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code ethique de tsahal

Comment l’establishment judiciaire a rendu possible le 7 octobre (II): Les normes perverties de la justice israélienne

July 30 2024, 16:34pm

Posted by Pierre Lurçat

Comment l’establishment judiciaire a rendu possible le 7 octobre (II):  Les normes perverties de la justice israélienne

 

A ceux qui pensaient que le 7 octobre avait rendu obsolète le débat sur la réforme judiciaire, les événements des derniers jours apportent un démenti cinglant, et une preuve concrète que celle-ci n’a jamais été aussi actuelle qu’aujourd’hui. La décision scandaleuse du procureur de l’armée de poursuivre et d’arrêter des soldats réservistes, soupçonnés d’avoir commis des “actes illégaux” à l’encontre de terroristes de la Nuhba se trouvant sous leur garde, a placé sous les feux de l’actualité la question lancinante des normes que la justice israélienne prétend imposer à Tsahal, dans son combat existentiel contre le Hamas et les autres ennemis d’Israël. Deuxième volet de notre série d’articles consacrée à la responsabilité de l’establishment judiciaire dans la tragédie du 7 octobre.

Lire la 1e partie : Comment l’establishment judiciaire a rendu possible le 7 octobre (I) La Cour suprême et la première brèche dans la barrière autour de Gaza - VudeJerusalem.over-blog.com

Comme l’a déclaré avant-hier (lundi) la mère d’un des réservistes poursuivis par la justice militaire, “la justice n’est pas capable de faire la distinction entre un frère et un ennemi”. C’est précisément, résumé de manière lapidaire, le cœur du problème. Aux yeux du procureur militaire, comme des juges de la Cour suprême et de l’establishment judiciaire dans son ensemble, il n’y a pas de différence fondamentale entre un soldat de Tsahal qui risque sa vie pour défendre son peuple et sa terre, et un terroriste du Hamas ! Les deux sont des “sujets de droit” et la même justice abstraite et coupée des réalités doit s’appliquer à eux. L’anecdote suivante permettra de le comprendre.

 

Une des informations les plus scandaleuses publiées cette semaine en Israël fait état d’appels téléphoniques réalisés sur l’initiative du cabinet du procureur à destination de terroristes du 7 octobre qui ont été depuis relâchés et renvoyés à Gaza, pour savoir “Quelle était leur impression après leur détention en Israël” ! Vous avez bien lu ! Aux yeux de certains membres haut placés de l’establishment judiciaire israélien, il est important de savoir si les terroristes relâchés sont satisfaits de leurs conditions de détention… On croit rêver ! Ce même cabinet du procureur qui considère les valeureux soldats de Tsahal qui risquent leur vie chaque jour comme des criminels en puissance traite les terroristes du Hamas comme des consommateurs du système pénitentiaire israélien et s’enquiert de leur “satisfaction”…

 

Pour comprendre cette information hallucinante, il faut essayer de se mettre dans la tête du procureur militaire, du procureur de l’Etat et de l’ensemble des membres de l’establishment judiciaire actuel en Israël. Essayer d’oublier toutes les valeurs que nous partageons communément – amour du peuple Juif, de la terre d’Israël et de sa Torah – pour tenter d’adopter par la pensée un système de valeurs très différent. Dans ce système, seule la loi compte. Comme l’a dit un jour le juge Aharon Barak, “grand-prêtre” du système judiciaire depuis quatre décennies et mentor des élites israéliennes en général, seule la loi est légitime, et seul le juge est habilité à comprendre la loi et à la “dire” au peuple ignorant[1].

 

Le mépris et la condescendance inhérents à une telle conception sont encore apparus récemment, lors de l’audience de la Cour suprême au cours de laquelle le juge Fogelmann a consenti à “expliquer” aux familles de victimes présentes pourquoi l’Etat d’Israël était un “Etat de droit” et comment cela l’obligeait à approvisionner les habitants de la bande de Gaza… Il fallait voir la mine satisfaite et le regard condescendant et légèrement amusé avec lesquels Sa Majesté le Juge s’adressait au “petit peuple”, pour comprendre combien la caste à laquelle il appartient méprise le peuple d’Israël.

 

La loi dans son acception occidentale, qui est celle adoptée sans réserve par le juge Barak – ou le “légalisme” comme l’explique le rabbin Léon Ashkénazi dans son commentaire sur la parashat Matot – a pour particularité d’être entièrement dissociée de la morale. S’il est “légal” d’arrêter un soldat israélien accusé d’avoir “maltraité” un terroriste du Hamas, alors pourquoi ne pas le faire ? S’il est “légal” de nourrir les habitants de la bande de Gaza, quitte à renforcer le Hamas qui a la haute main sur la distribution de nourriture, alors c’est une obligation pour Tsahal de le faire ! Et tous les citoyens israéliens qui tentent d’empêcher l’approvisionnement de Gaza par Israël sont eux, des “délinquants”, qui doivent être empêchés de nuire, si besoin est au moyen de lourdes sanctions financières imposées par l’administration américaine, avec la collaboration active des banques et des autorités israéliennes…

 

Dans le monde du juge Barak, de la procureure de l’Etat Baharav-Myara et de leurs collègues, aucune norme morale ne permet de mettre en cause la “légalité”, dont ils détiennent seuls les clés d’interprétation. “Il n’existe aucun domaine de la vie qui échappe au droit”, explique doctement Barak, et seule la Cour suprême est habilitée à dire le droit, y compris en se plaçant au-dessus et à la place de la Knesset (qui ne représente que le “petit peuple”, ignorant et incapable de comprendre ce que signifie un Etat de droit). Voilà, en quelques mots, ce qui permet de comprendre pourquoi il est “légal” – et donc “légitime” et normal – de fournir les meilleures mangues, produites en Israël, à la population de Gaza et d’incarcérer les soldats de Tsahal qui n’ont pas fait preuve de suffisamment d’humanité envers les bêtes humaines qui ont commis les crimes du 7 octobre. (à suivre…)

P. Lurçat

 

 

[1] Sur ce sujet, je renvoie le lecteur à mon livre Quelle démocratie pour Israël ? Gouvernement du peuple ou gouvernement des juges ? Editions l’éléphant 2023.

Comment l’establishment judiciaire a rendu possible le 7 octobre (II):  Les normes perverties de la justice israélienne

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Comment l’establishment judiciaire a rendu possible le 7 octobre (I) La Cour suprême et la première brèche dans la barrière autour de Gaza

July 23 2024, 06:39am

Posted by Pierre Lurçat

La Cour suprême d'Israël

La Cour suprême d'Israël

Le moment n'est pas encore venu de dresser la liste des responsables de l'échec colossal du 7 octobre, mais on peut déjà établir certains faits indéniables. Dans mes précédents articles consacrés à la "Conceptsia", j'ai évoqué les responsabilités de l'armée et de l'establishment sécuritaire et politique, et aussi celles de certains islamologues qui n’avaient rien compris au Hamas. Je voudrais évoquer à présent un maillon essentiel dans la chaîne d'événements qui ont conduit au 7 octobre : celui de la Cour suprême d'Israël.

 

Le journaliste Yoni Rothenberg rappelait récemment[1] un épisode oublié de l'avant 7 octobre, celui des manifestations hostiles à la frontière de Gaza, qui ont commencé en 2018. A l'époque, on avait cru qu'il s'agissait uniquement d'une démonstration destinée à des fins de propagande – sur le thème du "droit au retour" – qui visait essentiellement à attirer l'attention internationale sur la situation à Gaza. Aujourd'hui, on comprend que toute cette entreprise, menée pendant des semaines et des mois, s'inscrivait en fait dans la stratégie à long terme qui a abouti au 7 octobre.

 

Que s'est-il passé en effet ? De manière répétée, des centaines de manifestants "pacifiques" se sont approchés de la barrière séparant Gaza du territoire israélien. Or, au début des années 2010, les consignes de Tsahal étaient claires : toute personne s'approchant de la barrière pouvait (comme pour toutes les frontières au monde, surtout celles séparant deux pays en état de guerre) être visée par des tirs de semonce, voire par des tirs visant à la neutraliser. C'est alors que la Cour suprême et le procureur militaire sont intervenus, toujours dans un sens bien précis, celui visant à protéger les "civils innocents" de Gaza, en émasculant progressivement les consignes de tir de Tsahal.

 

Le Hamas – qui suit de près l'évolution de la société israélienne et qui est très au fait des conflits internes à Israël, comme on l'a compris avec retard après le 7 octobre – a utilisé la brèche ouverte par la Cour suprême et par le procureur militaire dans la barrière "intelligente". Après que 300 gazaouis eurent été tués lors des premières manifestations autour de la barrière, l'association pour les droits civiques déposa un recours à la Cour suprême. L'armée préféra éviter d'avoir à se justifier devant la Cour et prit elle-même les devants, en changeant  ses consignes de tirs. La brèche ainsi ouverte dans la barrière n'était pas seulement une brèche juridique et symbolique, comme en atteste la mort du soldat Barel Hadaryia Shmueli H.y.d., tué à bout portant derrière la barrière... En réalité, le Hamas venait de remporter sa première victoire militaire.

La décision de la Cour suprême fut ainsi – comme le 17 Tammouz que nous commémorons aujourd’hui – la première brèche qui conduisit à la catastrophe du 7 octobre. Lors des interrogatoires de terroristes de la Nouhba après le 7 octobre, une des révélations les plus intéressantes, qui n'a presque pas été reprise par les grands médias israéliens, fut la suivante. Les manifestations sur la barrière avaient pour objectif de permettre au Hamas, profitant du chaos généré, de poser des mines près de la frontière et de recueillir des informations précieuses, qui lui servirent le 7 octobre.

 

Une semaine avant la date fatidique du 7 octobre 2023, les manifestations près de la barrière, qui avaient cessé depuis longtemps, reprirent de manière inattendue et inexpliquée. Les meilleurs spécialistes israéliens avancèrent toutes sortes d’hypothèses, aussi erronées les unes que les autres, pour tenter d’expliquer la raison de ce revirement. En réalité, il s’agissait cette fois de la “répétition générale”... Les manifestants allèrent jusqu’à faire exploser des charges de forte intensité sur la barrière elle-même, sans que Tsahal puisse réagir, ayant adopté ses nouvelles normes de “riposte” dictées par l’establishment judiciaire de Bagats et du procureur militaire. La suite est connue, hélas.

 

Le journaliste Y. Rothenberg, qui rappelle ces événements dans le journal Besheva, en tire la conclusion qui s’impose : la Cour suprême ne doit pas être impliquée d’aucune manière dans les enquêtes qui devront déterminer les responsables du 7 octobre. Toute commission d’enquête qui serait dirigée par un ancien juge à la Cour suprême sera empêchée de rechercher la vérité, car on ne peut être juge et partie. Or la Cour suprême – et à travers elle, l’ensemble de l’establishment judiciaire israélien – portent une lourde responsabilité dans les événements qui ont mené au 7 octobre (à suivre).

P. Lurçat

 

[1] Y. Rothenberg, “Ce n’est pas ainsi qu’on mène une enquête”, Besheva 18.7.2024.

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Comment vaincre face au Hamas : Pourquoi le « Code éthique de Tsahal » est devenu obsolète, Pierre Lurçat

October 24 2023, 13:39pm

Posted by Pierre Lurçat

Comment vaincre face au Hamas : Pourquoi le « Code éthique de Tsahal » est devenu obsolète, Pierre Lurçat

 

Parmi les nombreuses conceptions qui se sont avérées obsolètes, au lendemain du samedi noir du 7 octobre 2023, il en est une qui pourrait jouer un rôle crucial dans la capacité d’Israël à triompher du Hamas et à assurer la sécurité d’Israël dans l’avenir. Je veux parler du fameux « Code éthique de Tsahal ». Comme l’expliquait le rabbin et mathématicien Eliahou Zini, il y a déjà 18 ans, « le code éthique de Tsahal affirme que l’objectif de Tsahal est de ‘faire entrave aux efforts de l’ennemi visant à perturber le cours normal de la vie’, comme si “la défense d’Israël se réduisait à la mise en place d’un abri pour sa population »[1].

 

Ces lignes rédigées en 2006 exposent de manière prémonitoire la situation absurde à laquelle nous sommes parvenus, après plusieurs décennies durant lesquelles le post-sionisme a régné au sein des universités israéliennes (comme celle où enseignait l’auteur du Code éthique de Tsahal, Asa Kasher), des médias et d’une large partie de l’establishment sécuritaire et militaire. Aux yeux du distingué professeur de philosophie, Tsahal aurait pour objectif de « faire entrave aux efforts de l’ennemi » et non pas de vaincre, d’annihiler ou de détruire l’ennemi. Fort heureusement, les chefs de Tsahal et les dirigeants de notre petit pays semblent avoir compris – mieux vaut tard que jamais - après la terrible piqûre de rappel du 7 octobre, que nos ennemis avaient, quant à eux, la volonté de nous exterminer, et qu’il fallait en conséquence détruire le Hamas, et pas seulement « faire entrave à ses efforts ».

 

La différence n’est pas purement sémantique. En réalité, ce sont tous les présupposés et les fondements philosophiques et moraux du code éthique de Tsahal qui sont erronés. Parmi ces présupposés, j’en désignerai trois. Le premier est celui selon lequel l’ennemi aurait pour objectif de « perturber le cours normal de la vie » des citoyens israéliens. L’ennemi – qu’il s’agisse du Hamas, du Hezbollah, de l’Iran, du Djihad islamique ou même du Fatah – a pour unique et constant objectif de détruire Israël et de tuer tous les Juifs. « Perturber le cours normal de la vie » est un euphémisme insupportable, qui relève d’un langage totalement déconnecté de la réalité dans laquelle nous vivons.

 

Le second présupposé est celui de la « dignité humaine », ou même de l’humanité de nos ennemis. Quand le code éthique de Tsahal explique doctement que « Tsahal et ses soldats sont tenus de préserver la dignité humaine » et que « tous les êtres humains ont une valeur inhérente, indépendamment de leur race, de leur religion, de leur nationalité, de leur sexe ou de leur statut », il s’agit d’une erreur de perspective, à la fois militaire et morale. Imagine-t-on l’armée américaine affirmer qu’elle veut « préserver la dignité humaine des Allemands » en pleine Deuxième Guerre mondiale ?

 

Entraver l’ennemi ou l’éradiquer ?

 

Le troisième présupposé, sans doute le plus nocif, est celui selon lequel l’objectif de Tsahal serait limité à contrecarrer les projets de nos ennemis, et non à les vaincre. Comme je l’écrivais en 2018, le problème fondamental auquel Israël est confronté aujourd’hui n’est pas militaire, mais avant tout moral. Il s’agit essentiellement d’un problème de perception de soi et d’aveuglement volontaire. On peut le définir dans les termes suivants : Israël ne sait pas comment triompher du Hamas, parce qu’il est dépourvu de la conviction intime, tant morale que politique, que la victoire est possible et nécessaire.

 

Au lendemain de la terrible attaque de Simhat Torah, il faut croire et espérer que la société israélienne a enfin acquis cette conviction intime et que nos soldats, qui sont pleins d’ardeur guerrière et de détermination, pourront mener à bien leur mission nécessaire jusqu’au bout, c’est-à-dire jusqu’à la victoire totale, sans être entravés par un « Code éthique » inadapté et déconnecté de la réalité. A cet égard, un signe encourageant est cet encart publié dans plusieurs journaux ce shabbat :

 

« Code moral de l’armée d’Israël - Je suis prêt à me sacrifier pour sauver le peuple d’Israël. Les ennemis doivent être anéantis et non pas neutralisés. La population qui soutient le terrorisme est un ennemi. Un ordre qui met en danger la vie de civils ou de soldats pour préserver l’ennemi est un ordre illégal. C’est un impératif moral de détruire le mal, dans l’intérêt de l’humanité entière ».

 

Ce nouveau « code moral » se termine par un verset de la Bible, tiré des Psaumes du roi David, qui était aussi un grand chef de guerre : « Je poursuis mes ennemis, je les atteins ; point de relâche que je ne les aie détruits ». Tout lecteur sensé comprendra combien ces paroles du Psalmiste sont bien plus cohérentes et adaptées à la guerre contre le Hamas que les considérations idéalistes d’un professeur de philosophie, auteur d’un « code éthique de Tsahal », devenu du jour au lendemain entièrement obsolète depuis le 7/10. (à suivre…)

 

P. Lurçat

 

 

[1] Eliahou Zini, “Code éthique ou matraquage politique”, Forum Israël No. 3, “Le temps de la guerre”, éditions Ivriout 2006. Cité dans mon livre La trahison des clercs d’Israël, La Maison d’édition 2016.

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Comment gagner la guerre selon la Torah? Tsahal, le droit juif et la guerre, P. Lurçat

October 15 2023, 16:26pm

Posted by Pierre Lurçat

Comment gagner la guerre selon la Torah? Tsahal, le droit juif et la guerre, P. Lurçat

Le principe fondamental du droit juif de la guerre est celui énoncé dans la Torah, selon lequel « celui qui vient pour te tuer, devance-le et tue-le ». Il s’applique en temps de paix, et à plus forte raison en temps de guerre. Ce principe fondamental, qui constitue une des bases du droit à l’autodéfense dans la loi juive, a des conséquences très concrètes. Ainsi, expliquent les auteurs du livre Torat Hamele’h, « celui qui vient pour te tuer » n’est pas forcément un soldat en uniforme portant une arme. La situation est souvent plus complexe, comme lorsque les soldats de Tsahal se trouvent en territoire ennemi, pour neutraliser des missiles dirigés vers les villes d’Israël et qu’un berger arabe aperçoit la patrouille de soldats et va informer les terroristes de sa présence… Dans cette situation, le berger est lui aussi considéré comme « celui qui vient pour te tuer ».

 

Un exemple concret d’une telle situation m’a été relaté par un jeune parachutiste, qui était en première ligne pendant la guerre contre le Hamas à Gaza en 2009. Les consignes officielles, inspirées par le Code éthique de Tsahal et le principe de « pureté des armes », étaient de ne pas tirer sans sommation sur des civils, mais les soldats de Tsahal ne les ont pas toujours respectées, car ils savaient pertinemment que ces civils représentaient parfois un danger réel pour leur vie. Dans ce cas précis, la loi juive, telle que l’expose La Loi du Roi, est beaucoup plus claire que le Code éthique de Tsahal. La loi juive interdit en effet à un soldat juif de mettre sa vie en danger pour éviter de tuer un civil ennemi, comme cela est arrivé très souvent à Gaza ou au Sud-Liban. L’exemple concret relaté ci-dessus permet de mesurer toute la distance entre la loi juive et le Code éthique de Tsahal, rédigé par des gens qui n’ont apparemment aucune connaissance du droit juif de la guerre.

La loi juive est beaucoup plus claire que le Code éthique de Tsahal

En effet, comme l’explique le rabbin et mathématicien Eliahou Zini [1], Tsahal agit souvent selon un code éthique et un principe de « pureté des armes », qui s’inspirent de règles morales étrangères (lesquelles ne sont pas toujours appliquées par les autres armées occidentales). Lorsque treize soldats israéliens ont été tués à Djénine en 2002, pour ne pas employer l’artillerie contre la population civile ennemie, c’était en raison de ce fameux code éthique [2]. Cette morale d’inspiration étrangère, qui préfère la vie de civils ennemis à celles des soldats de Tsahal, n’a rien à voir avec la morale juive authentique, celle de la Torah et des prophètes. Eliahou Zini souligne aussi que le Code éthique de Tsahal, rédigé par une commission nommée par l’armée et dirigée par un professeur de philosophie, Asa Kasher, fait tantôt référence à la « tradition du peuple Juif » et tantôt aux « valeurs universelles », mais qu’en cas de contradiction entre ces deux sources, ce sont les valeurs universelles (non juives) qui prévalent. Le Code éthique, poursuit Zini, affirme encore que l’objectif de Tsahal est de « faire entrave aux efforts de l’ennemi visant à perturber le cours normal de la vie », comme si la « défense d’Israël se réduisait à la mise en place d’un abri pour sa population ».

 

On comprend alors pourquoi le livre La Loi du Roi est considéré comme « séditieux » par les médias de gauche et par le pouvoir judiciaire. Ceux-ci sont en effet impliqués, à des degrés divers et avec des motivations différentes, dans le combat mené – avec l’appui et le financement d’ONG et de pays étrangers – pour entraver les mains de Tsahal dans sa guerre contre le terrorisme arabe. Le rapport Goldstone, on s’en souvient, reposait entièrement sur les accusations mensongères de « crimes de guerre » qui provenaient d’associations israéliennes d’extrême-gauche financées par l’Union européenne. Dans ce contexte, le débat légitime sur les normes éthiques et morales que doivent suivre les soldats israéliens devrait viser à redonner à Tsahal, face aux efforts répétés pour lui lier les mains dans la guerre contre le Hamas, les moyens juridiques, fondés sur le droit juif, d’affronter ses ennemis et de les vaincre.

(Extrait de mon livre La trahison des clercs d’Israël, La Maison d’édition 2016).

 

[1] Eliahou Zini, « Code éthique ou matraquage politique », in Forum-Israël Nº 3, « Le temps de la guerre », éditions Ivriout 2006.

[2] « Depuis trop longtemps, des soldats de Tsahal ont été assassinés en vain dans la bande de Gaza, en Judée-Samarie, au Liban, uniquement afin de ne pas porter atteinte aux familles de terroristes, à leurs voisins, ou aux citoyens de peuples étrangers… Où est le respect de la vie de nos soldats, le respect de leurs familles, le respect de tout un peuple qui les a envoyés en première ligne ? ». Eliahou Zini, « Code éthique ou matraquage politique », art. cit.

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