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Rencontres israéliennes : Michaël Ben Ari, un historien en quête de la vérité sur l’islam

June 30 2024, 10:32am

Posted by Pierre Lurçat

Rencontres israéliennes :  Michaël Ben Ari, un historien en quête de la vérité sur l’islam

 

J’avais rencontré Michaël Ben Ari pour Israël Magazine en 2010, alors qu’il était député à la Knesset (dans les rangs du parti “Ihoud Haleumi”). A l’époque, son attaché parlementaire était un certain… Itamar Ben Gvir, qui a fait depuis bien du chemin. Entretemps, Ben Ari a été interdit de se présenter à la 21e Knesset, pour “incitation au racisme”, sur décision de la Cour suprême, qui avait alors annulé la décision de la Commission électorale autorisant sa candidature. Douze ans après notre première rencontre, l’homme n’a guère changé au premier abord ; il est toujours aussi affable et passionné.

 

Notre entretien a lieu dans un petit café du quartier de Givat Tsarfatit, au nord de Jérusalem. Ben Ari est un homme pressé, car il vient tout juste d’achever son dernier livre, intitulé La vision et le sabre (en hébreu). Je lui raconte avoir publié il y a vingt ans un livre au titre presque identique, Le sabre et le Coran, portant sur un sujet similaire : l’islam des Frères musulmans. Nous évoquons les fondateurs du mouvement des Frères musulmans, Hassan al-Banna et Said Qutb. Ce dernier, lors d’un voyage aux Etats-Unis dans les années 1950, avait dirigé ses critiques acerbes contre l’Occident, lieu de déprédation et de superficialité.

 

Tout ce qu’il a écrit à l’époque était vrai…”, m’explique Ben Ari avec un brin de provocation. Comment en est-il venu à s’intéresser aux Frères musulmans et à consacrer quatre années à enquêter sur le thème de son livre ? “Au départ, j’ai voulu comprendre l’état d’esprit des Arabes israéliens… Petit à petit, j’ai remonté l’histoire jusqu’à la création des Frères musulmans, et finalement jusqu’aux débuts de l’islam”. Une des questions qui obsédait Ben Ari, bien avant le 7 octobre, est celle de savoir pourquoi nous sommes incapables de comprendre nos ennemis.

 

M. B.-A. Nous sommes devenus une société très matérialiste, qui juge le monde entier à l’aune du Dow Jones… Le concept de sainteté nous est devenu étranger.

C’est selon lui la racine de notre incompréhension de l’islam.

P.L. Pourtant, nos soldats se battent et sont prêts à donner leur vie…

M. B.-A. Nous sommes prêts à nous battre pour défendre nos vies, mais pas pour défendre notre terre. Si on nous proposait demain de donner la Judée-Samarie contre la paix, nous serions prêts à y renoncer !

 

Mon interlocuteur m’explique comment les Frères musulmans ont réussi à faire triompher leur vision du panislamisme, au détriment de leurs adversaires idéologiques au sein du monde arabo-musulman, le nationalisme et le panarabisme.

M. B.-A. Aujourd’hui, un immigré syrien qui débarque à Marseille est accueilli par la communauté musulmane locale, qui lui trouve un emploi et une école pour ses enfants… Je décris dans mon livre le programme politique des Frères musulmans, qui a été appliqué avec succès par le Hamas à Gaza. Ils ont commencé par créer des associations sportives et caritatives, avant de devenir une organisation militaire.

 

Pour écrire ce livre, Ben Ari – qui est spécialisé dans l’histoire du Second Temple – s’est plongé dans les textes des pères fondateurs des Frères musulmans, dont certains sont traduits en hébreu. Nous abordons le sujet des islamologues israéliens.

M. B.-A. Nous avons des islamologues compétents, mais ils refusent de voir la vérité et de l’exprimer sans fard, comme l’avait fait Samuel Huntington, qui avait écrit que les frontières de l’islam sont scellées par le sang.

Aux yeux de Ben Ari, la plupart des islamologues refusent de dire la vérité, allant jusqu’à expliquer que le mouvement islamiste arabe israélien n’a rien à voir avec les Frères musulmans !

 

P.L. Est-ce que nous ne savons pas, ou bien est-ce que nous refusons de savoir ?

M. B.-A. Nous refusons de savoir. Car nous sommes incapables d’affronter la vérité… Accepter de voir que nous avons laissé grandir un monstre qui veut nous détruire, et que le plus gentil de nos voisins arabes et le médecin le plus compétent à l’hôpital partagent la vision de l’islam, dans laquelle il n’y a pas de place pour les Juifs… Peut-être qu’il ne participera pas lui-même aux attentats, mais il les soutiendra financièrement. Les Frères musulmans représentent l’islam authentique, or l’islam est obligé de conquérir le monde. S’il ne le fait pas, cela veut dire que le Prophète s’est trompé…

 

P.L. Votre livre montre que le problème ne se limite pas à l’islam politique, ou à l’“islam radical” des Frères musulmans, car il concerne bien l’islam tout entier.

M. B.-A. Absolument. C’est précisément la raison pour laquelle l’Occident refuse de voir la vérité. Il refuse d’admettre que le conflit actuel est une guerre de civilisation, dans laquelle l’ennemi est l’islam tout entier. Nous préférons fermer les yeux et nourrir l’islam radical en notre sein, plutôt que d’affronter la vérité et d’en tirer les conséquences. Nous sommes incapables d’imaginer chez l’autre des choses auxquelles nous ne croyons pas…

P.L. En Israël aussi, nous n’avons pas voulu voir la réalité de l’islam et du mal radical. C’est presque une erreur philosophique. Nous n’avons pas pu croire qu’il existait un mal aussi absolu. Comme ces rabbins qui nous expliquaient avant le 7 octobre qu’Amalek ne désignait pas les Palestiniens…

(Extrait de l'article paru dans Israël Magazine, mai 2024)

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Benjamin Nétanyahou, Churchill d’Israël

June 25 2024, 08:18am

Posted by Pierre Lurçat

Benjamin Nétanyahou, Churchill d’Israël

 

Comment l'histoire se souviendra-t-elle de Benjamin Nétanyahou, le dirigeant dont la longévité politique a déjà dépassé celle de David Ben Gourion, et dont le nom suscite une haine irrationnelle et quasiment religieuse ? Il est évidemment trop tôt pour répondre pleinement à cette question et pour dresser un bilan de l’ère Nétanyahou. Je me contenterai donc ici de donner quelques indications en vue d’un futur bilan, qui ne pourra être établi qu’après la guerre.

 

1.

 

Tout d’abord, si notre petit pays est capable aujourd’hui de subir sans flancher la guerre terrible déclenchée le 7 octobre par le Hamas, le Hezbollah et l’Iran, c’est parce que nous avons une économie forte et résiliente. Rien que pour cela, il faut être reconnaissants à B. Nétanyahou, le Premier ministre qui a libéralisé l’économie d’Israël et en a fait une véritable puissance économique (Menahem Begin avait en son temps, tenté lui aussi de libéraliser l’économie, mais son bilan a été bien plus mitigé en la matière). La doctrine militaire de la guerre courte, développée à l’époque de Ben Gourion, tenait aussi aux contraintes imposées par la petitesse du pays et par ses ressources financières limitées. Face à la “guerre longue” imposée par l’Iran (selon sa théorie mise en pratique à l’époque de la guerre Iran-Irak par l’ayatollah Khomeiny), seul un Israël économiquement fort, tel qu’il est devenu sous les mandats de Nétanyahou, avait une chance de résister.

 

2.

 

Les qualités d’un dirigeant politique se mesurent dans l’épreuve. Churchill n’était pas encore Churchill avant le blitz sur Londres. Nous avons tendance à croire que son destin était tracé d’avance, du palais de Blenheim où il est né en 1874, jusqu’au palais de Westminster et au 10 Downing Street… Cette illusion rétrospective, propre à celui qui contemple l’histoire, nous fait oublier qu’aucun homme n’est d’emblée lui-même ; le drame de la vie est précisément, comme le dit lumineusement Ortega Y Gasset, cette “lutte frénétique avec les choses pour obtenir d’être effectivement celui que nous sommes en projet” (1).

 

A cet égard, Nétanyahou vit aujourd’hui ce qu’Albert Cohen appelait la “grande heure de sa vie” (“Tout homme naît et se forme pour une grande heure de sa vie”, écrivait Cohen dans son beau livre Churchill d’Angleterre). Est-il à la hauteur de cette heure dramatique ? Je le crois fermement. Comme de nombreux électeurs de droite, j’ai souvent été déçu par Nétanyahou et j’ai parfois manifesté contre lui (au moment des accords d’Hébron notamment). Mais dans l’heure très difficile que traverse Israël, Nétanyahou est l’homme de la situation et on frémit à imaginer ce que deviendrait notre pays s’il était dirigé aujourd’hui par un Lapid, ou même par un Gantz.

 

3.

 

Dans l’interview qu’il a donnée hier soir à la 14e chaîne, Nétanyahou est apparu dans toute sa grandeur de dirigeant politique, confronté aux moments les plus difficiles qu’Israël a traversés depuis 1973, et peut-être depuis 1948. Il a répondu avec sincérité aux questions d’Ynon Magal, sans se dérober et sans se complaire dans des formules toutes faites. Son visage impassible et ses propos fermes mais mesurés traduisaient la gravité de l’heure, à la veille de l’affrontement au Nord qui s’annonce difficile. Face aux cris haineux des manifestations de Kaplan et de Césarée, face aux discours défaitistes des chefs de l’opposition et des écrivains pacifistes, Nétanyahou a reconnu être atteint par les insultes contre sa famille (“je suis un être de chair et de sang”) tout en étant renforcé par la mission qui l’anime.

 

Oui, malgré les erreurs tragiques et malgré la “Conceptsia”, dont il a partagé les présupposés illusoires (sans doute nourris par un establishment militaire et sécuritaire dont la responsabilité reste encore à déterminer), Nétanyahou est bien aujourd’hui le dirigeant qu’il faut pour Israël, dans ses heures sombres. Il incarne – quoi qu’en pensent ses détracteurs – la force et la résilience de notre petit et grand peuple. Son nom ne sera pas, comme l’a prétendu un manifestant haineux, effacé de l’histoire d’Israël, mais bien au contraire, inscrit au fronton de notre Panthéon national.

Pierre Lurçat

(Article publié initialement sur Israël Magazine)

1. José Ortega y Gasset, Le Spectateur, Rivages Poche 1992.

 

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Le fantasme de la sécession et de la guerre civile au cœur de la culture israélienne

June 23 2024, 11:56am

Posted by Pierre Lurçat

Le fantasme de la sécession et de la guerre civile au cœur de la culture israélienne

 

Pour comprendre la poursuite des appels à la guerre civile et au renversement du gouvernement par tous les moyens – au milieu d’une guerre existentielle dont l’enjeu est la survie de notre Etat – il faut se pencher sur le fantasme de la « sécession », qui habite la culture et la politique israélienne depuis 1948. Article paru dans Israël Magazine, avant la guerre du 7 octobre. P.L.

 

« Chaque religion parle de ce qui lui fait défaut », faisait remarquer le rabbin Léon Ashkénazi, à propos du désir d’unité au sein du peuple Juif. En réalité, tout autant que le souhait de rester un peuple uni, c’est souvent la volonté contraire qui est exprimée aujourd’hui dans le débat public israélien : celle d’une séparation entre deux États, un État juif laïc autour de Tel-Aviv et un État juif religieux autour de Jérusalem. Mais cette idée fantasmatique n’a pas été inventée par les cerveaux des publicitaires et des généraux en retraite qui dirigent l’actuel mouvement de protestation. Elle court en réalité comme un fil rouge à travers la culture israélienne depuis 1948 et même avant. Un des premiers qui a exprimé l’idée de la séparation fut Amos Kenan, dans son livre La route d’Ein Harod, paru en 1984, qui décrivait un Israël en proie à la guerre civile.

 

Dans ce roman dystopique, un coup d’État amenait au pouvoir une junte militaire, qui expulsait du pays la minorité arabe, tandis qu’une poignée de rebelles résistait au nouveau pouvoir dans le nord du pays. Le roman relatait le périple d’un habitant de Tel-Aviv soumise au pouvoir militaire, pour rejoindre Ein Harod en Galilée. Trois décennies plus tard, le thème de la sécession et de la guerre civile est au cœur de la série Autonomies, écrite par Yonathan Indurski et Ori Elon (auteurs de Shtisel) et diffusée en 2019. Cette fois-ci, la guerre civile a triomphé et donné lieu à une véritable scission entre un État séculier autour de Tel-Aviv et un autre religieux autour de Jérusalem.

 

Plus récemment, Yishaï Sarid a publié un roman intitulé Troisième Temple, qui décrit un Israël en guerre, dans lequel un officier juif lève une armée pour reconquérir le pays dévasté par les Amalécites, après la reconstruction du Temple de Jérusalem. Dans le roman de Sarid, paru en 2015, la Cour suprême est supprimée par décret royal et remplacée par le Sanhédrin. Ce dernier a notamment pour tâche de juger les dirigeants rebelles de Tel-Aviv, condamnés pour avoir préconisé la suppression du shabbat et de la circoncision. Il n’est pas anodin que l’auteur soit le fils de l’ancien député et ministre Yossi Sarid, ancien dirigeant du parti Meretz.

 

Ces trois exemples montrent que l'idée d'une séparation entre deux Israël est présente depuis longtemps dans l'imaginaire et dans l'ethos collectif de l'État juif. Plus encore que le fantasme d'un nouveau schisme – qui rejouerait l'épisode historique traumatique de la séparation entre le royaume d'Israël et celui de Juda – cette thématique illustre la tentation, omniprésente au cœur même du mouvement de renaissance nationale juive, d'une séparation entre le destin israélien et le destin juif, vécu comme une malédiction.


La contradiction inhérente au sionisme politique

 

Citons encore une fois le rabbin Ashkénazi, observant que certains Israéliens étaient venus ici pour ne plus être Juifs, tandis que d'autres souhaitaient au contraire y devenir plus Juifs... Cette contradiction inhérente au projet sioniste rejaillit aujourd'hui avec une violente décuplée, au sein du mouvement d’opposition au gouvernement, accusé d'être le « plus à droite de l'histoire d'Israël ». Dans cette opposition se fait jour un autre reproche, beaucoup plus profond : celui de vouloir réinscrire l'histoire d'Israël-État dans celle d'Israël-peuple et de confondre le destin israélien avec la vocation juive.

 

C'est ce reproche fondamental qui permet de comprendre le fantasme récurrent d'une séparation et d'un nouveau schisme. Faire sécession d'un État juif englobant les provinces historiques de Judée et de Samarie en se repliant sur « l'État de Tel Aviv » – synonyme de liberté et de modernisme – pour échapper à Jérusalem, à ses vieilles pierres (le fameux « Vatican » auquel Moshe Dayan était impatient de renoncer, après la victoire miraculeuse de juin 1967) et à sa tradition millénaire. C'est dans ce contexte que prend tout son sens le slogan des manifestants « Hofshi beArtsenou » (« libre sur notre terre »), qui oblitère délibérément la fin de la citation de notre hymne national : « la terre de Sion et de Jérusalem ».

 

Mais ce fantasme récurrent de la sécession est voué à l'échec, car jamais le peuple juif n'est parvenu à échapper à sa vocation. Son seul choix est de l'assumer librement et fièrement, ou au contraire de la supporter comme un destin non choisi et malheureux. Dans cette perspective, les événements des derniers mois s’apparentent à une nouvelle crise d’identité, ou plus précisément à une nouvelle phase de la « mutation d’identité » que vit le peuple Juif, en passe de redevenir Hébreu sur sa terre retrouvée.

P. Lurçat

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Lettre ouverte au président français Emmanuel Macron qui a transformé les Juifs en parias

June 17 2024, 07:39am

Posted by Pierre Lurçat

Lettre ouverte au président français Emmanuel Macron qui a transformé les Juifs en parias

 

Monsieur le Président,

Au lendemain de l’assassinat de Samuel Paty, je vous avais écrit les lignes suivantes : « C’est une erreur de croire que la haine d’Israël est sans conséquence et sans danger pour la France. Cette erreur est à la fois politique, stratégique et morale. Erreur stratégique, car comment avez-vous pu penser que ceux qui brandissent le drapeau du Hamas en France le faisaient uniquement au nom de leur haine d’Israël, et que celle-ci ne pouvait pas, le moment venu, se retourner contre la France elle-même ? »

 

Aujourd’hui, ce sombre pronostic est devenu réalité. Non seulement la haine d’Israël n’a pas faibli en France depuis quatre ans, elle est même devenue le fonds de commerce d’un parti politique qui a pignon sur rue et avec lequel les partis dits de « gauche » sont désormais alliés en vue des prochaines élections. Non seulement la haine d’Israël a pignon sur rue et s’affiche sans vergogne dans des manifestations publiques quotidiennes dans votre pays, mais elle est devenue sous votre mandat un argument électoral ! Chose qui n’était pas arrivée depuis l’époque de Léon Blum.

 

Mais il y a pire que cela. Dans la France d’aujourd’hui, le boycott d’Israël – illégal en vertu de la loi française – est ouvertement pratiqué par votre gouvernement, à l’encontre de sociétés israéliennes qui se voient interdire l’entrée du salon Eurosatory. Et un tribunal français légitime ce nouveau Statut des Juifs (dirigé pour l’instant contre les seuls Juifs israéliens), en ordonnant de placarder sa décision inique sur les portes d’entrée dudit salon!

 

Monsieur le Président, vous avez récemment fait cette déclaration stupéfiante: « Nous serons implacables face aux actes d'antisémitisme qui ont augmenté de manière absolument inexplicable, inexcusable, inacceptable ». L’explication de cette hausse sans précédent de l’antisémitisme dans votre pays n’est pas difficile à trouver. Regardez-vous dans la glace : voilà l’explication. Vos derniers propos contre Israël seront inscrits en lettres d'airain dans l'histoire des peuples, aux côtés d'autres petites phrases assassines, comme celle du général De Gaulle sur le « peuple juif sûr de lui et dominateur », ou comme celle de Raymond Barre sur les « Français innocents ». Vous êtes ainsi entré dans l'Histoire par la petite porte, celle des dirigeants français qui ont pris fait et cause contre Israël, aux moments les plus difficiles de son histoire.

 

Votre nom restera associé dans l’histoire de France à la période où les Juifs sont redevenus des parias dans le pays qu’ils croyaient (à tort) le leur. Il restera associé à la période où la France boycotte Israël, alors que notre pays se bat pour sa survie, contre des ennemis qui trouvent leur financement et leurs soutiens sur le territoire français... Votre nom restera associé à la France qui remet en vigueur le boycott d’Israël et instaure ainsi un nouveau Statut des Juifs. Votre nom restera associé à la période où les Juifs sont devenus persona non grata en France, et où Israël est devenu en France le Juif des Nations.

Pierre Lurçat

Lettre ouverte au président français Emmanuel Macron qui a transformé les Juifs en parias

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Investir dans l’immobilier à Jérusalem : à la découverte de… Talbiyeh

June 13 2024, 10:59am

Posted by Pierre Lurçat

Investir dans l’immobilier à Jérusalem : à la découverte de… Talbiyeh

 

L’investisseur avisé ne se contente pas de savoir si son investissement sera rentable. Il cherche aussi à investir dans ce qu’il aime, qu’il s’agisse d’art ou d’immobilier. Forts de ce constat, nous allons explorer ensemble les différents quartiers de Jérusalem, capitale d’Israël et du peuple Juif et ville unique au monde, tant par sa richesse spirituelle que par sa diversité humaine, architecturale et culturelle.


Après Rehavia et Nahalaot, partons à la découverte du quartier de Talbiyeh. Situé entre la Moshava Germanit (German Colony) au Sud, Rehavia et Kyriat Shmuel au Nord et la rue Keren Hayesod à l’Est, Talbiyeh est un des quartiers les plus luxueux et recherchés de Jérusalem. Il abrite plusieurs institutions nationales et culturelles, telles que la résidence du Président de l’Etat (rue Jabotinsky), l’académie des sciences, ou encore le Théâtre de Jérusalem, au style architectural bien particulier.

 

Le charme spécifique de Talbiyeh est dû aux vieilles maisons “arabes”, construites dans la période mandataire par de riches commerçants arabes chrétiens venant des villes et villages avoisinants. Beaucoup de terres appartiennent encore à l’église grecque orthodoxe, ce qui entraîne des spécificités juridiques que nous aborderons dans un article spécial. Après 1948, le nom du quartier a été officiellement changé pour celui de “Komemiyut” (“Indépendance”), mais le nom original est demeuré le plus usité.

 

La Talbiyeh moderne attire une population diversifiée. C’est un quartier très recherché. Du point de vue de l’investisseur, c’est une valeur sûre, qui promet aux acheteurs pouvant y accéder de voire fructifier leur placement. Quant aux acheteurs qui voudraient s’y installer, ils seront séduits par sa tranquillité, son cadre magnifique et sa proximité avec le cœur culturel et administratif de Jérusalem

 

P. Lurçat - 050-2865143

pierre.c21jer@gmail.com

Century21

5 rehov Marcus, Talbieh, Jérusalem

Investir dans l’immobilier à Jérusalem : à la découverte de… Talbiyeh

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Israël est beau et admiré quand il combat, et quand il est victorieux

June 5 2024, 09:05am

Posted by Pierre Lurçat

Ben Gourion décorant Moshé Dayan, 1958 - photo GPO

Ben Gourion décorant Moshé Dayan, 1958 - photo GPO

 

1.

 

On pourrait penser que le monde soutient Israël quand il est attaqué et qu’il le critique lorsqu’il se défend et contre-attaque. Mais cette idée simpliste est démentie par la réalité. Dans un recueil de textes inédit en français, à paraître dans la Bibliothèque sioniste*, David Ben Gourion énumérait en 1957 les trois éléments qui attestaient selon lui que l’Etat d’Israël incarne déjà le “peuple spécial” (Am Segoula) qu’il a vocation à devenir. Ces trois éléments, selon lui, “indiquent clairement la capacité morale et intellectuelle enfouie en nous, à savoir: l’implantation ouvrière, l’armée de défense d’Israël et l’ensemble des personnes qui travaillent dans la science, la recherche, la littérature et les arts”. Il est frappant de voir comment le premier dirigeant de l’Etat juif considérait Tsahal comme une des “preuves” de la réalisation du caractère “spécial” de notre peuple et de notre Etat. Ailleurs, il écrivait encore : “J’aime Tsahal d’un amour profond et farouche… Je vois dans l’armée non seulement la forteresse qui assure notre sécurité, mais également une force éducative élevant l’homme juif, un ciment unissant la nation”.

 

A l’occasion de la disparition de Yael Dayan, ancienne députée travailliste et fille de Moshé Dayan, j’ai entrepris de relire deux livres qu’ils ont chacun écrit: le premier, Journal de la campagne du Sinaï, publié par Moshé Dayan en 1966, relate la campagne de Suez. Le second, publié par sa fille en 1967, est intitulé Lieutenant au Sinaï, Journal d’une guerre des Six Jours. Les deux livres ont le parfum de l’Israël d’antan, celui qui suscitait l’admiration d’une grande partie du monde. En regardant les photos d’autrefois, sur lesquelles on peut la voir en uniforme, aux côtés de son père, on ne peut s’empêcher d’éprouver un brin de nostalgie pour cette époque lointaine, où Moshé Dayan faisait la “Une” des journaux du monde entier et où le petit Etat d’Israël était encore admiré et célébré.

 

2.

 

Bien entendu, cette image d’Epinal est trompeuse : sur le plan international tout d’abord, parce que l’opinion a toujours été divisée concernant Israël, et que la situation actuelle est loin d’être aussi catastrophique que ne peuvent le faire croire les manifestations sur les campus ou la décision du procureur de la CPI. Si la majorité des Français – malgré le bombardement d’images favorables aux “civils innocents” de Gaza auquel ils sont soumis chaque jour – reste favorable à Israël dans le conflit actuel, c’est pour une raison simple, que nous avons tendance à oublier. Israël est admiré et soutenu quand il combat, quand il se défend et contre-attaque et quand il est victorieux !

 

Cette réalité simple, évidente à l’époque de Moshé Dayan et de la guerre des Six Jours, a été depuis lors effacée par des décennies d’un “lavage de cerveau”, qui a procédé tout autant d’éléments extérieurs à Israël que d’éléments intérieurs. A force de clamer que le fondement de notre politique étrangère était le “processus de paix” et que nous étions prêts à faire des “concessions douloureuses” dans ce but, nous avons oublié que la paix n’existe pas dans le vocabulaire politique de l’islam, qui ne connaît que des trêves provisoires.

 

3.

 

Cet oubli tragique, qui nous a coûté très cher, s’est manifesté dans le fait que Tsahal, l’armée de défense d’Israël et le joyau de la couronne du sionisme, a été transformée en instrument politique et a oublié sa vocation première (remporter la guerre), pour se consacrer à toutes sortes de missions qui n’ont rien à voir avec la défense d’Israël : éducation, politique, voire lutte contre le “réchauffement climatique”! Les généraux de l’état-major sont devenus des politiciens, qui n’attendaient même plus de retirer l’uniforme pour faire de la politique politicienne, au lieu de se consacrer à gagner les guerres.

 

La guerre actuelle, qui ressemble à la Guerre d’Indépendance par sa durée et par son enjeu existentiel, a remis les pendules à l’heure. Tsahal n’est pas une antenne de “La Paix maintenant” ou de Greenpeace. Les héros qui combattent et paient le prix du sang à Gaza et ailleurs ne sont pas la cause de la détestation d’Israël dans le monde, au contraire. Ils sont la meilleure raison pour laquelle une large partie du monde continue de nous soutenir et de nous admirer. Israël est beau quand il combat ! Ad Hanitsa’hon!

P. Lurçat

* Bibliothèque Sioniste – Éditions L’éléphant (editions-elephant.com)

 

Yaël Dayan

Yaël Dayan

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A la racine de la “Conceptsia” (III): Pourquoi les meilleurs islamologues israéliens sont-ils des Juifs pratiquants ?

June 3 2024, 10:41am

Posted by Pierre Lurçat

 A la racine de la “Conceptsia” (III):  Pourquoi les meilleurs islamologues israéliens sont-ils des Juifs  pratiquants ?

 

 

La plupart des islamologues, en Israël comme en Occident, ne peuvent s’empêcher de croire que les musulmans – y compris les plus radicaux – partagent avec nous certaines valeurs fondamentales, comme l’amour de la vie et le respect de l’autre. Ils sont incapables de penser le hiatus incommensurable qui nous sépare des tenants de l’islam militant, leur amour de la mort proclamé soir et matin et leur mépris de la vie humaine. Cet impensé est une des causes de la surprise tragique du 7 octobre. Troisième volet de notre série d’articles sur les orientalistes qui n’ont rien compris au Hamas.

 

A la racine de la “Conceptsia” : Ces orientalistes israéliens qui n'ont rien compris au Hamas - VudeJerusalem.over-blog.com

A la racine de la “Conceptsia” (II) : Ces orientalistes israéliens qui n'ont rien compris à l'islam - VudeJerusalem.over-blog.com

 

Dans les 2 premiers volets de cet article, nous nous sommes interrogés sur ces orientalistes israéliens, au sein de l’armée et de l’université, qui n’avaient rien compris au Hamas avant le 7 octobre, et qui persistent – pour certains d’entre eux – dans l’erreur depuis lors. Nous voudrions évoquer à présent ceux qui avaient compris ce qu’était le Hamas, et dont la voix n’a pas été entendue.

 

Un ami, professeur d’études arabes et hébraïques à la Sorbonne, m’a récemment raconté comment sa candidature à l’université de Tel-Aviv avait été rejetée, au profit d’une candidate non-juive allemande, militante LGBT et dont les opinions étaient supposées plus conformes à la doxa. Au-delà de l’anecdote, cela dit quelque chose du biais politique dont souffrent la plupart des universités israéliennes. Or les conséquences de ce biais vont bien au-delà de l’université, et elles ont quelque chose à voir avec le 7 octobre. Quel est en effet le point commun entre les spécialistes de l’islam que sont Ephraim Errera, Paul Fenton, Eliezer Cherki ou Tsvi Yehezkeli?

 

Ce sont tous des Juifs pratiquants. C’est sans doute une des raisons qui les ont empêchés de succomber aux sirènes du politiquement correct concernant l’islam et leur ont permis d’aborder leur sujet d’étude avec un état d’esprit différent des tenants de la “Conceptsia” que nous avons évoqués précédemment. En effet, comme nous l’avons expliqué, c’est la dimension religieuse – et plus encore, la dimension eschatologique et apocalyptique – de l’islam contemporain[1] qui a échappé aux orientalistes mainstream israéliens, tant dans l’université que dans les Renseignements militaires. Pourquoi?

 

Pour une raison à la fois très simple et profonde. La plupart des islamologues, en Israël comme en Occident, ne peuvent s’empêcher de croire que les musulmans – y compris les plus radicaux – partagent avec nous certaines valeurs fondamentales, comme l’amour de la vie et le respect de l’autre. Ils sont incapables de penser le hiatus incommensurable qui nous sépare des tenants de l’islam militant, leur amour de la mort proclamé soir et matin et leur mépris de la vie humaine. Cet impensé est une des causes de la surprise tragique du 7 octobre.

 

Celui qui a le mieux expliqué cet aspect fondamental du conflit entre l’islam, l’Occident et Israël est un politologue français, Pierre Manent. Dans son lumineux Cours de philosophie politique, il explique ainsi que l’Occident contemporain est intimement persuadé que la guerre n’a pas de raison d’être, idée qui est devenue “un bien commun de la plupart des écoles philosophiques et des partis politiques”. Pour le comprendre, il faut relire un philosophe libéral du 19e siècle, Benjamin Constant, qui écrivait en 1814:

Nous sommes arrivés à l’époque du commerce, époque qui doit nécessairement remplacer celle de la guerre”.

 

En quoi cette citation d’un auteur vieille de deux siècles éclaire-t-elle notre réalité dramatique actuelle ? Parce que, explique Pierre Manent, “son présupposé est aussi le nôtre” et que “sa psychologie est la nôtre. Nous pensons que le désir du bien-être et du confort est plus raisonnable, plus naturel, plus humain que le souci de l’honneur et le désir de vaincre”. Or c’est précisément ce présupposé et cette psychologie qui sont au cœur de la Conceptsia, que nous nous efforçons de décrypter ici.

 

La majorité des Israéliens, de leurs dirigeants civils et militaires, ont ainsi été persuadés que les chefs du Hamas avaient eux aussi le “désir du bien-être et du confort”, pour eux et pour leur peuple, et que les valises d’argent du Qatar suffiraient à calmer leur ardeur guerrière… Hélas ! Ce présupposé a volé en éclats le 7 octobre, dans le chaos et l’horreur de la guerre terrible lancée par le Hamas, pour qui “le souci de l’honneur et le désir de vaincre” sont bien plus importants que toutes autres considérations pratiques ou matérielles.

 

Pour être capable de comprendre cette donnée fondamentale du conflit qui oppose le peuple qui sanctifie la vie à celui qui sanctifie la mort, il faut donc faire abstraction de trois siècles de pensée rationaliste et d’idéologie des droits de l’homme. Il faut être capable de se mettre à la place d’êtres humains dont les valeurs suprêmes sont, pour citer Manent, “le souci de l’honneur et le désir de vaincre”, et dont la conception même de la victoire n’a rien à avoir avec la nôtre. En deux mots ; il faut être capable d’appréhender un mode de pensée et une culture qui n’ont rien à voir avec les nôtres, ce que la “crème” des orientalistes ont visiblement été incapables de faire avant le 7 octobre.

P. Lurçat

 

[1] Je renvoie à mon article concernant le Hamas, publié initialement en 2009, Le Hamas, un mouvement islamiste apocalyptique - Le CAPE (jcpa-lecape.org)

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