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pourquoi nous combattons

Pourquoi nous combattons? (V) : Porter haut et fort le nom d’Israël, le “peuple qui combat avec Dieu”

December 7 2023, 07:07am

Posted by Pierre Lurçat

Pourquoi nous combattons? (V) :  Porter haut et fort le nom d’Israël, le “peuple qui combat avec Dieu”

 

Jacob ne sera plus désormais ton nom, mais bien Israël, car tu as lutté devant Dieu et avec des hommes et tu as triomphé” (Berechit, 32-4)

 

Nous sommes le peuple élu par Dieu pour porter Sa parole, et nul Juif ne peut nier cette réalité tangible, inscrite dans notre nom même. Porter haut et fort le Nom de Dieu, c’est aussi une des clés de la victoire dans la guerre actuelle, car c’est Dieu qui donne la victoire à Son peuple. Cinquième volet de ma série d’articles “Pourquoi nous combattons”.

 

Lire les précédents articles

Pourquoi combattons-nous ? (I) : La deuxième Guerre d’Indépendance d'Israël, par Pierre Lurçat - VudeJerusalem.over-blog.com

Pourquoi combattons-nous ? (II): Rétablir la souveraineté juive sur le Mont du Temple - VudeJerusalem.over-blog.com

Pourquoi combattons-nous ? (III) Définir l’ennemi pour gagner la guerre, Pierre Lurçat - VudeJerusalem.over-blog.com

Pourquoi nous combattons (IV) : Quand la “Start-up nation” fait son “restart” Pierre Lurçat - VudeJerusalem.over-blog.com

 

            En novembre 1941, la philosophe d’origine juive Hannah Arendt publiait dans la revue juive allemande new-yorkaise Aufbau un article intitulé “L’armée juive, le début d’une politique juive ?” Arendt, qui a toujours entretenu un rapport ambigu avec Israël, y écrivait pourtant les lignes suivantes : ““Le peuple juif commence pour la première fois à découvrir une vérité qu’il ignorait jusqu’à présent, à savoir qu’on ne peut se défendre qu’en qualité de ce au nom de quoi on a été attaqué. Un homme qui a été attaqué en tant que Juif ne peut pas se défendre en tant qu’Anglais ou que Français, sinon le monde entier en conclura tout simplement qu’il ne se défend même pas”.

 

            Ces lignes résonnent avec une pertinence particulière pour le lecteur juif d’aujourd’hui, alors qu’Israël se bat à Gaza contre un ennemi cruel, qui l’a ramené soixante-quinze ans en arrière. Le traumatisme ressenti par le peuple d’Israël tout entier le 7 octobre a été vécu en effet comme un retour en arrière, comme une immense régression historique et existentielle et comme un retour à l’époque noire de la Shoah. C’est comme si, avec la barrière supposée protéger le territoire israélien des attaques venues de Gaza, une autre barrière – abstraite et psychologique – s’était elle aussi effondrée : la barrière que nous croyions avoir érigée entre notre passé juif de l’exil et notre avenir d’Israéliens. Comme si l’identité israélienne, fondée largement sur la négation de l’exil et de ses malheurs, s’était soudain déchirée, pour laisser réapparaître la condition malheureuse du Juif éternel.

 

            La parasha hebdomadaire que nous avons lue ce shabbat contient précisément le moment clé de notre histoire nationale, celui où Yaakov-le Juif devient Israël. C’est en effet après le combat nocturne avec l’ange que le patriarche reçoit le nom d’Isra-El, “car tu as lutté devant Dieu et avec des hommes”. Le nom d’Israël porte ainsi le souvenir de ce combat nocturne, et le rabbin Elie Munk commente ainsi cet épisode fameux : “Israël signifie, en conséquence, ‘lutteur devant (ou pour) Dieu… Telle est en effet la tâche d’Israël. Sa lutte millénaire au sein de l’humanité est la lutte pour le royaume de Dieu sur terre”.

 

            Comment ne pas établir un lien entre cette parasha (et entre toutes celles que nous lisons depuis le début de la guerre, qui a éclaté précisément au moment de l’année où l’on recommence la lecture de la Torah par le livre de Berechit) et les événements actuels ? Beaucoup d’Israéliens, et parmi eux de nombreux soldats qui se battent actuellement dans la bande de Gaza, ont été frappés par les similitudes entre l’actualité la plus brûlante et le récit biblique. Beaucoup ont interprété les événements actuels à la lumière du récit des débuts de la famille d’Avraham, et des conflits entre Yaakov et Esaü d’une part, et entre Yaakov et Ishmaël de l’autre.

 

Le débat autour de la Déclaration d’indépendance

 

            Pendant 75 ans, entre 1948 et 2023, nous avons cru que notre nouvelle identité d’Israéliens avait entièrement effacé celle du Juif de l’exil, que représente le patriarche Yaakov. L’attaque meurtrière du 7 octobre a signifié que nous étions encore victimes de la haine séculaire, des pogromes et des tentatives d’extermination, jusque dans notre Etat souverain sur notre terre retrouvée. Mais cette régression sur le plan de l’idéologie sioniste peut aussi être significative pour (re)définir notre identité nationale en vue de l’avenir. Dans ce contexte, l’enjeu identitaire de l’après-guerre de Simhat Torah sera de reconstruire une nouvelle vision nationale israélienne, fondée non plus seulement sur la négation de l’exil, mais sur l’affirmation d'une nouvelle identité hébraïque prophétique.

 

Au cours des mois qui ont précédé la guerre, le peuple israélien s'est divisé et déchiré autour de la question de son identité. Certains ont revendiqué la Déclaration d'indépendance comme un symbole d'une identité laïque. Lors de son adoption en 1948, les signataires de la Déclaration d'indépendance avaient débattu de l'inclusion ou non du nom de Dieu dans son texte. Le compromis trouvé in fine avait consisté à ajouter l'expression de “Rocher d’Israël” (Tsur Israël), qui est une des désignations de Dieu selon la Tradition. Un député religieux avait alors ajouté avant sa signature l’expression “à l’aide de D.” pour ajouter ainsi, subrepticement, le nom de Dieu. Mais en réalité, avec ou sans ces subterfuges, la Déclaration d’Indépendance comportait déjà le nom de Dieu !

 

Celui-ci figure en effet dans le nom de notre Etat, “Etat d’Isra-El”, qui a été choisi par David Ben-Gourion, le fondateur de l’Etat juif qui, bien que Juif non pratiquant et loin de la tradition, avait la Bible pour livre de chevet. Ainsi, le débat autour de l’inclusion du Nom de Dieu dans la Déclaration d’Indépendance, comme bien d’autres débats virulents qui ont divisé le peuple d’Israël depuis, était en fait futile et vain. Nous sommes le peuple élu par Dieu pour porter Sa parole, et nul Juif ne peut nier cette réalité tangible, inscrite dans notre nom même. Porter haut et fort le Nom de Dieu, c’est aussi une des clés de la victoire dans la guerre actuelle, car c’est Dieu qui donne la victoire à Son peuple.

P. Lurçat

Livre disponible sur Amazon, B.O.D et dans les bonnes librairies. Je l’ai évoqué au micro d’Antoine Mercier sur sa nouvelle chaîne Mosaïque.

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Pourquoi nous combattons? (V) :  Porter haut et fort le nom d’Israël, le “peuple qui combat avec Dieu”

Comment défendre Israël à l’ère de la post-vérité? Peut-on encore faire entendre le point de vue israélien, dans un monde  où les médias ne croient plus eux-mêmes à l’objectivité journalistique et diffusent les mensonges du Hamas, sans aucune vérification? Si tous les “narratifs” se valent, comment peut-on être pro-Israélien? Et si la Vérité elle-même n’existe plus, quel peut-être le message d’Israël?

Pierre Lurçat abordera ces questions brûlantes à l’occasion de la parution de son dernier livre, Face à l’opacité du monde (éditions l’éléphant).

Animé par Pierre Lurçat
🗓️ le jeudi 14 décembre 2023
⏰ À 19h (heure française)
📎 Via Zoom : https://bit.ly/Pierre_Lurcat

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Pourquoi nous combattons (IV) : Quand la “Start-up nation” fait son “restart” Pierre Lurçat

December 3 2023, 13:08pm

Posted by Pierre Lurçat

Un Sefer Torah retrouvé dans les ruines d’une synagogue de Netsarim

Un Sefer Torah retrouvé dans les ruines d’une synagogue de Netsarim

Le peuple d’Israël a compris le 7 octobre qu’il ne pouvait pas acheter sa tranquillité avec des pétrodollars du Qatar, et que son destin était entièrement entre ses mains. La “start-up” nation est en train de faire son “restart”, et les moments historiques que nous traversons, dans le sang et dans les larmes, ne sont pas moins que le début d’une nouvelle phase dans l’histoire de notre Etat et de notre peuple. Quatrième volet de notre série d’articles, “Pourquoi nous combattons”.

Lire les précédents articles

Pourquoi combattons-nous ? (II): Rétablir la souveraineté juive sur le Mont du Temple - VudeJerusalem.over-blog.com

Pourquoi combattons-nous ? (I) : La deuxième Guerre d’Indépendance d'Israël, par Pierre Lurçat - VudeJerusalem.over-blog.com

Pourquoi combattons-nous ? (III) Définir l’ennemi pour gagner la guerre, Pierre Lurçat - VudeJerusalem.over-blog.com

 

Dans son émission Ouvda, réalisée il y a déjà un mois, Ilana Dayan interviewait un jeune officier supérieur (en Israël les officiers arrivent tous entre 35 et 40 ans aux échelons les plus élevés), Barak Hirem, qui était présent au kibboutz Beeri le 7 octobre. Lorsqu’elle lui disait ne pas encore avoir digéré les images vues depuis 15 jours, et avoir cru depuis la Shoah qu’on ne verrait “plus jamais ça”, il répondit avec un sourire amer et plein de sagesse, que c’est peut-être le problème du peuple Juif, que nous avons toujours tendance à penser que “plus jamais” cela ne nous arrivera…

Ce jeune officier perspicace explique qu’en sus de l’échec tactique et opérationnel, il y a aussi l’échec de la conception d’un peuple qui a voulu croire à une illusion… ‘Nous avons tous cru que nous étions devenus une nation de hi-tech et qu’il n’était plus nécessaire de se préparer à une guerre comme autrefois”. En écoutant le propos de ce jeune officier, il m’est revenu en mémoire les mots échangés entre deux des pères fondateurs du mouvement sioniste, Max Nordau et Jabotinsky.

Comme le relate ce dernier dans son autobiographie, alors qu’il l’interrogeait sur la logique de la politique sioniste pendant la Première Guerre mondiale, Nordau lui répondit : ”la logique est la sagesse des Grecs, que notre peuple abhorre. Le Juif n'apprend pas par des raisonnements rationnels, il apprend par les catastrophes. Il n'achètera pas un parapluie ‘simplement’ parce que des nuages s'amoncellent à l'horizon : il attendra d'être trempé et atteint de pneumonie… Les mots désabusés de Max Nordau sont restés, hélas, d’actualité un siècle plus tard, alors que nous avons un Etat souverain et une armée forte.

Nous avons attendu d’être attaqués par le Hamas et de subir les exactions terribles du 7 octobre pour faire ce que n’importe quel autre peuple libre aurait fait bien avant : anéantir la menace que le Hamas fait peser à notre frontière depuis deux décennies. En réalité, aucun peuple doué de raison et de “logique” n’aurait fait ce que nous avons fait en 2005 : chasser les valeureux habitants juifs du Goush Katif pour installer à Gaza un pouvoir arabe corrompu, qui a très vite laissé la place aux nazis du Hamas. Oui, nous n’apprenons encore aujourd’hui que par les catastrophes…

Mais cela est en train de changer, car ceux qui pensaient que nous étions devenus une “start-up nation” et que la prospérité était l’objectif commun des Israéliens et de leurs voisins ont compris leur erreur, à l’instar du jeune officier interviewé par Ilana Dayan. Le peuple d’Israël a compris le 7 octobre qu’il ne pouvait pas acheter sa tranquillité avec des pétrodollars du Qatar, et que son destin était entièrement entre ses mains. La “start-up” nation est en train de faire son “restart”, et les moments historiques que nous traversons, dans le sang et dans les larmes, ne sont pas moins que le début d’une nouvelle phase dans l’histoire de notre Etat et de notre peuple. Am Israël Haï !

P. Lurçat

 

NB Mon nouveau livre, Face à l’opacité du monde, est disponible sur Amazon, B.O.D et dans les bonnes librairies. Je l’ai évoqué au micro d’Antoine Mercier sur sa nouvelle chaîne Mosaïque.

Pourquoi nous combattons (IV) : Quand la “Start-up nation” fait son “restart”  Pierre Lurçat

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Pourquoi combattons-nous ? (III) Définir l’ennemi pour gagner la guerre, Pierre Lurçat

November 28 2023, 08:00am

Posted by Pierre Lurçat

Pourquoi combattons-nous ? (III)  Définir l’ennemi pour gagner la guerre, Pierre Lurçat

 

Comme l'écrivait Jabotinsky il y a tout juste un siècle, la paix « ne dépend pas de notre attitude envers les Arabes, mais uniquement de l’attitude des Arabes envers le sionisme ». Ceux qui parlent encore de “la Paix maintenant” et qui n’ont pas renoncé aux illusions mortelles de “l’Etat palestinien” n’ont pas encore tiré les leçons du 7 octobre 2023. Troisième volet de notre série d’articles “Pourquoi combattons-nous ?”

 

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Pourquoi combattons-nous ? (II): Rétablir la souveraineté juive sur le Mont du Temple - VudeJerusalem.over-blog.com

Pourquoi combattons-nous ? (I) : La deuxième Guerre d’Indépendance d'Israël, par Pierre Lurçat - VudeJerusalem.over-blog.com

 

Dans une récente émission sur Europe 1, l’historien Georges Bensoussan comparait la guerre actuelle à Gaza entre Israël et le Hamas et « ce qui s’est passé entre Allemands et Français en 1919 ». Si la comparaison peut avoir du sens aux yeux d’un Européen, en a-t-elle aussi pour ceux qui vivent au Proche-Orient ? La guerre d’Israël contre ses ennemis arabes est-elle comparable aux conflits qui ont ensanglanté l’Europe au vingtième siècle ?

 

Eliaou Yossian, membre du centre Misgav pour la sécurité nationale et spécialiste de l’Iran, apporte un regard très différent sur le conflit actuel et sur la définition de l’ennemi. « Le lexique occidental qui affirme qu’il faut éviter les pertes civiles n’est pas adapté. Il n’y a pas de ‘civils innocents’ à Gaza… Les Gazaouis ont élu le Hamas. Nous devons modifier notre définition de l’ennemi. Ce n’est pas le Hamas, l’ennemi qui domine Gaza ; Gaza est notre ennemi ».

 

Eliaou Yossian
           

La réflexion de Yossian, ancien membre de la fameuse unité 8200, prend tout son sens si l’on revient à la comparaison faite par G. Bensoussan. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, aucun dirigeant allié et aucun Anglais ou Français ne définissait son ennemi comme étant la Waffen-SS, ni même la Wehrmacht. L’ennemi était l’Allemagne, tout simplement. C’est précisément ce qui a permis aux Anglais et aux Américains de triompher de l’ennemi, y compris en menant des bombardements intensifs sur la ville de Dresde, notamment, ou en utilisant la bombe atomique pour forcer le Japon à capituler.

 

Qui a raison ? L’historien français ou le spécialiste israélien de l’Iran ?

 

Selon G. Bensoussan, qui cite Georges Clémenceau (parlant des Allemands après la Première Guerre mondiale), « Il faut nous accommoder de ces soixante-dix millions d’hommes et de femmes qui vivent à côté de nous ». Et Bensoussan en conclut qu’Israël doit lui aussi « s'accommoder de cette population (arabe de Gaza) et vivre avec eux en bonne intelligence ». La comparaison pèche de toute évidence par un excès d’optimisme. En effet, la leçon principale des événements du 7 octobre, que beaucoup ont tirée en Israël dès le lendemain de l’attaque meurtrière du Hamas, est que le rêve d’une coexistence pacifique est illusoire.

 

L’ennemi contre lequel se bat aujourd’hui Israël n’est pas seulement le Hamas, car celui-ci se fond dans la population de Gaza comme un « poisson dans l’eau », pour reprendre l’image du président Mao Zedong. Il est chez lui à Gaza, et ses exactions sont acceptées comme conformes à la culture ambiante. Les civils de Gaza qui ont pris part aux viols, aux tueries et aux actes barbares commis le 7 octobre dans les kibboutz frontaliers de Gaza n’étaient pas entraînés ou appelés en renfort par le Hamas : ils se sont joints spontanément à la « razzia » contre l’ennemi juif.

 

Comment gagner la guerre de Gaza ?

 

L’ennemi contre lequel se bat Israël se trouve à Gaza, mais aussi en Judée-Samarie, et il importe de savoir le définir précisément, avant de pouvoir le vaincre. Le juste combat d’Israël ne s’achèvera pas avec l’éradication du Hamas. Il passe par l’éradication de tous les mouvements palestiniens irrédentistes, qui prônent la destruction d’Israël et qui nient les droits du peuple Juif sur sa terre, que ces mouvements s’appellent Hamas, Hezbollah, Fatah, etc. La leçon du 7 octobre 2023 pour Israël – comme celle du 11 septembre 2001 pour les Etats-Unis – est qu’on ne peut jamais « s'accommoder » de l’existence d’ennemis voués à votre destruction.

 

Pour gagner la guerre, il faut donc que l’ennemi renonce à son idéologie et à ses objectifs. Si l’on reprend la comparaison faite par G. Bensoussan et par tous ceux qui, en Occident, prétendent appliquer au conflit israélo-arabe des concepts européens, la paix ne viendra pas avant qu’une nouvelle génération apparaisse chez les Arabes d’Eretz-Israël (les « Palestiniens » selon le vocabulaire usité et largement mensonger). Comme l'écrivait Jabotinsky il y a tout juste un siècle, la paix « ne dépend pas de notre attitude envers les Arabes, mais uniquement de l’attitude des Arabes envers le sionisme ». Ceux qui parlent encore de « la Paix maintenant » et qui n’ont pas renoncé aux illusions mortelles de « l’Etat palestinien » n’ont pas encore tiré les leçons du 7 octobre 2023.

P. Lurçat

Article paru initialement sur Dreuz.info Pourquoi combattons-nous ? (III) Définir l’ennemi pour gagner la guerre - Dreuz.info


NB Mon nouveau livre, Face à l’opacité du monde, est disponible sur Amazon, B.O.D et dans les bonnes librairies.

Pourquoi combattons-nous ? (III)  Définir l’ennemi pour gagner la guerre, Pierre Lurçat

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Pourquoi combattons-nous ? (II): Rétablir la souveraineté juive sur le Mont du Temple

November 12 2023, 09:16am

Posted by Pierre Lurçat

Pourquoi combattons-nous ? (II): Rétablir la souveraineté juive sur le Mont du Temple

Pourquoi combattons-nous ? (I) : La deuxième Guerre d’Indépendance d'Israël, par Pierre Lurçat - VudeJerusalem.over-blog.com

Dans le supplément Shabbat du journal Makor Rishon, Ronen Shoval livre une analyse intéressante, sous le titre « Retour à 1948 ». Partant du constat que les événements de Simhat Torah sont de portée biblique, il explique pourquoi il convient d’abandonner la morale d’Oslo et du retrait de Gaza pour retrouver la morale de 1948, celle de Ben Gourion et de la génération de la Guerre d’Indépendance. L’analyse est intéressante, mais elle ne suffit pas. En effet, si le 7 octobre marque un tournant majeur de notre histoire nationale, il doit aussi signifier une nouvelle étape dans l’édification de notre État, et pas seulement un retour au sionisme de 1948. 

Une fois que la guerre à Gaza sera gagnée, nous devrons passer à la seconde étape du sionisme. Le but ne sera pas seulement cette fois-ci d’assurer la sécurité de notre État (objectif initial du sionisme politique), mais d’ajouter un nouvel étage au projet initial. Passer d’un sionisme de subsistance (Tsionout shel Kiyoum) à un sionisme de vocation (Tsionout shel Yioud). Quelle est notre vocation ? Comme beaucoup d’Israéliens – civils et soldats – l’ont compris depuis le 7 octobre, la meilleure réponse à l’attaque du Hamas est l’instauration d’un État plus juif – dans l’esprit de la tradition de nos Prophètes – et plus conforme à notre vocation de « peuple Saint ». 

Une réponse adaptée à l’attaque meurtrière, lancée sous le slogan « Déluge d’Al-Aqsa », aurait ainsi pu consister à restreindre l’accès des musulmans au Mont du Temple, tant que les otages ne seront pas libérés. Israël aurait ainsi signifié qu’il se battait lui aussi pour Jérusalem et pour le Temple. Ce geste symbolique n’aurait pas seulement permis de répondre à la provocation du Hamas, mais aussi de réaffirmer notre souveraineté sur le lieu le plus saint du peuple Juif, qui a été malheureusement délaissé et quasiment livré à l’ennemi en 1967, lorsque Moshé Dayan a déclaré que nous n’avions « que faire de ce Vatican » (sic). 

Comme je l’écrivais en 2017, l’attitude d’Israël sur le Mont du Temple est une double erreur, psychologique et politique. Psychologiquement, elle renforce les musulmans dans leur complexe de supériorité, en les confortant dans l’idée que l’islam est destiné à dominer les autres religions et que ces dernières ne peuvent exercer leur culte qu’avec l’autorisation et sous le contrôle des musulmans, c’est-à-dire en étant des « dhimmis ». Politiquement, elle confirme le sentiment paranoïaque de menace existentielle que l’islam croit déceler dans toute manifestation d’indépendance et de liberté de ces mêmes dhimmis à l’intérieur du monde musulman. 

Paradoxalement, la souveraineté juive à Jérusalem est perçue comme une menace pour l’islam précisément en raison de son caractère incomplet et partiel : les Juifs sont d’autant plus considérés comme des intrus sur le Mont du Temple, qu’ils n’y sont pas présents à demeure et qu’ils y viennent toujours sous bonne escorte, comme des envahisseurs potentiels.

“Celui qui contrôle le Mont du Temple contrôle le pays”

L’alternative à cette situation inextricable et mortifère consisterait, comme l’avait bien vu l’écrivain et poète Ouri Zvi Greenberg, à asseoir notre souveraineté entière et sans partage sur le Mont du Temple, car « celui qui contrôle le Mont contrôle le pays ». Ce faisant, Israël signifierait au monde musulman que sa présence sur sa terre est permanente et non pas provisoire, et que les Juifs revenus sur leur terre ne sont pas des « croisés », destinés à être chassés à plus ou moins longue échéance : ils sont les maîtres et les souverains à Jérusalem, comme à Hébron et ailleurs, et ils sont là pour y rester. 

Une telle attitude pourrait libérer les musulmans de leur complexe d’infériorité-supériorité en leur signifiant que Jérusalem est hors de portée pour leurs aspirations de faire renaître un hypothétique Califat et que leur seul choix est d’accepter la coexistence pacifique avec un Israël fort et souverain. Ce faisant, Israël montrerait à l’ensemble du monde musulman que nous ne sommes plus des dhimmis (comme a pu le croire le Hamas, lorsqu’Israël a cru « acheter sa sécurité » en laissant passer à Gaza l’argent du Qatar), mais des Juifs fiers et sûrs de leurs droits, revenus sur leur terre pour édifier un Etat souverain et fort. Le « Mur de fer » préconisé par Jabotinsky passe par le Mont du Temple.

P. Lurçat

Mon nouveau livre, Face à l’opacité du monde, est disponible sur Amazon, B.O.D et dans les bonnes librairies.
 

Pourquoi combattons-nous ? (II): Rétablir la souveraineté juive sur le Mont du Temple

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