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Les trois erreurs d'Israël face au Hamas et au Djihad islamique à Gaza, Pierre Lurçat

May 17 2023, 08:06am

Posted by Pierre Lurçat

Les trois erreurs d'Israël face au Hamas et au Djihad islamique à Gaza, Pierre Lurçat

J'étais hier au micro de Richard Darmon sur Studio Qualita pour évoquer les "trois erreurs d'Israël face à Gaza". Réécouter ici :

https://youtu.be/5SuHoFqXTqA

 

 

 

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Quelle solution pour rétablir le calme entre Israël et Gaza?  Pierre Lurçat

November 12 2019, 16:11pm

Posted by Pierre Lurçat

Quelle solution pour rétablir le calme entre Israël et Gaza?  Pierre Lurçat

 

 

"Le Juif n'apprend pas par des raisonnements rationnels : il apprend par les catastrophes. Il n'achètera pas un parapluie simplement parce que des nuages s'amoncellent à l'horizon : il attendra d'être trempé et d'être atteint de pneumonie..."

Max Nordau (1)

 

Comme l’écrivait Yoav Shorek il y a quelques semaines (2), “lorsqu’un idiot jette une pierre au fonds du puits, plusieurs sages ne suffisent pas à la retirer”. La métaphore est parlante : le puits, c’est Gaza et la pierre c’est le Hamas, arrivé au pouvoir à la suite du retrait israélien - la “Hitnatkout” - dont Israël ne finit pas de payer les conséquences désastreuses. Si l’histoire nous a pourtant appris une chose, depuis 1948, c’est qu’il n’est pas possible de laisser la souveraineté à une quelconque entité autre qu’Israël, entre la Mer et le Jourdain. Toutes les tentatives faites en ce sens - dans un cadre bilatéral (accords d’Oslo), multilatéral (résolution de l’ONU sur l’internationalisation de Jérusalem) ou unilatéral (retrait de la bande de Gaza) - se sont soldées par un cuisant échec.

 

La synagogue de Névé Dekalim, détruite après le retrait de Gaza

 

Je me souviens avoir assisté au spectacle terrible des cercueils des habitants morts au Goush Katif, sortis de leurs tombes et portés en procession dans les rues de Jérusalem – car même les morts avaient été expulsés ! – une des images les plus effroyables qu’il m’a été donné de voir en 25 ans de vie en Israël. Yoav Shorek évoque à ce sujet une autre image terrible, celle de l’incendie des synagogues du Goush Katif le 12 septembre 2005. “Cet événement symbolique”, écrit Shorek, “a conclu le processus de Hitnatkout (retrait) de Gaza et est resté gravé dans la mémoire collective. Treize ans plus tard, les localités voisines de la bande de Gaza vivent toujours dans l’incertitude sécuritaire quotidienne, et dans une guerre d’usure dont on ne voit pas l’issue”.

 

Ceux qui considéraient qu’il s’agit du prix à payer pour ne plus assumer la souveraineté (ou le simple contrôle militaire) à Gaza ont été lourdement démentis par les faits. Car non seulement le retrait de Gaza n’a pas amélioré, comme l’avait promis son génial architecte, la sécurité intérieure d’Israël et son image sur la scène internationale, mais les deux se sont dégradées depuis, au point que le Hamas est devenu - après l’Iran et le Hezbollah au Nord - la deuxième menace stratégique pour Israël. Le tir de missiles ce matin sur Beer-Sheva et le Goush Dan n’est qu’une douloureuse piqûre de rappel à  cet égard.

 

La maison de Beer-Sheva détruite par un missile tiré de Gaza (photo Eliyahu Hershkovitz)

 

“A l’heure des missiles, les territoires n’ont pas d’importance” (Shimon Pérès)

 

Comme je l’écrivais en 2011, l’affirmation saugrenue faite par Shimon Pérès, en pleine euphorie des accords d’Oslo, a montré depuis lors son caractère illusoire et trompeur. Les territoires sont devenus plus essentiels que jamais à l’heure des missiles, comme le savent bien les habitants de Sdérot, de Beer-Sheva et d’Ashdod (liste partielle...), placés sous le feu des missiles du Hamas par le retrait de la bande de Gaza…”(3). Non seulement le retrait de Gaza s’est avéré (comme l’avaient prédit de nombreux observateurs à l’époque) stratégiquement erroné, mais il a surtout constitué une erreur sur le plan psychologique. Les habitants de Gaza - et le Hamas en premier lieu - ont en effet interprété ce retrait (comme tous les autres retraits israéliens, du Sud-Liban et de Judée-Samarie) comme un signe de faiblesse.

 

La faiblesse, disait Charles Krauthammer, fin observateur politique, est toujours un facteur négatif sur la scène internationale. Cela est d’autant plus vrai dans notre région, face à des ennemis habités par un complexe d’infériorité-supériorité, qui interprètent toute marque de faiblesse comme la confirmation de leur volonté destructrice. Cela est vrai à Gaza, où le “généreux” retrait israélien a été récompensé par la destruction humiliante de nos synagogues, et par une pluie de missiles incessante depuis lors. Cela est vrai aussi en Judée-Samarie et à Jérusalem, où la faiblesse israélienne, notamment sur le Mont du Temple, est interprétée par le monde musulman comme une preuve supplémentaire que les juifs sont des intrus à Jérusalem et qu’ils n’y ont aucun droit(4).

 

“Quand les Juifs pourront de nouveau réciter le Hallel au Goush Katif…”

 

Ceux qui pensent pouvoir régler le problème de Gaza par des opérations militaires limitées à des bombardements aériens se bercent d’illusions. “Les solutions provisoires”, écrit encore Shorek, “ne modifieront pas l’équation à Gaza, équation créée par le retrait, qui ne sera modifiée que lorsqu’Israël osera changer les règles du jeu et reviendra à Gaza pour y neutraliser la bombe. Pour nettoyer la bande de Gaza des armes et des infrastructures militaires et pour en refaire un lieu de vie, en offrant à ses habitants des perspectives d’avenir… Le prix inévitable du retrait est celui-ci : Tsahal devra retourner à Gaza et la reconquérir”.

 

Je n’ai rien à ajouter à ces lignes, sinon que le retour au calme à Gaza ne se fera que le jour où la synagogue de Névé Dekalim sera reconstruite, et que les prières juives retentiront de nouveau entre ses murs. Ce jour-là, qui n’est sans doute pas aussi lointain qu’il n’y paraît aujourd’hui, ce ne sont plus les appels au djihad et à la guerre qu’on entendra à Gaza, mais les mots du Hallel et ceux du prophète Jérémie : “Tes enfants reviendront dans leur territoire”.

Pierre Lurçat

NB Article publié initialement en novembre 2018

Notes

(1) Cité dans Histoire de ma vie, Les Provinciales 2011.

(2) “Treize années de conflagration”, Hashiloach numéro 11, septembre 2018.

(3) Article repris dans mon livre La trahison des clercs d’Israël, La Maison d’édition 2016, page 156.

(4) Sur ce sujet essentiel, je renvoie à au dernier chapitre de mon nouveau livre, Israël le rêve inachevé, à paraître en novembre aux éditions de Paris.

 

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Les civils de Gaza sont-ils vraiment “innocents”? P. Lurçat

February 21 2024, 12:56pm

Posted by Pierre Lurçat

Les civils de Gaza sont-ils vraiment “innocents”? P. Lurçat

 

Aucune population civile ne peut être tenue pour non responsable du pouvoir qu’elle s’est choisie. Il y a des résistants et des opposants dans tous les régimes totalitaires, y compris les plus cruels, comme l’Allemagne nazie, où Hitler a échappé à plusieurs tentatives d’assassinat. On attend toujours de voir se lever des gazaouis opposés au Hamas… Extrait d’un article paru dans Israël Magazine.

 

La guerre actuelle montre les limites et les ambiguïtés de la notion de “civils innocents” dans le cas des habitants de Gaza. Comme l’ont en effet rapporté des dizaines de soldats et d’officiers présents dans la bande de Gaza, la plupart des civils s’identifient, dans une mesure plus ou moins grande, au Hamas et à ses objectifs. En réalité, la notion même de “civils non impliqués” est étrangère à la doctrine du djihad dans l’islam, doctrine dans laquelle les habitants de Gaza sont éduqués et qu’ils appliquent. Le djihad est en effet devenu à l’époque contemporaine – sous l’inspiration des théoriciens de l’islam radical – une obligation individuelle (fard ‘ayn) qui s’applique à tous.

 

Pratiquement, cela se traduit dans le fait que la plupart des assaillants du 7 octobre n’étaient pas des terroristes du Hamas portant un uniforme, mais bien des civils de Gaza, qui se sont joints à la razzia et aux exactions perpétrées contre Israël. Ce constat est lourd de conséquences, et il ne doit pas être oublié, sous peine de commettre une erreur d’appréciation cruciale. La guerre actuelle n’oppose en effet pas seulement Israël au Hamas, mais bien à Gaza et à sa population. Ce constat a été confirmé sur le terrain par le fait que des armes et des munitions ont été trouvées dans la plupart des maisons de Gaza, y compris cachées sous les lits d’enfants…

 

Comme le rapportait récemment le journaliste de la 13e chaîne et soldat de réserve Roï Yanovsky, “Dans tous les quartiers où nous avons été, il y a des sites militaires du Hamas avec des armes, des tunnels, des explosifs, des rampes de lancement de roquettes et tout cela dans les maisons. Dans certaines, se trouvent des ouvertures dans les murs pour passer d’un bâtiment à un autre. Les habitants de Gaza qui vivent dans ces zones de guerre, le savent. Ils ont reçu une quantité innombrable d’avertissements les appelant à évacuer, bien avant que Tsahal n’entame son offensive terrestre. Ceux qui ont décidé de rester sont soit des hommes du Hamas, soit des gens qui ont pris cette décision en sachant que les lieux étaient étaient utilisés par le Hamas et donc une zone de combat”[1].

 

            Ce que signifie ce témoignage éloquent, c’est que la plupart des civils de Gaza sont loin d’être “innocents”. Ils ont en fait pris fait et cause pour le Hamas et sont ainsi devenus ses supplétifs. Comme l’explique encore Yanovsky, “le cercle qui permet au Hamas d’agir est beaucoup plus large que ses dizaines de milliers de terroristes. L’idéologie du Hamas se trouve dans toutes les maisons, dans les tableaux, dans les documents de propagande. Le Hamas à Gaza c’est comme Messi en Argentine”. Ou, pour dire les choses autrement, les terroristes du Hamas sont à Gaza comme “un poisson dans l’eau”, selon l’expression du président Mao Zedong. Aucune population civile ne peut être tenue pour non responsable du pouvoir qu’elle s’est choisie. Il y a des résistants et des opposants dans tous les régimes totalitaires, y compris les plus cruels, comme l’Allemagne nazie, où Hitler a échappé à plusieurs tentatives d’assassinat. On attend toujours de voir se lever des gazaouis opposés au Hamas…

© Pierre Lurçat / Israël Magazine

 

(Extrait d’un article paru dans le dernier numéro d’Israël Magazine, pionnier de la presse francophone israélienne).

Retrouvez mes dernières conférences et interviews sur ma chaîne YouTube.


[1] Témoignage traduit sur le site LPH INFO

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Retourner au Goush Katif : rêve ou réalité ? Pierre Lurçat

January 3 2024, 10:19am

Posted by Pierre Lurçat

Retourner au Goush Katif : rêve ou réalité ? Pierre Lurçat

Retourner au Goush Katif : rêve ou réalité ?

Pierre Lurçat

 

Revenir au Goush Katif, reconstruire les localités florissantes qui ont symbolisé – jusqu’au retrait fatidique de l’été 2005 – la présence israélienne dans la bande de Gaza : cela peut sembler aujourd’hui encore un rêve impossible, voire fantasmatique. Pourtant, de plus en plus d’Israéliens comprennent maintenant que la présence juive sur cette partie d’Eretz Israël est une des composantes de la sécurité israélienne, laquelle a volé en éclats le 7 octobre. Daniella Weiss, la passionaria de l’implantation juive en Samarie, parle déjà de faire revenir des habitants dans la bande de Gaza, avant même que les canons se taisent… D’autres voix, au centre et à gauche de l’échiquier, font plus modestement leur mea culpa pour avoir soutenu l’expulsion des habitants juifs du Goush Katif. Alors, le retour de la présence juive dans la bande de Gaza : rêve ou réalité ?

 

L’histoire juive de Gaza

 

            Avant de parler d’actualité, un détour par l’histoire est nécessaire. La première chose à savoir est que la ville de Gaza – aujourd’hui associée au Hamas – a été une ville juive dans l’antiquité. La présence juive dans la région de Gaza remonte à l’époque des Patriarches et le port de Gaza fut un port de commerce juif important au 4e siècle de l’ère vulgaire. Des communautés juives s’y développèrent et des rabbins fameux y vécurent, comme le rav Israël Najara. La présence juive dans la région est attestée à toutes les périodes de l’histoire, ancienne et récente. Après les émeutes arabes de 1929, les Anglais expulsent les habitants juifs de Gaza. Le premier retour se fait en 1946, avec la création de Kfar Darom. Le kibboutz, situé au centre de la bande de Gaza, jouera un rôle important pendant la guerre d’Indépendance, pour freiner l’avancée des troupes égyptiennes en direction de Tel-Aviv.

 

            En fin de compte, Kfar Darom est évacué. Il sera recréé après 1967, en tant qu’avant-poste du Nahal (implantation pionnière) du mouvement Bné Akiva. La reconquête par Israël de la bande de Gaza pendant la Guerre des Six Jours marque le renouveau de la présence juive à l’époque contemporaine. A partir de 1970, vingt-et-une localités juives sont créées, entre Rafiah au Sud-Ouest et Dir Al-Balah au Nord. Ces localités occupaient 18 pour cent de la superficie totale de la bande de Gaza et le tiers de la bande côtière, et elles avaient pour principale activité l’agriculture, d’où le nom de Goush Katif (qui signifie littéralement le “bloc des récoltes”). A la veille du retrait israélien en 2005, quelque 8600 Juifs et 600 bédouins peuplaient la bande de Gaza.

 

            Le renouveau de la présence juive après 1967 est lié au plan Allon (élaboré par Yigal Allon), qui justifiait ainsi la création de localités juives dans la bande de Gaza : “Ces localités auront une importance cardinale pour l’avenir politique de la région, du fait qu’elles permettront de séparer le sud de la bande de Gaza de la ville de Gaza. Par ailleurs, la présence juive au cœur de la bande de Gaza revêt une grande importance sécuritaire”. Ces mots prennent évidemment un sens prémonitoire lorsqu’on voit ce qu’il est advenu de Gaza après le retrait de 2005.

 

La réalisation du plan Allon se fit de manière graduelle. En février 1977 est créé la localité de Netser Hazani. Lors de son inauguration, le Premier ministre de l’époque, Itshak Rabin, déclare : “C’est un grand jour pour l’Etat d’Israël et pour l’implantation juive, un jour qui symbolise notre présence ancienne dans la région, qui fait partie intégrante de l’Etat et de sa sécurité depuis la guerre des Six Jours”. La même année, trois autres localités sont créées : Ganei Tal, Katif et Gan Or. Après le retrait israélien du Sinaï, consécutif aux accords de Camp David, sont fondées les localités de Névé Dekalim, Atsmona et Bedolah.

 

Agriculture et Torah

 

            L’agriculture dans le Goush Katif représentait un total de 320 mille tonnes de production annuelle, pour une valeur économique d’un demi-milliard de shekels. 65% des exportations de légumes organiques et 90% des salades sans insectes provenaient de la région. Les débuts de l’agriculture locale n’ont pourtant pas été faciles. De nombreux experts doutaient de la capacité de développer des cultures dans les dunes sablonneuses. Mais les fermiers du Goush Katif ont triomphé des obstacles et réussi à développer une agriculture ultra-moderne, reposant notamment sur l’irrigation au goutte-à-goutte. Parmi les productions locales, les tomates cherry, les poivrons, les salades et les fleurs ont fait la renommée du Goush Katif.

 

Mais l’agriculture locale n’était pas seulement caractérisée par la nature de ses productions et par ses réussites technologiques, mais aussi par le fait que beaucoup d’agriculteurs étaient des Juifs observants, qui prenaient soin de respecter les commandements liés à la terre d’Israël. Ceux-ci ne représentaient toutefois qu’une partie de la population du Goush Katif, dont le tissu social était marqué par une grande mixité sociale.

 

Reconstruire le Goush Katif ?

 

Cela fait plus de 18 ans que les localités juives du Goush Katif ont été détruites et évacuées sur l’ordre du gouvernement d’Ariel Sharon, en août 2005. On sait quelles ont été les conséquences désastreuses, à court et moyen terme, de cette décision : l’arrivée au pouvoir du Hamas, la transformation de Gaza en base terroriste, qui a fait vivre Israël sous la menace de ses missiles depuis plus de quinze ans, jusqu’à la date fatidique du 7 octobre dernier, où l’illusion mortelle du “désengagement” nous a explosé à la figure, au sens propre et au sens figuré.

 

Depuis le mois d’août 2005, nombreux sont ceux qui ont exprimé le rêve du retour au Goush Katif. Certains en ont fait un leitmotiv de leur combat politique, et l’entrée des troupes israéliennes dans la bande de Gaza a donné un nouvel élan aux projets de reconstruction. Parmi ceux qui caressent le rêve du retour, Meir Dana-Picard est un ancien habitant de Kfar Darom. Dans une interview au journal Besheva, il déclarait le 12 octobre : “Israël doit reprendre le contrôle de l’ensemble du territoire. Il faut aussi changer l’appellation de la bande de Gaza, pour qu’elle devienne une partie du Néguev occidental. Ensuite, il faut y créer plusieurs villes juives de la taille d’Ashkélon et d’Ofakim, qui serviront de monuments vivants en souvenir du massacre… Pas seulement des villages agricoles de 40-50 familles (comme autrefois), mais de véritables villes : une Gaza juive, une Khan Younis juive, etc.

 

Interrogé aujourd’hui pour Israël Magazine, Meir Dana-Picard se dit plus optimiste qu’il y a un mois. Selon lui, l’idée d’un retour dans la bande de Gaza se fraie un chemin dans le public israélien. Le public comprend aujourd’hui que le contrôle sécuritaire implique une présence civile. Dana-Picard n’est pas seul à penser que le retour à Gaza doit se faire à une échelle plus grande que celle de l’ancien Goush Katif. Une réunion virtuelle doit se tenir bientôt sur ce sujet. La reconstruction (ou l’expansion) des anciennes localités juives dans la bande de Gaza ne revêt pas seulement une importance symbolique ou morale. Comme l’ont expliqué plusieurs porte-parole du lobby en faveur de la reconstruction, il s’agit d’un impératif moral, existentiel et stratégique, de première importance pour la sécurité d’Israël.

 

Tout comme le Goush Katif a représenté une “ceinture de sécurité” pour le sud du pays, qui a été enlevée en 2005, plaçant les localités du pourtour de Gaza en première ligne, sa reconstruction redonnera au Sud et à l’ensemble du pays une sécurité qui a été perdue en 2005. Elle servira aussi de leçon aux ennemis d’Israël, car le territoire est plus important pour eux que les vies humaines. La reconstruction d’une Gaza juive sera donc un élément de dissuasion plus important que la seule destruction du Hamas.

 

Le député Likoud Amit Halevy, qui figure parmi les auteurs d’une lettre récemment adressée par seize députés de droite au gouvernement, explique : “Il est temps de changer de paradigme, et d’abandonner l’ancien paradigme selon lequel nous évacuons des territoires pour les confier à des éléments étrangers. Nous devons assumer l’entière responsabilité du territoire, dans la bande de Gaza tout comme au Sud-Liban et en Judée-Samarie”. Comme l’avaient bien compris les pères fondateurs de l’Etat d’Israël, les frontières de l’Etat sont situées là où vivent des Juifs. La présence militaire ne suffit pas à garantir la sécurité, car celle-ci exige aussi une présence civile.

 

Le retour au calme à Gaza ne se fera que le jour où la synagogue de Névé Dekalim sera reconstruite, et où les prières juives retentiront de nouveau entre ses murs. Ce jour-là – qui n’est sans doute pas aussi lointain qu’il n’y paraît aujourd’hui – ce ne sont plus les appels au djihad et à la guerre qu’on entendra à Gaza, mais les mots du Hallel et ceux du prophète Jérémie : “Tes enfants reviendront dans leur territoire”.

P. Lurçat/Israël Magazine 2023 (c)

Retourner au Goush Katif : rêve ou réalité ? Pierre Lurçat

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L’objectivité selon Le Monde (et d’autres médias français) : “Cinq minutes pour Hitler, cinq minutes pour les Juifs” ?

December 5 2023, 08:04am

Posted by Pierre Lurçat

L’objectivité selon Le Monde (et d’autres médias français) :  “Cinq minutes pour Hitler, cinq minutes pour les Juifs” ?

 

La “Une” du journal Le Monde du 4 décembre est éloquente : “Des frappes meurtrières écrasent un quartier de Gaza”. L’article, signé par la journaliste-militante Clothilde Mraffko, porte le “chapeau” suivant : “Une série de bombardements a détruit près d’une cinquantaine d’immeubles d’habitation, l’un des pires massacres depuis le début de la guerre à Gaza. L’armée israélienne a déclaré avoir éliminé un cadre du Hamas visé”. La suite de l’article est à l’avenant : Samedi 2 décembre à Chadjaya, un quartier de la ville de Gaza, l’armée israélienne a rasé un bloc entier d’habitations entier pour éliminer un cadre du Hamas, causant un carnage parmi la population. Selon la protection civile de l’enclave palestinienne, le bilan de cette opération se compte en centaines de morts, ce qui en fait, possiblement, le bombardement le plus meurtrier en près de deux mois de guerre.

 

Mais contrairement à ce que laisse entendre l’article du Monde, qui se fonde sur les chiffres invérifiables du Hamas, il ne s’agit ni d’un “massacre” ni d’un “carnage” (deux mots qui indiquent une intention criminelle) mais simplement de victimes collatérales d’un bombardement visant un dirigeant du Hamas. Comme l’a rappelé aujourd’hui Emmanuel Navon sur l’excellente chaîne Mosaïque, les victimes civiles tuées lors d’attaques contre des cibles militaires ne constituent aucunement un “crime de guerre”. Au contraire, c’est le fait d’utiliser sciemment des civils pour se dissimuler, comme le font systématiquement les dirigeants du Hamas, qui est proscrit par le droit de la guerre et par le droit international ! Petit rappel que devrait lire le président Macron, apparemment très mal informé sur le sujet…

 

Il faut ouvrir le journal pour avoir une vision un tant soit peu plus équilibrée sur le conflit : en pages intérieures, on peut ainsi lire en page de gauche un grand article intitulé “Chadjaya écrasé sous les frappes d’Israël”, et en page de droite un grand article intitulé “A Sdérot, la ville voisine de Gaza, figée dans la terreur du 7 octobre”. Au-delà du contenu même des deux articles, qui mériterait un long développement, c’est leur superposition qui interroge. Remarquons tout d’abord que le titre de l’article sur Gaza est en caractères gras, bien plus gros que celui de l’article sur Sdérot. Le premier article est précédé de quatre photos en couleur montrant les décombres d’immeubles à Gaza (il s’agit en fait d’images tirées du reportage d’un journaliste d’Al-Jazira, la chaîne qatarie pro-Hamas). L’article sur Sdérot ne comporte aucune photo.


            Mais au-delà même de ces procédés journalistiques cousus de fil blanc, admettons que le parallèle entre les deux articles soit parfait. Que signifie la symétrie établie par Le Monde entre Gaza et Sdérot? Imagine-t-on une double d’un journal français en pleine Deuxième Guerre mondiale, comportant un article consacré à Oradour sur Glane d’un côté, et un autre consacré à Dresde de l’autre ? La comparaison fait frémir… C’est pourtant précisément ce que fait Le Monde concernant la guerre à Gaza. L’objectivité journalistique selon Le Monde, c’est, comme disait Jean-Luc Godard (qui n’était pas un ami d’Israël), “cinq minutes pour Hitler (le Hamas), cinq minutes pour les Juifs”.

P. Lurçat

 

Je donnerai une conférence en ligne le 14.12 à 19h00 (Paris), dans le cadre de l’O.S.M,

sur le thème “Comment défendre Israël à l’ère de la post-vérité ?

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Une étincelle d’hébreu : Kitour, l’encerclement

November 6 2023, 08:22am

Posted by Pierre Lurçat

Une étincelle d’hébreu : Kitour, l’encerclement

Alors que nos valeureux soldats se battent autour de la ville de Gaza, arrêtons-nous sur un mot qu’on entend beaucoup ces derniers jours dans les médias israéliens : Kitour. La racine K-T-R est celle du mot Keter, bien connu de tout Juif qui a entendu parler des dix Sephirot. Keter, c’est la couronne, au sens classique et également dans celui plus moderne, de couronne d’une dent. C'est aussi la  première Sephira et la plus élevée. Forgé sur la même racine, le mot Kitour désigne le fait de couronner, et au sens militaire, d’encercler. Mais quel rapport entre l’encerclement de Gaza par Tsahal et la “couronne”, Keter ?

 

Le pogrome du 7 octobre a été un immense “Hilloul Hachem”, une profanation du Nom divin. Le but de la guerre actuelle n’est pas seulement d’éliminer le Hamas et de reconquérir Gaza (bH) mais il est aussi de restaurer la force de dissuasion de Tsahal et, au-delà, la dignité et l’honneur d’Israël. C’est donc bien la “Couronne” (Keter) qu’il faut rétablir, celle de la royauté d’Israël et celle de la Royauté divine, du “Dieu des armées” qui guide nos soldats et leur donne la victoire.

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Medinat Israël ou Mal’hout Israël? La guerre de Gaza et les choix identitaires d’Israël, par Pierre Lurçat

May 5 2019, 16:34pm

Posted by Pierre Lurçat

La situation dramatique dans laquelle les occupants actuels de la bande de Gaza entraînent régulièrement l’Etat d’Israël, depuis le jour funeste où l’armée et la police israéliennes, transformées en bras destructeurs d’un pouvoir corrompu et aveugle, ont expulsé les pionniers du Goush Katif, nous oblige à réfléchir sur le sens des événements que nous vivons aujourd’hui. Il n’est pas anodin que ce nouveau round d’affrontements (ou plutôt, cette nouvelle attaque suivie d’une riposte) survienne précisément entre Yom haShoah et Yom Ha’atsmaout, dans cette semaine chargée de symboles et lourde de significations de “beyn ha-Tsefirot” : entre la sonnerie de Yom haShoah et celle de Yom ha-Zikaron.

 

Comme le dit un récent adage, “Nous avons deux journées du souvenir des morts en Israël : une qui nous rappelle le prix à payer pour avoir un Etat, et l’autre pour nous rappeler le prix à payer pour ne pas en avoir”. Ces deux journées sont, évidemment, la Journée du Souvenir des soldats (Yom Hazikaron) et le Jour de la Shoah (Yom HaShoah). Mais le lien qui unit ces deux journées n’est pas seulement chronologique : il s’agit en réalité d’une relation de causalité, ou plutôt d’un choix ontologique entre deux modalités d’être pour le peuple Juif. Ce choix peut être formulé ainsi : soit assumer le prix de l’existence étatique, soit redevenir le peuple victime des pogromes et de la Shoah.

 

Maison de Beer-Sheva détruite par un missile tiré de Gaza (photo Eliyahu Hershkovitz)

 

Les théoriciens du sionisme et les pères fondateurs de l’Etat juif avaient bien compris qu’il n’existait pas d’autre alternative. C’est la raison pour laquelle plusieurs d’entre eux - Theodor Herzl, Max Nordau et Zeev Jabotinsky - avaient eu la prescience de la Shoah. Ils avaient en effet pressenti que celle-ci n’était pas un accident de l’histoire ou un événement monstrueux et absurde, mais l’aboutissement logique de l’existence galoutique. Et ils en avaient tiré la conséquence ultime : à savoir, la nécessité impérieuse de retrouver notre indépendance nationale. Or, cette leçon de l’histoire juive, évidente à l’époque, est en train de d’estomper dans la confusion morale et intellectuelle de notre époque.

 

Comme l’écrivait ce shabbat Ran Baratz, dans les colonnes de Makor Rishon, non seulement cette leçon cruciale de la Shoah est aujourd’hui oubliée, mais elle est remplacée par une leçon inverse et scandaleuse. Aux yeux d’une frange non négligeable des élites culturelles et politiques actuelles, la “leçon” de la Shoah est en effet qu’Israël devrait appliquer des normes morales plus élevées que les autres nations face à des ennemis barbares et inhumains, sous peine de voir Tsahal devenir pareil à la Wehrmacht… C’est bien cette équation que nous voyons actuellement appliquée, dans les commentaires des grands médias israéliens et jusque dans le “code éthique” de Tsahal (1).

 

La synagogue de Névé Dekalim, détruite après le retrait de Gaza

 

Comme l’écrivait Yoav Shorek il y a quelques mois (2), “lorsqu’un idiot jette une pierre au fonds du puits, plusieurs sages ne suffisent pas à la retirer”. La métaphore est parlante : le puits, c’est Gaza et la pierre, c’est le Hamas, arrivé au pouvoir à la suite du retrait israélien - la “Hitnatkout” - dont Israël ne finit pas de payer les conséquences désastreuses. Si l’histoire nous a pourtant appris une chose, depuis 1948, c’est qu’il n’est pas possible de laisser la souveraineté à une quelconque entité autre qu’Israël, entre la Mer et le Jourdain. Toutes les tentatives faites en ce sens - dans un cadre bilatéral (accords d’Oslo), multilatéral (résolution de l’ONU sur l’internationalisation de Jérusalem) ou unilatéral (retrait de la bande de Gaza) - se sont soldées par un cuisant échec.

 

Je me souviens avoir assisté au spectacle terrible des cercueils des habitants morts au Goush Katif, sortis de leurs tombes et portés en procession dans les rues de Jérusalem – même les morts avaient été expulsés ! – une des images les plus effroyables qu’il m’a été donné de voir en 25 ans de vie en Israël. Yoav Shorek évoque une autre image terrible, l’incendie des synagogues du Goush Katif le 12 septembre 2005. “Cet événement symbolique”, écrit Shorek, “a conclu le processus de Hitnatkout (retrait) de Gaza et est resté gravé dans la mémoire collective. Treize ans plus tard, les localités voisines de la bande de Gaza vivent toujours dans l’incertitude sécuritaire quotidienne, et dans une guerre d’usure dont on ne voit pas l’issue”.

 

Ceux qui pensent encore pouvoir régler le problème de Gaza par des opérations militaires limitées à des bombardements aériens se bercent d’illusions. “Les solutions provisoires”, écrit encore Shorek, “ne modifieront pas l’équation à Gaza, équation créée par le retrait, qui ne sera modifiée que lorsqu’Israël osera changer les règles du jeu et reviendra à Gaza pour y neutraliser la bombe. Pour nettoyer la bande de Gaza des armes et des infrastructures militaires et pour en refaire un lieu de vie, en offrant à ses habitants des perspectives d’avenir… Le prix inévitable du retrait est celui-ci : Tsahal devra retourner à Gaza et la reconquérir”.

 

Assumer notre identité et notre vocation

 

Mais en définitive, le choix que la situation à Gaza impose à Israël n’est pas seulement un choix politique ou tactique à court terme. Il s’agit d’un choix stratégique, moral et identitaire à long-terme. La situation d’Israël face à ses ennemis nous oblige - comme à chaque fois qu’Israël a été confronté à ses ennemis au cours de sa longue histoire - à assumer notre identité véritable et notre vocation. Le critique littéraire Morde’haï Shalev, dans un article écrit en 1952 - pour le dixième anniversaire de la mort de Yair Stern, le légendaire dirigeant du Lehi - évoquait le fondement de l’action politique de Stern, dont le poète Uri Zvi Greenberg avait donné une expression littéraire. Ce fondement c’est Mal’hout Israël, la Royauté d’Israël.


 

 

De ce point de vue, la “situation sécuritaire” à Gaza, pour reprendre le langage réducteur des médias israéliens, n’est que le reflet de la situation politique et identitaire dans laquelle l’Etat d’Israël s’est enfermé au cours de 71 années d’existence nationale. La clé de la sécurité d’Israël ne repose pas seulement dans des prouesses militaires ou technologiques, comme le montre bien l’illusion mortelle de Kipat Barzel, mais dans le choix profond d’assumer notre identité. Comme l’écrivait Shalev, “les concepts politiques” du sionisme traduisent les “besoins rationnels” d’indépendance et d’autonomie politique du peuple juif (leçon de la Shoah). Mais cette leçon, aussi importante qu'elle soit, ne suffit pas à exprimer l’objectif en vue duquel ces besoins doivent être utilisés. La Royauté d’Israël (Malhout Israel) en tant que concept politique n’est pas un "ensemble de besoins, mais la fin ultime en vue de laquelle l’Etat d’Israël a été créé". De ce point de vue, l’Indépendance n’est que la première étape du sionisme, étape indispensable et non encore pleinement réalisée sur la voie de la Royauté.

Pierre Lurçat

 

(1) Sur ce sujet, je renvoie à mon livre La trahison des clercs, La Maison d’Edition 2016

(2) “Treize années de conflagration”, Hashiloach numéro 11, septembre 2018.

(3) Cet article est repris dans un livre important qui vient d’être publié en Israël, Gonvim et ha-Bsora, aux éditions Dvir.

 

_______________________________________________________________________

https://ax.polytechnique.org/group/x-israel/55/calendar/conference-jabotinsky-et-son-heritage-dans-l-histoire-d-israel/2019/05/23/516

 

Le Groupe X-Israël vous invite à participer à une conférence de :

 

Pierre LURÇAT, avocat et essayiste,

sur "Jabotinsky et son héritage dans l'histoire d'Israël".

 

 le jeudi 23 mai 2019 à 18h30

à la Maison des X (12 rue de Poitiers, Paris 7è)

 

La conférence sera suivi d'un apéritif amical.  L'auteur dédicacera ses deux derniers livres (http://bit.ly/lurcat2016 et http://bit.ly/lurcat2018).

 

Tarif pour les membres cotisants à l'AX : 10 €

Tarif pour les non-cotisants à l'AX : 15 €

 

Inscription obligatoire d’ici le lundi 20 mai 2019.

 

Bien amicalement.

 

Olivier Herz (1979), président de X-Israël

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Pourquoi combattons-nous ? (III) Définir l’ennemi pour gagner la guerre, Pierre Lurçat

November 28 2023, 08:00am

Posted by Pierre Lurçat

Pourquoi combattons-nous ? (III)  Définir l’ennemi pour gagner la guerre, Pierre Lurçat

 

Comme l'écrivait Jabotinsky il y a tout juste un siècle, la paix « ne dépend pas de notre attitude envers les Arabes, mais uniquement de l’attitude des Arabes envers le sionisme ». Ceux qui parlent encore de “la Paix maintenant” et qui n’ont pas renoncé aux illusions mortelles de “l’Etat palestinien” n’ont pas encore tiré les leçons du 7 octobre 2023. Troisième volet de notre série d’articles “Pourquoi combattons-nous ?”

 

Lire les précédents articles

Pourquoi combattons-nous ? (II): Rétablir la souveraineté juive sur le Mont du Temple - VudeJerusalem.over-blog.com

Pourquoi combattons-nous ? (I) : La deuxième Guerre d’Indépendance d'Israël, par Pierre Lurçat - VudeJerusalem.over-blog.com

 

Dans une récente émission sur Europe 1, l’historien Georges Bensoussan comparait la guerre actuelle à Gaza entre Israël et le Hamas et « ce qui s’est passé entre Allemands et Français en 1919 ». Si la comparaison peut avoir du sens aux yeux d’un Européen, en a-t-elle aussi pour ceux qui vivent au Proche-Orient ? La guerre d’Israël contre ses ennemis arabes est-elle comparable aux conflits qui ont ensanglanté l’Europe au vingtième siècle ?

 

Eliaou Yossian, membre du centre Misgav pour la sécurité nationale et spécialiste de l’Iran, apporte un regard très différent sur le conflit actuel et sur la définition de l’ennemi. « Le lexique occidental qui affirme qu’il faut éviter les pertes civiles n’est pas adapté. Il n’y a pas de ‘civils innocents’ à Gaza… Les Gazaouis ont élu le Hamas. Nous devons modifier notre définition de l’ennemi. Ce n’est pas le Hamas, l’ennemi qui domine Gaza ; Gaza est notre ennemi ».

 

Eliaou Yossian
           

La réflexion de Yossian, ancien membre de la fameuse unité 8200, prend tout son sens si l’on revient à la comparaison faite par G. Bensoussan. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, aucun dirigeant allié et aucun Anglais ou Français ne définissait son ennemi comme étant la Waffen-SS, ni même la Wehrmacht. L’ennemi était l’Allemagne, tout simplement. C’est précisément ce qui a permis aux Anglais et aux Américains de triompher de l’ennemi, y compris en menant des bombardements intensifs sur la ville de Dresde, notamment, ou en utilisant la bombe atomique pour forcer le Japon à capituler.

 

Qui a raison ? L’historien français ou le spécialiste israélien de l’Iran ?

 

Selon G. Bensoussan, qui cite Georges Clémenceau (parlant des Allemands après la Première Guerre mondiale), « Il faut nous accommoder de ces soixante-dix millions d’hommes et de femmes qui vivent à côté de nous ». Et Bensoussan en conclut qu’Israël doit lui aussi « s'accommoder de cette population (arabe de Gaza) et vivre avec eux en bonne intelligence ». La comparaison pèche de toute évidence par un excès d’optimisme. En effet, la leçon principale des événements du 7 octobre, que beaucoup ont tirée en Israël dès le lendemain de l’attaque meurtrière du Hamas, est que le rêve d’une coexistence pacifique est illusoire.

 

L’ennemi contre lequel se bat aujourd’hui Israël n’est pas seulement le Hamas, car celui-ci se fond dans la population de Gaza comme un « poisson dans l’eau », pour reprendre l’image du président Mao Zedong. Il est chez lui à Gaza, et ses exactions sont acceptées comme conformes à la culture ambiante. Les civils de Gaza qui ont pris part aux viols, aux tueries et aux actes barbares commis le 7 octobre dans les kibboutz frontaliers de Gaza n’étaient pas entraînés ou appelés en renfort par le Hamas : ils se sont joints spontanément à la « razzia » contre l’ennemi juif.

 

Comment gagner la guerre de Gaza ?

 

L’ennemi contre lequel se bat Israël se trouve à Gaza, mais aussi en Judée-Samarie, et il importe de savoir le définir précisément, avant de pouvoir le vaincre. Le juste combat d’Israël ne s’achèvera pas avec l’éradication du Hamas. Il passe par l’éradication de tous les mouvements palestiniens irrédentistes, qui prônent la destruction d’Israël et qui nient les droits du peuple Juif sur sa terre, que ces mouvements s’appellent Hamas, Hezbollah, Fatah, etc. La leçon du 7 octobre 2023 pour Israël – comme celle du 11 septembre 2001 pour les Etats-Unis – est qu’on ne peut jamais « s'accommoder » de l’existence d’ennemis voués à votre destruction.

 

Pour gagner la guerre, il faut donc que l’ennemi renonce à son idéologie et à ses objectifs. Si l’on reprend la comparaison faite par G. Bensoussan et par tous ceux qui, en Occident, prétendent appliquer au conflit israélo-arabe des concepts européens, la paix ne viendra pas avant qu’une nouvelle génération apparaisse chez les Arabes d’Eretz-Israël (les « Palestiniens » selon le vocabulaire usité et largement mensonger). Comme l'écrivait Jabotinsky il y a tout juste un siècle, la paix « ne dépend pas de notre attitude envers les Arabes, mais uniquement de l’attitude des Arabes envers le sionisme ». Ceux qui parlent encore de « la Paix maintenant » et qui n’ont pas renoncé aux illusions mortelles de « l’Etat palestinien » n’ont pas encore tiré les leçons du 7 octobre 2023.

P. Lurçat

Article paru initialement sur Dreuz.info Pourquoi combattons-nous ? (III) Définir l’ennemi pour gagner la guerre - Dreuz.info


NB Mon nouveau livre, Face à l’opacité du monde, est disponible sur Amazon, B.O.D et dans les bonnes librairies.

Pourquoi combattons-nous ? (III)  Définir l’ennemi pour gagner la guerre, Pierre Lurçat

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Les intellectuels juifs et la guerre à Gaza (V) Démission et dérives des clercs juifs : Bruno Karsenti et Delphine Horvilleur

March 19 2024, 12:44pm

Posted by Pierre Lurçat

Les intellectuels juifs et la guerre à Gaza (V) Démission et dérives des clercs juifs : Bruno Karsenti et Delphine Horvilleur

 

Honte à tous ces fils qui préfèrent embrasser une carrière académique, ou “entrer en littérature”, dans le luxe et le confort des grandes villes d’Occident, au lieu de porter les pierres sur la grande route de Yeroushalayim”.

Theodor Lessing[1]

 

 

On ne sait pas si la nouvelle doit faire rire ou pleurer: le chorégraphe israélien Ohad Naharin, dont l’organisation “Ballet Irland” a décidé de déprogrammer un spectacle pour “punir” Israël de sa riposte militaire à Gaza, a réagi en déclarant qu’il aurait “soutenu cette décision s’il pensait qu’elle aiderait les Palestiniens”. Et il a ajouté, sur la télévision israélienne Kan, “Notre gouvernement est un ennemi d’Israël, les gens qui ont élu ces personnes sont des ennemis d’Israël”. Vous avez bien lu. Les ennemis d’Israël, selon Naharin, ne sont pas les terroristes du Gaza et leurs alliés, mais bien le gouvernement israélien et ses électeurs… Cette déclaration illustre un phénomène plus général, qu’on pourrait décrire comme la démission (ou la trahison, au sens où l’entendait Julien Benda) de certains intellectuels et artistes juifs, face au défi existentiel de la guerre déclenchée le 7 octobre par les ennemis mortels d’Israël.

 

Dans ce cinquième volet de notre série d’articles consacrée aux intellectuels juifs face à la guerre de Gaza, nous allons analyser les récents propos de deux intellectuels illustrant ce même phénomène. Dans un récent entretien sur Akadem, Delphine Horvilleur trouve ainsi “abject” et révoltant le fait que l’armée israélienne “tue tellement de Palestiniens” à Gaza. Et Ruben Honigman qui l’interviewe abonde dans son sens. Dans la revue K (qui fut parfois mieux inspirée), Bruno Karsenti prétend quant à lui qu’une guerre menée par des moyens injustes n’est pas une guerre juste, citant à l’appui de cette affirmation le philosophe juif américain Michael Walzer. Le commun dénominateur entre ces deux prises de position est que ces intellectuels prétendent critiquer (et condamner) Israël au nom de la justice (Karsenti) ou de la morale et des valeurs juives (Horvilleur).

 

Bruno Karsenti, comme bien d’autres avant lui, fait ainsi porter la responsabilité du “drame humanitaire” à Gaza au gouvernement israélien, n’hésitant pas à écrire : “Toujours à leurs postes dans le gouvernement, les sionistes religieux – dont la volonté de soumettre les Palestiniens est telle qu’ils puissent envisager leur expulsion de l’ensemble des territoires, et donc une politique d’épuration ethnique – ont continué à entretenir la haine et dresser des entraves à la fois à la politique humanitaire indispensable qui devait accompagner la riposte réassurant la sécurité…”. Ce faisant, il accrédite le narratif des adversaires politiques d’Israël (UE, frange progressiste du parti démocrate américain) qui établissent une symétrie entre le Hamas et une partie du gouvernement israélien.

 

Delphine Horvilleur, après avoir dénoncé la nazification d’Israël, qualifie la mort de civils palestiniens à Gaza d’”horrifiant” (sic) et va jusqu’à comparer la “contextualisation” par une partie de la communauté juive des morts de Gaza à celle des exactions du 7 octobre par les soutiens du Hamas. “Israël doit et peut faire beaucoup plus en matière de protection des civils”, explique doctement la rabbine, rejoignant ainsi l’exigence présentée à Israël par le président des Etats-Unis Joe Biden. Au-delà même de l’incroyable prétention d’intellectuels à juger de la stratégie militaire d’Israël, sans avoir pour cela plus de compétence que le téléspectateur lambda, en abusant de leur magistère intellectuel et de leur position sociale, il y a là une forme d’argumentation qui mérite d’être analysée, et si besoin dénoncée.

 

Comment ces intellectuels juifs peuvent-ils prétendre défendre Israël contre ceux qui l’accusent de “génocide” ou d’épuration ethnique, dès lors qu’eux-mêmes accusent Israël (ou son gouvernement) de ne pas faire assez pour protéger les civils (Horvilleur) ou d’aspirer à une épuration ethnique des Palestiniens (Karsenti)? Concernant ce dernier, le procédé rhétorique consistant à imputer à la fraction sioniste-religieuse du gouvernement une volonté d’épuration ethnique (totalement fantasmatique, pour qui connaît un peu le sionisme religieux, dont les meilleurs des fils se battent et meurent à Gaza) conduit en fait à faire porter sur Israël tout entier cette accusation délirante et lourde de conséquences.

 

On est bien loin ici, tant chez l’un que chez l’autre, de la responsabilité de l’intellectuel juif (et de l’intellectuel tout court) soulignée par André Neher. Comment expliquer un tel dévoiement ? La première hypothèse est que ces clercs préfèrent, selon les mots anciens mais toujours actuels de Theodor Lessing cités en exergue, penser à leur “carrière académique”, au lieu de “porter des pierres sur la grande route de Yeroushalayim”. L’autre explication, plus indulgente mais tout aussi préoccupante, est qu’ils sont tellement influencés par le débat public et par la propagande anti-israélienne en France qu’ils reprennent à leur compte, sciemment ou à leur insu, les arguments des ennemis d’Israël, tout en s’en défendant. (à suivre…)

Pierre Lurçat

 

 

Les intellectuels juifs face à la guerre de Gaza (IV) : Ceux qui refusent d’écouter les témoins du massacre - VudeJerusalem.over-blog.com

Les intellectuels juifs face à la guerre en Israël (III) : entre mobilisation et “business as usual” - VudeJerusalem.over-blog.com

Les intellectuels juifs face à la guerre en Israël (II) Biais cognitifs, préjugés et présupposés idéologiques - VudeJerusalem.over-blog.com

Les intellectuels juifs face à la guerre en Israël (I) : le serment solennel d’André Neher - VudeJerusalem.over-blog.com

 

 

[1] La haine de soi, le refus d’être juif, éditions Berg International 1990, pages 26-33, traduction de M. Ruben-Hayoun.

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Reportage à la frontière de Gaza, avec les nouveaux gardiens d’Israël, par Pierre Lurçat

July 3 2018, 09:00am

Posted by Pierre Lurçat

Reportage à la frontière de Gaza, avec les nouveaux gardiens d’Israël, par Pierre Lurçat

 

“Il ne s’endort ni ne sommeille, le Gardien d’Israël” (Tehillim)

לג'ודית

 

J’ai quitté Jérusalem très tôt ce matin, avant 6 heures, pour être au point de rendez-vous à 9h30. La responsable du recrutement du “Shomer ha-hadash” (le “Nouveau gardien”) m’a donné rendez-vous au lieu dit du Ets ha-Boded ( “L’arbre solitaire”), promontoire d’où l’on a une vue sans pareil sur tout le nord de la bande de Gaza. Qui sont ces “nouveaux gardiens”? Ce ne sont pas des soldats d’une unité spéciale, comme celles qui se battent aujourd’hui contre le terrorisme des cerfs-volants incendiaires ou hier, contre celui des tunnels du Hamas. Non, les “nouveaux gardiens” sont les membres d’une organisation d’un genre bien particulier, qui a été créée il y a une dizaine d’années pour protéger les agriculteurs du nord d’Israël contre les vols de bétail.

 

Emblême du Chomer Ha-hadash


 

Quel rapport avec les événements actuels à Gaza? Avant de répondre à cette question, un petit rappel historique est nécessaire. Le Chomer est une des premières organisations juives d’auto-défense créée en Eretz-Israël en 1907. Ses membres se déplaçaient à cheval et étaient vêtus comme des bédouins.

 

 

Les chomrim appartiennent à l’histoire de renouveau du militarisme juif en Eretz-Israël, et constituent un jalon important dans la préhistoire de Tsahal. J’ajoute, pour la petite histoire, que mon grand-père en a fait partie, quelques années après son alyah, au lendemain de la Première Guerre mondiale.


 

Mon grand-père, Yossef Kurtz, en costume de Chomer

 

C’est dans un esprit similaire à celui des Chomrim de l’époque qu’une poignée de jeunes Israéliens ont créé le Chomer Ha-hadash en 2007. Pour protéger les agriculteurs de Galilée face à la recrudescence des vols de bétail et de matériel agricole, contre lesquels la police était largement impuissante, et retrouver l’esprit “halout’s” (pionnier) qui animait les premiers Chomrim. Je suis entré en contact avec eux après avoir lu un reportage dans Israel Hayom, et j’ai décidé de me rendre sur place, à la frontière de Gaza.

 

Ashkélon. Je monte dans le train en direction du Sud. Le wagon est à moitié vide. Quelques soldats endormis (pour récupérer un peu de sommeil en “posant la tête” selon l’expression d’argot consacrée). Il n’y a rien de l’atmosphère de tension qui caractérise le pays dans les périodes d’avant-guerre. Le terrorisme des incendies est une forme de guerre à basse intensité, et c’est sans doute une des raisons pour lesquelles Israël n’a pas su lui donner, pour le moment, la réponse appropriée. En attendant, ce sont les civils autour de Gaza qui en souffrent le plus, et ce sont d’autres civils, venus de tout le pays, qui ont décidé de se mobiliser pour aider à prévenir et éteindre le feu ennemi qui dévore les champs autour de Gaza.

 

Sdérot. La dernière fois que je me suis rendu à Sdérot, la ville la plus au sud d’Israël sur la côte méditerranéenne, c’était juste avant la “Hitnatkout” (le retrait de Gaza), lors des immenses manifestations qui ont presque réussi à empêcher cette décision catastrophique, dont Israël continue de payer le prix stratégique jusqu’à ce jour. Le terrorisme incendiaire n’est certes pas né hier (car il est aussi ancien que le conflit israélo-arabe). Mais c’est le retrait de Gaza, sur la décision du gouvernement d’Ariel Sharon, qui a installé le Hamas au pouvoir, on ne le rappellera jamais assez. Beaucoup d’esprits sagaces avaient à l’époque mis en garde contre cette décision funeste, mais comme l’avait expliqué un jour Max Nordau à Jabotinsky, “Israël n’apprend pas par l’expérience, il n’apprend que par les catastrophes”.


 

Max Nordau (1849-1923).

 

Nir-Am. Je suis accueilli par Maayan, responsable du Chomer Ha-hadash, sur le parking de la station d’essence du kibboutz Nir-Am. Elle est volontaire depuis 5 ans, et passe plusieurs nuits par semaine à faire des gardes, tout en travaillant la journée. Elle boîte légèrement, après s’être blessée en plongeant dans une source, sport favori de beaucoup de jeunes de son âge. Elle s’exprime avec simplicité, sans la moindre trace de pathos ou de grandiloquence, et moi je pense en l’écoutant, ‘quelle belle jeunesse nous avons…’ Menahem, l’autre volontaire qui doit partager la garde avec moi, nous rejoint et nous montons ensemble vers le promontoire de “l’arbre solitaire’. C’est un endroit très connu de la région, lieu de visite touristique d’où on jouit d’une vue extraordinaire sur tous les alentours, jusqu’à Ashkélon et aux faubourgs d’Ashdod au nord.

 

Mais quand la situation se réchauffe à la frontière de Gaza, c’est surtout un point d’observation stratégique. Notre mission est très simple : surveiller la moindre trace de fumée ou de feu, et prévenir immédiatement les responsables du Chomer Ha-hadash et les pompiers (ainsi que l’armée). Tout est apparemment calme dans notre secteur. Durant notre garde de 5 heures, nous n'entendrons que quelques détonations lointaines et n’apercevrons qu’une vague colonne de fumée à l’horizon. Ce calme apparent n’est pourtant qu’illusoire. Plus au Sud, où d’autres volontaires du Chomer Ha-hadash sont postés, des débuts d’incendie sont repérés et traités à temps.

 

Résultat de recherche d'images pour "‫ניר עם שריפות‬‎" Incendies de champs autour du kibboutz Nir Am

 

Menahem est un jeune retraité, qui était chercheur au ministère de l’Agriculture, spécialiste de l’eau. Il connaît bien la région, pour voir sillonné les kibboutz des environs dans le cadre de son travail. Volontaire du Chomer Ha-hadash depuis plusieurs années, il m’explique comment l’organisation, très modeste à ses débuts, s’est développée au point de devenir un acteur important de la lutte contre les vols et le vandalisme en zone agricole, qui travaille en collaboration étroite avec plusieurs organismes officiels, dont la police, le ministère de l’Agriculture et le KKL.

 

Notre conversation est interrompue par la visite d’un groupe bruyant de visiteurs : une vingtaine d’hommes, parlant moitié hébreu moitié arabe. Les plus jeunes ont l’air d’être des soldats d’une unité d’élite, tandis que les plus âgés ressemblent à des retraités de l’armée. Le chef du groupe parle de la situation à Gaza et à la frontière, avec beaucoup de détails, sans se soucier trop de notre présence (on nous a seulement demandé de ne pas les photographier). Ce sont apparemment, me dis-je en les écoutant, des membres d’une unité spéciale qui connaît bien la région, y compris de l’autre côté de la frontière. Un instant, j’ai l’impression d’être dans un nouvel épisode de la fameuse série Fauda.

 


 

Menahem me raconte ses voyages professionnels en Europe, aux Etats-Unis et au Japon. Il est légitimement fier du savoir-faire accumulé par Israël en l’espace de quelques décennies. Je lui parle de l’époque où les pionniers de l’agriculture en Eretz-Israël allaient faire leurs études d’agronomie en Europe (et en France notamment, à l’université de Nancy et de Toulouse, où étudia la poétesse Rahel). Aujourd’hui, Israël vend son savoir-faire en matière agricole (et d’irrigation notamment) dans le monde entier. Menahem connaît très bien le sujet. Il me parle aussi des Chinois qui se sont mis à l’étude du Talmud, convaincus que c’est là que réside le secret de la réussite israélienne… Le secret de notre peuple ? Je ne m’aventurerai pas à donner d’explication. D’autres l’ont fait mieux que moi. Parmi eux, le prophète Bilaam, évoqué dans la parasha que nous avons lue samedi dernier. « Oui, je le découvre, ce peuple, il vit solitaire, il ne se confondra point avec les nations. » (Nombres 23:9).

 

Notre garde s’est achevée sans incident particulier et j’ai repris la route de Jérusalem. En arrivant en fin d’après-midi, j’entends à la radio que plusieurs incendies ont éclaté à la frontière de Gaza et qu’ils ont été maîtrisés. Je pense aux jeunes membres du Chomer Ha-hadash et aux volontaires, jeunes et moins jeunes, venus des quatre coins de notre petit et grand pays pour protéger les champs autour de Gaza.

P. Lurçat

NB Vous pouvez aider le Chomer Ha-hadash par vos dons. https://eng.hashomer.org.il/

 

Mon nouveau livre, Israël le rêve inachevé, paraîtra à la rentrée aux éditions de Paris.

 

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