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Quand Chagall peignait Notre-Dame, par Pierre Lurçat

April 16 2019, 19:20pm

Posted by Pierre Lurçat

Quand Chagall peignait Notre-Dame, par Pierre Lurçat

 

De Victor Hugo à Marc Chagall, Notre-Dame de Paris a inspiré les plus grands artistes de toutes les époques. Elle appartient, selon l’expression consacrée, au “patrimoine de l’humanité”, ce qui signifie qu’elle touche à cette dimension insaisissable qui, sous ses formes religieuses ou artistiques,  concerne la même réalité irréductible de l’être humain. Ou comme l’écrit ce matin Henri Pena-Ruiz, “en ces temps oublieux de l’unité de tous les êtres humains, saisie par les passions tristes des différences, le sens universel de notre condition commune s’est rappelé à nous… Les monuments... nous font savoir, comme le dit Montaigne, que «chaque homme porte la forme entière de l’humaine condition».

 

C’est précisément cet oubli de l’unité de tous les êtres humains qui m’a frappé, en lisant certains commentaires des médias et notamment les réactions de plusieurs responsables des institutions juives de France. Les messages de “tristesse” adressés à l'archevêque de Paris et de “soutien à nos frères chrétiens” ont manqué l’essentiel. Comme si la France était une juxtaposition de communautés, qui ne partageraient que des émotions convenues, dictées par le "vivre-ensemble", et où chacun compatirait aux malheurs de l'autre par voie de communiqués et de messages sur les réseaux sociaux. Quant à Notre-Dame, elle n’est pas une (grande) église! Elle n’appartient pas aux chrétiens de Paris ou de France, comme une simple paroisse de quartier. Notre-Dame, c’est Paris et c’est la France, et à ce titre elle appartient à tous les hommes, y compris les Juifs.


 

Marc Chagall, L’arbre de Jessé


 

C’est ce qu’avait bien compris un grand Juif du siècle passé, Marc Chagall. Il voyait dans Notre-Dame, au-delà de l’édifice religieux (1), le symbole de la ville et du pays qui l’avaient accueilli, en 1910, alors qu’il était un jeune homme plein d’idées et de rêves, loin de sa Russie natale. Elle est présente dans plusieurs de ses oeuvres, parfois aux côtés de la tour Eiffel, moderne cathédrale d’acier.


 

Chagall, Vue de Notre-Dame

 

Paris! Aucun mot n’a résonné aussi doucement à mes oreilles” rapporte Chagall dans son autobiographie. Sous son pinceau, la ville des Lumières devient le théâtre enchanté de l’amour et du bonheur, comme dans son tableau “Vue de Notre-Dame”, où la cathédrale sert de décor à la rencontre entre une jeune femme nue et un personnage mythique, mi-homme mi-oiseau, qui lui tend un bouquet de fleurs.


 

Les monstres de Notre-Dame:

Si seulement je pouvais parvenir, chevauchant l’une des gargouilles de Notre-Dame…”


 

Amoureux des personnages mythiques et monstrueux, Chagall était évidemment tombé sous le charme des gargouilles de Notre-Dame, qu’il a représentés dans sa lithographie Les monstres de Notre Dame, élément d’une série publiée dans la revue Derrière le miroir. Les gargouilles figurent aussi dans la “lettre d’amour à Paris” reproduite ci-dessous, où il écrit notamment “si seulement je pouvais parvenir, chevauchant l’une des gargouilles de Notre-Dame,à tracer un chemin à travers cieux…”

 


 

Le cri d’amour de Chagall pour Paris, sa seconde patrie, a été partagé par de nombreux émigrés juifs à l’époque, venant de Russie ou d’ailleurs. Parmi ceux-ci, ma mère, née à Jérusalem en Palestine mandataire, et qui a grandi dans le quartier des bords de Seine, face à Notre-Dame, alors un quartier populaire. Sur les bancs de l’école publique, elle a appris les vers de Victor Hugo, comme des dizaines d’autres enfants venus d’Europe centrale et d’Asie mineure (“Kurtz, Knopf, Kambourakis…” égrenait chaque matin la maîtresse en faisant l’appel des noms).

 

Enfant, elle jouait au square Viviani et au square Notre-Dame. Adolescente, elle flânait sur les bords de la Seine et chez les bouquinistes. Aujourd’hui très âgée, et aussi vieille, à l’échelle de l’homme, que Notre-Dame, ma mère est restée depuis lors amoureuse de Paris, comme Marc Chagall et comme tant d’autres.


Pierre Lurçat

 

(1) Ce qui n’épuise évidemment pas le thème des relations entre Chagall et le christianisme, tellement présent dans son oeuvre.


 

La Lettre d’amour de Chagall à Paris

J’ai quitté ma terre natale en 1910. A cette époque, j’ai décidé que j’avais besoin de Paris.

J’y suis allé car je cherchais sa lumière, sa liberté, sa culture et l’opportunité d’y perfectionner mon art. Paris a illuminé mon monde de ténèbres comme le soleil lui-même l’aurait fait.

J’ai passé mes jours à vagabonder Place de la Concorde ou près des jardins du Luxembourg. J’ai contemplé Danton et Watteau, j’ai arraché quelques feuilles.

Oh, si seulement je pouvais parvenir, chevauchant l’une des gargouilles de Notre-Dame comme s’il s’agissait d’un cheval, à tracer un chemin à travers cieux à la force de mes bras et mes jambes.

Te voilà, Paris. Tu es mon second Vitebsk.

Marc Chagall


 

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Vers la fin du judaïsme en France? par Pierre Lurçat La France sans les juifs, de Danny Trom

March 18 2019, 14:43pm

Posted by Pierre Lurcat

Les transformations de la condition juive en France depuis 1940, et au cours de la décennie écoulée - celle qui s’étend de l’assassinat d’Ilan Halimi à celui de Mireille Knoll - ont fait l’objet d’innombrables articles de presse, mais de peu d’analyses sociologiques et politiques  de fond récentes. Le livre de Danny Trom vient combler cette lacune. L’auteur, chercheur au CNRS, a publié plusieurs livres, à la croisée de la sociologie et de la science politique, parmi lesquels Persévérance du fait juif. Une politique de la survie (2018).

 

Tout point de vue est toujours aussi et déjà un exercice de description de soi et du monde”. Cette phrase extraite du préambule de son livre permet de comprendre la motivation de l’auteur. Son analyse n’est pas tant celle de l’observateur extérieur, que celle du “spectateur engagé”, pour citer Raymond Aron, dont la réflexion est très présente dans le livre de Trom.


 

Un livre passionnant

 

Le flux des juifs quittant la France a pris une ampleur et une régularité telles qu’il faut bien parler d’émigration de masse. Cela ne se dit jamais dans des termes aussi abrupts, parce qu’ils la quittent imperceptiblement, un à un. Et parce que l’on hésite: est-ce quelque chose qui arrive aux juifs ou à la France?” Pour comprendre ce qui “arrive aux juifs” et à la France, Trom commence par interroger la place spéciale qu’occupent les juifs dans l’histoire et dans la constitution de la nation française, reprenant à son compte la définition de Pierre Manent : la France est une “nation de marque chrétienne où les juifs jouent un rôle éminent”(1). Il remonte à l’époque de l’émancipation des juifs, par laquelle ceux-ci se trouvent “intriqués dans la définition moderne de la France”. On pense à l’ouvrage de Pierre Birnbaum sur les “fous de la République’(2).

 

Tout change avec la défaite de 1940 et la trahison que représente le Statut des Juifs. A la trahison du Statut des juifs d’octobre 1940 fait écho celle de 1967, quand la France gaullienne, non contente d’avoir reproché à Israël son attaque préventive, fait le procès des juifs, “peuple sûr de lui et dominateur”. Le départ des juifs de France n’est pas tant, dans cette perspective et comme l’explique Danny Trom, la conséquence d’une adhésion au projet sioniste - laquelle a longtemps été marginale chez les juifs français - que celle d’un amour déçu envers la France.


 

Ben Gourion et De Gaulle en 1967

 

Dans des pages très intéressantes, Trom compare l’attitude de Raymond Aron et celle d’Hannah Arendt, tous deux juifs assimilés, le premier farouchement Français et républicain, la seconde attachée à sa culture allemande et brièvement sioniste. “Nous voici donc au coeur d’une énigme : l’Etat d’Israël fait subitement intrusion, s’impose à l’expérience d’Aron et d’Arendt”. Citant les propos d’Aron, empreints d’un  pathos inhabituel sous sa plume : “Si les grandes puissances selon le calcul froid de leurs intérêts laissent détruire le petit Etat qui n’est pas le mien, ce crime… m’enlèverait la force de vivre”), Trom montre ce que le “moment 1967” signifie dans la pensée et dans l’expérience de ces deux penseurs.

 

L’auteur affirme avec lucidité que “les conseils insistants prodigués par l’Europe à l’Etat d’Israël en vue du règlement du conflit territorial sont peu crédibles, si ce n’est risibles”. Dans son chapitre consacré à l’Europe, aux fondements de laquelle se trouvent “la défaite” (de 1945) et “le crime” (de la Shoah), il soutient pourtant que l’Europe, “résolument technocratique et pacifiste”, aurait renoncé d’emblée à la politique. Or, rien n’est moins évident quand on analyse l’attitude de l’Union européenne à l’endroit d’Israël. Car l’Europe ne se contente pas de conseils, elle mène une politique pro-palestinienne agressive. Celle-ci se traduit notamment par le financement d’une multitude d’associations radicales, luttant avec acharnement pour influer sur la politique et pour modeler le visage de la démocratie israélienne, en soutenant sans la moindre retenue les terroristes palestiniens et en leur donnant accès à la Cour suprême, pour y attaquer les décisions législatives, exécutives et administratives à tous les niveaux de l’Etat.


 

Eurabia : l’élément manquant


 

Sur ce point crucial, l’analyse de l’auteur est insuffisante pour comprendre et analyser la politique de l’Union européenne envers Israël (et, par ricochet, envers les juifs, accusés de soutenir Israël). L’Union européenne incarne aujourd’hui la “nouvelle église du totalitarisme”, pour reprendre l’expression de la politologue israélienne Raya Epstein, et le discours pacifiste et technocrate qu’elle adopte n’est que le masque trompeur de ses visées impérialistes et totalitaires. La politique arabe de la France (et de l’Europe) est l’élément manquant du puzzle (3), qui permet de comprendre comment la “guerre contre les juifs” a pu prendre une telle ampleur ces dernières années en France, au point que l’antisémitisme, longtemps inabordé et quasiment tabou, est devenu aujourd’hui un sujet important de la vie publique française.

 

L’autre élément absent de son analyse est celui du sionisme et de l’attitude des institutions juives. Le premier, même marginal, est néanmoins présent dans l’histoire des Juifs en France depuis 1945 (et avant). Son histoire demeure à écrire. Quant à la seconde, comment comprendre l’attitude pusillanime de la plupart des dirigeants des institutions juives de France (rabbinat et Consistoire notamment), face aux enjeux et aux menaces sans précédent que les juifs affrontent? Au lieu d’accompagner et d’encourager le départ des juifs vers Israël - seule solution à long-terme - ils se contentent le plus souvent de “dénoncer” l’antisémitisme dans une attitude incantatoire et, pour le reste, de faire comme si de rien n’était. “Business as usual”... Un livre passionnant.

 

Pierre Lurçat

 

(1) Pierre Manent, Situation de la France. Desclée de Brouwer 2015.

(2) Les fous de la République : histoire politique des Juifs d'État, de Gambetta à Vichy, Paris, Fayard, 1992.

(3) Sur ce sujet, je renvoie notamment aux ouvrages essentiels de Bat Ye’or, Eurabia, l’axe euro-arabe, éd. Jean-Cyrille Godefroy 2006, et de David Pryce-Jones, Un siècle de trahison, la diplomatie française et les juifs, Denoël 2008.

 

Israël : seule solution à long terme pour les Juifs de France

 

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Kaddish pour la France ? Deux livres pour comprendre l’état de la France aujourd’hui, Pierre Lurçat

November 25 2018, 12:54pm

Posted by Pierre Lurçat

Kaddish pour la France ? Deux livres pour comprendre l’état de la France aujourd’hui, Pierre Lurçat

Deux ouvrages récents mettent en perspective la situation de la France aujourd’hui, et analysent les raisons d’une crise multiforme, à la fois politique, économique et culturelle, qui ébranle les fondements de la société française. Le plus récent, celui d’Yves Mamou, est intitulé de manière éloquente “Le grand abandon. Les élites françaises et l’islamisme”. L’auteur, journaliste spécialiste des questions économiques, a collaboré au Monde et à L’Expansion. D’après son éditeur, son livre traite de la “fracture politique qui s’est creusée entre le haut (« les élites ») et le reste de la population en France”.  

 

 

Ce livre a pour but de montrer, sources à l’appui, comment la caste au pouvoir a aussi fait alliance avec des groupes ennemis de l’intérêt national, pour consolider son pouvoir.  En France, la bourgeoisie française mondialisée, « qui prône l’égalité des territoires mais promotionne la métropolisation, qui fait la promotion du vivre ensemble mais participe à l’ethnicisation des territoires », cette bourgeoisie-là, favorise, voire pactise objectivement avec des groupes et une idéologie islamistes qui noyautent progressivement la société démocratique.

 

Le multiculturalisme, cheval de Troie de l’islamisme

 

Soulignons que ce livre n’est pas, comme la présentation de l’éditeur pourrait le faire penser, un essai à thèse. Il s’agit d’une analyse documentée, qui montre de manière convaincante, preuves à l’appui, comme les grands corps et institutions de l’Etat (Conseil d’Etat, Conseil constitutionnel, Conseil supérieur de l’audiovisuel, etc. (la liste est longue) se sont engagés au service d’une idéologie (le soi-disant “vivre-ensemble”) qui a favorisé le délitement du tissu social français, en soutenant les revendications de groupes islamistes et de leurs alliés. Ou pour dire les choses autrement, en reprenant l’expression que j’avais forgée il y a plus de dix ans et qui a été souvent reprise depuis, comment “le multiculturalisme a été le cheval de Troie de l’islamisme”. Le livre de Mamou est une étude fouillée, convaincante, qui illustre les transformations subies par la France en proie à l’assaut conjugué de l’islam politique et de l’idéologie post-moderniste mondialiste.

 

L’originalité de son analyse consiste à montrer que l’islamisation de la France n’est pas seulement un phénomène imposé d’en bas, par les réalités sociologiques et démographiques (le fameux “Grand remplacement”), mais aussi et surtout le fruit d’une volonté politique, qu’il n’attribue pas à un parti ou un camp politique déterminés, mais aux élites en général, mues par des motivations idéologiques ou économiques. J’ajoute que son analyse rejoint et confirme, si besoin était, celle que Bat Ye’or a développé il y a plus de dix ans dans son ouvrage fameux, Eurabia. (Curieusement, le terme d’Eurabia est absent du livre de Mamou, alors même qu’il est entré dans le vocabulaire politique contemporain, et que certains des détracteurs de Bat Ye’or ont fini par reconnaître, avec retard, qu’elle avait raison.)

 

Le second livre est aussi celui d’un économiste, Olivier Piacentini. Son objet est plus restreint, mais tout aussi intéressant. Il retrace l’ascension au pouvoir d’Emmanuel Macron et la manière dont celle-ci a été pensée, planifiée et exécutée avec succès par ces mêmes élites dont Yves Mamou a décrit l’alliance avec l’islam politique.

 

 

“Pour la première fois dans l’histoire de la Ve République, des affaires judiciaires et leur traitement médiatique allaient faire basculer le destin du pays, écartant les uns d’une victoire promise, élevant les autres jusqu’aux marches de l’Élysée. À y regarder de plus près, la victoire-surprise d’un jeune banquier ambitieux, sans expérience électorale et sans parti, ne doit rien au hasard : le soutien sans faille que le monde de la finance et des médias lui apporta est le nœud de ce qui s’apparente à un coup d’État... Un an après, c’est avec ce présupposé à l’esprit qu’il faut observer et juger de la politique conduite aujourd’hui. Le programme du candidat Macron a toujours semblé flou, et les décisions de son gouvernement sont souvent remises en cause suivant l'actualité du jour par des ministres ou des députés « En Marche » eux-mêmes. Mais il est des promesses sur lesquelles le président Macron ne transigera jamais : celles qu’il a faites il y a plus d’un an à ses puissants bailleurs de fonds qui l’ont soutenu sans jamais faillir et qui investissent rarement sans espoir de retour !”

 

Piacentini montre notamment comment les médias français se sont mobilisés dans leur immense majorité au service de Macron, en privant de parole ses opposants ou en les diabolisant, et comment le candidat de cercles économiques et financiers puissants a été quasiment imposé d’en haut à un système politique impuissant, après avoir été adoubé par Jacques Attali qui en a fait son protégé. La chute de la popularité d’Emmanuel Macron et les événements actuels montrent cependant que la tentative pour “imposer” un Président aux Français a peut-être réussi à le porter jusqu’à l’Elysée, mais qu’elle n’a pas fait long feu.


 

Le sursaut d’un peuple en quête de liberté

 

Le mouvement de protestation populaire des “Gilets jaunes”, auquel on assiste ces derniers jours, n’incarne sans doute pas seulement la révolte des Français contre le poids des impôts (dans la pure tradition historique française), mais aussi, et surtout, le sursaut d’un peuple en quête de liberté. A cet égard, la situation actuelle, dont les deux livres évoqués ci-dessus permettent de comprendre les racines, illustre la réflexion de l’amiral Michel Darmon, ancien président de France-Israël, qui se plaisait à dire que “‘l’histoire des peuples n’est pas l’histoire des Etats”. De l’Etat français, traditionnellement anti-israélien (voir les récentes révélations sur les livraisons d’armes aux terroristes palestiniens pendant la Deuxième Intifada), il n’y a rien à attendre pour Israël et les juifs. Mais il est encore trop tôt pour dire Kaddish pour la France et le peuple français.


Pierre Lurçat

 

Yves Mamou, Le grand abandon. Les élites françaises et l’islamisme. Editions l’Artilleur 2018.

Olivier Piacentini, OPA sur l’Elysée. Un an après, le vrai bilan du macronisme. Editions de Paris / Max Chaleil 2018.

N.B. Mon livre, Israël, le rêve inachevé, paraît ce jeudi aux éditions de Paris/Max Chaleil.

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«Face à l'islamisme, nos élites ont trahi», Interview d'Yves Mamou

October 6 2018, 18:58pm

Posted by Yves

«Face à l'islamisme, nos élites ont trahi», Interview d'Yves Mamou

FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - Alors que l'existence de tensions communautaires a été reconnue par Gérard Collomb lui-même, le journaliste Yves Mamou accuse les élites françaises de s'être coupablement désintéressées de l'immigration, et d'avoir fermé les yeux sur l'islamisation du pays.

 


Yves Mamou est un ancien journaliste du Monde. Il a également collaboré au Canard Enchaîné, à Libération et à La Tribune. Collaborateur régulier du site américain The Gatestone Insitute, il est l'auteur de nombreux ouvrages dont Hezbollah, dernier acte (éd. Plein jour, 2013) et Le Grand abandon. Les élites françaises et l'islamisme (éd. L'Artilleur), paru le 25 septembre 2018.


FIGAROVOX.- Selon vous, l'immigration et l'islamisation auraient pour conséquence d'empêcher les Français de «faire nation»? Quel lien faites-vous entre la supposée émergence perturbatrice de l'islam et la supposée désagrégation de la nation française?

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JE DÉCOUVRE

Yves MAMOU.- Le Grand Abandon est une tentative de reconstitution. J'ai essayé de savoir pourquoi et comment, à côté de la nation française, une nation islamique avait pu progressivement se constituer. Les déclarations fracassantes de Gérard Collomb, ex-ministre de l'Intérieur, au matin de sa passation de pouvoir à Edouard Philippe, Premier ministre, montrent que la juxtaposition de ces deux nations aujourd'hui en France engendre un risque d'affrontement. Nous sommes aujourd'hui «côte à côte» (sous-entendu musulmans et non-musulmans) a dit Gérard Collomb, mais rien ne garantit que demain nous ne serons pas «face à face». Cet avis de guerre civile en bonne et due forme a été proféré par l'homme qui, pendant un an et demi, Place Beauvau, a eu sous les yeux, au quotidien, tous les rapports de police et de gendarmerie.

Gérard Collomb est partie prenante de l'élite politique française. Il abandonne son poste en informant que la guerre civile est à nos portes. Une fuite qui à elle seule justifie mon titre «Le Grand Abandon». L'avertissement aurait eu plus de force s'il avait été proféré par un ministre en exercice. L'avoir prononcé sur le pas de la porte a fait que certains médias ne l'ont même pas repris.

La guerre civile se définit comme le déchirement d'une nation. Je ne sais pas si cette guerre aura lieu, mais il m'a semblé utile de m'interroger sur la présence de deux nations sur le même territoire national. Parfois, ce sont des frontières mal tracées qui créent les conditions d'un affrontement entre deux nations. Mais en France, la nation islamique a été fabriquée de toutes pièces. Elle est le résultat d'une politique. Les élites françaises, c'est-à-dire les grands corps de l'État, les partis politiques, les experts, les magistrats, les médias, les élites culturelles… ont, pour de multiples raisons, plusieurs décennies durant - et encore aujourd'hui - encouragé et légitimé l'immigration musulmane.

Cette préférence des élites pour l'islam a produit un fossé abyssal entre la France d'en haut et la France d'en bas. Le Baromètre de la Confiance que le Cevipof, le centre de recherches de Sciences Po, publie année après année, illustre parfaitement le phénomène: la majorité de la population française témoigne à l'égard de sa classe politique d'une gamme de sentiments qui va de l'écœurement au dégoût, en passant par le rejet et l'indifférence. Et sur quoi se cristallise cette rupture entre le haut et le bas de la société? Sur l'islam jugé trop invasif et l'immigration jugée excessive.

Curieusement, ce baromètre du Cevipof sauve la mise de deux institutions, l'armée et la police qui jouissent d'un taux de confiance de près de 80 %.

Peut-être, mais est-ce suffisant pour affirmer comme vous le faites que l'islamisme et l'immigrationnisme ont été voulus, théorisés, écrits et préparés à l'avance?

L'immigration a été voulue et organisée, mais l'islamisation de cette immigration n'était sans doute pas inscrite au menu. Si l'immigration se poursuit malgré l'islamisation, c'est sans doute que nos élites la jugent insignifiante. Ou bien qu'elle leur est indifférente. Et c'est cette indifférence au risque de guerre civile que j'ai voulu souligner.

La constance avec laquelle le Conseil d'État a aidé à la constitution d'une nation islamique en France est sidérante. Je liste dans mon livre tous les arrêts du Conseil d'État favorables à l'immigration musulmane, favorables au voile, favorables au burkini, favorables à la burqa, favorables aux familles polygames et j'en passe. Idem pour le Conseil constitutionnel qui trouve conforme à l'intérêt général de laisser les écoles salafistes proliférer ou de supprimer, au nom de la «solidarité», les peines qui frappaient autrefois les délinquants qui facilitaient l'immigration clandestine. Mon livre passe également au crible l'étrange aveuglement de l'Observatoire de la laïcité quand il est question d'islam et l'étrange sensibilité du Conseil supérieur de l'audiovisuel aux récriminations des téléspectateurs musulmans.

Il existe bel et bien une préférence des élites françaises pour l'islam.

Tout ce que j'avance dans mon livre est sourcé. Le Grand Abandon est riche de plus de 700 notes et références. L'ordonnancement et la mise en relation de ces faits étayés et vérifiés entre eux mettent en lumière une évidence: il existe bel et bien une préférence des élites françaises pour l'islam.

Ce qui nous ramène à votre première question. Ce n'est pas seulement l'islam qui empêche aujourd'hui de faire nation. Les élites aussi ne veulent plus faire nation.

«L'antiracisme politique qui sévit aujourd'hui n'a jamais eu pour but de combattre le racisme.» Que voulez-vous dire?

Je n'ai pas remarqué de mobilisation des organisations antiracistes contre le rappeur Nick Conrad qui a chanté le meurtre des Blancs et des enfants blancs dans les crèches. Ni contre les Indigènes de la République ou le syndicat SUD Éducation qui ont organisé des séminaires «racisés» fermés aux «Blancs», ni contre Médine qui rêve de crucifier les laïcards au Golgotha, ni contre Mmes Ernotte (France Télévisions) et Nyssen (ministère de la culture) qui souhaitaient voir moins de «Blancs» à la télévision.

En revanche, quand Éric Zemmour a affirmé que les immigrés étaient surreprésentés dans les prisons, ou quand Georges Bensoussan a tenté d'expliquer que l'antisémitisme sévissait dans une large frange de la population musulmane en France, les associations antiracistes se sont unies pour les traîner devant un tribunal. Au nom de la lutte antiraciste!

Ces quelques exemples permettent de situer la zone d'action de l'antiracisme: faire taire tout critique de la «diversité». La «diversité» n'est pas un slogan antiraciste un peu creux. Je démontre dans mon livre que la «diversité» est en réalité une politique. Et cette politique passe par les organisations antiracistes subventionnées par l'État, par l'école où l'apprentissage de l'arabe est proposé aujourd'hui dès le primaire, par une politique du ministère de la Culture qui subventionne la «diversité» au cinéma et au théâtre, par l'Afnor qui labellise les entreprises pour plus de «diversité», par le Conseil supérieur de l'audiovisuel qui, avec son Baromètre de la «diversité» rêve d'imposer des quasi quotas ethniques sur le petit écran, et par divers lobbys comme le Club XXI d'Hakim el Karoui ou l'association Coexister...

Le Grand Abandon démontre que l'antiracisme politique et le discours diversitaire n'ont pas pour but de combattre le racisme. Ce sont des outils au service d'une réinitialisation des consciences. Ils servent à marteler

La gauche clientéliste flatte le communautarisme islamique.

que les immigrés de couleur sont par essence des victimes. Les services du Premier ministre diffusent actuellement des clips contre les violences sexistes. L'un de ces clips montre un «Blanc» qui agresse sexuellement une jeune fille d'origine maghrébine laquelle est défendue par une «Blanche» en couple avec un homme noir. Ce clip d'État d'une grande pureté idéologique assigne la violence sexuelle aux hommes Blancs et refuse d'évoquer celle qui peut aussi exister chez les «victimes» de couleur. J'affirme que cette victimisation forcenée des Français de couleur participe à la fabrication de la violence d'aujourd'hui.

Quand vous parlez des «élites», qui désignez-vous exactement? Peut-on mettre tous les responsables politiques, économiques, culturels, médiatiques… dans le même panier?

Mon livre passe en revue les partis politiques, le ministère de la justice, les associations antiracistes, l'université, l'école, les experts, les intellectuels, le monde du cinéma et du théâtre et de quelques autres encore… Chacun de ces groupes ou institutions œuvre, dans le champ qui est le sien, à la promotion de la «diversité» et de son corollaire le «vivre-ensemble». J'ai déjà évoqué le cas du Conseil d'État, du Conseil constitutionnel et du Conseil supérieur de l'audiovisuel. Mais je liste également le cas des intellectuels qui pétitionnent et lynchent médiatiquement toute personnalité publique qui émet des opinions non conformes aux leurs. L'écrivain algérien Kamel Daoud en a ainsi fait les frais quand il a expliqué que les viols de masse de Cologne en 2015 étaient dus à l'importation en Allemagne d'une culture patriarcale des relations entre les sexes. Les experts justifient et encouragent l'immigration au nom de supposés bienfaits économiques. Le ministère de la justice met à mal la liberté d'expression des Zemmour et Bensoussan… etc. J'ai 600 pages d'exemples et de logiques qui s'emboîtent les unes dans les autres et qui tous ensemble concourent à une révolution, «par le haut».

En trente ans, la société française a quitté un modèle laïque républicain pour être projetée dans un modèle multiculturaliste, communautariste et anti-laïque. Il s'agit d'une authentique révolution qui se poursuit encore aujourd'hui sous nos yeux. Les élites politiques, économiques et institutionnelles ont balayé le vieux modèle laïque et républicain sans demander l'avis du reste de la population. Les élites françaises ont été à l'origine du plus grand casse du siècle, lequel s'avère être aussi un casse de la démocratie et de la laïcité. Pour quel profit? Je crains que seul l'islamisme soit à même de tirer les marrons du feu.

Les politiques ont selon vous une responsabilité toute particulière dans la diffusion de l'islamisme. Tous, y compris le Front national, pourquoi?

Le Front national a joué les repoussoirs. Par sa seule présence, le Front national a empêché l'émergence de tout débat sérieux sur l'islam et l'immigration. Les éructations de Jean-Marie Le Pen toujours à la limite du racisme et de l'antisémitisme ont contribué au caractère hégémonique du discours antiraciste. Marine Le Pen a bien tenté de redresser l'image de son parti, mais le mal était fait. Et il dure encore.

Quant aux gouvernements de gauche, ils portent une responsabilité historique que j'expose dans Le Grand Abandon.

Vous reprochez aux politiques, notamment de gauche («islamo-gauchistes») leur clientélisme, mais vous le reconnaissez vous-même en introduction, les musulmans deviennent une composante à part entière de la population: il faut bien que des politiques leur parlent à eux aussi?

La gauche clientéliste flatte le communautarisme islamique: baux emphytéotiques pour la construction de mosquées, heures de piscine réservées aux femmes, etc., cela dans le but de recueillir les voix des musulmans. L'islamo-gauchisme accompagne la violence islamiste pour conquérir le pouvoir. Ce sont deux démarches différentes, mais les deux instrumentalisent les musulmans comme outil de conquête du pouvoir.

En trente ans, la société française a quitté un modèle laïque républicain pour être projetée dans un modèle multiculturaliste, communautariste et anti-laïque.

Cette instrumentalisation de l'islam par la gauche a creusé la tombe de la laïcité. La laïcité non plus n'est pas un mot creux. C'est l'espace de la citoyenneté. Et la citoyenneté c'est l'espace du politique parce qu'il est débarrassé de tous les sujets qui ne prêtent pas à la discussion et à la négociation. Si la laïcité a cantonné la religion au domicile et aux lieux de culte, c'est précisément pour les sortir de l'espace politique. En réintroduisant la religion - et surtout la religion musulmane - dans l'espace de la politique, la gauche (mais aussi la droite) a disséminé les germes de la guerre civile.

Une République laïque ne doit reconnaître que des citoyens et non des communautés, et moins encore des communautés religieuses. Penser comme le font nos élus de droite et de gauche que la République doit des mosquées aux musulmans est une erreur et une trahison. Une erreur parce qu'elle conforte le communautarisme et le sécessionnisme musulman. Et une trahison parce que ce que la République doit aux Français, quelle que soit leur confession ou leur couleur de peau, ce sont des écoles, la liberté de pensée et d'expression.

Vous critiques beaucoup aussi l'Église. Mais n'est-elle pas dans son rôle lorsqu'elle exprime une compassion à l'égard des migrants? Faut-il toujours tout ramener à une vision politique?

Le rôle des journalistes n'est pas de prendre les apparences pour le réel. Quand Macron va au Collèges des Bernardins et déclare aux plus hautes personnalités du catholicisme français qu'il faut «réparer» le lien abîmé entre l'Église et l'État, que croyez-vous qu'il fasse? Une bonne action? Non, il fait de la politique. Il s'adresse à une Église catholique blessée par cent ans de laïcité et qui souffre d'une hémorragie de fidèles. Il lui dit: oublions la laïcité, revenez dans le jeu politique. Pourquoi Macron fait-il cela? Pour se constituer des alliés dans son grand projet de bâtir ce qu'il appelle l' «Islam de France». Macron a besoin d'alliés pour se débarrasser de la laïcité. Quel meilleur allié que l'Église?

Quant à la compassion de l'Église pour les migrants musulmans, il est bon de rappeler que cette compassion est sélective. L'Église ne défend pas les Coptes quand ils sont massacrés en Égypte, elle proteste à peine contre l'authentique épuration ethnique qui frappe les chrétiens d'Orient, et elle n'a guère eu de mot charitable pour les Yazidis massacrés par l'État islamique. C'est cette sélectivité compassionnelle qui interroge. J'essaye de montrer dans mon livre que la charité affichée de l'Église envers les musulmans est aussi une politique.

Quant aux médias, pour finir, vous y voyez des «falsificateurs de la vérité»?

Il y a quelques jours, le Journal télévisé de France 2 a diffusé un reportage sur l'épidémie d'attaques au couteau qui sévit à Londres. Mais la même épidémie sévit en France et aucun média ne dresse un tableau de la situation. Il faut feuilleter la presse de province, journal par journal, pour se rendre compte de l'ampleur des violences gratuites, souvent mortelles, commises au quotidien. Quand un journal évoque une attaque au couteau, on ignore le nom de l'agresseur et ses motivations. Comme s'il y avait une volonté d'anonymiser le «déséquilibré»! Les médias, dans leur grande majorité, participent au casse du siècle. Ils n'informent plus sur les problèmes, ils prêchent la «diversité» et le «vivre ensemble».

http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2018/10/05/31001-20181005ARTFIG00341-face-a-l-islamisme-nos-elites-ont-trahi.php?redirect_premium

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Face aux prêcheurs de haine dans les mosquées françaises, le silence n’est plus de mise

July 11 2018, 16:43pm

Posted by Pierre Lurçat, ¨Philippe Karsenty

Face aux prêcheurs de haine dans les mosquées françaises, le silence n’est plus de mise

Après le lâcher de colombes et le discours de l’imam Mohamed Tataï exaltant le rôle de rempart « contre l’extrémisme » de la nouvelle mosquée de Toulouse, inaugurée le 23 juin dernier, la vidéo mise en ligne par l’institut MEMRI a fait l’effet d’un trouble-fête. On y voit ce même imam Tataï citer in extenso un hadith contenant des propos virulents contre les juifs, et notamment la phrase suivante : « Le Prophète, que la prière et la paix soient sur Lui, a dit : le Temps ne viendra pas avant que les Musulmans ne combattent les Juifs et les tuent ; jusqu’à ce que les Juifs se cachent derrière des rochers et des arbres, et ceux-ci appelleront : Ô Musulman, il y a un Juif qui se cache derrière moi, viens et tue-le ! »

Ce hadith - propos du prophète rapporté par la tradition - est très souvent mentionné dans le discours islamiste contemporain. On le retrouve notamment dans la charte du Hamas, à l’article 7. Il illustre la dimension apocalyptique de l’islam, et la vision d’un affrontement avec les juifs qui n’est pas seulement politique, mais eschatologique : il est la condition préalable à la venue de la fin des temps. Cette dimension de l’islam rappelle à certains égards les conceptions hitlériennes de l’affrontement quasi-métaphysique entre l’Allemagne et les juifs.

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Le double discours de Dalil Boubakeur

Face à de tels propos dénués de toute ambiguïté, la réaction de l’imam Tataï, et plus encore celle du recteur de la mosquée de Paris, le soutenant et accusant les médias d’avoir « déformé ses propos », réveillent les soupçons de double discours de certains représentants de l’islam de France. Quand Dalil Boubakeur prend la défense de l’imam de Toulouse et soutient que ses propos ont été « décontextualisés », il sous-estime l’intelligence du public français. L’imam Tataï n’en était d’ailleurs pas à son coup d’essai, comme cela a été rappelé dans ces colonnes.

Les propos de l’imam Tataï constituent de toute évidence une incitation à la haine contre les juifs. Ils sont totalement contraires à la « charte des imams » et à la volonté affichée l’an dernier par le CFCM de lutter contre les discours radicaux tenus dans certaines mosquées, en proclamant « l’attachement des imams de France à l’islam du juste milieu et au pacte républicain ». Dans ce contexte, le discours du président Macron, selon lequel « il y a une lecture radicale, agressive de l'islam qui se fixe pour but de mettre en cause nos règles et nos lois de pays libre, de société libre dont les principes n'obéissent pas à des mots d'ordre religieux », est très en-deçà de la réalité.

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Une triple réaction indispensable

L’affaire de l’imam Tataï constitue un test de la volonté présidentielle de « donner à l'islam un cadre et des règles garantissant qu'il s'exercera partout de manière conforme aux lois de la République ». Pour que le projet, maintes fois réaffirmé depuis plusieurs décennies, de créer un « islam de France » expurgé des discours radicaux, il faut que l’affaire de l’imam Tataï donne lieu à une triple réaction. Sur le plan judiciaire tout d’abord : la justice doit aller à son terme et condamner l’auteur des propos antijuifs. Il ne serait pas acceptable qu’un dirigeant religieux puisse prononcer des propos incitatifs à la haine, qui plus est dans une ville devenue un triste symbole du « nouvel antisémitisme » d’origine musulmane, sans être sanctionné.

Sur le plan politique ensuite : l’imam Tataï doit être démis de ses fonctions. Il n’est pas concevable que la nouvelle mosquée de Toulouse, qui vient d’être inaugurée, et la communauté musulmane de cette ville emblématique, soient abandonnées entre les mains d’un imam intégriste appelant à la guerre contre les juifs.

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Sur le plan religieux enfin : cette affaire devrait donner l’impulsion nécessaire à une réflexion au sein de l’islam en France, pour que les hadiths comme celui des « rochers et des arbres », constitutifs d’un antijudaïsme virulent, apocalyptique et guerrier, soient abrogés ou tout simplement passés aux oubliettes. Cela est d’autant plus envisageable qu’il n’est pas question du Coran, mais simplement des propos attribués au prophète. Face à un discours islamiste radical et potentiellement meurtrier, le silence n’est plus de mise.

http://www.valeursactuelles.com/societe/macron-et-lislam-le-test-de-limam-de-toulouse-97230

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