l'esprit d'héroïsme de Hannoukah", Pierre Lurçat

 

Le Dr Haggi Ben Artsi, frère de Sarah Nétanyahou, bien connu pour son opposition virulente aux compromis avec les terroristes, m'avait accordé cette interview il y a quelques années pour Israël Magazine, dans laquelle il évoque son célèbre beau-frère, mais aussi des sujets brûlants comme le terrorisme et la manière de le vaincre, et l’héroïsme des Makkabim.

 

J'ai rencontré pour la première fois le Dr Haggi Ben Artsi lors de la veillée de Hochana Rabba(dernier jour de Souccot) organisée par l'association Almagor, qui défend les familles des victimes du terrorisme et s'oppose à la libération de terroristes *. J'avais souvent entendu parler de lui, comme d'un éducateur hors-pair et comme d'un militant. Mais aux yeux du grand public, Ben Artsi est surtout connu comme étant le beau-frère du Premier Ministre : il est en effet le frère de Sarah Nétanyahou. Haggi Ben Artsi a accepté, en exclusivité pour Israël Magazine, de dire tout ce qu'il pense, au sujet des négociations en vue de libérer Gilad Shalit, de l'attidude de l'Europe envers Israël et, bien entendu, de son célèbre beau-frère.

 

 

Le Dr Ben Artsi enseigne la Bible et l'histoire juive à l'université Bar Ilan. Nous nous rencontrons au collège d'enseignement supérieur Lifchitz à Jérusalem, où il donne des cours aux élèves enseignants. Il m'accueille avec quelques mots de français, souvenir de ses études au lycée, juste avant la guerre des Six Jours, qui ont pris fin brutalement après le fameux discours du général De Gaulle sur le "peuple sûr de lui et dominateur", lorsque le professeur de français de Ben Artsi a déclaré qu'il interrompait ses cours, en signe de protestation. Cette anecdote donne le ton de notre entretien : Ben Artsi est un homme érudit qui ne mâche pas ses mots et qui ne manque pas d'humour. Il est né en 1950 et a grandi à Tivon, près de Haïfa. Il a étudié  à la yechiva et a combattu lors de la guerre de Kippour.

 

 

Ben Artsi n'aime pas trop parler de lui, ni de sa famille, préférant entrer dans le vif du sujet : l'affaire Gilad Shalit et son action pour empêcher la libération de centaines de terroristes, qui risque de causer des dizaines d'attentats et des centaines de victimes... Il se sent investi d'une mission personnelle à ce sujet, comme il l'a expliqué le soir d'Hochana Rabba, lors de la veillée d'Almagor qui se tenait en face de la résidence du Premier Ministre. Ben Artsi a interpellé à de nombreuses reprises Bibi sur ce sujet, allant jusqu'à organiser tout seul une contre-manifestation devant son bureau à Jérusalem ! Je lui demande pourquoi ce sujet lui tient tellement à cœur, et en quoi il considère que Bibi a trahi ses convictions politiques à cet égard.

 

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J’ai le grand plaisir d’annoncer la parution de mon nouveau livre, ISRAEL, LE REVE INACHEVE, paru aux éditions de Paris / Max Chaleil

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"Bibi est l'homme politique israélien qui s'est opposé le plus fermement à la libération de terroristes, lors du premier 'échange' – la  fameuse transaction Jibril – en 1986", rappelle Ben Artsi. Jusqu'à cette date, Israël avait toujours refusé avec détermination de remettre en liberté des terroristes, préférant lancer des opérations audacieuses pour tenter de libérer les otages, comme celle d'Entebbé – au cours de laquelle fut tué Yoni Nétanyahou, le frère de Bibi. Quand le gouvernement d'union nationale Shamir-Pérès accepta pour la première fois de libérer des centaines de terroristes, en 1986, Nétanyahou était ambassadeur d'Israël aux Nations unies. Il prit alors publiquement position contre son gouvernement, fait exceptionnel pour un ambassadeur. La 'transaction Jibril' fut la cause principale du déclenchement de la première Intifada.

Bibi Myriam Peretz.jpg

L'héritage de Yoni Nétanyahou

Par la suite, Nétanyahou s'exprima très souvent sur ce sujet et publia même un livre sur la manière de lutter contre le terrorisme [traduit en français sous le titre Combattre le terrorisme]. Quand Bibi a-t-il changé d'avis sur ce sujet ? Lorsqu'il est devenu Premier Ministre pour la première fois, en 1996, Israël a tenté de liquider le chef du Hamas, Khaled Mashal, en Jordanie. Les agents du Mossad ont été capturés, et Amman a exigé pour les relâcher la libération du cheikh Yassine. Bibi a accepté, en affirmant que Yassine était déjà vieux et qu'il ne poursuivrait pas ses activités terroristes... Cette évaluation s'est malheureusement avérée entièrement infondée.

 

Haggi Ben Artsi interpelle souvent Nétanyahou, publiquement ou lors de leurs conversations privées, en lui rappelant son engagement passé. "Je lui dis, sois fidèle à l'héritage de Yoni, qui est tombé [à Entebbé] pour ne pas accepter le chantage des terroristes... Et si tu n'es pas capable d'assumer cet héritage, alors démissionne !" Ben Artsi avait dit la même chose à Ariel Sharon, avant le retrait de Gaza. Je lui demande comment les Juifs francophones, très sensibles à la cause de Gilad Shalit, peuvent se mobiliser sans tomber dans le piège du Hamas. "Il y a beaucoup de choses à faire, mais il ne faut pas capituler aux exigences de nos ennemis", martèle Ben Artsi. A ses yeux, toute la campagne pour libérer Shalit en échange de centaines de terroristes est une arme psychologique pour affaiblir Israël.

 

 

"L'Allemagne et la France nous combattent aujourd'hui de manière très intelligente, en faisant croire qu'elles sont nos amies... Mais l'Europe n'a pas changé depuis l'époque de la Shoah, comme le dit Bentsion Nétanyahou, le père de Bibi *. La meilleure manière pour nos ennemis d'affaiblir Israël est de faire en sorte que nous cédions au terrorisme". C'est ainsi, explique Ben Artsi, que l'Europe finance des dizaines d'organisations d'extrême-gauche, comme Chalom Archav ou Betselem, qui reçoivent des millions d'euros pour affaiblir Israël.

 

Hannoukah et le souvenir d'Emmanuel Moreno z.l.

 

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Haggi Ben Arsti a publié il y a quelque temps un petit livre consacré à la fête de Hannoukah, pour raconter l'histoire des Makkabim sous une forme condensée. Ce livre est aussi un hommage à un grand soldat d'Israël, tombé pendant la Deuxième Guerre du Liban, que Ben Artsi connaissait bien : Emmanuel Moreno z.l. "C'était un héros, à la fois dans l'armée, dans sa émouna [confiance en Dieu] et dans ses qualités humaines". Moreno était l'élève de Ben Artsi au lycée Hartman de Jérusalem. "J'avais ressenti qu'il était un élève exceptionnel". Emmanuel Moreno était lieutenant-colonel dans la fameuse "Sayeret Matkal", l'unité d'élite la plus prestigieuse de Tsahal. Il a commandé des opérations restées secrètes jusqu'à ce jour, au point que sa photo n'a jamais été publiée... Moreno est aussi le plus haut-gradé parmi les soldats d'origine française tombés pour la défense d'Israël.

 

"C'est seulement après sa mort que j'ai appris ce qu'il avait fait", raconte Ben Artsi. Dans la postface à son livre sur Hannoukah, traduit en français par le rav Yossef Attoun, Haggi Ben Artsi écrit ces lignes, d'une actualité toujours aussi brûlante, à la veille de la fête des Lumières : "Emmanuel Moreno n'est plus avec nous, mais l'esprit qui l'animait, l'esprit des Hachmonayim [Hasmonéens] qui a ressurgi à notre génération, continuera d'éclairer notre chemin". En lisant ces lignes dans le livre du Dr Ben Artsi, je réalise soudain que notre rencontre tombe à point nommé. Israël est confronté, aujourd'hui comme hier, à un choix décisif : combattre le terrorisme sans concession, ou capituler... Résister aux pressions américaines et européennes, ou céder ; lancer des opérations audacieuses contre nos ennemis, ou alors libérer des centaines de terroristes qui vont reprendre leur combat contre nous.

 

 

Je lui demande en conclusion, qui est vraiment Binyamin Nétanyahou ? Ses électeurs de droite ont été trop souvent déçus, et se demandent encore aujourd'hui ce qui l'emportera, entre la tradition jabotinskienne incarnée par son père, et les pressions étrangères et celles des médias israéliens et de l'aile gauche de sa coalition. Haggi Ben Artsi est convaincu qu'au fond de lui, Bibi est resté un patriote authentique. A la veille de la parution de cet entretien, il s'apprête à publier une lettre ouverte au Premier Ministre, dans laquelle il cite un passage de son livre, où Bibi expliquait pourquoi il ne fallait pas libérer de terroristes. Ben Artsi exhorte à nouveau son beau-frère à ne pas céder au chantage du Hamas et à retrouver l'esprit qui l'animait autrefois, en poursuivant la tradition de courage et d'héroïsme de son frère Yoni, d'Emmanuel Moreno et des Makkabim.

 

* Voir "Meir Indor, Almagor et la défense des victimes du terrorisme", Israël Magazine, novembre 2008.

** Voir "Bentsion Nétanyahou, historien, militant sioniste et père de Premier Ministre", Israël le rêve inachevé, Editions de Paris / Max Chaleil.

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