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culture israelienne

CulturaSion’ #12 - Hommage au chanteur et compositeur Uzi Hitman

November 23 2019, 17:20pm

Posted by Judith Assouly et Pierre Lurçat

 CulturaSion’ #12 - Hommage au chanteur et compositeur Uzi Hitman

REGARDER L'EMISSION ICI

Vous connaissez tous ses chansons, Noladti la shalom”“Ana’hnou nisharim ba’Aretz”. Pourtant son nom est largement inconnu du public francophone. Il y a 15 ans disparaissait à l’âge de 52 ans le chanteur et compositeur Uzi Hitman, un des piliers de la chanson israélienne des années 1980 et 1990. 

 

Uzi Hitman est né en 1952 à Givat Shmuel. Ses parents étaient tous les deux des rescapés de la Shoah. Son père était ‘hazan. Pendant son service militaire, il rejoint la Lahakat Pikoud Merkaz (la troupe militaire du commandement centre) et compose ses premières chansons, parmi lesquelles “Mi yada shé kah iyihé” qui sera interprétée par Boaz Sharabi. Cette chanson fait partie du répertoire associé à la guerre de Kippour (à laquelle Hitman participa comme réserviste) et elle fut à l’époque interdite de diffusion, car considérée comme exprimant des sentiments de lassitude et de désespoir.

 

Dans les années d’après la guerre de 1973, il collabore avec plusieurs chanteurs connus, comme Avi Toledano, mais aussi avec la nouvelle vague des chanteurs “orientaux” - à l’époque peu joués à la radio israélienne - comme le légendaire Zohar Argov, Haïm Moshe, Margalit Tsanani ou Shimi Tavori. Avec Shimi Tavori, il chante “Od sippour ehad shel ahava”.

 

Il écrit aussi une de ses chansons les plus célèbres, “Noladti la shalom”, à l’époque des négociations entre Israël et l’Egypte. Dans le même temps, il se fait aussi connaître par ses chansons pour enfants et ses émissions pour enfants, comme “Parpar Nehmad”.

 

Dans les années 1980, il participe à la troupe “Hopa Hey” qui interprète des chansons pour les enfants et pour le grand public, avec le chanteur Yigal Bashan. Une de leurs chansons les plus fameuses est “Anah’nou nisharim ba’aretz.

 

Le journal Olam Katan a récemment publié une interview réalisée avec Uzi Hitman peu de temps avant sa disparition. En voici quelques extraits :

 

Lorsque le “journaliste en herbe” lui demande si ses chansons expriment une conception du monde, Hitman répond que chaque artiste a une conception du monde. “J’ai écrit la chanson “Kan noladti” car je pense que le peuple Juif n’a pas d’autre endroit qu’Eretz Israël. Nous avons acquis une expérience historique et partout nous avons été des étrangers. Même les Israéliens aujourd’hui peuvent s’installer à NY ou à LA et y faire des affaires et réussir, mais ils éprouveront toujours un manque et la nostalgie de leur pays.. Car c’est notre endroit, où sont nos souvenirs, nos parfums et nos goûts… Je peux voyager à l’étranger, visiter des endroits et ressentir des sensations, mais toujours je reviendrai à la maison”. (Citation qui fait penser à une chanson d’un autre grand artiste israélien, Yehoram Gaon…)

 

Hitman parle ensuite de la musique israélienne et de sa spécificité

Nous sommes un peuple en voie de formation… Israël est le lieu du rassemblement des exilés, c’est pourquoi il abrite une telle diversité de goûts musicaux. Chacun apporte sa culture et sa tradition. On ne peut pas effacer la culture d’un enfant yéménite qui a entendu les chants de shabbat de la bouche de son père après le kiddoush, et l’enfant venu d’Europe orientale a entendu les mêmes chants, sur une mélodie différente. A présent, tous sont réunis dans la même maison. Quelle sera notre mélodie? Celui-ci apporte ses trilles, et celui-là sa mélodie, et c’est ainsi que naît une troisième musique".

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Aujourd'hui dans CulturaSion’ #9 : Le musée d’art moderne de Tel Aviv

October 11 2019, 09:28am

Posted by Judith Assouly et Pierre Lurçat

Cette semaine, dans Cultura’Sion, l’émission culturelle de Studio Qualita, Judith Assouly et Pierre Lurçat nous emmènent visiter le Musée d’art moderne de Tel Aviv : un lieu de culture, de promenade, d’expériences et de réflexion…

https://www.youtube.com/watch?v=RjLeWGsBEbI

 

 

 

Aujourd'hui dans CulturaSion’ #9 : Le musée d’art moderne de Tel Aviv

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Cultura'Sion : L’émigration des juifs d’Ethiopie à travers un film, "Le figuier", et la voix de l'Israël de nos 20 ans avec Yardena Arazi

October 2 2019, 18:04pm

Posted by Judith Assouly et Pierre Lurçat

Dans Cultura'Sion, Judith Assouly et Pierre Lurçat nous parlent de l’émigration des juifs d’Ethiopie à travers un film, "Le figuier", et la voix de l'Israël de nos 20 ans avec Yardena Arazi

 

VOIR ICI  https://www.youtube.com/watch?v=356E97hB1eU

 

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Quel Etat pour Israël aujourd’hui et demain? La question de l’identité au coeur du débat politique

September 18 2019, 17:40pm

En écho à la campagne électorale qui vient de s'achever dans l'incertitude, je publie ici la conclusion de mon dernier livre, Israël le rêve inachevé. Elle traite de la question de l'identité d'Israël, question qui était sans doute l'enjeu essentiel de ces élections et que j'aborderai demain soir à 20H00, dans une conférence au Farband, sous l'égide de la Loge Ben Gourion du Bnai-Brith, sur le sujet "Israël a-t-il vocation à être un Etat juif?". P.L.

La question de l’identité d’Israël est à la fois très actuelle et très ancienne : elle remonte aux origines mêmes du projet sioniste moderne, dont elle constitue un aspect fondamental. La crise de l’Ouganda, dont nous avons décrit les tenants et les aboutissants, a constitué à cet égard une « crise d’adolescence » du sionisme politique, qu’elle a placé devant un dilemme crucial : à travers le choix tactique entre l’asile de nuit de l’Ouganda et l’objectif final d’Eretz-Israël, c’est la question de l’orientation essentielle du sionisme – au sens géographique, mais aussi spirituel – qui s’est posée dans toute son acuité dramatique. Mais le choix en faveur de la terre d’Israël n’a pas résolu de manière définitive la question ; il n’a fait que la repousser. Celle-ci ressurgit en effet régulièrement et continue depuis lors d’agiter le débat interne sioniste, puis israélien, jusqu’à nos jours. 

 

 

Cette interrogation cruciale, qui traverse toute l’histoire moderne d’Israël, dépasse pourtant de loin les enjeux politiques quotidiens du mouvement sioniste, du Yichouv puis de l’État d’Israël après 1948. Elle prend tantôt l’aspect d’une question culturelle (celle de la culture juive profane, que les premiers théoriciens du sionisme entendaient créer), tantôt celui d’une question linguistique (la langue de l’État juif sera-t-elle l’hébreu ou l’allemand, comme l’avait envisagé un temps Herzl?), parfois encore celui d’une question religieuse et politique (quelle place doit être dévolue à la religion juive au sein de l’État?). Mais en réalité, sous ses formes multiples et diverses, c’est au fond la même question qui se pose toujours : celle de l’identité de l'État et du peuple d’Israël. On la retrouve tant chez Herzl que chez Ben-Yehuda (dont le premier article, qui s’intitulait de manière éloquente, « Une question importante », portait sur la résurrection de la nation juive), tant chez Ben Gourion (lecteur assidu de la Bible et d’Homère) que chez Jabotinsky (lui aussi nourri à la double source de la culture juive et européenne).


 

Les nécessités impérieuses de l’heure, qui ont souvent imposé l’ordre du jour des dirigeants du mouvement sioniste, puis de ceux du Yichouv et de l’État d'Israël, n’ont jamais totalement fait disparaître cette question essentielle. En réalité, celle-ci a souvent été déterminante dans leurs choix, tout autant, sinon plus que les considérations de Realpolitik. N’est-ce pas ce que les délégués sionistes russes ont voulu signifier à Herzl, lorsqu’ils ont pris avec une ostentation sincère le deuil de Sion, lors du Congrès sioniste de Bâle en 1903? La nécessité de l’auto-défense, et plus tard celle de l’édification d’une armée juive, sont apparues comme une tragique évidence aux yeux des différents témoins, sionistes ou non, du terrible pogrome de Kichinev. C’est à partir de cet événement que le jeune Jabotinsky a élaboré la dimension militaire du sionisme, absente de la doctrine du fondateur du sionisme politique.

 

Jabotinsky

 

Mais, en même temps que son combat pour la création d’un bataillon ou d’une Légion juive, qui a occupé Jabotinsky entre 1914 et 1940, jusqu’à son dernier souffle, celui qu’on a souvent décrit de manière caricaturale comme un militariste pur et dur n’a en réalité jamais négligé la dimension culturelle du sionisme. Il a notamment consacré de nombreux articles et discours au problème de l’enseignement de l’hébreu en diaspora - rédigeant un atlas, élaborant une méthode d’apprentissage de « l’hébreu facile » ou défendant une écriture hébraïque en caractères latins ! Mais il s’est aussi interrogé sur la question de l’identité en décelant, derrière la crise de l’éducation vécue par sa génération (arrivée à l’âge adulte au tournant du vingtième siècle), une interrogation essentielle sur le but ultime de l’enseignement juif. Aux yeux de Jabotinsky, ce dernier devait en effet opérer un virage à cent quatre-vingt degrés : si, pendant la période de la Haskala, il visait à fondre les juifs dans l’humanité (selon le modèle de l’émancipation-assimilation), à son époque, il s’agissait non plus de faire des Juifs des hommes à part entière, mais de leur permettre de rester juifs…


 

On mesure combien le diagnostic établi par Jabotinsky il y a plus d’un siècle était, sur ce point comme sur d’autres, en avance sur son temps. Car c’est précisément dans ces termes que se pose aujourd’hui le débat scolaire et culturel en Israël ! Faut-il permettre aux jeunes Israéliens de devenir avant tout des hommes éclairés et des bons « citoyens du monde » (thèse défendue par les tenants de l’éducation humaniste), ou bien mettre plutôt l’accent sur le contenu spécifiquement juif de l’enseignement? La question est évidemment politique, et on sait que les coalitions en Israël se font et se défont souvent autour des questions de l’enseignement, de l’armée et du respect du shabbat dans l’espace public : en d’autres termes, autour de la question de l’identité.

 

 

Le sujet par lequel nous avons choisi de clore ce livre, celui du Mont du Temple, est emblématique à cet égard, car il constitue la pierre de touche du sionisme politique et l’un des sujets les plus brûlants du débat interne à Israël aujourd’hui. Plusieurs des pères fondateurs du sionisme et de l’État juif - Herzl, Jabotinsky ou Avraham Kook - partageaient, au-delà de leurs conceptions très différentes de l’État et de la place que la tradition juive devait y occuper, une conception commune de la nécessité de reconstruire le Temple de Jérusalem, symbole et centre de l’existence juive renouvelée en terre d’Israël. Ainsi, dans son roman programmatique Altneuland, Theodor Herzl imagine et décrit avec une précision étonnante la ville sainte, capitale du futur État juif. La lecture de ce roman de politique fiction écrit en 1902 montre que l’État envisagé par Herzl était marqué par une double influence occidentale et juive, qui s’exprime notamment dans les deux édifices qu’il envisage au cœur de la Nouvelle Jérusalem, capitale du futur État juif : le Palais de la paix et le Temple. 


 

Si le Palais de la Paix exprime la dimension universaliste très présente chez Herzl, et ses conceptions progressistes marquées par l’optimisme caractéristique du dix-neuvième siècle (que l'on peut rapprocher de celui d’un Jules Verne), le Temple exprime la continuité juive et l’enracinement de l’État juif dans l’histoire et la tradition juive bimillénaire. Altneuland est ainsi, conformément à son titre, un pays à la fois ancien et nouveau. L’extrait suivant permet d’apprécier la place que Herzl attribue au Temple dans la Jérusalem reconstruite : 

 

« Ils étaient montés directement de Jéricho au mont des Oliviers, d’où le regard embrasse un vaste panorama circulaire, qui incite au rêve. Jérusalem était restée la Sainte. Elle resplendissait toujours des monuments érigés dans ses murs par les religions au cours des siècles et par des peuples divers. Mais quelque chose de neuf, de vigoureux, de joyeux s’y était ajouté : la vie ! Jérusalem était devenu un corps gigantesque et respirait. La vieille ville, ceinte de ses murailles respectables, n’avait que peu changé, pour autant qu’on pouvait en juger du haut du mont. Le Saint-Sépulcre, la mosquée d’Omar, les coupoles et les toits de jadis étaient les mêmes. Toutefois, mainte merveille les complétait. Le palais de la Paix, par exemple, un vaste édifice neuf, étincelait au soleil. Un grand calme régnait sur la vieille ville.

 

Hors les murs, Jérusalem offrait un autre spectacle. Des quartiers neufs avaient surgi, traversés de rues plantées d’arbres, une épaisse forêt de maisons entrecoupée d’espaces verts, où circulaient des tramways électriques, des boulevards et des parcs, des écoles, des bazars, des bâtiments publics somptueux, des théâtres et des salles de concert. David nomma les bâtiments les plus importants. C’était une métropole du vingtième siècle.

 

Mais on ne pouvait détacher son regard de la Vieille ville, au centre du panorama. Elle s’étendait de l’autre côté de la vallée du Kidron, dans la lumière de l’après-midi, et une atmosphère de solennité flottait sur elle. Kingscourt avait posé toutes les questions possibles, et David y avait répondu. Mais quel était ce palais gigantesque, blanc et or, dont le toit reposait sur des colonnes de marbre, sur une forêt de colonnes à chapiteaux dorés ? Friedrich ressentit une profonde émotion quand David répondit : ‘C’est le Temple’…

 

 

Ainsi, le fondateur du sionisme politique décrit une Jérusalem moderne, métropole du vingtième siècle reconstruite autour du Temple et du Palais de la paix, symbolisant la double aspiration à la continuité et au renouveau, à la perpétuation de la tradition juive et à l’ouverture vers l’universel qui doivent toutes deux guider, selon Herzl, le projet sioniste. Cette idée apparaît également dans un paragraphe de son livre L’État juif consacré à l’architecture : « La nature même de la région inspirera le génie aimable de nos jeunes architectes… Le Temple continuera d’être bien visible, puisque seule l’ancienne foi nous a maintenus ensemble ». Dans son Journal également, il évoque en ces termes sa visite à Jérusalem en 1898 : « A travers la fenêtre, je contemple Jérusalem qui s’étend devant moi. Même délabrée, c’est toujours une belle ville. Quand nous nous y installerons, elle redeviendra peut-être une des plus belles villes du monde ». 


 

Cent-vingt ans après la visite en Terre Sainte du fondateur du mouvement sioniste, la prophétie de Zeev Binyamin Herzl s’est accomplie. L’État juif est une réalité, et Jérusalem est effectivement devenue une ville moderne, qui s’étend bien au-delà de la Vieille Ville et des ruelles malodorantes qu’il a parcourues à l’automne 1898. Loin de s’abandonner au sentiment de désespoir que la vue de la ville sainte dans sa désolation avait suscité en lui, Herzl a su décrire et imaginer ce qu’elle pourrait devenir, dans le futur État juif à la construction duquel il a donné sa vie. « Ce pourrait être une cité comme Rome et le Mont des Oliviers offrirait un panorama comparable à celui du Janicule. Je sertirais comme un écrin la Vieille Ville avec tous ses restes sacrés. Sur le flanc des collines, qui auraient verdi par notre labeur, s’étalerait la nouvelle et splendide Jérusalem ».


 

L’État d’Israël lui-même, ce « corps gigantesque » qui respire et qui vit, pour reprendre l’image de Herzl, ressemble beaucoup aujourd'hui au pays imaginé par celui-ci dans Altneuland et dans l’État juif, mélange de tradition et de modernité, au carrefour de l’Orient et de l’Occident. Jérusalem, ville où ma mère est née en 1928 et où j'habite depuis plus de vingt-cinq ans, est bien devenue une des plus belles villes du monde, comme l'avait prédit Herzl. Depuis le quartier où je vis, on peut apercevoir en même temps, en regardant vers le Sud, les murailles de la Vieille Ville et l'emplacement du Temple et, en portant le regard vers l'Ouest, à l'horizon, le pont des cordes, gigantesque monument qui orne depuis dix ans l'entrée de la ville nouvelle, œuvre de l'architecte espagnol Santiago Calatrava. J'aime ce pont ultra-moderne qui s'intègre pourtant parfaitement dans le paysage de Jérusalem, avec ses cordes évoquant la harpe du Roi David et sa pointe tendue vers le ciel. Il est, à l'image de notre capitale et de notre pays, à la fois futuriste et ancré dans la tradition, ouvert sur l'avenir sans renier le passé.


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Le piéton qui emprunte le pont en venant du Palais de la Nation, à l'entrée de la ville, peut enjamber en quelques minutes plusieurs artères très fréquentées, et rejoindre le quartier de Kyriat Moshé, bastion du sionisme religieux. En levant les yeux au ciel, le regard est attiré par les immenses cordes métalliques qui s'élancent vers les hauteurs. Au crépuscule – qui n'est jamais un moment de tristesse, car il marque dans la tradition juive le début d'un jour nouveau – on peut voir scintiller les premières étoiles, au-dessus de l'armature immense du pont. Celui-ci ressemble alors, dans la nuit tombante, à un navire géant qui vient de jeter l'ancre à Jérusalem, ville de montagne bâtie en bordure du désert, « ville portuaire sur les rives de l'éternité » (Yehouda Amihaï). Les Juifs venus du monde entier descendent sur le quai de la Ville sainte, unis dans l'allégresse et dans l'espoir, chacun ajoutant sa voix à la partition encore inachevée du rêve d'Israël devenu réalité.

 

(Extrait d'Israël, le rêve inachevé, éditions de Paris 2018)

 

 

La Loge Léon Blum-Judaïsme Pluriel
est heureuse de vous convier à une
CONFERENCE DEDICACE
Pierre Lurçat
Avocat, essayiste et auteur de 6 ouvrages
« Israël a-t ’il vocation à être un Etat Juif ? »
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Cultura'Sion : Yehoram Gaon, une grande figure de la culture israélienne

August 30 2019, 08:11am

Posted by Judith Assouly et Pierre Lurçat

Aujourd’hui, dans Cultura’Sion, Pierre Lurçat et Judith Assouly nous parlent de Yehoram Gaon : sa vie, ses chansons, ses concerts… Qui est vraiment ce chanteur, acteur, animateur de télévision et de radio ? Ils nous racontent.

A VOIR SUR

https://youtu.be/h2iRNVEbPUs

Cultura'Sion : Yehoram Gaon, une grande figure de la culture israélienne

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Découvrez Cultura Sion, le nouveau magazine culturel israélien!

August 2 2019, 10:42am

Posted by Pierre Lurçat

Naomi Shemer, 15 ans déjà!

 

Qui ne connaît pas le nom de Naomi Shemer? Sa chanson “Yeroushalayim shel zahav”, interprétée par Shuli Nathan, est devenue quasiment un second hymne national et c’est sans doute la chanson israélienne la plus connue aujourd’hui. Elle a été reprise et adaptée par les plus grands chanteurs, en Israël (comme Ofra Haza) et ailleurs (ici Rika Zaraï). Cette chanson mériterait qu’on lui consacre une émission entière…

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Mais qui était Naomi Shemer? Un spectacle musical, Simané Derekh, produit par le théâtre Habima et qu’on a pu voir récemment dans les grandes villes israéliennes, retrace son parcours. Née à Kinneret en 1930, elle entame l’étude du piano à l’âge de 6 ans. Elle repousse son service militaire pour aller étudier la musique au conservatoire de Tel-Aviv et à l’Académie Rubin de Jérusalem.

 

Sa carrière musicale s’étend sur près de cinquante ans, jusqu’à sa mort en 2004. On lui doit plusieurs des chansons les plus connues et les plus belles du répertoire israélien, parmi lesquelles Lu Yehi (écrite pendant la guerre du Kippour) qu’on entend ici interprétée par Hava Halberstein, peu de temps après sa création.

 

Au-delà de sa place incontestée dans le Panthéon de la chanson israélienne, et derrière l’image d’unanimité qu’elle semble réunir autour d’elle, Naomi Shemer a pourtant fait l’objet d’une polémique aussi vaine que futile, liée précisément à sa chanson la plus fameuse, Yeroushalayim shel zahav.

 

On lui a en effet reproché d’avoir donné une vision partisane de Jérusalem, en parlant de la “place du marché vide” comme s’il n’y avait pas d’habitants arabes à Jérusalem…

 

Cette polémique appelle deux remarques. Tout d’abord il n’est pas anodin que l’auteur de ce reproche ait été une autre icône de la culture israélienne, l’écrivain Amos Oz.

Deuxièmement, Naomi Shemer, tout en s’engageant politiquement, n’a jamais prétendu être une artiste engagée et elle a souffert de cette polémique. 

Rappelons nous donc de l’immense artiste, et écoutons là interpréter une de ses chansons immortelles.

 

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“On dit qu’il existe un pays…” Mutation et paradoxes de l’identité culturelle israélienne (I) Pierre Lurçat

July 19 2019, 08:54am

Posted by Pierre Lurçat

“On dit qu’il existe un pays…”  Mutation et paradoxes de l’identité culturelle israélienne (I)  Pierre Lurçat

A Judith, 

באהבה ובהצלחה

 

La naissance d’une tradition israélienne” : c’est le titre d’un article passionnant de Yoav Shorek dans le numéro de juin 2018 de la revue Hashiloah, qui paraît à Jérusalem depuis trois ans et dont il est le rédacteur en chef (1). L’auteur y explique notamment comment la volonté d’édifier en Israël une culture entièrement laïque et de créer un “Nouveau juif”, qui caractérisait le projet culturel sioniste pendant plusieurs décennies, a fait place depuis peu à l’élaboration d’une synthèse originale, dans laquelle identité juive et identité israélienne ne sont plus contradictoires, mais complémentaires. 

 

Il ne s’agit pas seulement”, écrit Shorek, “d’un changement du rapport à l’identité juive, mais aussi d’une transformation du caractère de l’identité civile israélienne”. Selon lui, la réalité israélienne contemporaine s’inscrit en faux contre l’idée du “Nouveau juif”, mais aussi contre la conception sioniste-religieuse, qui voudrait que “le sionisme laïc ait achevé son rôle” (de fondateur de l’Etat) et qu’il appartiendrait désormais aux membres du courant sioniste-religieux (les fameuses “kippot srougot”) de construire “l’étage supérieur, celui de Jérusalem, du Retour à Sion”. En effet, poursuit Shorek, c’est “l’identité israélienne qui devient la tradition partagée par tous - tradition qui n’est ni laïque ni religieuse”.

 

Cette présentation, résumée ici très succinctement, a le mérite d’offrir une vision un peu plus complexe de la réalité d’Israël aujourd’hui, que l’opposition sommaire et simpliste entre “religieux” et “laïcs”, dont on fait souvent l’aleph et le tav du débat culturel et politique israélien. (2) Pour illustrer le propos de Yoav Shorek, je voudrais évoquer ici la figure d’un des grands écrivains de langue hébraïque, mal connu du public francophone mais très présent dans la vie culturelle israélienne : Shaul Tchernikovsky.

 

Shaul Tchernikovsky

 

Shaul Tchernikovsky (1875-1943), décédé il y a tout juste 66 ans, est un des plus grands poètes de la Renaissance nationale hébraïque. Né en Ukraine, il étudie à Odessa où il publie ses premiers poèmes, avant de partir étudier la médecine à Heidelberg, puis à Lausanne. Il exerce quelques années en Russie, et combat dans l’armée russe en tant que médecin. Il émigre en Eretz-Israël en 1931 et y séjourne jusqu’à son décès en 1943. Outre ses poèmes, il a aussi traduit en hébreu plusieurs oeuvres majeures de la littérature mondiale, parmi lesquelles L’Iliade et L’Odyssée d’Homère, mais aussi Sophocle, Shakespeare, Molière, Pouchkine, Goethe, Heine, Byron, Shelley, etc.

 

Culture populaire et culture savante

 

Si ses traductions des plus grands classiques de la littérature européenne confèrent à Tchernikovsky une place de choix dans le Panthéon des lettres d’Israël, c’est par ses poèmes qu’il est demeuré présent jusqu’à aujourd’hui dans la vie culturelle. Ceux-ci ont en effet été mis en musique par les plus grands compositeurs de chansons populaires israéliens, parmi lesquels Yoel Angel et Nahum Nardi.  Plusieurs des chanteurs les plus connus ont interprété ces chansons, et notamment Naomi Shemer et Shlomo Artsi (3). En cela, Tchernikovsky n’est pas différent de plusieurs autres auteurs classiques de son époque, au premier rang desquels il faut mentionner Haïm Nahman Bialik (et de la génération suivante, comme Léa Goldberg). 

 

Tous ont en effet en commun d’être à la fois considérés comme des auteurs “classiques”, étudiés au lycée en Israël aujourd’hui (pas suffisamment…) et objets de nombreuses études littéraires savantes, mais aussi d’avoir vu leurs poèmes mis en musique par des chanteurs et d’être ainsi entrés dans la culture “populaire”. Ce faisant, la frontière entre auteurs classiques et contemporains, entre culture populaire et culture “savante”, a été largement abolie, ce qui constitue sans doute un trait original de la culture israélienne. C’est un des aspects que nous abordons, Judith et moi, dans notre nouvelle émission culturelle, diffusée sur Studio Qualita.

 

Pierre Lurçat

 

(1) www.hashiloach.org.il 

(2) J’ajoute que ce sujet est le thème de mon livre Israël, le rêve inachevé. Quel Etat pour le peuple Juif? Editions de Paris 2018.

 

(3) Le poème “On dit qu’il existe un pays…” (Omrim yeshna Eretz) dont nous donnons les paroles ci-dessous a été interprété notamment par Naomi Shemer et par Shlomo Artsi.

 

פָּגַע בְּאָח כְּהִגָּמְלוֹ,

פּוֹרֵשׂ אֵלָיו שָׁלוֹם –

וְאוֹר לָאִישׁ וְחָם לוֹ.

 

אַיָּם:

אוֹתָהּ אֶרֶץ,

כּוֹכְבֵי אוֹתָהּ גִּבְעָה?

מִי יַנְחֵנוּ דֶרֶךְ

יַגִּיד לִי הַנְּתִיבָה?

 

כְּבָר

עָבַרְנוּ כַמָּה

מִדְבָּרִיוֹת וְיַמִּים,

כְּבָר הָלַכְנוּ כַמָּה,

כֹּחוֹתֵינוּ תַמִּים.

 

כֵּיצַד

זֶה תָעִינוּ?

טֶרֶם הוּנַח לָנוּ?

אוֹתָהּ אֶרֶץ-שֶׁמֶשׁ,

אוֹתָהּ לֹא מָצָאנוּ.

 

אוּלַי – – –

כְּבָר אֵינֶנָּהּ?

וַדַּאי נִטַּל זִיוָהּ!

דָּבָר בִּשְׁבִילֵנוּ

אֲדֹנָי לֹא צִוָּה – – –

 

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