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mahmoud abbas

“Nous aimons la mort comme vous aimez la vie”: Le “scandale” du respect des Juifs pour la vie humaine et les mythes de l’antisionisme contemporain

March 3 2020, 14:39pm

Posted by Pierre Lurçat

A P.A. Taguieff

Un élément essentiel à la compréhension du mythe du “génocide du peuple palestinien” et des autres mythes de l’antisionisme contemporain(*) est celui de la filiation historique qui relie ce dernier à l’antisémitisme moderne et à l’antijudaïsme de l’Antiquité et du Moyen-Âge. Ce n’est pas un hasard si les analyses les plus éclairantes de l’antisionisme contemporain ont été faites par des historiens, ou par des politologues qui sont aussi des historiens. Je pense principalement à l’historien des idées Pierre-André Taguieff, souvent cité dans le cadre de notre exposé, et à l’historien de l’antisémitisme Léon Poliakov, dont Taguieff est le disciple et le continuateur.


 


 

Ainsi, dans un récent discours, Mahmoud Abbas a accusé Israël d’être responsable de la diffusion de drogues au sein de la société palestinienne (1). En juin 2016, Abbas avait déjà accusé Israël d’empoisonner les puits et l’eau potable bue par les Palestiniens (2). Cette accusation était de toute évidence la remise au goût du jour d’un thème antisémite ancien, largement répandu au Moyen-Age. La légende des “Juifs empoisonneurs” réapparaît ensuite au 16e siècle, sous la plume de Martin Luther, qui affirmait que “si les Juifs pouvaient nous tuer tous, ils le feraient volontiers, certes, spécialement ceux qui exercent la médecine”(3). Plus tard, cette accusation revient sur le devant de la scène à l’époque contemporaine, lors de la tristement célèbre affaire du “complot des Blouses blanches”, orchestré par Staline en janvier 1953. Plus récemment encore, l’accusation d’empoisonnement est formulée à l’encontre d’Israël, lors du décès de Yasser Arafat en novembre 2004, dans un hôpital français.

 

Arafat à l’hôpital Percy

 

A partir de cet exemple - un parmi tant d’autres - on comprend comment fonctionne le discours antisioniste, et plus précisément comment il s’alimente à la source (empoisonnée) de l’antijudaïsme antique et de l’antisémitisme moderne. Il le fait, observe Taguieff, en puisant dans l’éventail de stéréotypes négatifs concernant les Juifs, qui s’est constitué depuis des siècles. Le discours antisioniste radical, comme le discours antisémite “classique”, fait feu de tout bois : il puise indistinctement dans les accusations antijuives d’origine religieuse, chrétienne notamment, ou anti-chrétienne. Citons encore  Taguieff : La sécularisation des accusations contre les Juifs, à l’exception de celle de déicide, n’a nullement interrompu, à partir du 18e siècle, le processus de transmission de leurs formes religieuses” (4).

 

De même, pourrait-on dire en extrapolant la remarque de Taguieff, la sécularisation des accusations contre Israël dans l’antisionisme contemporain n’a pas interrompu le processus de transmission des accusations religieuses, comme on le voit dans le discours d’un Mahmoud Abbas accusant Israël (et les rabbins!) d’empoisonner les puits des Palestiniens… 

 

Le “scandale” du respect des Juifs pour la vie humaine

 

A partir de ce constat, Bernard Lazare, auteur d’un ouvrage devenu classique sur l’antisémitisme (5), s’est interrogé sur la perpétuation à son époque (celle de l’Affaire Dreyfus) de l’accusation de crime rituel. Son interrogation portait plus précisément sur le paradoxe de cette accusation visant les Juifs, connus pour ne pas consommer de sang et pour avoir “horreur du sang” (contrairement aux musulmans). Comment les Juifs, opposés aux sacrifices humains, ont-ils pu être accusés de crimes rituels? Léon Poliakov apporte à cette question une réponse éclairante pour notre sujet :  ce n’est pas malgré, mais bien en raison de leur opposition aux sacrifices - que le judaïsme a été le premier à rejeter dans le monde antique - que les Juifs ont été vilipendés et accusés de crimes rituels.

 

Tout se passe comme si l’opposition du judaïsme aux sacrifices humains, et en particulier aux sacrifices d’enfants, loin de calmer les passions antijuives, les avaient exacerbées. Poliakov a formulé l’hypothèse selon laquelle la haine antijuive proviendrait du scandale provoqué par l’opposition du judaïsme aux sacrifices d’enfants. C’est précisément le respect de la vie humaine qui, chez les Juifs, ferait scandale, comme l’atteste ce passage de Tacite : Ils ont un grand soin de l’accroissement de la population. Ils regardent comme un crime de tuer un seul des enfants qui naissent ; ils croient immortelles les âmes de ceux qui meurent dans les combats ou les supplices ; de là leur amour d’engendrer et leur mépris de la mort”(6)

Nous avons sans doute là une des clés de la compréhension de ce paradoxe, qui ne cesse d’interroger les consciences (lorsqu’elles ne sont pas polluées par le discours antisioniste) : pourquoi Israël est-il sans cesse vilipendé et accusé de “crimes de guerre” à Gaza, alors même qu’il fait tout pour éviter les victimes civiles palestiniennes ou pour réduire leur nombre, face à un ennemi qui fait tout, de son côté, pour les multiplier? 

 

Accusation de crime rituel au XVe siècle

 

La réponse donnée par Poliakov, qui a consacré sa vie à l’étude de l’antisémitisme à toutes les époques, consiste donc à dire - en s’appuyant sur une réflexion de l’historien romain Tacite - que c’est précisément le respect des Juifs pour la vie humaine qui fait scandale. Si nous transposons l’explication très éclairante de Poliakov à l’antisionisme contemporain, nous pouvons proposer l’hypothèse suivante.

 

Plus Israël fait preuve de retenue face aux terroristes du Hamas, plus il se montre soucieux de la vie humaine (allant parfois jusqu’à mettre en danger ses propres soldats pour épargner la vie de civils dans le camp ennemi), plus le scandale du respect juif pour la vie éclate au grand jour. Rappelons ici la déclaration saisissante, faite à de nombreuses reprises par des dirigeants et membres du Hamas et d’autres mouvements islamistes contemporains : “Nous aimons la mort plus que vous (les Juifs) aimez la vie !” Dans ce discours, l’amour des Juifs pour la vie est perçu comme le signe incontestable de leur faiblesse, mais aussi comme un symptôme de leur morale scandaleuse.

 

Ce qui fait scandale chez les Juifs, c’est donc leur amour pour la vie et leur valorisation permanente de la vie (affirmée dans le verset du Deutéronome : “Et tu choisiras la vie”). Face à une culture mortifère comme celle des mouvements islamistes, qui choisit la mort et la sanctifie, l’affirmation de la vie d’Israël est perçue comme incongrue et révoltante. Cette opposition frontale entre deux conceptions radicalement opposées de la vie (et de la mort) permet aussi de comprendre le soutien paradoxal dont bénéficient en Occident les ennemis d’Israël. Le paradoxe réside ici dans le fait, peu souvent remarqué, que le discours anti-israélien ou antisioniste continue d’accuser Israël même lorsqu’il fait le Bien, ou encore qu’il désigne Israël comme le Mal, tout en lui reconnaissant sa qualité de Bien. Comme l’écrit Eric Marty, “si Sabra et Chatila fait scandale, c’est qu’il s’agit d’un crime qui a quelque chose à voir avec le Bien”(7).

 

C’est sans doute une des raisons pour lesquelles la position morale israélienne est très souvent inopérante, face aux populations arabes soumises à la main de fer du Hamas, à Gaza, ou de l’Autorité palestinienne en Judée-Samarie. Ce n’est pas parce qu’Israël approvisionne les habitants de Gaza en électricité ou en denrées alimentaires, ou qu’il laisse entrer l’argent du Qatar à Gaza, que les habitants de la bande de Gaza lui voueront une quelconque reconnaissance. Une telle conséquence impliquerait en effet au préalable que les deux parties partagent les mêmes critères moraux, et plus précisément, la même conception du Bien et du Mal, ce qui est loin d’être le cas.

 

Pierre Lurçat

 

(*) Retrouvez la totalité de mon cours sur l’antisionisme donné dans le cadre de l’Université populaire du judaïsme, sur Akadem, ici.

http://www.akadem.org/sommaire/cours/sciences-politiques-les-mythes-de-l-antisionisme-pierre-lurcat/

Notes

(1) https://www.i24news.tv/fr/actu/international/moyen-orient/1576834118-abbas-accuse-israel-d-etre-a-l-origine-de-la-corruption-chez-les-palestiniens

(2) https://fr.timesofisrael.com/abbas-revient-sur-ses-propos-relatifs-aux-rabbins-voulant-empoisonner-les-puits-palestiniens/

(3)  Trachtenberg, Joshua. 1983 [1943]. The Devil and the Jews : The Medieval Conception of the Jew and Its Relation to Modern Antisemitism (New Haven : Yale U. P.) Cité par Pierre-André Taguieff, « Un exemple d’inversion victimaire : l’accusation de meurtre rituel et ses formes dérivées », https://journals.openedition.org/aad/3500#bodyftn11.

(4) Pierre-André Taguieff, « Un exemple d’inversion victimaire : l’accusation de meurtre rituel et ses formes dérivées », https://journals.openedition.org/aad/3500#bodyftn11

(5) Lazare, Bernard. 1894. L’antisémitisme, son histoire et ses causes (Paris : Chailley).

(6) P.A. Taguieff, « Un exemple d’inversion victimaire : l’accusation de meurtre rituel et ses formes dérivées », https://journals.openedition.org/aad/3500#bodyftn11

(7) Eric Marty, Bref séjour à Jérusalem, Gallimard. p. 167.

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La gauche israélienne entre cynisme et naïveté - La réponse de Mahmoud Abbas à la petite-fille de Rabin, Pierre Lurçat

August 22 2019, 09:57am

Posted by Pierre Lurçat

 

J’ai vu la semaine dernière, comme des millions d’Israéliens, la photo de Noa Rothman, petite-fille d’Itshak Rabin, aux côtés de Mahmoud Abbas, dirigeant de l’OLP et de l’Autorité palestinienne”. Sur la photo, ils ont tous les deux le sourire aux lèvres. Mais ces deux sourires ne disent pas la même chose. Celui de Noa Rothman semble dire :”Je suis contente d’être venue ici, c’est un geste fort pour la Paix, cette paix tellement lointaine pour laquelle mon grand-père a donné sa vie”. Le sourire de Mahmoud Abbas, lui, semble dire “Cette Juive naïve me donne l’occasion de redorer mon blason…”

 

Noa Rothman et Mahmoud Abbas

 

Bien entendu, nul ne saura ce qu’ils ont vraiment pensé, au moment où ils ont été photographiés. Mais au fond, peu importe ; en politique, les gestes sont plus importants que les intentions, bonnes ou mauvaises. L’enfer est pavé de bonnes intentions, et nous sommes bien placés pour le savoir. Si une preuve supplémentaire était nécessaire, voici le discours que vient de prononcer Mahmoud Abbas au camp de “réfugiés” de Jalazoune, tel qu’il a été traduit et publié par l’institut MEMRI

 

Au Moyen-Orient, l’enfer a souvent été pavé des bonnes intentions de pacifistes juifs. Depuis que les partisans du Brith Shalom - Martin Buber, Sholem et les autres - ont élaboré leur théorie fumeuse de l’alliance judéo-arabe et jusqu’aux accords d’Oslo qui nous explosé au visage, dans le sang et le feu des attentats palestiniens, nous avons payé le prix fort pour les erreurs de nos pacifistes. Les Arabes ont eux aussi payé le prix fort. Comme l’a dit récemment un observateur avisé, Abbas n’a jamais voulu la paix, il n’a apporté aux Palestiniens que du sang et des larmes… (Ou peut-être parlait-il d’Arafat).

 

Dans les années 1930, la gauche européenne avait instauré la tradition du pèlerinage à Moscou. Les intellectuels communistes ou “compagnons de route” allaient rencontrer le “petit père des peuples”’ et ils revenaient enchantés, chantant les louanges du Grand Staline. Il a fallu qu’André Gide publie son Retour de l’URSS pour que le mythe de Staline entretenu par la gauche européenne commence à s’écorner.

 

Le “petit père des peuples” - La Une de l'Humanité, 6 Mars 1953

 

Le mythe Arafat, lui, est plus tenace. Alors que le monde arabe se désintéresse de plus en plus des Palestiniens et de leur jusqu’au boutisme, et alors que l’ONU, pour la première fois depuis 1974 (date de la réception triomphale d’Arafat à New York) a tenu un débat sur le racisme et l’antisémitisme des manuels scolaires officiels palestiniens, la gauche israélienne continue d’entretenir le mythe d’Arafat, dirigeant palestinien et homme de paix. Pourquoi?

 

Le discours d’Abbas publié ci-dessous devrait être imprimé et affiché dans tous les bureaux de vote d’Israël, pour en finir une fois pour toutes avec le mensonge du “processus de paix”, du “modéré Abbas” et les autres mensonges du même acabit que des centaines d’Israéliens, d’occidentaux et de juifs, naïfs ou corrompus, ont répandus depuis des décennies. 

 

Pierre Lurçat

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Mahmoud Abbas au camp de réfugiés de Jalazone : “Nous entrerons à Jérusalem avec des millions de combattants - Nos martyrs sont ce que nous avons de plus sacré”

Mahmoud Abbas : Nous resterons [ici], et personne ne pourra nous faire partir de notre patrie. S'ils le veulent, ils peuvent partir eux-mêmes. Ceux qui sont étrangers à cette terre n'y ont aucun droit. Alors nous leur disons : chaque pierre que vous avez [utilisée] pour construire sur notre terre, et chaque maison que vous avez construite sur notre terre, est vouée à la destruction, si Allah le veut. 

Peu importe le nombre de maisons et de villages qu'ils déclarent [planifier de construire] ici et là - ils seront tous détruits, si Allah le veut. Ils iront tous à la poubelle de l'histoire. Ils se souviendront que cette terre appartient à son peuple. Cette terre appartient à ceux qui y vivent… Jérusalem est nôtre, qu'ils le veuillent ou non.

 

“Jérusalem est à nous” - Abbas et Arafat

 

Audience : Nous marchons vers Jérusalem, des martyrs par millions ! Nous marchons vers Jérusalem, des martyrs par millions ! Nous marchons vers Jérusalem, des martyrs par millions !

Mahmoud Abbas : Nous entrerons à Jérusalem - des millions de combattants ! Nous y entrerons ! Nous tous, le peuple palestinien tout entier, la nation arabe tout entière, la nation islamique et la nation chrétienne... Ils entreront tous à Jérusalem. Nous n'accepterons pas qu'ils qualifient nos martyrs de terroristes. Nos martyrs sont les martyrs de la patrie. Nous ne leur permettrons pas de déduire un seul centime de leur argent. Tout l'argent leur reviendra, car les martyrs, les blessés et les prisonniers sont ce que nous avons de plus sacré.”

Vidéo  mise en ligne sur la page Facebook d'Abbas le 10 août 2019. 

(Publié par le site MEMRI.FR)

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Découvrez ma nouvelle émission culturelle, diffusée sur Studio Qualita.

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Faurisson est bien mort, mais son élève Mahmoud Abbas est toujours vivant

October 24 2018, 07:27am

Faurisson est bien mort, mais son élève Mahmoud Abbas est toujours vivant

Un négationniste Premier ministre de la 'Palestine' ?

 

A la veille de la constitution du gouvernement palestinien dirigé par Mahmoud Abbas, en mars 2003, le docteur Rafael Medoff, spécialiste de l'histoire de la Shoah, publiait un article intitulé "Un négationniste Premier ministre de la 'Palestine' ?" Il y rappelait des faits bien connus (mais peu souvent mentionnés) concernant la formation universitaire de Mahmoud Abbas. Celui-ci a en effet achevé un doctorat à l'université Patrice Lumumba de Moscou, en 1982, portant sur le sujet "La connexion entre les nazis et les dirigeants sionistes, 1933-1945". Dans cette thèse, Abbas soutenait l'idée d'une collusion entre le sionisme et le nazisme et d'une responsabilité conjointe des sionistes et des nazis dans la Shoah.

Mais Abbas ne s'arrêtait pas là… Il contestait également le nombre de 6 millions de victimes juives de la Shoah, en citant notamment les travaux de "l'historien" Robert Faurisson ! Dans ces circonstances, on comprend pourquoi le docteur Medoff concluait son article de 2003 par ces mots : "Si Abbas est promu au poste de Premier ministre de l'Autorité palestinienne, la communauté internationale tout entière sera confrontée à la question de savoir si Abbas mérite d'être traité différemment de Tudjman, de Haider et de Le Pen". 

Or, la réponse à cette question est que la communauté internationale a non seulement traité Abbas différement d'un Haider ou d'un Le Pen – en l'absolvant de son négationnisme – mais que certains Juifs et certains Israéliens se sont aussi prêtés à cette triste mascarade, en donnant au négateur de la Shoah palestinien un certificat de "cacherout" et de respectabilité. Selon le député israélien Arieh Eldad, le ministère israélien des Affaires étrangères et le State Department ont meme demandé au Centre Simon Wiesenthal de cacher toute information concernant le passé négationniste d'Abbas, avant la signature des accords d'Oslo, pour ne pas ternir la belle photo sur la pelouse de la Maison blanche !

 

L'incitation à la haine et l'objectif véritable d'Abou Mazen

 

oslo.jpgOn objectera sans doute que tout cela relève du passé et que Mahmoud Abbas – Abou Mazen a très bien pu évoluer et devenir un sincère partisan des négociations et de la paix (comme le prétendirent à l'époque les supporters des accords d'Oslo conclus avec Arafat). Mais l'examen attentif des prises de position du dirigeant de l'Autorité palestinienne depuis 2003 montre qu'il n'en est rien. Abbas est resté le même, tout comme Arafat qui, jusqu'à son dernier jour, demeura fidèle à ses engagements politiques et à sa conception du djihad contre Israël, n'hésitant pas à envoyer ses hommes, déguisés en membres du Hamas, commettre des attentats terroristes contre Israël, alors même qu'il était en train de "négocier la paix" avec Ehoud Barak à Camp David, comme l'a révélé récemment dans son livre extraordinairel'espion israélien du Hamas, Mosab Hassan Yousef… *

 

Pour comprendre les intentions véritables de Mahmoud Abbas, il faut se référer à ses discours en arabe, et pas à ses déclarations politiquement correctes prononcées à l'intention des médias et des chancelleries en Occident. Abbas, comme Arafat autrefois – et même mieux que lui – a en effet su adopter le ton qui plaît aux occidentaux, celui d'un "pragmatique" et d'un "modéré" (le fameux "dirigeant courageux" vanté par des intellectuels juifs français atteints de myopie et de surdité…). Abbas sait dire ce qu'il faut pour continuer d'engranger la manne de l'aide occidentale, tout en refusant d'entamer les négociations avant d'avoir obtenu des concessions unilatérales d'Israël.

 

Mais dans le même temps, Abou Mazen promet à son peuple le djihad et glorifie les "martyrs", ces terroristes aux mains ensanglantées qui sont devenus sous son autorité les grands hommes de l'Etat palestinien en voie de constitution… Elie Wiesel peut bien louer le "modéré" Mahmoud Abbas, mais celui-ci tient exactement le même discours à son peuple que les "extrémistes" du Hamas, avec lesquels il n'a d'ailleurs pas de désaccord fondamental sur la stratégie et sur l'objectif final – une Palestine judenrein de la Méditerranée au Jourdain – mais uniquement sur les moyens pour y parvenir.

 

logo_freres_musulmans.jpg

 

Le double langage de Mahmoud Abbas, qui déclarait en 2003 "Il n'y a absolument aucune autre alternative que le dialogue", mais qui promet, en 2010, qu'il "n'autorisera aucun Israélien à vivre sur la terre palestinienne", n'est pas seulement la marque d'une duplicité fondamentale, ou d'un manque de sincérité. Il est aussi la preuve que le président Abbas est resté fidèle à la philosophie politique du Fata'h, celle de la "libération de la Palestine" par tous les moyens – à la fois par l'épée et par les négociations – selon la leçon apprise de son maître, Yasser Arafat de sinistre mémoire.

 

Pierre I. Lurçat

 

* Voir "Le Prince vert, du Hamas aux services secrets israéliens", Denoël 2010

http://vudejerusalem.20minutes-blogs.fr/archive/2011/01/26/les-deux-visages-du-president-de-l-autorite-palestinienne-ma.html 

 

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La fin du grand mensonge palestinien? Mahmoud Abbas, l’antisémitisme et l’invention du peuple palestinien, par Pierre Lurçat

May 4 2018, 09:11am

Posted by Pierre Lurçat

La fin du grand mensonge palestinien?  Mahmoud Abbas, l’antisémitisme et l’invention du peuple palestinien, par Pierre Lurçat

Il faut lire attentivement le discours de Mahmoud Abbas, prononcé le 1er mai devant le Conseil national palestinien à Ramallah, que l’institut MEMRI vient de traduire intégralement. Il est intéressant et révélateur à plusieurs titres, et le plus intéressant n’est pas forcément ce qui a attiré l’attention des médias et les condamnations de l’UE et de plusieurs pays occidentaux, ceux-là mêmes qui ont depuis longtemps présenté Abbas comme un “modéré” et comme le seul “partenaire” possible du “processus de paix” israélo-palestinien.

 

1. Le Hamas et les “manifestants pacifiques”.

 

Sur le sujet de la “marche du retour” organisée par le Hamas à la frontière de Gaza, Abbas montre en quelques mots l’inanité de l’opposition souvent établie entre les “radicaux” du Hamas et les “pragmatiques” du Fatah et de l’Autorité palestinienne. "J’ai entendu que les frères de la direction du Hamas à Gaza parlent d’une résistance pacifique et populaire. C’est une bonne chose. De fait, ce qui arrive à la frontière de [Gaza], dans le cadre du Soulèvement du Retour, est une résistance pacifique et populaire”.

 

Abbas et les “frères” du Hamas

 

Non seulement Abbas soutient la “résistance pacifique” du Hamas, mais il qualifie les dirigeants du Hamas à Gaza de “frères”... Le plus intéressant est toutefois la suite de son propos : "Mais je demande honnêtement que vous éloignez les enfants un peu plus loin de la portée des balles. Tenez les enfants à distance. Nous ne voulons pas devenir un peuple de personnes mutilées”.

 

Ainsi, le président de l’AP expose crûment le grand mensonge des “manifestants pacifiques” et ce qui fait le coeur de la propagande palestinienne : l’utilisation des enfants comme chair à canon et la volonté du Hamas de susciter le plus grand nombre de victimes civiles dans sa propre population, à des fins de propagande, pour exposer Israël aux critiques occidentales…

 

2. Les Juifs, l’argent et l’antisémitisme marxiste

 

Le point du discours d’Abbas qui a fait couler le plus d’encre et suscité les condamnations internationales est celui relatif à l’antisémitisme, qu’il attribue à la fonction remplie par les juifs dans l’économie. En réalité, Abbas se montre à cet égard un élève fidèle de la pensée marxiste, à laquelle il a été abreuvé lors de son séjour à l’université Patrice Lumumba de Moscou, dans les années 1980 ( C’est lors de ce séjour à Moscou qu’Abbas a rédigé sa thèse négationniste intitulée “Les relations secrètes entre le nazisme et le mouvement sioniste”, dont il reprend certains éléments dans son discours de Ramallah).

 

 

C’était Karl Marx. [Il a dit que] la raison de la haine des juifs n’était pas leur religion, mais leur fonction dans la société. C’est une question différente. Ainsi la question juive, qui était prévalente dans tous les pays européens… le [sentiment] antijuif n’était pas dû à leur religion, mais à leur fonction dans la société, qui avait à voir avec l’usure, les banques, etc.Rappelons la phrase tristement fameuse de Marx, dans La question juive, dont Abbas reprend à son compte la thèse antisémite : “Quel est le fond profane du judaïsme ? Le besoin pratique, l’utilité personnelle. Quel est le culte profane du Juif? Le trafic. Quel est son dieu profane? L’argent”.

 

Mais le plus intéressant et révélateur dans le discours d’Abbas n’est pas là. Dans la foulée de son attaque contre les Juifs usuriers, il explique très sérieusement que la preuve (de la cause “objective” de la haine contre les juifs) est le fait qu’ils n’ont jamais subi la moindre haine dans les pays musulmans... “La meilleure preuve de cela est qu’il y avait des juifs dans les pays arabes, alors comment expliquer qu’il n’y a jamais eu un seul incident contre les juifs, uniquement du fait qu’ils étaient juifs? Vous pensez que j’exagère? Je vous mets au défi de trouver un seul incident contre les juifs, dû au seul fait qu’ils étaient juifs, dans un quelconque pays arabe”.

 

Abbas, le KGB et l’invention du peuple palestinien

 

Aux yeux de Mahmoud Abbas, qui reprend ainsi une vieille antienne de la propagande arabe, l’antisémitisme n’existe pas dans les pays arabes (d’ailleurs, les Arabes sont sémites, selon un fameux sophisme). Il rejoint ainsi la fameuse affirmation, pièce centrale de l’édifice idéologique anti-sioniste, qui veut que le monde arabe-musulman soit exempt de tout antisémitisme.


 

Abbas et Poutine.

 

Abbas, créature de l’ex-URSS et du KGB, dont il a servi d’agent sous le nom de code de “Krotov” (la “taupe” en russe…) comme l’ont récemment révélé les chercheurs Isabella Ginor et Gideon Remez en exhumant des documents d’archive des services secrets soviétiques, a succédé à Yasser Arafat dans le rôle de dirigeant du “peuple palestinien”. Comme Arafat avant lui, Abbas est un pur produit de la diplomatie secrète soviétique, qui s’est servie de la cause palestinienne - largement inventée par le KGB - pour promouvoir ses intérêts au Moyen-Orient.Le mouvement national palestinien peut se flatter d’être sans doute le seul nationalisme contemporain qui a bénéficié du double soutien de l’Allemagne nazie (à l’époque du tristement célèbre Mufti de Jérusalem, Amin Al-Husseini, oncle d’Arafat) et de l’URSS.

 

Dans la période de grand chamboulement géopolitique et idéologique que nous vivons actuellement, les mensonges sur lesquels s’est édifiée l’idéologie pro-palestinienne et pro-arabe sont en train de voler en éclats les uns après les autres. Après le tabou de l’antisémitisme musulman, qui a été mis à jour par un manifeste courageux, à l’initiative de Philippe Val et d’autres, c’est le mensonge palestinien qui est en train d’être exposé au grand jour.


Pierre Lurçat

 

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PROCHAINE FORMATION À L'EXAMEN D'AGENT IMMOBILIER À TEL-AVIV EN JUIN 2018

Formation à l’examen d’agent immobilier israélien

Session juin 2018 Tel-Aviv 

 

La prochaine formation à l'examen d'agent immobilier aura lieu du 12 au 19 juin 2018 à Tel-Aviv, en vue de l’examen d’agent immobilier israélien qui se tiendra le 23 juillet 2018. Au terme de la formation et après avoir réussi l’examen, vous pourrez obtenir la carte professionnelle permettant d’exercer la profession d’agent immobilier (metave’h) en Israël, dans une agence ou à votre compte.

J’ai mis en place cette formation depuis 2006 en Israël, et j’ai préparé plusieurs centaines d’Olim francophones (avec un taux de réussite dépassant 75%) à l’examen organisé par le ministère israélien de la Justice, seul habilité à délivrer la carte professionnelle. Important : il n’est pas nécessaire d’être israélien pour travailler comme agent immobilier en Israël !

Niveau d'hébreu exigé

Cet examen est un examen théorique portant sur le droit israélien, qui a lieu 4 fois par an en Israël. Il s’agit d’un QCM (questionnaire à choix multiple), ce qui signifie qu’il n’est pas indispensable de savoir écrire en hébreu.

Les cours auront lieu pendant une semaine à Tel-Aviv (dans le quartier de Ramat Israël).

Pour plus d’informations, n’hésitez pas à me contacter par email pierre.lurcat@gmail.com ou par téléphone au 06 80 83 26 44  (France) ou 050 286 51 43 (Israël).

 

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