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jerusalem, islam et judaisme

Paul Fenton: Une grande partie des Arabes "palestiniens" sont en réalité descendants de Berbères algériens

September 9 2024, 14:46pm

Posted by Pierre Lurçat

Paul Fenton, photo P.Lurçat/Israël Magazine ©

Paul Fenton, photo P.Lurçat/Israël Magazine ©

J’ai récemment interviewé l’islamologue franco-israélien Paul Fenton. L’entretien, passionnant, est dans le dernier numéro d’Israël Magazine qui vient de paraître. Extraits:

Paul Fenton me relate la présence historique de pèlerins musulmans venus d’Ouzbékistan ou d’Afghanistan, revenant de La Mecque, à Jérusalem.

I.M. Cela expliquerait les origines ethniques très mélangées des “Palestiniens” d’aujourd’hui?

P.F. Absolument. Ce sont en fait des Afghans, des Tchétchènes, des Circassiens, et même des Algériens ! La Galilée est ainsi devenue un véritable fief algérien… Il y avait un grand marabout musulman, surnommé Abou Madyan, qui a été enterré à Tlemcen et qui aurait participé à la bataille de Saladin pour reconquérir Jérusalem. Depuis cette époque, des Algériens viennent péleriner sur ses traces en Palestine, et ils ont construit leur quartier, face au Kottel.

I.M. Vous avez lu à ce sujet le livre de Vincent Lemire, qui prétend qu’Israël aurait détruit le quartier des Maghrébins à Jérusalem après la guerre des Six Jours, pour effacer les traces musulmanes…

P.F. C’est un historien révisionniste, avec un agenda politique. Son agenda correspond à celui qu’avait la France avant 1948, en prétendant protéger les intérêts des musulmans français à Jérusalem. En réalité, ce sont les Jordaniens qui avaient été les premiers à démolir des maisons dans ce quartier considéré comme insalubre et malfamé. Lemire reprend sans commentaire la bourde (intentionnelle ?) de l’orientaliste Louis Massignon, qui considère que le nom Kottel ma'arabi signifie "Mur maghrébin", alors qu’il désigne le Mur occidental du Temple.

I.M. Comment expliquer que cet historien antisioniste soit invité sur Akadem ?

P.F. La bêtise et l’ignorance…

Des “arabisants” qui ne parlent pas l’arabe…

I.M. Que pensez-vous des islamologues israéliens et de leur compréhension du Hamas ?

P.F. Les fondateurs de l’école orientaliste de l’université hébraïque étaient de grand niveau, mais le niveau a beaucoup baissé depuis lors.

Paul Fenton déplore aussi le fait que l’arabe n’est presque plus enseigné dans le système éducatif israélien, que des soi-disant “arabisants” ne parlent pas l’arabe, surtout le dialectal et que l’idéologie de gauche règne presque sans partage parmi les spécialistes de l’islam, au sein de l’armée et des Renseignements militaires.

I.M. Il y a quand même des islamologues lucides, comme par exemple le professeur Moshé Sharon.

P.F. Je l’avais rencontré par l’intermédiaire de David Littman. C’est lui qui avait fait traduire en hébreu le livre de Bat Yeor, Le dhimmi.

I.M. Pour conclure, peut-on parler d’une responsabilité des intellectuels israéliens dans le 7 octobre ?

P. Fenton se refuse à donner une réponse générale, mais évoque le cas d’un orientaliste de l’armée, contaminé par l’idéologie gauchiste. Notre entretien qui touche à sa fin est interrompu par l’arrivée de plusieurs ouvriers arabes qui viennent faire des travaux dans sa cuisine. Il se lance dans une grande discussion avec eux en arabe, dont le thème – m’explique-t-il – est la place de Jérusalem dans l’islam. En écoutant ce dialogue impromptu, je me dis que la connaissance de l’arabe est la clé de la compréhension de nos voisins, pour le meilleur et pour le pire.

P. Lurçat / Israël Magazine ©

 

Paul Fenton: Une grande partie des Arabes "palestiniens" sont en réalité descendants de Berbères algériens

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Une étincelle d’hébreu : Mishkan, le tabernacle et la sainteté du monde, Pierre Lurçat

April 5 2024, 13:05pm

Une étincelle d’hébreu :  Mishkan, le tabernacle et la sainteté du monde, Pierre Lurçat

 

Le judaïsme, à l’inverse de l’islam – dont toute la “sacralité” passe par l’instinct de violence et de meurtre, comme l’a montré René Girard – se préoccupe sans cesse de l’humanité et de la rédemption universelle, et pas seulement (comme il en a souvent été accusé à tort) du destin particulier du peuple Juif. Ce dernier a vocation à devenir un “peuple de prêtres” au service de l’humanité tout entière.

 

Cela apparaît bien dans la construction du Tabernacle (le “mishkan”, משכן) relatée dans les sections hebdomadaires du livre de Vayiqra que nous lisons actuellement. Le “huitième jour” donnant son nom à la parashat Chemini, qui est celui de l’inauguration du Mishkan, a été, dit le Talmud, “un jour de joie pour le Saint béni soit-Il comme celui de la création des cieux et de la terre”. C’est en effet, explique le Rav Léon Ashkénazi, la première fois dans l’histoire de l’humanité que la présence divine, la Chekhina (שכינה), va résider sur terre de façon définitive…

 

Vé-shakhanti bétokham”: Et je résiderai parmi eux” (ושכנתי בתוכם). L’idée que D.ieu puisse résider sur terre, parmi les hommes et non dans un Ciel lointain, est étrangère à bien des religions et cultures païennes, et sans doute également aux deux grandes religions qui se réclament de leur filiation avec le judaïsme. En réalité, cette idée essentielle au judaïsme a été méconnue par les musulmans tant que par les chrétiens. Les premiers, obsédés par la conquête matérielle et par la propagation de l’islam au fil de l’épée, sont imperméables à la notion même de sainteté, comme le montre bien l’utilisation qu’ils font de leurs mosquées à Gaza, Sichem et ailleurs, les transformant en dépôts d’armes et de munitions…

 

Les seconds, ayant fait de Jésus l’incarnation de D.ieu sur terre, ont en fait méconnu l’idée de sanctification du monde, en prétendant contre toute évidence que le monde était déjà rédimé. Ainsi, le message essentiel du judaïsme (“Soyez saints, car Je suis saint”) demeure tout aussi actuel aujourd’hui qu’hier, et l’impératif de sanctification du monde est encore plus urgent et essentiel à l’heure où Israël, de retour sur sa terre, se voit appelé à refaire de Jérusalem et du Temple reconstruit le centre spirituel et le poumon d’un monde en exil de sainteté authentique. Chabbat chalom!

P. Lurçat

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Jérusalem et les Juifs - un secret caché depuis l'origine de l'islam, par Pierre Lurçat

December 9 2017, 19:17pm

Posted by Pierre Lurçat

Yom Yeroushalayim 5777 - Photo P. Lurçat (c)

Yom Yeroushalayim 5777 - Photo P. Lurçat (c)

 

Les réactions du monde arabe et musulman à la déclaration du président Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale de l'État d'Israël ne sont pas étonnantes, pas plus que celle de la France, qui a toujours été en pointe dans ce que l'amiral Michel Darmon avait coutume d'appeler la "croisade contre Jérusalem". Un autre discours sur Jérusalem et les Juifs est pourtant possible et se fait parfois entendre, encore timidement, dans le concert des menaces et des appels à la haine et à la violence. Ce discours n’est pas seulement celui des chrétiens évangélistes, mais aussi celui de représentants d’une autre voix musulmane, à l’instar de l’historien pakistanais Mobarak Haidar qui soutient la décision américaine *.

 

Un tel discours ne repose pas seulement sur des considérations géopolitiques ; il peut également trouver dans l'islam même les fondements d’une autre relation avec les Juifs et Israël. Comme le christianisme en effet, l'islam a partie liée, dès son origine, avec les Juifs et l'histoire de sa relation avec le peuple Juif est celle d'un amour déçu, qui s'est transformé en haine meurtrière. Les traces de cette relation ambivalente, et de l'estime que l'islam originel vouait aux Juifs, sont encore présentes dans les textes et dans la tradition musulmane **. Mais elles sont enfouies sous les épaisses strates de l'histoire et de la politique, qui en ont fait un secret bien gardé et presque inaudible aujourd'hui.

 

Comment les musulmans désignent-ils aujourd'hui Jérusalem ? Le nom le plus courant est celui de Al-Quds qui signifie la Sainte. Mais de quelle sainteté s'agit-il et d'où tire-t-elle sa source ? La réponse à cette question nous est donnée par l'autre nom de Jérusalem, Bayit al-Maqdis. On le traduit souvent par “Maison du Sanctuaire”, “Noble Sanctuaire” ou par d'autres expressions équivalentes, traductions qui sont en réalité impropres, car elles n’expriment pas la signification authentique de cette expression. Au sens premier et littéral, en effet, Bayit al-Maqdis désigne le Temple, l'expression arabe étant tout simplement le calque de l'hébreu Beit  ha-Mikdash.

 

Le Coran lui-même relate dans plusieurs Sourates la construction du Temple par Salomon et la prière musulmane fut, au tout début de l’islam, tournée vers Jérusalem, lieu du Temple, avant que n’intervienne le changement de la Qibla (direction de la prière) et son orientation vers La Mecque. Le fait que Jérusalem est le site du Temple de Salomon est ainsi acté et ancré dans le Coran, dans la langue arabe et dans l’histoire de l’islam, de manière irréfutable. Cette vérité indéniable apparaît parfois de manière explicite dans le discours de certains dirigeants arabes contemporains, à l’instar de Sari Nuseibeh, intellectuel palestinien qui a déclaré en 1995 que “la mosquée (de Jérusalem) est la revivification de l’ancien Temple juif” ***.

 

Le discours dominant de l’islam contemporain prétend toutefois que le Bayit al-Maqdis n'a jamais désigné le temple de Salomon, mais uniquement la mosquée d'Omar. Mahmoud Abbas, suivant l’exemple de son prédécesseur Yasser Arafat, va encore plus loin dans cette attitude négationniste et affirme que le Temple n’a jamais existé. Cette négation actuelle de l’existence même du Temple de Salomon, dans la bouche des dirigeants palestiniens ou des représentants de mouvements islamistes, s’inscrit en faux contre l’histoire de l’islam. La réécriture de l'histoire, caractéristique de la réappropriation par l'Islam des symboles religieux appartenant à la période pré-islamique, ne peut cacher l'évidence : Jérusalem est bien la ville du Temple de Salomon et la capitale du roi David. La décision du président Trump de reconnaître l’évidence peut certes embraser la rue arabe, mais elle peut aussi encourager les musulmans progressistes à envisager une autre relation avec les Juifs et Israël.

P. Lurçat

*

https://www.memri.org/reports/after-trumps-recognition-jerusalem-israels-capital-pakistani-historian-mobarak-haidar-writes

** Sur les relations ambivalentes entre l’islam, Jérusalem et les Juifs, voir notamment cette conférence d’Eliezer Cherki,

http://lys-dor.com/2011/04/25/la-nostalgie-de-jerusalem-chez-les-musulmans-un-bilan-par-eliezer-cherki/

Voir aussi, https://www.fichier-pdf.fr/2015/12/23/jerusalem-dans-l-islam/preview/page/1/

*** Cité par Martin Kramer,

http://martinkramer.org/sandbox/reader/archives/the-temples-of-jerusalem-in-islam/

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Pour la première fois, la possibilité vous est donnée d’étudier l’hébreu du droit et de la vie publique dans un cadre approprié, destiné aux francophones, selon une méthodologie mise au point par un spécialiste de la formation juridique.

 

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Renseignements et inscriptions : PIL FORMATION, 06 80 83 26 44.

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