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guerre du 7 octobre

Oded Lifshitz (1940-2023): vie et mort d’un pacifiste israélien

March 5 2025, 08:40am

Posted by Pierre Lurçat

Oded Lifshitz (1940-2023): vie et mort d’un pacifiste israélien

(Article paru dans Causeur.fr)

Oded Lifshitz, dont la dépouille mortelle a été ramenée en Israël dans le cadre des négociations entre Israël et le Hamas le 20 février dernier, n’était pas seulement un des fondateurs du kibboutz Nir Oz et un militant pacifiste. Journaliste et figure du mouvement kibboutzique, il était aussi un idéaliste invétéré. Son itinéraire et sa mort tragique aux mains du Hamas illustrent de manière emblématique l’erreur de ceux qui ont cru – envers et contre tout – à une paix possible avec leurs voisins de Gaza.

 

Nous avons reçu un coup terrible de ceux-là mêmes que nous avions tant aidé…” a déclaré sa veuve, Yocheved Lifshitz, elle-même détenue par le Hamas et libérée au bout de 50 jours. “Oded était un combattant de la paix. Il entretenait d’excellentes relations avec les Palestiniens, et une des choses qui me font le plus de mal c’est qu’ils l’ont trahi”, a-t-elle expliqué lors d’une cérémonie organisée par le Centre Pérès pour la paix. De fait, quelle mort plus terrible peut-on imaginer pour un militant pacifiste, que d’être assassiné par ceux-là mêmes pour lesquels il s’était battu toute sa vie ?

 

Journaliste au quotidien de gauche Al-Hamishmar, Oded Lifshitz avait ainsi protesté contre la création de localités juives en Judée-Samarie dès le lendemain de la guerre des Six Jours. Il s’était également opposé à l’expropriation des bédouins de la région de Rafiah au moment de la création de la localité de Yamit dans le Sinaï (laquelle fut par la suite évacuée par le gouvernement de Menahem Begin). Lifshitz était aussi, comme l’a rappelé récemment Amnon Lord dans les colonnes d’Israël Hayom, un des premiers journalistes israéliens – sinon le premier journaliste au monde – à pénétrer dans les camps de Sabra et Chatila après les massacres commis par les phalangistes chrétiens libanais.

 

Toute la carrière journalistique et politique d’Oded Lifshitz était celle d’un pacifiste et d’un idéaliste invétéré. A cet égard, il incarne l’erreur de ceux qui – au sein des kibboutz frontaliers de Gaza – avaient cru pouvoir tisser des liens d’amitié avec leurs voisins de l’autre côté de la frontière, en les aidant à recevoir des soins médicaux en Israël et en leur faisant traverser la barrière de sécurité pour les transporter dans leurs véhicules personnels. L’idéalisme de Lifshitz et de tous les autres représentants du pacifisme israélien est certes sympathique en apparence, mais il est en réalité dangereux. L’enfer est pavé de bonnes intentions, comme le savent bien les Israéliens depuis le 7-Octobre.

 

En nourrissant et en soignant les habitants de Gaza, Oded et ses camarades n’ont nullement atténué la haine inextinguible de ceux-ci envers Israël. Les exactions commises le 7-Octobre - contre les habitants des kibboutz frontaliers de Gaza et contre les jeunes soldates observatrices non armées - ont été commises non seulement par les soldats du Hamas, mais aussi par les civils de Gaza. La leçon terrible doit être apprise pour les générations à venir : le pacifisme n’apporte jamais la paix. Il est un poison mortel qui anéantit nos capacités de défense et nous expose aux attaques mortelles de nos ennemis.

 

Le pacifisme israélien – depuis la lointaine époque du “Brith Shalom” dans les années 1930 et jusqu’à nos jours – réapparaît à chaque génération, reposant sur la promesse fallacieuse de mettre fin au conflit et sur l’annonce mensongère de la “der des der”. Mais loin d’apporter la paix, il est le plus souvent le meilleur moyen de générer de nouvelles guerres et de nouveaux massacres. “Si vis pacem, para bellum”.

P. Lurçat

NB Mon nouveau livre, L’étoile et le poing, Histoire secrète de l’autodéfense juive en France depuis 1967, sort ces jours-ci. Il est disponible sur Amazon et B.O.D.

Oded Lifshitz (1940-2023): vie et mort d’un pacifiste israélien

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Une étincelle d’hébreu : “Oum Shmoum” - L’autre front de la “Guerre de Renaissance d’Israël”

October 15 2024, 10:59am

Posted by Pierre Lurçat

David Ben Gourion avec l'écrivain S. J. Agnon

David Ben Gourion avec l'écrivain S. J. Agnon

Oum-Shmoum” (או"ם שמום) : cette expression israélienne déjà ancienne est en train de redevenir d’actualité, depuis le début de la guerre à Gaza et encore plus au vu des développements sur le front Nord. « Oum » est la prononciation acronymique hébraïque de « Nations Unies » (Oumot méouhadot). L’ajout du préfixe “shm” donne une connotation péjorative, qui a été reprise par l’hébreu du yiddish. L’expression est difficile à traduire en français… Le meilleur équivalent, en conservant l’allitération et la crudité propre au yiddish, serait sans doute : “ONU mon c… “, qui n’est évidemment pas très distingué ! (J’invite mes lecteurs sagaces à me transmettre leurs suggestions moins impolies).

 

L’expression a été forgée par David Ben Gourion en 1955, dans un contexte qui, malgré les différences avec la situation actuelle, présente certaines similarités. Ben Gourion, qui était alors ministre de la Défense (il avait démissionné de ses fonctions de Premier ministre et ministre de la Défense en 1954, mais était redevenu ministre de la Défense après la démission de Pinchas Lavon), avait proposé de conquérir la bande de Gaza, en réaction aux incursions incessantes de terroristes (alors appelés fedayin) dans le territoire israélien.

 

En réponse à cette suggestion de Ben Gourion, le Premier ministre Moshé Sharett répondit que cette solution n’était pas envisageable, et il ajouta que “sans les Nations Unies, l’Etat d’Israël n’aurait pas vu le jour”. Cette dernière remarque fit bondir Ben Gourion, qui répondit : “Pas du tout ! Seule l’audace des Juifs a fondé ce pays, et non une résolution d’Oum-Shmoum!” Par la suite, l’expression entra dans le lexique politique d’Israël, où elle désigne depuis lors le mépris qu’inspire aux Israéliens l’attitude des Nations Unies et les résolutions contre Israël votées par la majorité pro-arabe au sein de l’ONU.

 

La guerre à Gaza et au Liban a remis au-devant de l’actualité l’attitude de l’ONU et de ses agences : UNWRA à Gaza, et FINUL au Sud-Liban. A Gaza, la participation d’agents de l’UNWRA aux exactions du Hamas a montré au grand jour le vrai visage de cette organisation, devenue un bras armé du terrorisme, sous couvert d’action “humanitaire”. Au Liban, les soldats de la FINUL servent de paravent aux activités hostiles du Hezbollah sur la frontière Nord d’Israël… Alors, comme disait Ben Gourion, “Oum? Shmoum!” Hag Saméah !

P. Lurçat

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N.B. J'aurai le plaisir d'intervenir ce soir à 19h30 (heure de Paris) sur le sujet "Le mur de fer - Un an après le 7 octobre, où en est la dissuasion israélienne ?" dans le cadre de la toute nouvelle "Université Jabotinsky". Conférence en zoom, lien ci-dessous !

👤 Pierre Lurçat

🕔 19h00

💻 via Google Meet

Informations de connexion Google Meet

- Lien de l'appel vidéo : https://lnkd.in/dRgjSSPa

- Ou appelez le : ‪(FR) +33 1 87 40 24 19 CODE : ‪299 720 483#

 

Voici le lien d'accès à la visio et le numéro pour ceux qui n'auront pas internet.

Connectez vous dès 19h, on commencera peut-être un peu avant.

 

⚪ Participation libre : https://mejf.org/don

Une étincelle d’hébreu : “Oum Shmoum” - L’autre front de la “Guerre de Renaissance d’Israël”

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