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Yair Golan et la politique de l’apartheid antijuif en Judée-Samarie, Pierre Lurçat

January 9 2022, 09:21am

Posted by Pierre Lurçat

Manifestation de soutien aux habitants de Homesh

Manifestation de soutien aux habitants de Homesh

 

Comme je l’ai écrit dans un livre récent[1], en analysant les différents mythes du discours antisioniste et plus particulièrement le mythe du “génocide du peuple palestinien”, la nazification d’Israël constitue, comme l’a bien montré P. A. Taguieff, le “stade suprême de la diffamation d’un groupe humain”. C’est pourquoi les ennemis d’Israël ont, à toutes les époques, imputé aux Juifs leurs projets génocidaires, afin de justifier leurs propres crimes. Dans cette optique, l’assassin d’un Juif n’est plus coupable, s’il accuse préalablement le Juif d’être lui-même nazi… C’est bien ce mécanisme pervers que nous voyons à l’œuvre aujourd’hui en Occident, sur les campus, dans les médias  et ailleurs.

 

Or c’est un même mécanisme de projection sur les victimes réelles des intentions génocidaires de leurs assassins – analysé par de nombreux psychologues chez le meurtrier de droit commun et également présent dans la psychologie des foules et des collectivités – que l’on retrouve dans l’idéologie “progressiste” et post-sioniste, aujourd’hui représentée au sein même du gouvernement israélien. Ce gouvernement, qui a entrepris de détruire la yeshiva de Homesh, symbole de la résilience juive après les multiples attentats commis par les terroristes arabes palestiniens, doit préalablement délégitimer aux yeux de l’opinion publique intérieure et internationale la présence juive en Judée-Samarie.

 

Ce fut l’objet de la campagne de propagande mensongère sur la “violence des habitants juifs de Samarie”, lancée il y a quelques semaines par le gouvernement, avec l’aide de médias complaisants. Le même mécanisme totalitaire avait été utilisé à l’époque des accords d’Oslo par le gouvernement Rabin-¨Pérès, pour préparer l’opinion aux crimes que leurs alliés de l’OLP allaient immanquablement commettre contre les habitants juifs, s’ils s’obstinaient à demeurer dans leurs localités après que la souveraineté aurait été confiée aux assassins de l’OLP, consacrés en “partenaires de paix” selon la logique orwellienne de l’époque. Et c’est cette même logique mensongère et totalitaire que nous voyons à l’œuvre aujourd’hui.

 

L’opinion publique doit être travaillée méthodiquement, en répétant comme un mantra, après chaque attentat antijuif en Judée-Samarie, que les coupables sont les Juifs… Dans le cadre de cette logique perverse, les propos de Yair Golan ont servi de détonateur, en faisant exploser le mensonge des “nazis” Juifs de Judée Samarie, et en dévoilant au grand jour l’intention véritable des promoteurs d’un “Oslo Guimel”, actuellement en préparation. En qualifiant de “sous-hommes” les habitants de Homesh, et à travers eux, l’ensemble des habitants juifs de Judée Samarie, Golan a révélé l’intention criminelle de ceux qui prétendent sacrifier les “mitnahalim" sur l’autel d‘une “paix” tout aussi illusoire que celles des accords d’Oslo de 1993.

 

Mais Yair Golan n’est pas le seul à penser ainsi. De larges secteurs de la coalition actuellement au pouvoir partagent son avis, même s’ils ne l’expriment par avec la même brutalité et la même franchise. En effet, aux yeux d’une grande partie des élites israéliennes de gauche et des tenants de l’idéologie post-sioniste et “progressiste” actuellement au pouvoir, les pionniers juifs de Homesh, de Hébron ou d’Itamar sont effectivement des “sous-hommes”, ou en tout cas des citoyens de seconde catégorie, qu’il convient d’expulser par la force,  si possible brutalement, en “faisant monter des chars” contre leurs habitations, comme l’avait dit un jour Zeev Sternhell, lui aussi spécialiste du nazisme et de la nazification de ses adversaires politiques.

 

Les propos de Yair Golan projettent un éclairage sinistre sur les intentions d’une partie de l’establishment politique, judiciaire, militaire et culturel israélien envers les habitants juifs de Judée Samarie. Effectivement, les habitants juifs sont traités comme des “sous-hommes”, non, certes, en étant enfermés et – à Dieu ne plaise – exterminés, mais en étant privés de leurs droits élémentaires, comme celui de vivre normalement avec leurs familles dans le cœur historique de la patrie juive ancestrale, ou le droit de circuler sur les routes de Judée Samarie sans être caillassés et victimes d’attentats meurtriers, inspirés par l’idéologie islamiste des partenaires de la coalition de M. Golan..

 

[1] Les mythes fondateurs de l’antisionisme contemporain, éditions l’éléphant 2021.

 L’ennemi intérieur de la gauche israélienne : manifestation anti-Nétanyahou

L’ennemi intérieur de la gauche israélienne : manifestation anti-Nétanyahou

Les propos de Golan permettent aussi de comprendre pourquoi les tenants de la création d’un Etat palestinien n’ont jamais eu le moindre problème moral à rencontrer l’héritier du mufti Husseini allié d’Hitler, Yasser Arafat, et de l’embrasser, au sens propre et figuré. A leurs yeux et dans le prisme de leur vision politique pervertie, les Palestiniens sont les nouveaux Juifs et les “colons” de Judée Samarie sont les nouveaux nazis. Comme l’écrivait il y a déjà de nombreuses années Shmuel Trigano, la gauche israélienne a toujours besoin d’un ennemi intérieur. Hier ce furent les sionistes révisionnistes du Herout, puis les Juifs orientaux – envers lesquels de nombreux qualificatifs ont été employés du même registre que celui de Yair Golan. Aujourd’hui ce sont les Juifs de Judée Samarie.

 

Quand Golan croyait déceler, il y a quelques années, un “processus similaire en Israël” à celui qu’avait traversé l’Allemagne nazie dans les années 1930, il ne faisait que reprendre un poncif du discours politique israélien, déjà utilisé avant lui par toutes les icônes de la gauche intellectuelle, de Yeshayahou Leibovitz (qualifiant Tsahal d’armée “judéo-nazie”) à Amos Oz, Zeev Sternhell et aux autres chantres de "La Paix maintenant". Ce qui est nouveau chez Golan aujourd'hui, c’est qu’il tire les conséquences de ce discours nazifiant, en prônant une politique à l’aune de son idéologie. A cet égard, il a le mérite d’être conséquent.

 

Pendant des années, le discours de ces intellectuels a servi d’écran de fumée pour masquer leurs intentions politiques et il a trompé de nombreux observateurs sincères, y compris au sein de la droite israélienne. Aujourd’hui, après les propos révélateurs de Yair Golan, il n’est plus permis de se tromper. Si les “sous-hommes” sont les pionniers de Judée-Samarie, alors nous savons de quoi sont capables ceux qui considèrent ainsi tout un secteur de la population israélienne, et nous savons que rien ne les arrêtera dans leurs projets funestes. La politique que met en œuvre le gouvernement Lapid-Bennet-Gantz-Abbas envers les Juifs de Judée-Samarie porte un nom: celui d’apartheid. Cette vérité-là doit être gravée dans la pierre et ne pas être oubliée.

 

Pierre Lurçat

Yair Golan

Yair Golan

La récente Guerre des dix jours entre le Hamas et Israël a déclenché une nouvelle vague d’hostilité envers l’Etat juif, accusé de commettre des crimes de guerre, d’opprimer les Palestiniens ou d’être un Etat d’apartheid. A travers ces accusations multiples et diverses se fait jour un discours structuré, élaboré depuis plusieurs décennies, celui de l’antisionisme contemporain, qui se décline autour de quelques thèmes majeurs.

Le présent ouvrage analyse l’antisionisme comme une véritable idéologie, pour en comprendre les ressorts et les failles. Il apporte un regard informé sur ce sujet, rendu encore plus brûlant par la crise du Covid-19, qui a ravivé les flammes de la haine envers les Juifs et Israël. Après avoir analysé les différents mythes de l’antisionisme contemporain, il esquisse l’espoir de dépasser l’antisionisme, en instaurant une nouvelle relation entre Israël et ses voisins.

Le rapprochement spectaculaire entre Israël et plusieurs pays arabes du Golfe – qui s’est récemment traduit par la signature des Accords Abraham entre Israël, les Émirats arabes unis et Bahreïn – illustre la reconnaissance véritable de l’existence du peuple Juif dans sa réalité historique et géographique, par plusieurs pays musulmans, reconnaissance lourde de conséquences.

La signification théologique de ces accords est en effet plus importante encore que leur portée politique et économique. A contre-courant de la théologie arabe de la substitution, ces accords permettront peut-être de détruire le fondement théologique de l’antisionisme musulman et d’inaugurer une nouvelle ère dans les relations judéo-arabes, porteuse d’espoir pour la région et pour le monde entier.


Table des matières


Introduction – L’antisionisme contemporain, une idéologie multiforme aux racines
anciennes
Chapitre 1 – Le mythe de la Nakba et la création de l’État d’Israël
Chapitre 2 – Le mythe du génocide du peuple palestinien
Chapitre 3 – Le mythe de l’État d’apartheid
Chapitre 4 – Le mythe du Shoah Business
Chapitre 6 – Le mythe du peuple palestinien souffrant
Conclusion : dépasser l’antisionisme?

Les mythes fondateurs de l’antisionisme contemporain. Pierre Lurçat. Éditions l’éléphant – Jérusalem 2021.

En vente dans les librairies françaises d’Israël et sur Amazon.

Les demandes de service de presse doivent être adressées à pierre.lurcat@gmail.com

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Le testament politique de Nathan Alterman (1910-1970) - l’écrivain-prophète d’Eretz-Israël

March 17 2020, 09:00am

Posted by Pierre Lurçat

 

1

Il n’existe aucune traduction en français de Nathan Alterman, le grand écrivain israélien mort à Tel-Aviv, il y a tout juste cinquante ans (1). Alterman avait pourtant un lien particulier avec la France, pays où il avait passé trois ans au début des années 1930, âgé d’une vingtaine d’années, tout d’abord à Paris, pour s’isoler et écrire loin du bruit et de la fureur des événements en Eretz-Israël, puis à Nancy, où il étudia l’agronomie. Comme d’autres villes universitaires françaises, Nancy attirait en effet alors de nombreux étudiants “palestiniens” (c’est-à-dire des Juifs venus d’Eretz-Israël), qui voulaient acquérir un métier d’avenir. Et l’avenir, à cette époque, c’était le travail de la terre.

 

Nathan Alterman (1910-1970)

 

Parmi les étudiants qui firent le même choix que Nathan Alterman, citons les noms d’Anya Jabotinsky, femme du grand dirigeant sioniste, qui étudia elle aussi à Nancy, et celui de la poétesse Rahel Blaustein, qui étudia l’agronomie à Toulouse. L’histoire de ces étudiants eretz-israéliens séjournant en France reste à écrire, tout comme celle de l’influence culturelle que la France a exercée sur plusieurs écrivains israéliens, parmi lesquels figurent notamment Yehoshua Kenaz, Amos Kenan ou encore David Shahar, le seul écrivain israélien dont une rue porte le nom en France (2). Comme d’autres écrivains israéliens francophiles, Alterman traduisit en hébreu plusieurs oeuvres importantes de la littérature française, comme L’Avare et Le Malade imaginaire de Molière, l’Antigone d’Anouilh et le Phèdre de Racine.

 

2

Le cinquantenaire de la disparition d’Alterman est l’occasion pour les journaux israéliens d’évoquer cette grande figure des lettres israéliennes, qui joua aussi un rôle significatif dans la vie politique et le débat idéologique, notamment après 1967, en s’engageant dans le “Mouvement pour l’intégrité de la Terre d’Israël”, fondé juste après la Guerre des Six Jours. Alterman fut une des chevilles ouvrières de ce mouvement auquel participèrent des écrivains aussi importants que Joseph Samuel Agnon (futur prix Nobel de littérature), Haïm Gouri, Haïm Azaz, Itshak Shalev, mais aussi Rachel Ben Tsvi-Yanaït (épouse du président de l’Etat Itshak Ben-Tsvi). Selon certaines sources, c’est lui qui rédigea le manifeste “pour l’intégrité de la terre d’Israël”, signé par 60 personnalités, qui fut publié à la veille de Rosh Hashana 1968, quelques mois après la fin de la guerre (3).


 

Alterman aux côtés de Moshé Dayan, 1948

 

On a peine à imaginer aujourd’hui que ce mouvement intellectuel en faveur du maintien de la présence juive en Judée-Samarie, sur le Golan et dans le Sinaï, qui réunissait la “crème” du monde des lettres israélien de l’époque, était constitué majoritairement par des hommes de la gauche sioniste, et non par des proches du Herout. Il comptait ainsi, outre les noms déjà mentionnés, ceux de Tsivia Lubetkin, combattante du ghetto de Varsovie et fondatrice du kibboutz Lohamei Hagettaot, de Moshé Tabenkin, membre du kibbutz Ein Harod dont le père, Itshak Tabenkin, était un fondateur et un des principaux idéologues du parti travailliste, et de nombreux autres représentants de la gauche sioniste et du mouvement kibboutzique. A leurs côtés se trouvaient aussi une poignée de membres de la droite sioniste, dont les écrivains Uri Zvi Greenberg, Moshé Shamir (membre de l’Hashomer Hatzaïr dans sa jeunesse, qui avait rejoint le Likoud) et l’idéologue du Lehi, Israël Eldad.


 

3

Comment et pourquoi Alterman, considéré comme la “voix intellectuelle” par excellence du sionisme travailliste, fut-il amené à s’engager en faveur “d’Eretz-Israël ha-shelema” (l’intégrité d’Eretz-Israël)? Les avis sur cette question divergent. Dan Laor, le biographe d’Alterman, observe à ce sujet que la guerre des Six Jours fut pour Alterman une véritable illumination. “Il vécut une véritable révolution intérieure, du jour au lendemain”, explique Laor. “Ce fut comme une illumination. La guerre ébranla les fondements de la terre, et en tant que poète et que sismographe, ressentant les courants souterrains traversant la société israélienne, il aboutit à une conclusion opposée à tout ce qu’il avait cru auparavant”.(4)  L’écrivain Moshé Shamir, lui aussi signataire du Manifeste, estime au contraire que l’engagement d’Alterman en faveur du “Grand Israël” s’inscrivait dans le droit fil de son engagement sioniste d’avant 1967. 


 

Au café Kankan de Tel-Aviv, années 1940. Alterman est le troisième en partant de la gauche


 

Plus importante est la question de savoir, cinquante ans après la naissance du Mouvement pour l’intégrité d’Eretz Israël, quelle a été sa postérité. A de nombreux égards, l’appel lancé par Alterman, Agnon et les autres signataires du manifeste s’est soldé par un échec apparent. Non seulement l’Etat d’Israël n’a pas écouté leur appel, en annexant la Judée, la Samarie et le Sinaï, mais il a au contraire adopté le paradigme trompeur des “territoires contre la paix”, en rejetant l’identification entre Eretz-Israël et “Medinat Israël” qu’Alterman avait célébrée. Si l’on examine, avec le recul du temps, les causes de cet échec apparent, il semble que certains des principaux responsables aient été les écrivains des générations suivantes,  comme Amos Oz, A.B. Yehoshua et David Grossman. Ce sont eux, les porte-parole de La Paix Maintenant, qui ont fait du renoncement au coeur de l’Israël biblique (au nom de la “paix”) leur principal cheval de bataille, avec le succès que l’on sait.

 

4

La comparaison entre Amos Oz et Alterman est révélatrice. Le premier, né Amos Klausner, a changé de nom de famille, comme pour effacer toute trace de l’éthos sioniste révisionniste de la famille de son père, et a poussé à son paroxysme l’attitude du rejet des racines, familiales et nationales. Son pacifisme politique n’exprimait pas seulement l’aspiration à une paix utopique - fondée sur un mensonge (celui du peuple palestinien) - mais aussi l’attitude d’une génération tout entière qui, croyant briser les idoles de ses parents, a sacrifié pêle-mêle Ben Gourion et Jabotinsky, le Second Temple et la rédemption nationale, le kibboutz et les implantations, l’héroïsme des soldats et la juste cause du retour du peuple juif sur sa terre. Histoire d’amour trahi, de désamour et de ténèbres (5).

 

Amos Oz, avec A.B. Yehoshua et David Grossman

 

Alterman, de son côté, a bâti toute son oeuvre sur la fidélité et l’attachement aux valeurs dans lesquelles il avait été élevé. Né à Varsovie en 1910, de parents issus de familles de hassidim de Habad, qui s’étaient s’éloignés de la pratique religieuse pour s’engager dans le mouvement sioniste, Nathan Alterman grandit et vécut avec ses parents et sa grand-mère, la rabbanit Sterna Leibovitz, jusqu’au décès de celle-ci. Du fait de sa présence, le foyer resta casher. “Sa grand-mère était pour Alterman le vestige d’un monde entier et d’une tradition que ses parents avaient quittée”, explique Laor, qui attache une grande importance à la présence de cette grand-mère maternelle dans le foyer familial de l’écrivain. De même, le critique Mordehaï Shalev, dans sa vaste étude consacrée au recueil La joie du pauvre d’Alterman et à la thématique essentielle du conflit entre sionisme et judaïsme, analyse la conviction ancrée chez celui-ci que le judaïsme l’emportera toujours en fin de compte (6).

 

L’attitude d’Alterman après 1967 est ainsi celle d’un homme qui a grandi dans le respect pour la tradition et dans l’éthos sioniste de la gauche, et qui y est resté attaché de manière indéfectible, même lorsque la gauche sioniste fut atteinte de la maladie du renoncement et du doute (maladie qu’il avait lui-même annoncée dans un poème fameux). “La renonciation volontaire [à la Judée-Samarie] est une chose cruelle et insensée, qu’aucune nation saine d’esprit n’aurait imaginée”, écrit-il en juin 1969. Et dans son article séminal, publié le 16 juin 1967 dans Ma’ariv, sous le titre “Face à une réalité sans précédent”, il écrit : “La victoire a supprimé toute différence entre l’Etat d’Israël et la Terre d’Israël. C’est la première fois, depuis la destruction du second Temple, que la terre d’Israël se trouve dans nos mains. L’Etat et la Terre font désormais un, et il ne manque plus que le peuple d’Israël, pour tisser le triple lien indissociable”.

 

La prophétie d’Alterman s’est réalisée depuis. Tout d’abord, avec l’alyah massive des Juifs d’URSS, qu’il avait annoncée et souhaitée. Puis, avec le peuplement de la Judée-Samarie, dont il avait été un des premiers à proclamer la nécessité. Il ne reste plus aujourd’hui, pour transformer l’échec apparent d’après 1967 en réussite et parachever la victoire miraculeuse des Six Jours de juin, qu’à annexer enfin les territoires libérés et à donner corps à l’identité entre l’Etat d’Israël et Eretz-Israël qu’Alterman avait prophétisée. Saurons-nous être à la hauteur du testament politique de l’écrivain? L’histoire reste encore à écrire.

Pierre Lurçat

 

Funérailles de Nathan Alterman. Au premier rang, Golda Meir, le rabbin Shlomo Goren et le président Zalman Shazar

 

(1) A l’exception de quelques poèmes dans des anthologies, que je n’ai pas recensés.

(2) A Dinard, ville où séjournait sa traductrice Madeleine Neige. J’aborde les liens entre les écrivains israéliens et la France ici, et dans mon livre Israël, le rêve inachevé, éditions de Paris/ Max Chaleil 2018.

(3) Selon Makor Rishon, dans le numéro spécial du supplément Dyokan consacré à N. Alterman, 13/3/2020. Je remercie M. Ben-Hayoun qui m’a transmis le manifeste.

(4) Roi Aharoni, “Les trois dernières années occultées d’Alterman”, Olam Katan 12/3/2020.

(5) La famille Klausner appartenait au “gratin” de l’aristocratie sioniste révisionniste. L’oncle d’Amos Oz, Yossef Klausner, était un historien réputé, spécialiste de l’histoire du Second Temple, rédacteur de l’Encyclopedia Hebraica et candidat à la présidence de l’Etat d’Israël en 1948. Voir notre article, “Comment Amos Klausner est devenu Amos Oz”. http://vudejerusalem.over-blog.com/2018/12/quand-amos-oz-s-appelait-encore-amos-klausner-une-histoire-de-des-amour-et-de-tenebres-pierre-lurcat.html

(6) Mordehai Shalev, Gonvim et ha-bessora, Kinneret, Zamora-Bitan, Dvir 2018.

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Le jour où Israël assumera pleinement sa souveraineté sur le Mont du Temple et en Judée-Samarie...

July 2 2019, 11:06am

Posted by Pierre Lurçat

https://www.youtube.com/watch?v=pV3F035R4j4

Au micro de Richard Darmon, j'évoque le sujet de mon livre Israël, le rêve inachevé, et la question de l'identité de l'Etat d'Israël, dans ses aspects historiques, politiques et idéologiques. Cette question est cruciale à la fois pour la définition du caractère juif et/ou occidental de l'Etat hébreu, mais aussi pour lui permettre de trouver sa place au Moyen-Orient et dans le concert des nations.

Contrairement au paradigme trompeur du "processus de paix" et à la formule illusoire des "Territoires contre la paix", celle-ci ne viendra pas en renonçant à des territoires constitutifs de notre identité, ni en voulant échapper à notre identité véritable. Israël n'est pas un projet occidental destiné à "apporter en Orient les bienfaits de la civilisation" (conception laïque du sionisme politique).

C'est seulement le jour où Israël aura enfin choisi d'assumer pleinement son identité hébraïque et sa souveraineté dans tous les territoires libérés de Judée-Samarie et sur le Mont du Temple, que sa présence au Moyen-Orient sera acceptée par les nations.

 

Pierre Lurçat VudeJerusalem.over-blog.com

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