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De la “guerre éclair” à la guerre longue : Comment l’Iran a imposé sa doctrine de la « guerre longue » à Israël

December 27 2023, 08:42am

Posted by Pierre Lurçat

La guerre des Six Jours à Jérusalem

La guerre des Six Jours à Jérusalem

 

L’éditorial du journal Le Monde publié hier matin (26.12.23) s’intitule : « A Gaza, la guerre sans fin de Benyamin Nétanyahou ». L’éditorialiste – qui fait sans doute partie des journalistes-militants qui peuplent aujourd’hui la rédaction du quotidien de référence français – cite le Premier ministre israélien, qui a déclaré tout récemment que « ça sera une longue guerre qui n’est pas près de finir ». Et d’enfoncer le clou : « Le premier ministre israélien semble aujourd’hui considérer que l’état de guerre permanent, qu’il s’efforce d’installer en jouant sur la soif de revanche de son opinion publique, pourrait lui offrir une planche de salut ».

            L’explication a de quoi séduire le lecteur lambda, en quête d’explications simplistes qui frisent les théories du complot. Nétanyahou – aux yeux du quotidien français, comme d’une partie des médias israéliens – reste le « coupable » idéal. Mais ceux qui veulent vraiment comprendre pourquoi cette guerre ne fait que commencer doivent chercher l’explication principale un peu plus loin dans le temps. Elle remonte en effet à septembre 1980, quand a débuté la guerre Iran-Irak.

            C’est alors, explique le général de réserve Gershon Hacohen dans les colonnes d’Israel Hayom[1], que l’Iran a développé sa doctrine de la guerre longue. L’offensive surprise de l’Irak contre les champs de pétrole du Khuzestân devait, selon les projets de l’Irak, s’achever dans un délai de quinze jours. Mais l’ayatollah Khomeiny  – qui venait tout juste d’accéder au pouvoir – loin de reconnaître sa défaite militaire, refusa toute concession territoriale et transforma ce conflit en une interminable guerre de position, qui dura huit longues années et fit plusieurs centaines de milliers de morts chez les deux belligérants.

            La résistance acharnée de l’armée iranienne, conduite par les Gardiens de la Révolution islamique, est devenue depuis une source d’inspiration pour les mouvements « proxy » de l’Iran dans notre région, le Hamas et le Hezbollah. Ajoutons que la doctrine de la « guerre longue » est conforme à la dimension eschatologique de l’islam politique, partagée par la plupart des mouvements islamistes contemporains. L’Iran, en appliquant sa doctrine de la « guerre longue » au conflit avec Israël, tente ainsi de priver l’Etat juif des avantages de la stratégie de la « guerre courte », développée par David Ben Gourion dès les premières années de l’Etat.

            Pour empêcher Israël d’obtenir une victoire rapide, le Hamas et le Hezbollah ont ainsi, explique encore Hacohen, employé deux éléments essentiels : le premier est l’installation de batteries de missiles éparpillées sur un vaste territoire, permettant de poursuivre les tirs contre Israël pendant de longs mois, y compris après le début des opérations terrestres, comme c’est le cas aujourd’hui à Gaza. Le second élément est l’édification de moyens de défense et d’obstacles très denses, tant en surface qu’en-dessous du sol, au cœur des villes, rendant impossible pour Tsahal une victoire rapide en territoire ennemi.

            Ce sont ces éléments de la doctrine militaire iranienne de la « guerre longue » qui expliquent pourquoi le conflit risque de durer encore de longs mois, comme l’ont bien compris les soldats et les officiers qui se battent actuellement avec bravoure à Gaza. Loin d’être découragés et de s’effilocher, comme la fameuse « toile d’araignée » à laquelle Nasrallah avait comparé Israël, nos soldats et la société israélienne tout entière montrent en effet leur résilience et leur capacité d’endurance. Ad hanitsahon !

P. Lurçat

J’ai dressé un premier bilan de la guerre actuelle au micro de Richard Darmon sur

Studio Qualita :

Qu'est-ce qui a changé pour Tsahal dans cette guerre ? -IMO#220 (studioqualita.com)

 

 

[1] G. Hacohen, “L’ère des guerres courtes est finie” (hébreu), Israel Hayom 26.12.23.

De la “guerre éclair” à la guerre longue :  Comment l’Iran a imposé sa doctrine de la « guerre longue » à Israël

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Manipulation politique et mensonges médiatiques : le débat intérieur israélien sous influences étrangères

September 13 2023, 06:18am

Posted by Pierre Lurçat

Le photomontage d'origine iranienne

Le photomontage d'origine iranienne

 

Alors que les médias israéliens diffusaient le discours offensif du chef du Mossad contre l’Iran, dans lequel ce dernier affirmait qu’Israël n’hésiterait pas à frapper au cœur du territoire iranien, une information passée bien plus inaperçue montre à quel point l’Iran a réussi, sans tambour ni trompettes, à pénétrer au cœur de la société civile et de la politique israélienne. Un photomontage du commandant de la région centre, Yehuda Fuchs, arborant un brassard nazi et une moustache à la Hitler, a été diffusé sur un compte Twitter israélien. Après vérification, il s’avère que ce compte Twitter était celui d’un « Bot » – un robot activé par les services secrets iraniens.

 

Mais cette révélation faite par le Shin-Beth – les services de sécurité intérieure israéliens – est arrivée trop tard: le chef de l’opposition Yair Lapid avait déjà relayé le photomontage, en accusant le gouvernement d’incitation à la haine, accusation reprise par la 12e chaîne de télévision en « Une » de son journal télévisé… Cette affaire emblématique montre au moins deux choses. La première est l’imprudence et la négligence coupable avec laquelle Yair Lapid – qui est devenu pour l’occasion un pion de puissances étrangères – et la 12e chaîne ont relayé la manipulation iranienne, sans attendre que l’identité du propriétaire du compte Twitter soit vérifiée. Le second aspect, bien plus inquiétant, est celui des manipulations politiques étrangères en Israël.

 

Dans le cas de l’Iran, la manipulation a été dévoilée au grand jour au bout de 24 heures, grâce à l’efficacité du Shin-Beth. Le mal était certes fait, mais il a été circonscrit. Toutefois, l’Iran n’est pas le seul à tenter – avec succès – de manipuler le débat politique intérieur israélien. D’autres pays s’y emploient depuis longtemps, avec un succès encore plus grand. Les manifestations incessantes auxquelles on assiste depuis l’intronisation du gouvernement israélien sont en partie financées par des fonds étrangers, tout comme le sont les innombrables ONG qui déterminent l’ordre du jour du débat public, à travers leurs recours incessants devant la Cour suprême, contre des décisions de l’armée, de la Knesset ou du gouvernement.

 

En réalité, c’est l’ensemble de la vie politique israélienne qui est aujourd’hui placée sous influences étrangères, celle de l’Iran n’étant pas la plus néfaste. Si les grands médias israéliens n’étaient pas eux-mêmes sous influence, ils devraient enquêter d’urgence sur le « soft-power » – de moins en moins « soft » et de plus en plus brutal – qui tente de contrecarrer la politique de l’Etat israélien et de renverser son gouvernement, qu’il s’agisse de l’administration Biden, de l’Union européenne, ou d’autres acteurs hostiles à Israël et à son gouvernement. C’est aussi cette guerre d’influence qui est au cœur de l’actuel débat juridique et politique. L'enjeu de ce débat dépasse de loin les seuls aspects techniques et légaux évoqués hier devant la Cour suprême. L'enjeu essentiel est de faire d'Israël, 75 ans après la Déclaration d'indépendance, un pays véritablement indépendant. A la veille de l’année 5784, souhaitons que la nouvelle année apporte de bonnes nouvelles pour le peuple d’Israël !

P. Lurçat

CHANA TOVA! Très bonne année 5784 à mes lecteurs!

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Israël-Iran : la guerre à venir et l’héritage de Donald Trump, Pierre Lurçat

January 17 2021, 14:20pm

Posted by Pierre Lurçat

 

 

La récente information, largement relayée par les médias israéliens et étrangers, concernant les nouveaux plans de Tsahal pour contrer le programme nucléaire iranien, montre que l’armée israélienne est déjà entrée dans l’ère Biden. En la matière, la fin de l’ère Trump et l’arrivée de l’administration Biden a une signification très claire : Israël doit se préparer à la guerre. Non pas seulement la guerre qui se déroule déjà depuis longtemps, en Syrie, en Iran même et dans le cyberespace, entre Tsahal d’un côté, l’Iran et ses alliés de l’autre. Mais la guerre aux frontières - voire au coeur même du territoire israélien. Le chef d’état-major israélien Kochavi et les autres dirigeants israéliens savent parfaitement ce que signifie l’entrée en fonctions d’une administration qui a déjà annoncé son intention de “négocier” avec l’Iran son retour dans le cadre du JCPOA : cela signifie que le danger iranien sera encore plus menaçant que jamais.

 

La vie internationale n’est pas un concours de maintien pour jeunes filles : 

parade militaire àTéhéran



 

Il n’y a pas loin du Capitole à la roche tarpéienne”; jamais l’adage latin n’aura eu une signification plus évidente que pour le président sortant Donald Trump. Il est particulièrement édifiant de lire, dans les colonnes du journal israélien Makor Rishon, l’analyse de trois éminents Juifs américains républicains, dressant le bilan de l’ère Trump. Un “massacre américain”, un “désastre”... : Bret Stephens, Dov Zackheim et William Kristol ne tarissent pas de superlatifs pour décrire la catastrophe que représente selon eux le mandat de Donald Trump. Le plus étonnant est de constater que le discours de ces représentants du camp républicain au sein du judaïsme américain ne diffère pas fondamentalement de celui de leurs collègues démocrates (au point que Kristol - dont le père était un intellectuel phare du courant néoconservateur américain - a même appelé à voter Biden aux dernières élections).



Quel que soit le jugement que l’on porte sur le bilan intérieur américain des quatre années Trump, il ne doit pas occulter le fait - largement passé sous silence ou minimisé par ces analystes, pourtant considérés comme de fervents partisans d’Israël - que la présidence Trump a été marquée par un rapprochement jamais vu auparavant dans les relations entre Israël et son allié américain. L’héritage de Donald Trump ne se mesure pas seulement dans le domaine diplomatique et symbolique - dans lequel il a effectivement été le président le plus pro-israélien depuis Harry Truman, qui avait voté en faveur de la proclamation d’Israël aux Nations Unies. L’héritage de Trump, c’est avant tout le soutien concret, total et inconditionnel à Israël dans sa guerre existentielle contre un Iran voué à sa destruction. 



 

 Le monde a besoin de dirigeants sachant comment mener la guerre

 

La personnalité (de Trump) compte plus à mes yeux que sa politique”. Ce jugement formulé par un commentateur juif républicain exprime un sentiment partagé par beaucoup de ses coreligonnaires, aux Etats-Unis et ailleurs. Mais en vérité, ce n’est pas seulement un atavisme juif, car à l’ère des médias sociaux, les hommes politiques sont jugés bien plus pour leur apparence et pour leur manière de s’exprimer que pour leur politique. Dans le cas de Donald Trump, de toute évidence, son franc-parler, son mépris affiché des conventions et son goût de la provocation ne l’ont pas servi, ni aux yeux de ses adversaires, ni même de ses partisans. Mais quand il est question de la guerre Israël-Iran, ce n’est plus de bonnes manières qu’il s’agit, mais de vie ou de mort. 

 

Aussi il y a quelque chose de pusillanime dans l’attitude de ceux - y compris en Israël - qui préfèrent voir à la Maison Blanche un président qui “sait se tenir” et tenir sa langue, qu’un président qui sait comment se comporter avec les dirigeants de Téhéran. Face aux ennemis d’Israël, le monde a besoin de dirigeants sachant comment mener la guerre, et pas de dirigeants qui savent plaire aux médias, ou disserter sur l’art ou la littérature. La vie internationale n’est pas un concours de cuture générale ou de maintien pour jeunes filles bien nées. Comme le disait Woody Allen, “Même quand l’agneau et le loup coexisteront, je préfèrerai être le loup”. Dans un monde où les loups n’ont pas encore déposé les armes, Israël doit non seulement se comporter en conséquence, mais doit aussi pouvoir compter sur des alliés qui savent aussi comment affronter les loups de Téhéran, Damas ou ailleurs. Israël n’a pas fini de regretter la présidence Trump.

Pierre Lurçat

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J’ai le grand plaisir d’annoncer la parution de deux livres en hommage à ma mère, Liliane Lurçat (1928-2019), qui paraissent simultanément ces jours-ci. Le premier, intitulé “Un parapluie pour monter jusqu’au ciel”, est un livre de souvenirs inédit dans lequel elle relate sa jeunesse, depuis sa naissance à Jérusalem, au Paris d’avant la guerre et à l’internement à Drancy et à Vittel. Comme elle l’a expliqué ailleurs : “Ma formation de psychologue a deux sources, l’école de la vie pendant l’Occupation allemande, et plus tard, l’attention affectueuse d’un maître…” C’est le récit de cette “école de la vie” qui est ici présenté au lecteur, école souvent rude et parfois cruelle, mais riche d’enseignements.

 

 

 

 

L’histoire de cette jeune femme qui a eu seize ans à Drancy en 1943, et dont la guerre a occupé une large partie de sa jeunesse, est édifiante. Elle est un modèle de courage, d’obstination et de foi en l’avenir. Dans son récit, on voit poindre les qualités d'observation des autres et de pénétration psychologique qu'elle a plus tard déployées dans sa vie professionnelle, en tant que chercheur au CNRS.

 

Le second livre, intitulé “Vis et Ris!”, est un livre d‘hommage dans lequel je décris la personne que j’ai connue et ce que je lui dois. A la fois témoignage personnel et réflexion sur la transmission et l’identité juive, il tente de répondre à la question du contenu de la Yiddishkeit que j’ai reçue en héritage. Ce livre est, plus encore qu’un livre de souvenirs et un chant d’amour, un chant d’espérance.

 

 

Dans les moments d’allégresse ou de peine, aux heures où la joie m’envahit ou, au contraire, quand le découragement me gagne, je revois ton visage plein de grâce et de sagesse, ma mère, et j’entends ta voix qui continue de me parler, comme tu l’as fait depuis les premiers instants de ma naissance et jusqu’aux derniers souffles de ta vie. Je t’entends aussi chanter, par-delà l’éternité, les refrains qui ont bercé mon enfance et qui continuent de m’accompagner. Et j’entends ces deux mots qui résument à mes yeux tout ce que tu m’as légué, cette philosophie de la vie forgée dans l’épreuve et dans le rire, sagesse ancestrale exprimée dans la langue de nos ancêtres Juifs d’Europe centrale, qui figurent en titre de ce livre : “Leib un lach!”.

Pierre Lurçat

 

 

 

Les deux livres sont disponible sur Amazon, en format Kindle ou broché. En Israël, ils peuvent être commandés auprès de l’auteur. pierre.lurcat@gmail.com  

Les demandes de service de presse sont les bienvenues .pierre.lurcat@gmail.com 


 

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A propos de BHL, Yann Moix, Macron et Mohammed Zarif : Antisémitisme de salon et antisémitisme des canons, Pierre Lurçat

September 1 2019, 18:51pm

Posted by Pierre Lurçat

 


 

Les médias français ont la manie de se délecter de petits scandales, dont ils sont souvent les instigateurs, qui n’intéressent le plus souvent qu’un nombre restreint de personnes, tout en se désintéressant des sujets qui préoccupent la majorité des Français et le reste du monde. Si l’on voulait une nouvelle preuve de cette réalité, la nouvelle “affaire Yann Moix” en apporte une éclatante. 

 

Caricature signée Yann Moix

 

L’écrivain ayant commis des caricatures antisémites dans sa jeunesse aurait fait, de l’aveu de son mentor BHL et selon son propre (et tardif) mea culpa en direct, amende honorable pour devenir un philosémite patenté, avec un tampon d’honorabilité décerné par...BHL lui-même. Un antisémite peut-il devenir philosémite? Oui, en principe, répond l’historien des idées Pierre-André Taguieff, qui parle au sujet de Moix d’un “judéophile opportuniste”. 

BHL, de son côté, évoque un “changement profond de l’âme” suscité notamment par la lecture par Moix de son livre Le testament de Dieu…

 


 

Au-delà de l’écrivain - au demeurant assez antipathique, comme il ressort de ses démêlés avec son frère et de ses propos insultants pour les femmes - cette “affaire Moix”, qui agite le landerneau médiatique parisien, dont Moix est un membre attitré depuis longtemps, n’est guère intéressante. Le vrai sujet, comme souvent, est ailleurs. Quelques jours avant que n’éclate l’affaire Moix, en effet, un autre antisémite patenté était l’invité officiel de la France. Mohammed Zarif, ministre des Affaires étrangères de la République islamique (et antisémite) d’Iran, était en effet invité au G7 par Emmanuel Macron, qui se targue de servir d’intermédiaire dans le dossier iranien.

 

Comme l’écrit justement l’ancien ambassadeur Freddy Eytan, “Les intentions du président Macron pour rechercher la stabilité au Moyen-Orient et surtout la libre navigation dans le golfe Persique (...) demeurent douteuses et teintées d’hypocrisie, et d’intérêts mercantiles. Elles reflètent une politique traditionnelle de la France. Servir d’intermédiaire au Moyen-Orient, être utile, se mettre du côté de la « victime » pour sauver les intérêts de la France. L’écarter des conflits pour éviter que son sol ne devienne une plaque tournante du terrorisme palestinien ou islamiste...Dans un Moyen-Orient en flammes, le président Macron joue au pompier sans avoir les moyens d’éteindre les incendies mais s’obstine avec tartufferie et prétention à sauver le véritable pyromane.

 

Emmanuel Macron et Mohammad Javad Zarif : hypocrisie, tartufferie et intérêts mercantiles

Or, dans le cas de Mohammed Zarif et de l’Iran des ayatollahs, le débat ne porte pas sur des caricatures antisémites publiées il y a 15 ou 20 dans une obscure feuille de chou. Il porte sur un pays qui a pour politique officielle de “rayer Israël de la carte” et qui se donne les moyens pour le faire, avec l’aide de tous ceux qui préfèrent fermer les yeux pour continuer à faire de juteuses affaires avec l’Iran, y compris la France de Macron.

“Rayer Israël de la carte” : missiles iraniens

Au lieu de se fendre d’un éditorial pour défendre son protégé Yann Moix, et par là même sa propre réputation, BHL aurait été mieux inspiré d’expliquer aux lecteurs français pourquoi la présence de Mohammed Zarif au sommet du G7 était une insulte à Israël et un geste politique digne d’un Daladier. Il aurait pu aussi mentionner en passant les récentes révélations sur l’attentat de la rue des Rosiers, et sur l’accord conclu entre la France et les terroristes. 

La politique arabe de la France (et sa politique iranienne) ne datent pas d’hier, et elles nous ont habitués à regarder parfois avec trop d’indulgence, ou avec un sentiment de lassitude les ignominies françaises. Mais c’est une erreur. “Il y a pire qu’une âme perverse”, disait Péguy, “c’est une âme habituée”. 

J’ajoute que, dans le cas de Zarif et des dirigeants iraniens, il ne suffira pas de leur faire lire Le testament de Dieu ou les oeuvres complètes de Lévinas pour les faire changer de camp. Seule la fermeté du gouvernement israélien - contre lequel BHL n’épargne pas ses flèches - et de l’allié américain - ce même Trump dont BHL moquait encore récemment “l’incapacité à comprendre les paradoxes de la pensée talmudique” garantit la pérennité de l'Etat juif face à de tels ennemis.

BHL et son protégé Yann Moix : un “judéophile opportuniste”?

En définitive, les débats sur l’antisémitisme de Yann Moix (et peu importe au fond de savoir s’il l’est resté ou non, car la face du monde n’en sera pas changée), sont dérisoires(1). Seuls comptent les actes, face aux antisémites les plus dangereux aujourd’hui pour l’existence d’Israël - que sont les Zarif, Khamenei, Nasrallah, et leurs semblables du Hamas et de l’AP. (2) Les médias français continueront de se délecter de l’affaire Moix pendant quelques jours ou quelques semaines. Ils garderont le silence sur les menaces iraniennes contre Israël. Mais peu importe : l’armée d’Israël est prête à tout scénario, avec le soutien de l’allié américain et celui du Seigneur des Armées; “Il ne dort ni ne sommeille le Gardien d’Israël”.

P.Lurçat

(1) J’ajoute que cela ne disculpe en rien les “antisémites de salon”, qui sont souvent soutenus - financièrement - par les “antisémites aux canons”, comme le sont Soral, Dieudonné et cie.

(2) Pour ceux qui croiraient encore qu’il y a une différence entre ces derniers, il faut lire le dernier discours  - en arabe - de Mahmoud Abbas, traduit en français par l’institut MEMRI.

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