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« Bande de Gaza emmurée » : les vérités occultées de Christian Chesnot, par InfoEquitable

December 16 2021, 11:02am

Posted by InfoEquitable

Prétendant expliquer la situation à la frontière de Gaza à l’aide d’une photo du nouveau mur de sécurité construit par Israël, Christian Chesnot occulte la réalité du conflit armé déclenché par le Hamas et accuse Israël d’emmurer les Palestiniens. Troisième volet de notre enquête sur la manière dont France Culture traite du conflit israélo-palestinien.

L’article publié la semaine dernière sur le site de France Culture et signé Christian Chesnot, intitulé « La bande de Gaza emmurée, les Palestiniens occultés », apporte des éléments de réponse à une question souvent posée, au sujet de la couverture médiatique d’Israël par les médias français : celle de leur bonne foi.

Dans son travail de rectification, InfoEquitable se contente le plus souvent de rétablir la réalité des faits, sans s’interroger sur les motivations idéologiques des médias concernés et sur leur bonne foi. Parfois, cependant, il est difficile de leur accorder le bénéfice du doute.

Ainsi, quand Christian Chesnot prétend analyser la politique sécuritaire d’Israël, face aux attaques incessantes menées par le Hamas et les autres groupes djihadistes depuis la bande de Gaza, en prenant pour seul élément d’information « une photo de Menahem Kahana de l’AFP », il se livre à un exercice périlleux pour la déontologie journalistique.

Certes, « une image vaut mille mots », comme dit l’adage. Mais que dit en réalité la photo de l’AFP, intitulée « Trois soldats israéliens devant le nouveau mur qui ceinture la bande de Gaza », et surtout que ne dit-elle pas de la réalité du conflit armé entre Israël et le Hamas ?

 

 

Pour répondre à cette question, nous n’avons pas eu à chercher bien loin. La réponse figure en effet dans un autre article signé Christian Chesnot sur le même site de France Culture, et publié le 25 mai 2021.

 

 

Dans cet entretien, fort intéressant et documenté, l’interlocuteur de Christian Chesnot, Michel Goya, ancien colonel d’infanterie de marine et analyste militaire, explique notamment que « le Hamas est bloqué et ne peut pas envahir Israël ! ».

En effet, poursuit-il, « Israël est protégé par une barrière physique qui empêche les incursions terrestres et par une barrière anti-aérienne qui empêche en grande partie les frappes aériennes ». Effectivement, la barrière construite par Israël est le complément de l’infrastructure anti-aérienne (les batteries de missiles anti-missiles Patriot) déployée par l’Etat hébreu tout autour de la bande de Gaza : elle est de nature purement défensive.

Christian Chesnot le reconnaît d’ailleurs explicitement au détour d’une phrase, dans son article du 11 décembre, en expliquant qu’« après trois ans de travaux, cette barrière sécuritaire est pourvue de centaine (sic) de caméras, de radars et d’autres capteurs destinée (sic) à empêcher toute infiltration vers Israël ».

 

Du registre de l’information à celui de la littérature

Mais cet aveu est aussitôt contredit par la suite de l’article, où il écrit notamment, citant le photographe palestinien Ammar Abd Rabbo, que « Le cliché de Menahem Kahana revêt une dimension intemporelle et universelle. Où sommes-nous ? Sur quelle planète ? « Ce qui me frappe, c’est le manque d’horizon qui est bouché, comme pour signifier qu’il n’y avait (sic) pas d’avenir pour la population palestinienne de l’autre côté du mur. » Cette dernière semble avoir disparu ».

Avec cette envolée lyrique et malgré les fautes d’orthographe, nous ne sommes plus, de toute évidence, dans le registre de l’information, mais dans celui de la littérature.

L’article développe ensuite le thème bien connu du malheur palestinien  De l’autre côté de la barrière de béton, 2 millions de Palestiniens survivent dans un territoire de poche, miné par la pauvreté et le désespoir »), sans jamais poser la question de savoir qui est responsable de cette situation. La conclusion de cet article à charge est à l’avenant : « Pour sortir de l’enclave, les Palestiniens ne disposent que d’une seule issue au sud, celle du terminal de Rafah, qui débouche sur le territoire égyptien… Ainsi va la vie des Gazaouis, dont le quotidien est coincé entre la Méditerranée, la frontière égyptienne et le nouveau mur israélien ».

Le journaliste (et ancien otage) Christian Chesnot* est donc parfaitement informé de la nature défensive et des justifications militaires de la barrière construite par Israël autour de Gaza.

Mais il préfère néanmoins la décrire à partir d’une image – nécessairement tronquée – de la réalité, celle que lui fournit la photo de l’AFP. Photo sans contexte, qui s’adresse à l’émotion plutôt qu’à la raison.

France Culture, une fois de plus, a donné le pas à l’émotion sur la réflexion, aux clichés (photographiques et journalistiques) sur les analyses et au narratif palestinien sur l’objectivité.

*  Christian Chesnot, grand-reporter à France Inter, est coauteur d’un livre intitulé Palestiniens 1948-1998, Génération Fedayin : de la lutte armée à l’autonomie (Autrement 1998).

 

A lire également, les deux premiers volets de notre enquête France Culture et Israël :

(I): Un discours antisioniste dans «Répliques»

(II): Architecture et mise en accusation de l’Etat juif

 

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Auteur : InfoEquitable. Si vous souhaitez reproduire cet article, merci de demander ici une autorisation écrite préalable.

Image : Flickr CC BY 2.0 Rob Pierson

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Quand Le Monde prend la défense du FPLP, organisation terroriste palestinienne

November 1 2021, 11:00am

Posted by InfoEquitable

La décision israélienne d’attribuer le statut d’organisations terroristes à six ONG palestiniennes liées au FPLP fait l’objet d’un article du correspondant du quotidien Le Monde en Israël, Louis Imbert, intitulé « En classant six ONG parmi les « organisations terroristes », Israël frappe au cœur la société civile palestinienne ».

 

Les six ONG incriminées pour leurs liens avec le FPLP (dont le logo ne fait pas mystère de son intention de conquérir toute l’ancienne Palestine mandataire, et donc d’éliminer Israël)

 

Tout en reconnaissant que le FPLP (Front populaire de libération de la Palestine) est « considéré comme une organisation terroriste par Israël et par l’Union européenne », l’article le qualifie de « mouvement issu du nationalisme arabe et du marxisme, pionnier de la résistance palestinienne, qui fut un temps la faction la plus active après le Fatah ».

Rappelons que le FPLP, fondé par George Habache en 1967, est considéré comme incarnant une ligne plus radicale encore que celle du Fatah au sein de l’OLP, et qu’il est l’auteur de très nombreux attentats en Israël et dans le monde, depuis les détournements d’avions dans les années 1970 et jusqu’à aujourd’hui. Pour la période récente, on peut citer, parmi tant d’autres, l’assassinat du ministre israélien du Tourisme, Rehavam Zevi, le 18 octobre 2011 à Jérusalem, l’attentat d’Itamar en juin 2002, au cours duquel une famille israélienne avait été décimée, ou encore le massacre de la synagogue de Har Nof en 2014.

 

Les victimes de l’attentat d’Itamar

Cela n’empêche pas Le Monde de titrer son article « Israël frappe au cœur la société civile palestinienne », en reprenant à son compte la terminologie employée par l’Autorité palestinienne, qui qualifie la décision israélienne « d’assaut perturbant contre la société civile palestinienne ». Pour justifier l’emploi de l’expression trompeuse de « société civile », au sujet d’ONG liées au mouvement terroriste, l’article du correspondant du Monde explique que ces ONG « ont pignon sur rue » (ce qui est le cas de tous les mouvements terroristes palestiniens) et qu’elles « jouent un rôle éminemment politique ». Ce dernier point ne contredit pas le fait qu’elles soient liées au mouvement terroriste FPLP, toutes les organisations terroristes palestiniennes jouant à la fois la carte politique et celle de la violence armée.

Le Monde établit d’autre part un parallèle entre la décision israélienne et les « actes de violence de la part de colons israéliens », dont l’article dénonce la recrudescence, expliquant que « Depuis le début de la récolte des olives, en octobre, quelque 1300 arbres ont notamment été détruits ou endommagés par des colons, selon les Nations unies ». En quoi cela rendrait-il la décision israélienne concernant les ONG liées au FPLP critiquable ? L’auteur ne l’explique pas. Il faut lire entre les lignes pour saisir la logique de l’argument : la violence (supposée) est du côté israélien, celui des « colons », tandis que la violence terroriste avérée des organisations palestiniennes membres de l’OLP est qualifiée par le quotidien français de « résistance palestinienne », dont le FPLP serait le « pionnier ».

 

Le titre du Monde du 23/10/2021. L’expression « régime israélien » a été remplacée par celle « d’Etat hébreu » après un tweet d’InfoEquitable dénonçant cet usage normalement réservé aux gouvernements de pays non démocratiques.

 

Pourquoi donc Israël a-t-il décidé d’agir contre ces ONG ? Là encore, il faut lire entre les lignes. Al-Haq, qui se présente comme une ONG de « défense des droits de l’homme », est en réalité un des principaux acteurs du « lawfare » – la guerre juridique contre Israël – et de la campagne de boycott du BDS. Ses liens établis avec le FPLP ont justifié le refus de visas d’entrée en Israël et en Jordanie à son directeur général. Dans un jugement datant de 2007, cité par NGO Monitor, la Cour suprême d’Israël écrivait à son sujet : « le requérant est apparemment Dr. Jekyll et M. Hyde, une partie de son temps consiste à diriger une organisation des droits de l’homme et l’autre à militer au sein d’une organisation qui n’a aucun scrupule à assassiner, qui n’a aucun rapport avec les droits, bien au contraire, qui rejette le droit le plus fondamental de tous, sans lequel il n’y a pas d’autres droits, à savoir le droit à la vie… »

C’est précisément ce double visage des ONG palestiniennes, qui soutiennent des organisations terroristes comme le FPLP, avec lesquelles elles entretiennent des liens structurels étroits, que Le Monde dissimule à ses lecteurs, en occultant les arguments israéliens justifiant la décision visant les six ONG… Contrairement à l’affirmation de l’article, selon laquelle « Israël ne s’est pas estimé tenu d’apporter la preuve [de ses accusations] », les preuves en question ont été publiées à de nombreuses reprises par l’Etat hébreu. En 2019, un long document publié par le gouvernement israélien, intitulé de manière éloquente « Terroristes en costume », présentait ainsi les « liens entre les ONG qui font la promotion du BDS et les organisations terroristes », parmi lesquelles figurent, outre le FPLP déjà mentionné, le Hamas et le Djihad islamique.

 

 

Sur ce sujet important, comme sur d’autres, les lecteurs du Monde, autrefois considéré comme le « quotidien de référence » français, ne seront donc pas informés. Une fois de plus, la couverture de l’actualité israélienne par le quotidien du soir français est marquée par l’adoption croissante du « narratif » palestinien et de la sémantique antisioniste.

 

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