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Israël - Etats-Unis : une alliance éternelle? Trois réflexions au lendemain du discours de Nétanyahou au Congrès

July 26 2024, 14:18pm

Posted by Pierre Lurçat

Bentsion Netanyahou et son fils, lors d’une cérémonie en souvenir de Yoni

Bentsion Netanyahou et son fils, lors d’une cérémonie en souvenir de Yoni

 

1.

Dans un exposé passionnant, donné pour l’année du décès du professeur Bentsion Nétanyahou à Jérusalem, Rafael Medoff relata la campagne menée par Nétanyahou aux Etats-Unis pour la création d’un État juif, dans les années 1940. Directeur de l’institut Wyman de recherche sur l’antisémitisme à Washington, Rafael Medoff a publié plusieurs livres sur la période des années 1940 aux États-Unis, et notamment A Race Against Death: Peter Bergson, America, and the Holocaust, qui relate le combat du « groupe Bergson » pour alerter l’opinion publique américaine sur l’anéantissement des Juifs en Europe. Peter Bergson et Bentsion Nétanyahou appartenaient aux mêmes cercles sionistes révisionnistes et ont mené plusieurs combats communs, même si leurs priorités étaient différentes : le premier se focalisait sur la lutte pour tenter de sauver les Juifs d’Europe, tandis que le second se consacrait au combat politique pour la création d’un État juif en Eretz-Israël.

 

Le point le plus marquant de cet exposé était le suivant : lors de son séjour aux États-Unis, en pleine Deuxième Guerre mondiale, Bentsion Nétanyahou créa l’embryon de ce qu’on appelle aujourd’hui le lobby juif américain. Alors que les sionistes « mainstream » parlaient aux dirigeants américains dans un langage prudent et souvent timoré, Nétanyahou s’exprimait clairement et sans aucune honte : il leur parlait le seul langage que les dirigeants politiques comprennent, à savoir celui des intérêts. Historien talentueux doué d’une capacité d’analyse politique hors du commun, Bentsion Nétanyahou fut ainsi le premier à défendre la cause sioniste aux États-Unis, en faisant valoir que la création d’un État juif servirait de rempart contre l’influence soviétique au Moyen-Orient. Et, contrairement aux dirigeants sionistes « mainstream » qui étaient acquis au président Roosevelt (lequel ne fit rien pour enrayer la destruction des Juifs d’Europe), Nétanyahou sut tisser des relations étroites avec les deux grands partis politiques américains, qui s’avérèrent essentielles lors du vote aux Nations unies sur la création d’un État juif.

 

2.

A cet égard, le “tropisme américain” de Benjamin Nétanyahou s’inscrit dans le droit fil de l’action de son père, comme on a pu le constater cette semaine, dans son remarquable discours prononcé (pour la 4e fois !) devant un Congrès enthousiaste. Les applaudissements nourris de la quasi-totalité des membres des deux chambres du Congrès américain, qui réservèrent au discours de “Bibi” un nombre record de “standing ovations”, n’étaient pas seulement destinés à la personne du Premier ministre. A travers lui, c’est au peuple d’Israël tout entier qu’ils s’adressaient. Chaque Juif et chaque Israélien (et aussi chaque observateur honnête) a pu mesurer à cette occasion la profondeur de l’amitié qui unit les deux peuples et les deux pays. Il est d’autant plus regrettable que certains commentateurs israéliens, à l’instar des médias français, n’aient pas saisi la grandeur du moment et ne soient pas parvenus à oublier - l’espace d’un instant - leur haine abyssale et totalement irrationnelle envers Nétanyahou… Celui-ci s’est une fois montré sous son meilleur visage : celui d’un homme d’Etat et d’un fin politique, qui maîtrise à la perfection les arcanes du Congrès et de la vie politique américaine en général.

 

3.

              Mais le succès remporté par Nétanyahou – et, à travers lui, par Israël – devant le Congrès américain ne doit pas masquer la question préoccupante, qui est devenue de plus en plus pressante depuis le 7 octobre : combien de temps durera l’alliance entre Israël et les Etats-Unis ? L’absence remarquée de Kamala Harris lors du discours de Nétanyahou était à cet égard lourde de signification. Si elle devait, à D. ne plaise, être élue présidente des Etats-Unis en novembre, sa victoire porterait sans aucun doute un coup très lourd aux relations bilatérales entre les deux pays. Mais, même si Donald Trump est élu, la guerre qui a débuté le 7 octobre a montré les fragilités de l’alliance Israël-Etats-Unis et les dangers inhérents à la confiance excessive portée par l’establishment militaire et sécuritaire israélien dans l’allié américain.

 

Il est grand temps de repenser les fondements de cette alliance et de repenser aussi la doctrine stratégique d’Israël, en tirant les conclusions de neuf mois de guerre. Voici quelques directions dans lesquelles il conviendrait sans doute de s’orienter : aspirer à une véritable indépendance en matière d’armement, autant que faire se peut, pour échapper aux pressions exercées par les pays fournisseurs d'armes en pleine guerre. Et plus généralement, viser à devenir véritablement indépendants, dans la mesure du possible, sur le plan stratégique, militaire et politique. La sécurité d’Israël repose en définitive sur le seul peuple Juif, car comme l’écrivait David Ben Gourion en 1957, “L’État d’Israël ne peut compter que sur un seul allié fidèle dans le monde : le peuple Juif”[1]. Vérité ultime qui demeure tout aussi vraie aujourd’hui qu’alors.

P. Lurçat

 

 

[1] Dans un texte inédit en français, à paraître en septembre dans la Bibliothèque sioniste. D. Ben Gourion, En faveur du messianisme : L’Etat d’Israël et l’avenir du peuple Juif, éd. de l’éléphant 2004.

Israël - Etats-Unis : une alliance éternelle? Trois réflexions au lendemain du discours de Nétanyahou au Congrès

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Lettre ouverte au président français Emmanuel Macron qui a transformé les Juifs en parias

June 17 2024, 07:39am

Posted by Pierre Lurçat

Lettre ouverte au président français Emmanuel Macron qui a transformé les Juifs en parias

 

Monsieur le Président,

Au lendemain de l’assassinat de Samuel Paty, je vous avais écrit les lignes suivantes : « C’est une erreur de croire que la haine d’Israël est sans conséquence et sans danger pour la France. Cette erreur est à la fois politique, stratégique et morale. Erreur stratégique, car comment avez-vous pu penser que ceux qui brandissent le drapeau du Hamas en France le faisaient uniquement au nom de leur haine d’Israël, et que celle-ci ne pouvait pas, le moment venu, se retourner contre la France elle-même ? »

 

Aujourd’hui, ce sombre pronostic est devenu réalité. Non seulement la haine d’Israël n’a pas faibli en France depuis quatre ans, elle est même devenue le fonds de commerce d’un parti politique qui a pignon sur rue et avec lequel les partis dits de « gauche » sont désormais alliés en vue des prochaines élections. Non seulement la haine d’Israël a pignon sur rue et s’affiche sans vergogne dans des manifestations publiques quotidiennes dans votre pays, mais elle est devenue sous votre mandat un argument électoral ! Chose qui n’était pas arrivée depuis l’époque de Léon Blum.

 

Mais il y a pire que cela. Dans la France d’aujourd’hui, le boycott d’Israël – illégal en vertu de la loi française – est ouvertement pratiqué par votre gouvernement, à l’encontre de sociétés israéliennes qui se voient interdire l’entrée du salon Eurosatory. Et un tribunal français légitime ce nouveau Statut des Juifs (dirigé pour l’instant contre les seuls Juifs israéliens), en ordonnant de placarder sa décision inique sur les portes d’entrée dudit salon!

 

Monsieur le Président, vous avez récemment fait cette déclaration stupéfiante: « Nous serons implacables face aux actes d'antisémitisme qui ont augmenté de manière absolument inexplicable, inexcusable, inacceptable ». L’explication de cette hausse sans précédent de l’antisémitisme dans votre pays n’est pas difficile à trouver. Regardez-vous dans la glace : voilà l’explication. Vos derniers propos contre Israël seront inscrits en lettres d'airain dans l'histoire des peuples, aux côtés d'autres petites phrases assassines, comme celle du général De Gaulle sur le « peuple juif sûr de lui et dominateur », ou comme celle de Raymond Barre sur les « Français innocents ». Vous êtes ainsi entré dans l'Histoire par la petite porte, celle des dirigeants français qui ont pris fait et cause contre Israël, aux moments les plus difficiles de son histoire.

 

Votre nom restera associé dans l’histoire de France à la période où les Juifs sont redevenus des parias dans le pays qu’ils croyaient (à tort) le leur. Il restera associé à la période où la France boycotte Israël, alors que notre pays se bat pour sa survie, contre des ennemis qui trouvent leur financement et leurs soutiens sur le territoire français... Votre nom restera associé à la France qui remet en vigueur le boycott d’Israël et instaure ainsi un nouveau Statut des Juifs. Votre nom restera associé à la période où les Juifs sont devenus persona non grata en France, et où Israël est devenu en France le Juif des Nations.

Pierre Lurçat

Lettre ouverte au président français Emmanuel Macron qui a transformé les Juifs en parias

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Une étincelle d’hébreu : “Lo Avda Tikvaténou”, notre espoir est vivant !

April 28 2024, 11:55am

Posted by Pierre Lurçat

Une étincelle d’hébreu : “Lo Avda Tikvaténou”, notre espoir est vivant !

 

Quel est le rapport entre l’hymne national israélien et la haftara que nous lisons le shabbat Hol Hamoed de Pessah ? Un mot, à la fois ancien et très actuel, comme bien d’autres mots de notre langue antique et moderne : Tikva. Chaque Juif connaît au moins le titre de l’hymne national d’Israël, Hatikva, l’espoir. Mais beaucoup ignorent d’où est tirée la phrase qui ouvre le deuxième paragraphe : “Od lo avda tikvaténou”, Notre espoir n’est pas perdu…

 

Dans la Haftara (passage des Prophètes) lue ce shabbat, tirée du prophète Ezéchiel, on trouve la fameuse vision des “Ossements desséchés”, qui s’achève par les versets suivants : “Alors il me dit : “Fils de l’homme, ces ossements, c’est toute la maison d’Israël. Ceux-ci disent : ‘Nos os sont desséchés, notre espoir est perdu (avda tikvaténou), c’est fait de nous :’ Eh bien ! prophétise et dis-leur; Ainsi parle le Seigneur Dieu: Voici que je rouvre vos tombeaux , ô mon peuple! Et je vous ramènerai au pays d’Israël’.

 

Le grand-rabbin Israël Lau raconte dans sa belle autobiographie l’émotion ressentie par les rescapés lorsqu’ils ont lu ces paroles, le shabbat de Hol Hamoed Pessah 1945. Un de ses compagnons de détention lui a lu ce passage d’Ezéchiel et a commenté : « Nous sommes les ossements desséchés… L’Europe est notre cimetière. Dieu a dit au prophète Ezéchiel qu’Il ouvrirait les tombes pour nous extraire de ce charnier et nous ramener en Terre d’Israël ».

 

Naftali Imber, l’auteur de Hatikva, l’a écrite bien avant la Shoah, en 1873. Mais ce n’est évidemment pas un hasard s’il a repris l’expression “avda tikvaténou”, en la précédant de la négation. L’histoire juive au vingtième siècle lui a donné raison : le peuple Juif est revenu sur sa Terre. Que les mots de notre hymne national et ceux du prophète Ezechiel puissent nous inspirer et inspirer tous ceux parmi nous qui doutent de notre avenir, et que D.ieu ramène nos captifs et console nos endeuillés ! Hag Saméakh.

P. Lurçat

La Tikva interprétée par Ivry Gitlis : Hatikva. Ivry Gitlis

 

Une étincelle d’hébreu : “Lo Avda Tikvaténou”, notre espoir est vivant !

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Oublier Amalek? Israël et la question du mal après le 7 octobre, Pierre Lurçat

March 24 2024, 08:25am

Posted by Pierre Lurçat

Oublier Amalek? Israël et la question du mal après le 7 octobre, Pierre Lurçat

Souviens-toi d'Amalek!” : l'injonction biblique qui revient comme un leitmotiv dans la prière et dans le calendrier juif peut sembler étonnante à l'oreille du Juif moderne. Faut-il encore répéter que nous avons été, tout au long de notre longue histoire, détestés, haïs et persécutés ? Ne le savons-nous pas depuis l'aube de notre histoire ? Pourquoi répéter et ressasser cette injonction qui ressemble à un rappel cruel et vain d'une réalité à laquelle nous aurions préféré échapper ? Ou peut-être est-ce précisément en raison de notre tendance à chercher par toutes sortes de moyens sophistiqués à oublier cette réalité terrible que la tradition nous enjoint de nous souvenir d'Amalek? Réflexions à l'occasion du premier Pourim de l'après 7 octobre.

 

L'échec colossal à anticiper et à empêcher l'attaque meurtrière du 7 octobre interroge les fondements mêmes du projet sioniste, tout autant qu'il interpelle la conscience juive contemporaine. Cet échec n'est pas seulement, comme certains s'évertuent à le faire croire en Israël et ailleurs, celui de l'armée, du gouvernement et des services de sécurité, même s'ils sont les premiers concernés et mis en cause. En réalité, il s'agit d'un échec qui recouvre de multiples dimensions et qui, contrairement à celui de la surprise de Kippour 1973, va bien au-delà de ses dimensions strictement sécuritaires et militaires.

 

Il est aussi, comme nous voudrions le montrer dans les lignes qui suivent, un échec conceptuel et philosophique dans la capacité d'Israël et du peuple juif à 'appréhender le mal. Le mouvement sioniste avait pourtant cru tirer les leçons de notre histoire et de l'hostilité endémique à laquelle nous sommes confrontés depuis les débuts de l'histoire juive. Herzl, le “visionnaire de l'État” (Hozé ha-Medina) avait réfléchi sur l'antisémitisme et imaginé plusieurs “solutions” parfois naïves ou farfelues, avant d'en arriver à l'idée sioniste. Max Nordau s'est lui aussi intéressé de près au phénomène de la haine antijuive. Et Jabotinsky a consacré à ce sujet des nombreux articles qui demeurent souvent très actuels, tout en élaborant la dimension militaire du sionisme, qui était absente de la doctrine de Herzl.

 

Mais la création de l'État d'Israël a quelque peu relégué au second plan la réflexion sur cette question primordiale, en dépit des guerres incessantes depuis 1948 et de la persistance de l'antisémitisme en diaspora, et des formes nouvelles qu'a revêtues la “haine la plus ancienne”... Paradoxalement, la nouvelle réalité de l'existence juive après 1948 a peut-être engendré une illusion dangereuse, qu'on pourrait exprimer ainsi : avec notre souveraineté retrouvée, plus aucun Juif n'est en danger irrémédiablement.

 

L'État d'Israël est ainsi devenu, aux yeux de millions de Juifs à travers le monde, synonyme d'une “police d'assurance” contre l'antisémitisme. Chaque nouvelle vague de haine antijuive en Europe, en URSS ou, plus récemment, aux Etats Unis, s'est ainsi traduite par une vague d'émigration vers Israël, pays refuge. Or c'est précisément cette notion d'un Etat refuge qui a largement volé en éclats le 7 octobre, même si la situation des Juifs en dehors d'Israël s'est également dégradée depuis lors. Ainsi, de manière paradoxale, l'événement du 7 octobre et ses suites ont renforcé la vocation d'Israël comme État juif au sens identitaire tout en affaiblissant sa vocation première d'État refuge… (à suivre)

P. Lurçat

NB. Mon livre Les mythes fondateurs de l’antisionisme contemporain vient d’être réédité aux éditions B.O.D. et peut désormais être commandé dans toutes les librairies.

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A quoi s’attendre sur le marché de l’immobilier en Israël? par Pierre Lurçat, Century21 Jérusalem

November 29 2023, 16:09pm

Posted by Pierre Lurçat

A quoi s’attendre sur le marché de l’immobilier en Israël? par Pierre Lurçat, Century21 Jérusalem

Ecouter sur YouTube ici : A quoi faut-il s'attendre sur le marché israélien de l'immobilier dans les prochains mois? - YouTube

 

Alors que le marché de l’immobilier en Israël a connu une baisse très marquée des transactions depuis le début de la guerre, de nombreux observateurs tablent sur une vague de débuts de construction et de transactions au cours des prochains mois. Les professionnels misent sur la vague d’alyah sans précédent annoncée par l’Agence juive, qui fait état de prévisions très optimistes pour les chiffres de l’alyah au lendemain de la guerre. 

 

1. La baisse des transactions consécutive à la guerre

 

Le marché israélien de l’immobilier résidentiel a connu une baisse significative des ventes depuis le déclenchement du conflit le 7 octobre, principalement attribuée à l’affaiblissement de la demande dans les villes à portée des missiles de Gaza. Les données publiées par le Bureau israélien des statistiques et analysées par le journal économique Globus ont révélé des revers notables dans diverses villes.

 

Ashkelon, en particulier, a connu une baisse stupéfiante de 78 % des ventes immobilières résidentielles, n’enregistrant que 53 transactions – la baisse la plus importante parmi les villes israéliennes. Tel Aviv suit de près en tant que deuxième ville avec la plus forte baisse, avec un taux de 65,6% et 53 propriétés résidentielles vendues. Tel Aviv est aux prises avec une baisse prolongée des ventes de logements depuis plus d’un an, influencée par des facteurs tels que la crise de la haute technologie et les taux d’intérêt élevés, empêchant les acheteurs potentiels de faire face à la flambée des prix de l’immobilier.

 

Jérusalem, bien qu’elle soit moins touchée qu’Ashkelon et Tel Aviv, a connu une baisse significative des ventes, avec 174 biens vendus, soit une baisse de 47 % par rapport à la moyenne mensuelle. 

 

2. Les anticipations d’une alyah sans précédent

 

On assiste déjà aux premiers signes d’une vague d’immigration en Israël à la suite d’une vague d’incidents antisémites graves que connaissent les Juifs de la diaspora. Alors que l’Agence juive et le ministère de l’Alyah et de l’Intégration estiment que dans quelques mois l’ampleur de cette vague sera plus claire, les sociétés immobilières s’organisent déjà par le biais de sites web et de conférences virtuelles et organiseront bientôt des conférences à l’étranger.

 

« Il est certainement possible de parler d’une vague d’immigration en préparation », déclare Shai Felber, directeur adjoint de l’Unité de l’immigration et de l’intégration à l’Agence juive. « Nous constatons une tendance qui a commencé une semaine après le début des combats, par rapport aux données d’octobre de l’année dernière, et nous constatons que dans les pays occidentaux comme les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada et d’autres, il y a une tendance à ouvrir des dossiers d’immigration, ce qui est la première étape de l’immigration”.

 

Ceux qui ont déjà commencé à agir en se basant sur l’hypothèse qu’un afflux de milliers d’immigrants et plus frappera le pays immédiatement après la guerre, sont les sociétés immobilières qui pensent que peut-être le salut viendra de l’étranger à une industrie qui est actuellement au milieu de sa pire crise depuis des décennies.

 

Conclusion: n’attendez pas la fin de la guerre pour réaliser vos projets d’achat de bien et d’investissement immobilier en Israël! N’hésitez pas à me contacter pour me demander un conseil, ou pour me confier votre projet d’achat/ de vente à Jérusalem!

 

Pierre Lurçat

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Pourquoi combattons-nous ? (III) Définir l’ennemi pour gagner la guerre, Pierre Lurçat

November 28 2023, 08:00am

Posted by Pierre Lurçat

Pourquoi combattons-nous ? (III)  Définir l’ennemi pour gagner la guerre, Pierre Lurçat

 

Comme l'écrivait Jabotinsky il y a tout juste un siècle, la paix « ne dépend pas de notre attitude envers les Arabes, mais uniquement de l’attitude des Arabes envers le sionisme ». Ceux qui parlent encore de “la Paix maintenant” et qui n’ont pas renoncé aux illusions mortelles de “l’Etat palestinien” n’ont pas encore tiré les leçons du 7 octobre 2023. Troisième volet de notre série d’articles “Pourquoi combattons-nous ?”

 

Lire les précédents articles

Pourquoi combattons-nous ? (II): Rétablir la souveraineté juive sur le Mont du Temple - VudeJerusalem.over-blog.com

Pourquoi combattons-nous ? (I) : La deuxième Guerre d’Indépendance d'Israël, par Pierre Lurçat - VudeJerusalem.over-blog.com

 

Dans une récente émission sur Europe 1, l’historien Georges Bensoussan comparait la guerre actuelle à Gaza entre Israël et le Hamas et « ce qui s’est passé entre Allemands et Français en 1919 ». Si la comparaison peut avoir du sens aux yeux d’un Européen, en a-t-elle aussi pour ceux qui vivent au Proche-Orient ? La guerre d’Israël contre ses ennemis arabes est-elle comparable aux conflits qui ont ensanglanté l’Europe au vingtième siècle ?

 

Eliaou Yossian, membre du centre Misgav pour la sécurité nationale et spécialiste de l’Iran, apporte un regard très différent sur le conflit actuel et sur la définition de l’ennemi. « Le lexique occidental qui affirme qu’il faut éviter les pertes civiles n’est pas adapté. Il n’y a pas de ‘civils innocents’ à Gaza… Les Gazaouis ont élu le Hamas. Nous devons modifier notre définition de l’ennemi. Ce n’est pas le Hamas, l’ennemi qui domine Gaza ; Gaza est notre ennemi ».

 

Eliaou Yossian
           

La réflexion de Yossian, ancien membre de la fameuse unité 8200, prend tout son sens si l’on revient à la comparaison faite par G. Bensoussan. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, aucun dirigeant allié et aucun Anglais ou Français ne définissait son ennemi comme étant la Waffen-SS, ni même la Wehrmacht. L’ennemi était l’Allemagne, tout simplement. C’est précisément ce qui a permis aux Anglais et aux Américains de triompher de l’ennemi, y compris en menant des bombardements intensifs sur la ville de Dresde, notamment, ou en utilisant la bombe atomique pour forcer le Japon à capituler.

 

Qui a raison ? L’historien français ou le spécialiste israélien de l’Iran ?

 

Selon G. Bensoussan, qui cite Georges Clémenceau (parlant des Allemands après la Première Guerre mondiale), « Il faut nous accommoder de ces soixante-dix millions d’hommes et de femmes qui vivent à côté de nous ». Et Bensoussan en conclut qu’Israël doit lui aussi « s'accommoder de cette population (arabe de Gaza) et vivre avec eux en bonne intelligence ». La comparaison pèche de toute évidence par un excès d’optimisme. En effet, la leçon principale des événements du 7 octobre, que beaucoup ont tirée en Israël dès le lendemain de l’attaque meurtrière du Hamas, est que le rêve d’une coexistence pacifique est illusoire.

 

L’ennemi contre lequel se bat aujourd’hui Israël n’est pas seulement le Hamas, car celui-ci se fond dans la population de Gaza comme un « poisson dans l’eau », pour reprendre l’image du président Mao Zedong. Il est chez lui à Gaza, et ses exactions sont acceptées comme conformes à la culture ambiante. Les civils de Gaza qui ont pris part aux viols, aux tueries et aux actes barbares commis le 7 octobre dans les kibboutz frontaliers de Gaza n’étaient pas entraînés ou appelés en renfort par le Hamas : ils se sont joints spontanément à la « razzia » contre l’ennemi juif.

 

Comment gagner la guerre de Gaza ?

 

L’ennemi contre lequel se bat Israël se trouve à Gaza, mais aussi en Judée-Samarie, et il importe de savoir le définir précisément, avant de pouvoir le vaincre. Le juste combat d’Israël ne s’achèvera pas avec l’éradication du Hamas. Il passe par l’éradication de tous les mouvements palestiniens irrédentistes, qui prônent la destruction d’Israël et qui nient les droits du peuple Juif sur sa terre, que ces mouvements s’appellent Hamas, Hezbollah, Fatah, etc. La leçon du 7 octobre 2023 pour Israël – comme celle du 11 septembre 2001 pour les Etats-Unis – est qu’on ne peut jamais « s'accommoder » de l’existence d’ennemis voués à votre destruction.

 

Pour gagner la guerre, il faut donc que l’ennemi renonce à son idéologie et à ses objectifs. Si l’on reprend la comparaison faite par G. Bensoussan et par tous ceux qui, en Occident, prétendent appliquer au conflit israélo-arabe des concepts européens, la paix ne viendra pas avant qu’une nouvelle génération apparaisse chez les Arabes d’Eretz-Israël (les « Palestiniens » selon le vocabulaire usité et largement mensonger). Comme l'écrivait Jabotinsky il y a tout juste un siècle, la paix « ne dépend pas de notre attitude envers les Arabes, mais uniquement de l’attitude des Arabes envers le sionisme ». Ceux qui parlent encore de « la Paix maintenant » et qui n’ont pas renoncé aux illusions mortelles de « l’Etat palestinien » n’ont pas encore tiré les leçons du 7 octobre 2023.

P. Lurçat

Article paru initialement sur Dreuz.info Pourquoi combattons-nous ? (III) Définir l’ennemi pour gagner la guerre - Dreuz.info


NB Mon nouveau livre, Face à l’opacité du monde, est disponible sur Amazon, B.O.D et dans les bonnes librairies.

Pourquoi combattons-nous ? (III)  Définir l’ennemi pour gagner la guerre, Pierre Lurçat

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Les intellectuels juifs face à la guerre en Israël (I) : le serment solennel d’André Neher

October 19 2023, 09:20am

André Neher (1914-1988)

André Neher (1914-1988)

Les intellectuels juifs face à la guerre en Israël (I) : le serment solennel d’André Neher

 

 

            Le 4 juin 1967, alors que le peuple d’Israël vivait des heures d’angoisse face à la menace arabe qui se faisait chaque jour plus pressante, André Neher prononçait les mots suivants, qui résonnent aujourd’hui avec une force particulière, devant l’Assemblée générale du judaïsme français réunie à Paris. Le serment solennel qu’il prononçait est tout aussi valable aujourd’hui qu’alors, pour nos frères juifs de diaspora, et en particulier pour les intellectuels juifs. Espérons qu’ils seront eux aussi – comme Neher et d’autres à l’époque – un « arrière d’acier » pour Israël qui se bat pour sa survie, pour notre survie. P. L.

 

 

« Am qeshé ôref, le peuple à la nuque d’acier : c’est la définition biblique du peuple juif. Or, en hébreu moderne, ôref, ce n’est pas la nuque, mais l’arrière, l’arrière d’un front de combat. Je traduis donc : le peuple juif de la Diaspora est l’arrière du front d’Israël, pas un arrière de repli ou d’embuscade, n’est-ce pas ? mais un arrière de potentiel et de réserves inépuisables, où se forgent les armes morales et matérielles de la lutte d’Israël pour sa vie, un arrière d’acier.

 

Hier encore, je menais avec les hommes les combats des hommes pour les plus nobles valeurs humaines, pour la vérité, pour la paix, pour la justice. Aujourd’hui, je mène l’unique lutte pour Israël, car elle ramasse en elle toutes les autres, les résume et les retrempe dans le creuset d’une épreuve décisive. Oui, c’est la décision entre deux mondes et deux langages, entre ceux qui croient à l’innocence de l’innocent et les fanatiques totalitaires du bouc émissaire juif. Et je dis à mes camarades des luttes d’hier : venez avec moi car la lutte pour Israël est aujourd’hui la lutte humaine par excellente. Si, analysant, hésitant, tergiversant, vous ne venez pas, eh bien ! nous lutterons seuls. De nouveau, nous serons comme Abraham, seuls d’un côté, et le monde entier de l’autre. Et, dans la lutte pour Israël, nous ferons à nouveau, comme l’avait fait Abraham pour le monde entier, le réapprentissage de la justice.

 

Hier encore, je l’avoue, et je le regrette, je ne consacrais qu’une fraction de moi-même à Israël. Aujourd’hui, c’est le tout de ma pensée, de mon action, de ma personne qui s’identifie avec Israël, avec sa lutte, corps et âme, en résolution d’acier, en disponibilité de jour et de nuit…

 

Les hommes juifs des pays libres, les juifs de France en 1939, les Juifs des Etats-Unis en 1943, ne savaient pas. Les uns ne savaient pas qu’Auschwitz était possible. Les autres ne savaient pas qu’Auschwitz était Auschwitz. Nous, nous savons. Alors, en 1939, en 1943, la lutte était défensive. Aujourd’hui, elle est offensive…

 

Le moment pathétique est venu de mettre en pratique le lancinant « souviens-toi » qui nous hante depuis bientôt vingt-cinq ans…

 

Je fais le serment solennel de ne pas sortir du cercle de mes responsabilités avant d’avoir épuisé les infinies ressources dont nous disposons pour faire passer du niveau du souhait à celui de la réalité les trois mots qui, désormais, nous fascinent et nous habitent : AM ISRAEL HAY - ISRAEL, TU VIVRAS !”

 

(Texte publié dans le livre de Neher Dans tes portes, Jérusalem, Albin Michel 1972).

Les intellectuels juifs face à la guerre en Israël (I) : le serment solennel d’André Neher

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