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ehoud barak

Une étincelle d’hébreu : “Tsava katan vé-khakham”, la “petite armée intelligente” a fait long feu

December 26 2023, 11:09am

Posted by Pierre Lurçat

Une étincelle d’hébreu :  “Tsava katan vé-khakham”, la “petite armée intelligente” a fait long feu

Parmi les expressions de l’avant 7 octobre qui sont tombées en désuétude depuis, il en est une dont les conséquences ont failli être mortelles pour Israël : la “petite armée intelligente” (Tsava katan vé-khakham). En gros, l’idée des promoteurs de ce slogan était qu’à l’ère de la technologie, Tsahal n’avait pas besoin de reposer sur un aussi large réservoir humain que par le passé, et qu’on pouvait allègrement tailler dans les budgets des divisions de réserve et dans celui de l’infanterie.

            Comme le rappelle Caroline Glick dans un article passionnant, traduit par le site Mabatim, l’auteur de cette doctrine n’est autre qu’Ehoud Barak, ancien chef d’état-major qui fut aussi l'un des plus mauvais Premiers ministres qu'a connus Israël. La guerre qui se déroule depuis 80 jours est la preuve que le moment n’est pas encore venu où “le loup cohabitera avec l’agneau” (et même quand il sera venu, mieux vaudra être le loup, comme a dit Woody Allen). En attendant, Tsahal doit rester l’armée du peuple (Tsava ha-Am) et redevenir une armée offensive, toujours prête à riposter et à attaquer de manière préventive, toujours sur le pied de guerre pour défendre notre petit pays.

Une autre leçon de l’après 7 octobre est que nous devons développer une industrie de l’armement qui soit orientée non seulement vers l’exportation (comme elle l’est aujourd’hui), mais aussi vers l’auto-suffisance et l’indépendance de l’armée israélienne, au lieu de dépendre de l’approvisionnement d’autres pays, fussent-ils nos meilleurs alliés comme les Etats-Unis. Comme l’écrivait l’écrivain H. Brenner il y a cent ans, “Ce n’est pas que nous n’avons pas encore dépassé le militarisme, nous ne l’avons pas encore atteint”.

P. Lurçat

J’ai dressé un premier bilan de la guerre actuelle au micro de Richard Darmon sur

Studio Qualita :

Qu'est-ce qui a changé pour Tsahal dans cette guerre ? -IMO#220 (studioqualita.com)

 

 

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Ehoud Barak ou le syndrome de la capitulation

November 16 2017, 15:44pm

Posted by Pierre Lurçat

Ehoud Barak ou le syndrome de la capitulation

Alors que les nuages s’amoncellent à la frontière entre Israël et la Syrie - devenu le terrain d’opérations militaires privilégié de l’Iran - les médias israéliens annoncent avec fracas le retour en politique d’Ehoud Barak. La nouvelle aurait de quoi faire sourire, si la situation n’était pas aussi grave. L’ancien Premier ministre et ministre de la Défense, aujourd’hui âgé de 75 ans, est en effet largement responsable de la situation géopolitique actuelle très préoccupante et de la présence de l’Iran à la frontière Nord-Est d’Israël.

 

Arrivé au pouvoir en 1999, alors que l’euphorie d’Oslo s’était déjà dissipée dans le sang et les larmes des vagues d’attentats successives, perpétrées par les hommes de l’inventeur du terrorisme international (et Prix Nobel de la Paix) Yasser Arafat, Barak a introduit dans le vocabulaire politique et militaire  israélien un nouveau concept : celui de “retrait unilatéral”.

 

Barak, Clinton et Arafat (1999)


 

L’ancien membre d’une unité d’élite, soldat “le plus décoré de l’histoire de l’armée israélienne”, a en effet été l’instigateur du retrait désastreux de Tsahal de la bande de sécurité, au Sud-Liban, qui garantissait la tranquillité des habitants du Nord d’Israël. Ce retrait a été effectué de manière totalement unilatérale, sans la moindre exigence de la part des ennemis d’Israël, ni la moindre coordination avec nos alliés au Liban. Le concept de “retrait unilatéral”, expression qui ne signifie rien d’autre en vérité “qu’après moi le déluge”, a marqué une nouvelle étape dans la perte des valeurs qui ont jadis fait la force de Tsahal.

 

Pendant la Deuxième Guerre du Liban, Israël a payé chèrement le vide créé au Sud-Liban par le retrait de Tsahal et le démantèlement de l’Armée du Liban-Sud alliée d’Israël, lâchement abandonnée à son sort en mai 2000. Le déluge de missiles qui se sont alors abattus sur tout le nord du pays, jusqu’à la baie de Haïfa, est la conséquence directe du retrait ordonné par Ehoud Barak.

 

Au nom de la conception fallacieuse qui voudrait que “les territoires n’aient plus d’importance” à l’ère de la guerre post-moderne, Barak a ainsi permis au régime des Ayatollahs d’installer à quelques mètres de la frontière israélienne le Hezbollah, son bras armé et de mener contre Israël une véritable guerre par le biais de la milice qu’il arme et finance. Preuve supplémentaire, si besoin était, qu’il ne suffit pas d’être un bon soldat pour être un bon Premier ministre, et que les meilleurs soldats font parfois de piètres dirigeants politiques...


 

Le “soldat le plus décoré de l’histoire de Tsahal”

 

Si certains pensent que l’ancien Premier ministre a tiré les leçons de ses erreurs passées, il suffit de l’écouter aujourd’hui pour comprendre qu’il n’en est rien. Non seulement Barak n’a jamais exprimé le moindre regret pour sa politique désastreuse, mais il réserve toutes ses attaques et ses flèches trempées dans le fiel à Binyamin Nétanyahou, qui s’efforce depuis des années d’alerter le monde contre le danger iranien. Dans ces circonstances, il faut souhaiter que les électeurs israéliens n’auront pas, une fois n’est pas coutume, la mémoire courte et qu’ils sauront renvoyer Barak à ses affaires privées.

 

Pierre Lurçat

 

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