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"L'imposture Horvilleur" vue par Alain Finkielkraut.

May 12 2025, 13:14pm

Posted by Pierre Lurçat

A. Finkielkraut

A. Finkielkraut

NB Certains de mes interlocuteurs se sont étonnés que je m'adresse à Delphine Horvilleur en l'appelant "Madame le rabbin". Je ne la considère évidemment pas comme "rabbin" au sens où l'entend la Tradition. Je voulais simplement souligner la contradiction inhérente à vouloir invoquer la Torah pour condamner Israël. Continuez de signer https://chng.it/nKbYJ9zmFmhttps://chng.it/nKbYJ9zmFmqui va bientôt dépasser les 3000 signatures! 

https://chng.it/nKbYJ9zmFm

Je viens de tomber sur ce texte très éclairant grâce à l’Observatoire juif de France, dont il faut saluer le travail méritoire contre l’antisémitisme en France. L’OJF l’a republié en réaction aux propos scandaleux de Delphine Horvilleur, qui continuent de susciter l’indignation légitime de la communauté juive et de tous les amis d’Israël.

 

En lisant cet échange entre Alain Finkielkraut et Pierre Manent, il m’a semblé qu’A. Finkielkraut avait mis le doigt sur un aspect essentiel de “l’imposture Horvilleur” (il emploie lui aussi ce mot la concernant). Cet aspect, Finkielkraut l’appelle un “judaïsme dressé contre le destin juif”, c’est-à-dire contre l’identité et contre la transmission. Dire “merde à l’identité”, de la part d’une femme qui se dit rabbin, c’est effectivement le comble de l’inconséquence, ou de la trahison intellectuelle.

 

Comme le dit Finkielkraut, Delphine Horvilleur “Tend à l’hyper modernité, en guise de judaïsme, un miroir où elle rit de se voir si mélangée”. Jolie métaphore pour dire combien la rabbin-people a dilué l’identité juive, au point qu’il n’en reste que peau de chagrin. Son judaïsme médiatique et dans l’air du temps n’a plus grand chose à voir avec la Tradition, notion qu’elle récuse puisqu’elle semble, tout comme son personnage Ajar, “rompre avec la filiation”.

 

Cette analyse est d’autant plus remarquable à mes yeux qu’elle émane de quelqu’un qui partage grosso modo les opinions politiques de D. Horvilleur (même s’il ne les a pas exprimées de manière aussi scandaleuse). Mais Finkielkraut reste un intellectuel, capable (parfois) de penser contre son camp. Qu’il en soit remercié.

 Pierre Lurçat

 

Conversation entre Pierre Manent et Alain Finkielkraut, publiée dans le FigaroVox le 1ernovembre 2022 et reprise par Tribune Juive

Alain Finkielkraut

Je me souviens d’un article du Débat de Tony Judt en 2004 où il disait : 

« Dans le monde du mélange, où les obstacles à la communication sont presque effondrés, où nous sommes toujours plus nombreux à avoir des identités multiples, des identités électives, Israël est un véritable anachronisme. » Ce mot m’a fait sursauter. Il actualise le vieux réquisitoire, développé également, il faut le dire, par Pascal, contre le juif charnel, le juif de génération en génération. Ce réquisitoire, je le retrouve, à ma grande stupéfaction, dans des propos et dans le dernier livre de Delphine Horvilleur : Il n’y a pas de Ajar. Le héros de ce monologue, fils putatif du pseudo de Romain Gary, n’y va pas avec le dos de la cuiller : « Merde à l’identité, merde à l’engendrement », dit-il. Et il fustige les appartenances, il s’appuie sur Abraham pour rompre avec la filiation.

 

Delphine Horvilleur invente un judaïsme tout entier dressé contre le destin juif. Elle réussit le prodige de judaïser le procès du juif charnel. C’est pour moi une imposture, et même une impiété. Tendre à l’hyper modernité, en guise de judaïsme, un miroir où elle rit de se voir si mélangée, ce tour de force me met hors de moi.

À l’opposé de cet enrôlement de la foi de nos pères au service de l’air du temps,

 

Raymond Aron écrit, dans Le Spectateur engagé :

« Aujourd’hui, je justifie, en quelque sorte, mon attachement au judaïsme par la fidélité à mes racines. Si, par extraordinaire, je devais apparaître devant mon grand-père qui vivait à Rambervillers, encore fidèle à la tradition, je voudrais devant lui ne pas avoir honte. Je voudrais lui donner le sentiment que, n’étant plus juif comme il l’était, je suis resté d’une manière fidèle. Comme je l’ai écrit plusieurs fois, je n’aime pas arracher mes racines, ce n’est pas très philosophique peut-être mais on s’arrange avec ses sentiments et ses idées le moins mal qu’on peut. »  En effet, ce n’est pas philosophique mais c’est peut-être en un certain sens religieux. Je ne vis pas, pour ma part, sous le regard de Dieu, mais je vis sous le regard des morts, de certains morts, qui ne sont pas toujours juifs, d’ailleurs, et j’essaie de m’en montrer digne.

 

Dieu est-il mort? Conversation entre Pierre Manent et Alain Finkielkraut - Tribune Juive

"Dire merde l'identité" : Delphine Horvilleur avec Gad Elmaleh

"Dire merde l'identité" : Delphine Horvilleur avec Gad Elmaleh

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